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Muscadeath (2024)

Ça va buter du chaton par paquet de 10 à Vallet en septembre :smile:

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Excellent !

Super festival, de toutes façons.

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Le teaser de l’Anthems of Steel

Et celui du Courts of Chaos

Message édité.

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:warning:Merci de ne pas utiliser le lien que j’ai partagé sur le post au dessus ! C’est une page d’arnaque qui a volé le nom du GPS. :warning:


Et ça continue :partying_face:

Tellement sous-coté ce groupe !

Petit fest par chez moi en Lozere.
Si vous avez moyen de venir soutenir l’initiative ca serai cool, on est tellement pas habité a avoir ca ici :slightly_smiling_face:

Faut que tu transmettes l info à @Malabartatoo elle aime beaucoup scarlean :face_with_spiral_eyes::crazy_face:

Dommage la Lozère ça fait loin :laughing:

C’est vrai que notre département est pas facile d’accès :tired_face:

Je me permets de partager ici mon report un peu personnel du ROADBURN 2024, j’ai choisi de transmettre mon ressenti plutôt que de faire une recension par groupe et par jour. J’ai donc ignoré une moitié des concerts vus mais tous étaient de très grande qualité !

ROADBURN 2024

Comment rendre compte de l’intensité ? Comment étirer cette tension permanente sans en déchirer l’étoffe ? Combien il me semble difficile de dire sans trahir. Alors je choisis cette fois de passer outre mon désir d’exhaustivité, de laisser de côté beaucoup et de décrire ces moments rares où nous sommes non pas face à la musique mais comme en elle.

Qu’un instant de ce festival me serve de point de départ : nous sommes au Junction, ce nouvel espace façon saloon installé cette année, réunis autour d’un repas et d’une bière. Sur un écran démarre une listening party exclusive du nouveau Pallbearer, en face de nous attablés à leur table une des musiciennes de Ragana, ce groupe que je rêve de voir depuis tant d’années et Kyle Bates de Drowse. Ces deux viennent de jouer une collaboration conçue exclusivement pour le Roadburn. Cet instant suspendu est magique, mais c’est presque un instant banal ici, on les croisera tous, ces artistes tant admirés, dans les postures du quotidien de n’importe quel festivalier, attendant leur pizza, leur bière et même se retrouvant refoulés devant la porte d’un secret show.

Le festival devient une galaxie mue par sa propre logique, ce merch dégoulinant d’exclusivités siglées « Roadburn limited edition», ces vinyles qui sortent de nulle part, qu’on espérait plus et qui sont là, en quelques exemplaires, pour nous seuls (Haunted Plasma), le balancement entre O13 et Spoorzone comme une horloge, comme alpha et omega, les choix cornéliens, les secret show et leur lumière crue où nous sommes tous musiciens, spectateurs, musiques, sans artifice, mal assis, mal debout, mais présent comme jamais on ne l’a été. Et cette logique nous submerge lentement et nous avale jusqu’au moment où, pressentiment ou surprise, elle nous dégueule totalement à poil.

MIROIR

Je ne sais pas toujours bien ce que je recherche ici, j’ai eu une discussion à ce sujet dans l’attente d’un concert. Est-ce que je crois pouvoir trouver quelque chose de perdu, comprendre quelque chose de moi-même ? Suis-je dans la poursuite d’une catharsis ? Ce n’est pas aussi évident, ça n’est jamais ce à quoi l’on pense : le hurlement, le déchirement sonore, l’écrasement que je choisis d’écouter disent quelque chose de moi, mais pas au sens d’une rédemption ou d’une cure. Je m’en nourris, je me gave de cette épaisseur, je me coupe à ces tranchants.

J’ai compris quelque chose en écoutant deux fois UBOA : nous faisons partie du processus, nous avons besoin l’un de l’autre. Le public est une gravité autour de laquelle ses sonorités et ses cris sont en rotation avant inopinément de traverser nos ciels comme des météores. Ce spectacle est merveilleux, je crois que c’est sa magnificence qui m’a fait pleurer : les cris d’Uboa sont des incandescences qui n’auraient pas cet éclat sans cette voûte que nous formons comme spectateurs. Je me suis presque effondré au terme du premier set (Meltdown), je me souviens cet état jamais connu auparavant de regarder le monde du festival comme une chose irréelle alors qu’en un sens je n’avais jamais été aussi profondément lié à ce lieu qu’à ce moment précis. Le set consacré à The Origin of my depression, le lendemain, ne s’est pas terminé comme prévu, l’artiste a eu, disons, une errance, une disjonction. Devait-on vraiment s’en inquiéter…j’y ai vu l’art au travail, l’abandon de soi à son art, c’est extrêmement rare d’assister à cela. Le cri d’Uboa n’est pas une expulsion, mais une construction, une chose totale dont on n’a pas à souhaiter la disparition, c’est une forme parfaite comme un astre dans lequel nous nous contemplons parfois monstrueux, parfois grotesques et peut-être parfois immenses.

