Jean-Claude Mézières, dessinateur de « Valérian et Laureline », est mort
Elu à l’académie des grands prix d’Angoulême en 1984 pour l’ensemble de son œuvre, Jean-Claude Mézières reste, aux yeux du grand public, le dessinateur fulgurant de créativité de « Valérian et Laureline ».
Rarement auteur de bande dessinée français n’aura autant inspiré le cinéma, américain notamment. Jamais, sans son sens inné de la mise en scène, la science-fiction ne serait devenue un genre aussi fertile au sein du 9e art. Elu à l’académie des grands prix d’Angoulême en 1984 pour l’ensemble de son œuvre, Jean-Claude Mézières reste, aux yeux du grand public, le dessinateur fulgurant de créativité de Valérian et Laureline, série phare de la BD européenne lancée en 1967 avec le scénariste Pierre Christin dans les pages du magazine Pilote. Celui qui fut également illustrateur, photographe et concepteur de décors est mort ce dimanche 23 janvier, à l’âge de 83 ans.
Né le 23 septembre 1938 à Paris, Jean-Claude Mézières a partagé, très tôt, la passion du dessin avec son frère aîné Jacques, élève de l’école Boulle qui n’en fera toutefois jamais son métier en raison d’une maladie psychiatrique. « Il a vécu comme un extraterrestre, dans un petit studio rempli de livres et de magazines. Il touchait une pension car il était incapable de subvenir à ses besoins. J’ai tiré une leçon de l’expérience de mon frère : la vie est trop courte pour s’emmerder, il fallait que je fasse ce qui me plaisait. Et ce qui me plaisait, c’était le dessin », raconte-t-il dans L’Art de Mézières (Dargaud), un beau livre sorti en septembre 2021 proposant une immersion graphique dans son œuvre.
L’adolescent n’a que 15 ans quand, en 1953, ce fils de peintres amateurs vivant à Saint-Mandé entre à l’Ecole des arts appliqués de Paris pour y étudier le papier peint et le dessin sur tissus. Il y fera la connaissance d’un autre futur géant de la BD de science-fiction à la française, Jean Giraud (qui n’a pas encore choisi le pseudonyme de Moebius). Il publie bientôt ses premières histoires dans des « illustrés », tels Coeur Vaillant et Fripounet et Matrisette.
Cow-boy occasionnel
Maquettiste chez Hachette, puis dessinateur dans un studio de publicité, il s’envole ensuite pour les Etats-Unis, son service militaire terminé, guidé par un seul rêve : devenir cow-boy, activité qu’il occupera occasionnellement. C’est à Salt Lake City (Utah) qu’il retrouve un ami d’enfance, Pierre Christin, né la même que lui, alors professeur de français. Ce dernier lui propose d’illustrer un court récit, Le Rhum du punch, que publiera Pilote, magazine pour lequel Mézières va ensuite collaborer régulièrement, mettant en image des scénarios de Fred, de Jacques Lob, de René Goscinny ou d’un certain Linus, alias Pierre Christin.
Les deux hommes sont faits pour travailler ensemble. En 1967, la science-fiction est un genre moribond pour ne pas dire inexistant dans la littérature de jeunesse. Mézières et Christin vont donner chair à un héros singulier exerçant la fonction d’agent spatio-temporel, mais ne vont pas en rester là, collant aux basques dudit héros une jeune femme émancipée et au caractère affirmé, Laureline, rencontrée lors d’un voyage au Moyen-Age. L’un des plus fameux couples de la bande dessinée est né. La série (25 albums en tout) se distinguera par la dimension politique d’histoires faisant la part belle à des thématiques jusque-là peu développées dans la BD telles que le pacifisme, le féminisme ou la protection de l’environnement.
