Hellfest Battle 2025

:passenger_ship: LE NAUFRAGE DU M.S. CLISSON.

De nombreux naufrages ont un jour défrayé la chronique et certains - comme celui du Titanic - sont entrés dans l’histoire. Celui du M. S. CLISSON, survenu le lundi 17 mars 2015, a fait l’objet de récentes découvertes et l’on en sait désormais plus sur les événements qui ont provoqué et AMPLIFIÉ la catastrophe.

Malgré une dégradation de la coque et de la structure principale du navire, dûe à des erreurs commises par différents sous-traitants (parmi lesquels la société de Farces et Attrapes Guns n’ Roses, présidée par M. Axel Rose-Canard ; le conglomérat Metallica Inc., spécialisé dans l’importation de produits d’Indochine ; la start-up MachineGunKelly, fournisseur de gel coiffant et insuffisamment côtée en Bourses (bien que prétendument burnée)), les événements qui ont conduit au naufrage du 17 mars 2025 sont tout autres.

D’après de récentes découvertes (et en particulier celle du Carnet de bal du passager B. Barbaud, cabine 666), le naufrage du M. S. CLISSON n’est semble-t-il dû ni à une avarie, ni à une panne en salle des machines, ni à la rencontre d’un iceberg, mais bel et bien à une panique généralisée survenue dans la salle de bal. En effet, le soir de la catastrophe, une soirée MOUSSE ET METALCORE, où chacun avait mis son plus beau tee-shirt metal à paillettes, était organisée et ambiancée par POPPY SHAVO & SON ORCHESTRE TOUTOUYOUTOU PUISSANT.

Voici le récit de la soirée.

:ship: Les femmes et les Poppy d’abord.

Le bal avait plutôt bien commencé, pourtant, avec une reprise sucrée de Tonight d’Amira Elfeky, finalement pas si lointaine d’une bluette à la Nathalie Imbruglia. C’est suave, ça pourrait presque passer pour sensuel, c’est un peu pûtassier - certes - mais ça plaît au bourgeois parce qu’il lui en pousse une demi-molle (I need you tonight), et à la bourgeoise parce qu’elle s’imagine séduire par procuration (I need you tonight). Tout le monde avait l’air d’être content, les hommes plongeaient leur regard dans le décolleté des femmes qui, de leur côté, faisaient semblant de ne pas s’apercevoir que cette petite impression de tournis ne venait pas du champagne ni de leur charme un peu fané, mais du bateau qui tanguait déjà un peu.

L’orchestre enchaine ensuite avec une reprise du Wave de Sun. On continue à se la jouer rebelle, dans un perfecto à 2 000 boules et avec des Docs édition spéciale serties de diamants. Oh ! Elle growle ou elle croasse, Sheryl Crow (vous l’avez ?) ? Growl de dame ! Charlie et Bosley vont débarquer (enfin… embarquer, on est sur un raffiot). La nénette hurle comme Rachida quand on lui cache ses Louboutin. Tout le monde s’est enjoyé, et comme chacun(e) avait bien potassé son « Comment faire un Wall of death sans se casser un ongle », c’est : aussitôt chanté, aussitôt oublié.

De la pop, et pis ? C’est Poppy et c’est pas pire. (J’ai déjà entendu mieux, d’elle. Non ?). Là, on est déjà un peu dans l’expectative. On ne sait pas sur quel pied danser. Est-ce que c’est de limonade industrielle (je vous jure que j’ai pensé au True de Spandau Ballet pendant le morceau) ? Est-ce un caprice d’adolescente qui bricole un truc sur GarageBand et l’envoye - rageuse - à la gueule de Tik et Tok (les écureuils chinois) ? Est-ce une mise en abîme (mais c’est dangereux quand on navigue sur des hauts fonds)? C’est en tout cas un morceau écrit dans un contexte de tensions avec le collaborateur de Poppynette du nom de… Titanic Sinclair (ça ne s’invente pas). Résultat : tout le monde s’est arrêté de danser, à l’exception de la fille gothique et du commis de cuisine, qui se cherchent depuis le début de la croisière (sa Muse ?), et dont on n’a pas bien compris s’ils valsaient violemment ou se battaient amoureusement.

:rescue_worker_helmet: Arrivée des secours.