VIBRATIONS

Sous des modalités diverses, la musique se sera encore une fois emparée de nos corps pour en faire des machins qui oscillent tout à leur abandon d’avant en arrière, de gauche à droite ou de haut en bas. Avec BODY VOID j’ai compris que c’était moi le piquet qu’on enfonçait et j’ai promis de faire preuve de mansuétude pour ceux imaginaires que j’enfoncerai plus tard. CULT LEADER nous a rincés par vagues et ressacs, violence et tristesse, c’était une chose intense, du baiser à la gifle.

TORPOR ou la contemplation d’une statue d’airain d’où s’échappent des larmes de joie, celles du batteur, et des sourires complices, la bassiste et le guitariste. C’est tellement unique ce moment où l’émotion change de bord sans prévenir, et c’est aussi cela le Roadburn, un festival dont les ambitions formelles et esthétiques submergent celles et ceux qui en sont les artisans.

LE SOLEIL NOIR DE LA MÉLANCOLIE

La référence à De Nerval est facile pour évoquer un groupe qui chante « we live in the light of a burning world ». Une douceur dans la voix de ces deux femmes, désarmante d’humilité, presque dans l’effacement, comme si elle craignaient que la lumière ne les dévore.

RAGANA je les ai découvertes il y a des années au détour d’un split avec THOU, et je crois avoir été lors un ambassadeur dévoué à leur cause sur notre vieux continent. Elles se sont rencontrées à Olympia, dans l’état de Washington, sur les terres de Wolves in the Throne Room et non loin d’Anacortes, là où elles ont enregistré Desolation’s Flower, dans le mythique studio The Unknown, antre de Phil Elverum (Mount Eerie) et où plane encore l’ombre bienveillante et espiègle de Geneviève Castrée (Ô Paon), poétesse, dessinatrice et artiste musicale disparue trop tôt.

Là-bas ce sont des forêts de conifères à perte de vue, des pentes rocheuses, des bras de mer d’où émergent des ilots, des lacs au eaux glacées.

« Autumn blew in, like a spell
Roots sleeping, while rain fell
Forest warmth enveloping
Lonely, but in love with everything »

Chez Ragana comme chez Geneviève Castrée, ce qu’on entend, c’est la nature qui pleure et qui nous nourrit dans le même geste. L’immense solitude du tout « Lonely, but in love with everything »

MÉMOIRE

Je ne pourrai pas m’en cacher, j’ai vécu le dimanche après-midi, aux alentours de 20h, une sinon la plus grande expérience sonore de mon existence : j’avais connu en 2022 quelque chose de formidable, j’entrais alors en reptation dans les distances téléphoniques de MIDWIFE, et me parvenaient les échos lointains de ma vie personnelle, celle parfois triviale des amours déchues et des décisions incertaines. Mais ce dimanche 21 avril HILARY WOODS m’a offert une chose plus précieuse encore, une plongée dans ma mémoire littéraire : les pulsations électroniques furent rejointes par un violon, produisant un espace sonore de désolation, j’ai vu des terres noires dévorées par la peste ou le choléra, mais sans grandiloquence, sans noblesse, juste l’insignifiance de chaque vie face à l’absurde de l’histoire…et ça a creusé, encore et encore, toujours réfugié dans un imaginaire facile, figuratif, jusqu’à ce que cela prenne une tournure plus inattendue : le violoniste s’est mis au travail, à l’aide d’un archet de plus de deux mètres, il s’est mis à gratter le sol, celui symboliquement représenté par les cordes d’un violon couché. Et ce violon est devenu un corps mort sur lequel on s’épuise, et ce corps est devenu le temps sur lequel l’archet s’est peu à peu délité, grinçant l’absurdité de sa vie (l’immense tromperie de ta vie disait Pialat filmant Bernanos). Il y avait une violence, quelque chose du viol mais pas de l’autre, de soi, ce que je ne saurai décrire autrement qu’un refus obstiné de l’inéluctable renoncement.