La connivence entre les deux auteurs va atteindre un paroxysme rare entre un scénariste et un dessinateur - qui plus est un dessinateur n’ayant aucune documentation sur laquelle s’appuyer. « Les dessinateurs de courses automobiles peuvent recopier des photos, et ceux qui font des westerns peuvent s’inspirer de films. Moi, j’ai dû tout créer de zéro. Je n’allais pas regarder les bouquins de science-fiction puisqu’il n’y en avait pas à l’époque. Je disais à Pierre : file-moi des munitions, mais surtout des idées pour éviter les ambiances toutes faites. Cela a toujours été un échange continuel entre lui et moi. Nous avons toujours été des fildeféristes qui ne savent pas où ils vont », confiait Jean-Claude Mézières au Monde en 2017.
La force d’évocation de Valérian et Laureline va marquer plusieurs générations de lecteurs, parmi lesquels des futurs cinéastes. Au début des années 1990, Luc Besson demande au dessinateur qui a bercé sa jeunesse de travailler sur les décors d’un long-métrage à gros budget qui ne sortira qu’en 1997, Le Cinquième élément. Mézières y concevra, entre autres, des taxis volants qui prendront, au fil du projet, un rôle déterminant dans le scénario. En 2017, Luc Besson poursuivra son hommage au duo Christin/Mézières avec Valérian et la Cité des mille planètes, film librement inspiré de la série-mère et long-métrage français le plus cher de tous les temps (197 millions d’euros).
De l’autre côté de l’Atlantique, George Lucas a également dévoré les récits spatio-temporels de Valérian et Laureline. Plusieurs éléments de Star Wars semblent directement inspirés de la bande dessinée française : le bain de carbonite dans lequel plonge Han Solo, le bikini en métal de la princesse Leia, sans compter la forme de tel vaisseau spatial ou l’allure de tel personnage secondaire. Jean-Claude Mézières écrira à deux reprises au réalisateur américain, lequel ne lui répondra pas. « Quand tu empruntes la bagnole d’un copain, eh bien tu lui rends en disant : “Tiens, j’ai fait le plein et voilà les clés”. Lui [Lucas] n’a pas fait le plein ni rendu les clés », préférait-il en rire ces dernières années, un peu amer cependant.
Et oui un grand nous a quitté
Valérian et Laureline quelle BD dont j’ai toute la collection et certains anciens tirages dont les couleurs sont vraiment superbes
Suis tombée, à ma médiathèque, sur 2 Bd de Chabouté que je n’avais pas lu :
Fables amères - De tout petits riens.
Petites histoires courtes
Un regard toujours grinçant, qui dénonce certaines situations…à la fois, de la tendresse, mais surtout il dénonce la cruauté ordinaire, ou des gens ou de l’administration.
le tout en noir et blanc toujours très graphique et une mise en page incroyable qui tient du cinéma…des zooms arriére qui dont partis de gros plans pour faire comprendre, le fond de l’histoire…
Je suis toujours aussi fan.
Je voudrais avoir tous ses albums .
D’autres ici, connaissaient et aimaient cet auteur, mais je sais plus qui et ils font partie peut-être de ceux qui ont quitté le forum
J’avais lu Tout Seul de Chabouté y’a quelques années, que j’avais découvert aussi en médiathèque. J’avais beaucoup aimé.
(j’avais aussi croisé Mézières en vrai, lors d’une réception à laquelle j’aurais jamais dû me trouver, à la fin d’une journée du Festival d’Angoulême en 1998.
