Je me permet de venir faire ma petite contribution au topic étant donné que c’était mon premier Hellfest et que j’ai lu des choses que je trouve un peu dures.
J’ai bientôt 49 ans et je baigne dans la musique depuis tout petit (j’écoutais en boucle Made in japan en cassette sur la chaine de mon père), le premier album que je me suis acheté avec mes sous c’était Number of the beast de Maiden en 82.
Pourtant j’aime aussi beaucoup de choses différentes (bon, ok, en grande majorité il y a quand même de la guitare saturée, de la grosse ligne de basse et de la batterie bien rentre-dedans).
Et là je me sens un peu vu comme une espèce « d’escroc »: « Si t’es pas là tous les ans et que tu n’étais pas au Hellfest dès la première année t’es pas un vrai!!! »
Oui, je fais partie de ces gens qui se disaient: « il faut absolument que j’y aille au moins une fois! »
Mais non seulement c’est un budget (je déteste avoir à me dire « houllaaa il faut que je fasse attention ». Comme quand je vais au restau je n’ai pas envie de me priver de dessert et prendre le plat le moins cher, j’aime me faire plaisir sans avoir à compter), mais aussi une organisation (boulot, famille, etc…)
Je ne fais pas un seul festival par an, je fais pas mal d’autres concerts aussi, et à certains moments il faut faire des choix.
Alors oui je comprend parfaitement que pour beaucoup ce soit le Hellfest en priorité et le reste après, mais même parmi les « vrais » metalleux, beaucoup ne peuvent sans doute pas y être chaque année.
Concernant le côté « touriste », franchement je ne suis pas certain qu’il y en ait autant que ça, il faut quand même un minimum apprécier le metal pour venir au Hellfest.
J’ai des potes qui ne rateraient pour rien au monde le Reggae Sun Ska, eux aussi disent « il faut le faire au moins une fois dans sa vie! », mais aucune chance que j’y foute les pieds un jour, même si ça reste aussi un incontournable dans le style.
J’ai ma liste de festivals « à faire », il me reste encore les vieilles charrues et le Sziget, pour le reste j’ai coché la case.
Mais autant il y en a pas mal que je suis content d’avoir fait une fois, autant le Hellfest, je comprend maintenant pourquoi tout le monde en était aussi dingue: c’était mon premier, ce ne sera pas le dernier.
On a tous eu à un moment ou un autre des gens dans notre entourage pour qui le metal c’est « des gros beaufs sales qui gueulent dans un micro et font du bruit n’importe comment ». A un moment il faut savoir ce qu’on veut: soit on reste dans notre coin en continuant à râler après les intolérants, soit on est contents que ce soit enfin reconnu comme étant de la musique à part entière.
Je pense aussi qu’il y en qui confondent « tourisme » avec « goût différent ». Pour les uns le « vrai » métalleux est le gros barbu tatoué des pieds à la tête, pour d’autres ce sera la nana en corpse paint.
J’ai un pote qui est une encyclopédie vivante du metal, il a la plus grande collection de disques que je connaisse et pourtant vous le croisez dans la rue, à priori vous pourriez penser que son truc c’est plutôt Vivaldi.
La curiosité n’est pas un vilain défaut, bien au contraire, parce que même dans la communauté metal le Hellfest c’est aussi pouvoir faire se rencontrer autour d’une même passion (et d’une pinte de bière!) le fan de Mötley Crüe, d’Opeth et de Mayhem.
Même nous on a besoin de s’ouvrir.
Je suis un dingue absolu de Tool, c’est ce qui m’a décidé à me dire: « Ok, ça fait des années que je dis que je dois faire le Hellfest, l’édition 2019, je n’ai plus le choix! »
Et j’ai été ravi de pouvoir découvrir des groupes (Skald par exemple), et aussi de discuter avec d’autres personnes qui m’ont donné envie d’en voir d’autres.
Je ne pouvais pas faire les trois jours et je regrette tellement de ne pas avoir été là pour Envy qui semble être un coup de coeur pour beaucoup.
Alors oui, je comprend que beaucoup soient « déçus » que leur bébé leur ai échappé. Comme quand on découvre un groupe que personne ne connait et que 2 ans plus tard tout le monde se les arrache.
Mais il faut aussi comprendre que plus il y a de succès, plus il y a de budget et meilleur c’est (bon, en principe, parce que c’est vrai aussi que parfois l’argent peut pourrir.)
Je reste persuadé que parmi ceux qui disent ouin ouin y’a trop de monde, ouin ouin c’est trop cher, ouin ouin la prog est devenue naze ce sont les mêmes qui ont râlé parce que ouin ouin le son est pourri, ouin ouin les chiottes sont pas propres, ouin ouin on n’as pas assez de choix pour la bouffe.
J’avais quelques craintes (le son, les attentes, etc…) et j’ai halluciné de voir à quel point tout était incroyablement bien géré.
C’est magnifique, on en prend plein les yeux, plein les oreilles, j’étais comme un gosse dans un magasin de jouets!
Alors oui j’ai lu des reproches concernant le côté « Disneyland », mais bordel non quoi, si on veut du festival « roots » à l’ancienne, il y en a plein!!! Là c’est magique, et c’est pas parce qu’on aime le gros son et la bière qu’on ne peut pas aussi aimer la magie.
Je suis athée, mais j’arriverais presque à croire qu’un Diable veille sur le Hellfest: la météo! Le seul truc sur laquelle l’organisation ne peut influer. Magique j’vous dis…
J’ai lu ici et là des gens disant « c’était mieux avant, les gens sont moins corrects ». Alors là non plus, pas d’accord.
Ok c’est mon premier donc je ne peux pas comparer avec les éditions précédentes, mais des festivals et des concerts j’en ai vécu un paquet en plus de 30 ans, et je n’avais jamais vu ça avec autant d’affluence. Tu te fais « bousculer » on se retourne avec un sourire et un « ho pardon », tu entames des discussions sur tout et rien avec tout le monde. Les sourires, LES SOURIRES BORDEL !!! Tout le monde est heureux, c’est fabuleux et contagieux.
Oui comme partout il y aura toujours deux ou trois cons, deux ou trois qui n’ont rien à foutre là, deux ou trois qui sont irrespectueux. Mais dans la (TRES) grande majorité, c’est quand même incroyablement le top!
J’ai vu au dessus quelques commentaires qui râlent à propos de la « mauvaise image » donnée dans les médias.
Franchement ça fait partie du folklore et autant au début l’image pouvait sembler être Metal = gros beaufs violents remplis de bière qui gueulent, autant maintenant (et grâce au Hellfest) c’est devenu Metal = gens sympas qui aiment la fêtent et sont ravis de faire découvrir leur passion.
Malgré ce qu’on peut croire, on est pris au sérieux, alors que dans les années 80 franchement on te regardait de travers quand tu disais que tu écoutais du metal.
J’ai déjà pondu un énorme pavé, mais il semble donc logique que les « inconvénients » (plus cher qu’avant, plus universel qu’avant) aillent de paire avec la qualité qui s’améliore chaque année, c’est forcément le revers de la médaille.
Quand tu l’as fait, tu as envie d’y revenir (maintenant je ne peux que le comprendre encore mieux). Si c’était aussi « pourri » que ça, les passionnés eux-même n’y foutraient plus les pieds. Quelques uns ont abandonné (je respecte, c’est leur choix) mais ce week-end j’ai plutôt vu des gens qui seront sûrement encore présent l’an prochain.