Et j’ai pensé à Claude Simon, à la « Route des Flandres », j’ai pensé au cheval mort que les vivants n’aperçoivent plus, à de Reixach, à Georges, à cette silhouette féminine derrière la fenêtre, j’ai pensé à la mort qui y tissait sa trame partout et au temps dont la guerre à brisé la linéarité. Il est peu probable qu’Hilary Woods ait eu une quelconque intention d’évoquer le chef d’oeuvre de Claude Simon par sa musique, mais qu’elle en ait réveillé le souvenir vivace en moi, qu’elle ait ravivé en moi le plaisir intense de sa lecture, cela a provoqué une sidération esthétique, et une extase à l’idée d’avoir suffisamment d’humanité en moi pour pouvoir jouir de ça.

GUERRE

De la Route des Flandres au présent, il en fut question de la guerre, de façon plus prégnante encore. « Free Palestine » fut scandé par nombre de groupes américains, préoccupation que l’on sait brûlante par l’histoire récente de leur pays si enchevêtrée dans celle du Moyen-Orient (certains on cru y voir assez absurdement l’expression d’un antisémitisme latent, c’est à mon sens une lecture très peu informée de ce qui agite actuellement la société américaine…voir les mouvements à l’Université de Columbia qui disent beaucoup de la réelle complexité du sujet aux Etats-Unis). Il y eu l’autre guerre, celle menée par la Russie contre l’Ukraine et contre l’Europe, il y eu le concert de WHITE WARD, et dans ce concert une absence : le saxophoniste qui a fait le choix de s’engager. Alors sur sa bande son j’ai levé le poing, c’est dérisoire, mais ce dérisoire au pluriel avait quelque chose d’une force. Nous avons levé le poing, pas seulement pour l’Ukraine, mais pour ce que cette guerre dit du désir de certains d’étouffer la différence et la liberté d’être différent.

QUEER / ASCENSION

J’accole ces deux termes pour faire contrepoint à celles et ceux (parce qu’il y a des celles notoires en France, parfois blondes, parfois de la même famille, parfois animées par des ambitions politiques, parfois alliées intellectuelles d’une ou plusieurs dictatures) qui considèrent que les LGBTQIA+ sont les agents de la décadence. Il y eu au Roadburn le manifeste de DEATH GOALS et il y eu l’épiphanie d’AGRICULTURE : l’Ecstatic Black Metal lumineux et organique porté notamment par la voix de Leah Levinson. On pensera aussi d’une certaine façon aux ambiguïtés provocantes de PATRIARCHY, qui joue sur scène l’inversion des dominations. Il serait sans doute très exagéré de voir dans le Roadburn une tribune pour les minorités, il s’agit peut-être avec plus de douceur d’un lieu d’épanouissement et d’expression qui rend un peu plus visible qu’à l’accoutumée ce que beaucoup voudraient tant voir disparaître.

TRAJECTOIRES AMÉRICAINES

Le tropisme américain du Roadburn n’a pas été démenti, et le festival aura encore cette année été un lieu privilégié de l’expression des fractures de ce pays. Après Chat Pile en 2023, c’est SUNROT et surtout COUCH SLUT qui auront porté la charge d’une partie de cette société, faite de junkies, des petits boulots, de truands, de psychopathes, de dérives si constantes qu’on en vient à ne plus comprendre les lignes droites. Couch Slut c’est ce sludge au Fentanyl, une Amérique déglinguée qui saigne (au sens propre du front de la front woman)

C’est la musique des freaks ordinaires, mais pas ceux gentils de GEL qui se sont fait chourrer leur pot catalytique, Couch Slut ce sont les freaks qui finissent mal, de façon grotesque ou tragique, c’est en moins drôle la même déliquescence folle que chez David Foster Wallace (lisez Infinite Jest d’urgence !)

IT IS HAPPENING AGAIN

XIU XIU c’est David Lynch, pas seulement parce qu’ils ont consacré un album de reprise à Twin Peaks : même sans cela Xiu Xiu ce serait David Lynch. Qui d’autre peut sauter comme un kangourou (au sens premier comme poétique) du grotesque au tendre, du bizarre aux larmes. Chez eux l’étrangeté est sans artifice et c’est ce qui à l’époque des électroniques triomphantes la rend encore plus profondément étrange : on fabrique le décalage à la main, avec des instruments d’école de musique, des kazoo, des ballons qu’on dégonfle, des clochettes qu’on agite, c’est ludique, on s’amuse et puis soudain ça dérape, eux ont un regard affolé, fermé, et le chant devient presque lugubre et on pleure.