Il était assis juste derrière moi, isolé des convives, alors que nous étions avec un camarade en train de mater son accrochage dans la salle après l’heure de fermeture au public. Le truc, c’est que j’étais resté longtemps aux chiottes dans cet hôtel avant de visiter l’expo et elle a officiellement fermé entre-temps mais nous on ne s’était rendu compte de rien et personne nous a dit quoique ce soit. On a su que c’était lui, Mézières, parce que quelqu’un l’a appelé pour se mêler aux autres mais on aurait dit que les mondanités l’emmerdait et il préférait rester dans son coin, peut-être à écouter les critiques de deux jeunes lycéens C’est en se retournant qu’on s’est aussi rendu-compte de l’endroit dans lequel on s’était fourré, entouré de tout le gratin de la BD mondiales qui festoyait ensemble. Mon camarade était plus éveillé que moi en la matière (et dans toutes les matières d’ailleurs, il aura 19,5 de moyenne au bac avec un an d’avance. Véridique ! 8) )/ Moi j’étais surtout à fond dans Fluide Glaciale à l’époque. Et donc en partant, il me dit : « Regarde là, c’est Moebius ! Viens, on va le saluer. » « Euh… OK, c’est qui Moebius ? » et ce con, sans aucune gêne, est allé le voir direct, l’a interrompu en pleine conversation avec ses amis, et lui balance un « Monsieur, j’aime bien ce que vous faites » et Moebius lui serre la main. Moi juste derrière, je souris bêtement, sans doute rouge de honte, et il me serre aussi la main. Voilà, c’est 15 ans plus tard que je réaliserai qui était est Moebius… eswxrdctfyvguhijokplkjhgf)
Je me suis pris Rock Hard exprès…ça m’a fait bien rire…mais cher
-" Une vie de moche « de François Bégaudeau et Cécile Guillard
Vie d 'une nana et petite elle se découvre moche à travers le regard des autres …complexes etc…Elle grandit, devient adulte passe par plein d’états …jusqu’à l’acceptation…
Le dessin est dans différents tons de gris de noir, traits au pinceau, crayon et lavis…j’aime beaucoup le rendu!
Ce qui m’a fait marrer, c’est qu’elle passe par une phase Punk…Référence à Siouxsie , pongo avec béquilles, danse sur Minor Threat, concert des Bérus…son copain est " Straight Edge » mais par contre, il lui dit " par contre, je baise" ]
L’intégrale de Litteul Kevin du regretté Coyotte
Je le suivais dans Fluide glacial à l’époque
Une famille déjantée, un gang de bikers, des bécanes superbes
Un must have
si Pok ou un autre pouvez éclairer ma lanterne au sujet des formats comics actuels… Il y a des éditions deluxe et des éditions absolute. Quelle est la différence à part le prix exorbitant de la 2è et son format plus grand (qui ne rentre pas dans la bibliothèque…) je regardai du côté des reboots x-men avec house of x powers etc…
!!!
C’est bien ce qui me semblait ! Je te dois encore des merci Pommegrany puisque tu as éveillé mon intérêt pour les mangas avec ce post ! J’avais noté toutes tes références à l’époque et aujourd’hui, elles sont devenues le socle de ma passion naissante ! Je me suis déjà procuré TOUS ces bouquins au format numérique, et plus encore ! J’en ai lu aucun pour l’instant, j’ai juste parcouru les images mais c’est complètement mon kiffe ! J’ai pas pu m’empêcher quand même d’acheter la version physique de Spirale de Junji Ito quand je l’ai vue en rayon. Y’a plus qu’à !
Je me suis aussi offert la trilogie Adabana de NON (2022), un thriller glauque réalisé par une nana. J’adore son style, très propre et bien détaillé. J’espère que ça me plaira. On dirait une sorte de Twin Peaks japonais. Je me demande juste pourquoi les héros de mangas sont le plus souvent… des ados ??
Le résumé de l’éditeur : La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ? Voici le récit d’une lutte au coeur des ténèbres de l’âme humaine et de ses perversions.
Pour Noël, j’ai offert à ma nièce fan de mangas et de récits d’anticipation dystopique les 3 tomes disponibles de la série Fool Night de Kasumi Yasuda (2021). Comme j’étais assez jaloux de son cadeau, je ne me suis pas retenu de lire le T01 avant de l’emballer. Pareil, j’ai kiffé le style, assez tremblotant mais ça fait tout son charme et c’est bien détaillé. Je me suis procuré les tomes suivants au format numérique. L’histoire est plutôt originale.