Alive… Plus pour longtemps. Tout le monde se demande comment danser ça, un peu comme dans On achève bien les shavo, le remake arménien d’On achève bien les chevaux (1969, Sydney Pollack). Voix chantée qui m’a paru un peu niaise au début, qui a provoqué plusieurs évanouissements dans la Salle de Bal, et le cliché absolu du jeu entre les deux voix. Mais ça finit par fonctionner (un peu), ça permet d’aller d’un porc (épique, le jeu de mot qui vous hérisse) à l’autre (port) sans se poser de questions (épineuses :hedgehog:). J’en ferai pas une habitude et encore moins un système (Of A Down), mais pourquoi pas ?

:canoe: Sortez les chaloupes.

Oh, MC Falling est dans la place ! Et j’ai failli tomber in reverse. C’est Eminem-ent metal, ou juste Eminem ? C’est quoi, d’ailleurs, un Eminem ? Une demi rouleau de printemps (hémi nem) ? Et ce passage où ils se la jouent Queen du ragga metal, mais eux ils ont le ragga comme Josette a ses ragnagnas. C’est long et ça fait mal. Les invités du bal, ayant cru à un spectacle de cabaret ou à l’arrivée d’une pièce montée - pendant le passage Rondo Veneziano - ont éclaté de rire ou en sanglots, c’est selon, et c’est là où la salle a commencé à se diviser, et le bateau à prendre l’eau.

:mega: S.O.S !

Après une très belle intro au synthé Toys R’ Us, pour laquelle Céline Dion aurait payé cher, le joueur de clavecin, qui avait pourtant remporté la 17ème place au concours de Kitschovision, joue inlassablement les 15 mêmes notes pendant que Papa Lorna et Tonton Shore s’engueulent pour savoir qui a la plus grosse (de bouée). Peu importe, ils boivent tous les deux autant de bière - nous, le calice jusqu’à la lie - et aucun n’a vocation à survivre. C’est à partir de là que les amateurs de mélo en carton-pâte ont commencé à se pincer les tétons, déclenchant une hystérie collective.

Poppo & Les Shavinettes enchainent ensuite avec une petite gâterie de Motionless In White. Ça commence par un Get, get up ! Fuuuck ! que ne renierait pas un cador de grande section de maternelle qui convoite un Choco, avant de basculer, dès la 40ème seconde, dans le ridicule le plus complet (ce qui n’est pas grave, on est tous ridicules à un moment ou un autre) mais surtout dans l’imitation la plus convenue. Je ne voudrais pas paraître complotiste mais : le metalcore n’aurait il pas été inventé par des gens qui détestent le metal ?

:shark: Les requins aussi ont le droit de manger.

Là, c’est le moment où tout le monde se fait engueuler par le responsable de la Salle de Bal, sous prétexte que ce sont des couilles molles (Soft Spine) alors que l’orchestre redouble de violence et d’insipidité. Moi, c’est pas grave, j’ai dansé avec la jolie brune du début, mais pas avec Poppy parce qu’elle me fait un peu peur. Un refrain sans esprit sorti de la boîte où il aurait dû rester (un paradoxe de la part de Spiritbox) finit de donner la nausée à tout le monde. Ça vomit de partout, comme dans Sans filtre (Ruben Östlund, 2022).

Du violon Bontempi, c’est violent mais bon, tant pis. Imminence du désastre. Les synthés, les cornemuses d’occasion… La voix sirupeuse du chanteur fait exploser les réservoirs à sirop, les bonbonnes de soupe, les anti-vomitifs stockés dans les cuisines. C’est le vide absolu, l’équivalent d’un trou noir, mais dans l’océan. Ce fut la cohue généralisée. Évanouissements, délires, suicides en série, convulsions, combustions spontanées, appels aux services des Témoins de Jéhovah et même, revente de pass…

Plus de M.S. CLISSON.

9 pts - AMIRA ELFEKY - Tonight (demo)
8 pts - SEVEN HOURS AFTER VIOLET - Alive
7 pts - SUN - Wave
6 pts - POPPY - Anything like me
5 pts - FALLING IN REVERSE - Watch the world burn
4 pts - LORNA SHORE - Pain remains I : dancing like flames
3 pts - MOTIONLESS IN WHITE - Disguise
2 pts - SPIRITBOX - Soft spine
1 pt - IMMINENCE - Erase

:coffin: Rappelons que 77 Pikachus, 23 Super Mario, 12 porteurs de drapeau breton, 4 du drapeau Basque et 684 de MST (Main Stage Traumatismes) ont péri dans la catastrophe. Nous présentons nos plus sincères condoléances à celles et ceux qui les ont côtoyés pendant les concerts.

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