Qu’on se souvienne, Julie Cruise :

« Tell your heart, you make me cry
Tell your heart, don’t let me die
I want you
Rockin’ back inside my heart »

SOLEIL MOURANT

Quand l’heure arrive enfin de mettre fin à la Cène, un soleil couchant irradie la place, des ombres chinoises filiformes se dessinent qui nous submergent d’une chaleur musicale écrasante, nous avançons dans cette fin du monde à la recherche d’un caravansérail, d’une ombre bienfaisante, et nos coeurs se mettent enfin au diapason de la ligne de basse, au rythme des étendues perdues, des horizons trompeurs, nous calons notre pas sur la musique de NEPTUNIAN MAXIMALISM, sur cet astre qui s’enfonce dans la nuit et où nous plongerons avec lui.

Ce plongeon dans les abysses, dans un cosmique pélagique, dure indéfiniment, hors du temps dans le ressac des ondes musicales de BLOOD INCANTATION jouant devant un publique en stase l’intégralité de son album Timewave Zero. Quelle chance là encore de voir un tel groupe à l’oeuvre et lui donner l’occasion de déployer tout le spectre de son talent.

En guise de fin ?

Qu’allons nous laisser dans cette nuit nous qui avons brûlé quatre jours durant ?

C’est un peu depuis les cendres de ce festival que j’ai reconstitué mes impressions. C’est une chose étrange, l’archéologie festivalière. Parce que je n’arriverai pas à dire autrement que par bribes ou par jets ce qui s’est passé là-bas. J’ai laissé de côté dans ce texte tant de groupes qui mériteraient d’être cités, tant de groupes que je n’ai pas vus aussi.

Je crois que la seule manière pour moi de décrire ce festival est ceci : il m’est arrivé une chose qui s’appelle le Roadburn, et cette chose est logée précieusement au plus profond avec en son noyau le son épuisé des archets d’Hilary Woods et l’image de Xandra Metcalfe (Uboa) assise silencieuse, un instant fugace, sidérée d’elle-même.

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Je lirais plus tard le report, pour bien l’apprécier…

Sinon, à la Taverne, y a un lien, mis par @Darksiam avec un interview de Le Baraillec sur le Motocultor et le Reanimator…
Intéressant …
A voir ce qui se concrétisera… :grinning:

Ton report est à l’image de ce que fut cette édition : riche, intense, passionnant. Quel immense plaisir de te lire ! Merci ! :pray:

Je suis retourné voir Bell Witch et The Keening hier à Grenoble, dans un cocon où nous étions une petite centaine de passionnés. Au premier rang, nous étions à moins d’un mètre des musiciens. Le Clandestine gate m’a encore fait franchir les portes de la perception, et je me suis abandonné à une narcolepsie purement musicale.

Quant à The Keening, ils ont joué Little bird en coupant habilement certaines parties de deux morceaux pour rester dans les temps. J’ai eu la chance de discuter un petit moment avec Rebecca Vernon après le concert - toute en humilité, disponibilité et gentillesse - et elle m’a dit qu’elle se souvenait de m’avoir vu, au premier rang au Roadburn, et que j’avais l’air d’apprécier et de bien connaître l’album ! Autant dire que je n’ai aucun souvenir du trajet du retour en voiture, dont les roues n’ont pas dû toucher terre, que j’ai dû faire les deux heures de route en dix minutes et que j’ai eu du mal à m’endormir. :heartbeat::revolving_hearts::sparkling_heart:

Little bird est un très grand album, et les amateurs de SubRosa ou de musique à la fois puissante et délicate ne peuvent que l’adorer… Ne passez pas à côté !

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Running Order du Motocultor 2024

Annonce de la présence de 1914 :heart_eyes: et Griffon
Absence d’After The Burial.

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pour moi, dimanche à Supositor Stage : c’est l’enfer, il y a que des trucs que je veux voir…

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Première fois tous festivals confondus que je n’ai aucun clash. Je vais rater Magma et Clutch, tant pis. Et Bernard Minet … mince alors !!! Best RO ever :sparkling_heart:

Quelle affiche, et dire que je ne vais pas pouvoir y aller, moi qui regardais amoureusement mon pass 4 jours depuis les préventes de septembre … :unamused: :woozy_face: :woozy_face:

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Premiers noms du Desertfest d’Anvers

C’est pas la même que celle qui avait été annoncée il y a quelques mois ? Je n’arrive pas à voir de nouveaux noms.