Le résumé de l’éditeur : Depuis cent ans, un épais nuage empêche le soleil d’éclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des végétaux périrent. L’humanité plaça ses espoirs dans la technique de “transfloraison”, consistant à transformer un humain en plante. Bien évidemment, ces opérations sont limitées aux personnes en fin de vie, pour une raison éthique… mais lorsqu’une prime de dix millions de yens est accordée aux volontaires, certains n’hésitent pas à contourner les règles pour s’inscrire sur les listes. Toshiro est l’un d’entre eux : sans aucun avenir et fatigué de la vie, il va choisir de se transformer en plante. Mais cette opération va lui accorder des talents qu’il ne soupçonnait pas !
Et sinon, au rayon BD, je me suis offert deux autres cadeaux :
L’intégral Epiphania, de Ludovic Debeurme (2021)
Total, d’Ugo Bienvenu (2021)
Et enfin, soutien total de mon côté à Bastien Vivès face aux ayatollahs de la morale et de la vertu. En réaction à la déprogrammation de son expo prévue au festival d’Angoulême, j’ai décidé d’acheter toutes ses sorties. Et dire que je ne connaissais de lui que Polina… (Et je suis aussi allé voir l’adaptation ciné de son Une Soeur par la merveilleuse Charlotte Le Bon intitulée Falcon Lake. Le saviez-vous ? Charlotte Le Bon est aussi une fan de [url=https://www.instagram.com/p/BcMkjxHFeQ5/?hl=fr]Cult Of Luna !)
Oh! Je viens tout juste de découvrir le Label 619 via Neyef, dont l’album Hoka Hey me faisait les yeux doux en librairie. Je le connaissais pas du tout, j’adore son style ! Du coup, je me suis procuré aussi l’intégrale Doggybags. Tu connais ? J’ai plusieurs trains à rattraper sur l’actu BD on dirait mais c’est super excitant !
Dans mes récentes découvertes, j’ai noté aussi les noms de Mathieu Bablet (dont la couverture de Carbone et Silicium m’avait marqué à sa sortie mais j’avais jamais ouvert l’album encore) et Tony Sandoval… Ça dit des choses à quelqu’un ?
Hoka Hey! c’est très beau et très bien… du western mais qui va plus vers du Marshal Bass que vers du Lucky Luke. Une de mes meilleures lectures de l’année
Pour Mathieu Bablet… moi j’ai beaucoup de mal que ce soit Shangri-la ou Carbone et Silicium. Graphiquement, je ne suis pas forcément fan mais le travail est là… côté scénario par contre… c’est à la fois naïf et prétentieux.
Pour Tony Sandoval, je me souviens que ça avait la révélation chez paquet en 2007 avec le cadavre et le sofa qui est très bien… après je n’ai pas beaucoup suivi.
je ne lis plus de BD depuis longtemps mais noël est un moment où j’en offre beaucoup et cette année j’ai offert « Le château des animaux » à plusieurs personnes. Mais ça m’a donné l’envie de me les acheter. Il y en a 3, quelqu’un les a lus ?
Je note Le Cadavre et le Sofa de Sandoval, merci !
Pour l’instant, les références que j’avance se basent uniquement sur le plan graphique. J’ai assez de mal avec les BDs colorisées en général alors quand la mise en couleur est bien travaillée, c’est Bingo j’ai envie de les lire ! Mais c’est vrai que je me berce d’illusion en pensant que les histoires sont toujours à la hauteur des dessins… c’est une erreur. Idem pour les couvertures d’ailleurs où j’ai tendance à m’intéresser aux ouvrages qui ont une couverture à mon goût mais c’est un piège. En ouvrant les albums, la déception prime souvent car beaucoup ne sont pas représentatives stylistiquement du contenu.
Bref, pour le moment, c’est la pêche, je chope plein de références et l’heure du repas n’est pas encore arrivée.
J’ai lu les 2 premiers. Graphiquement c’est classique mais extrêmement bien bien réalisé … et le travail d’adaptation est également très bon donc c’est un plaisir à lire.