Hellfest 2025 : Focus sur un groupe

Tar Pond : Une plongée dans le Doom’n’Gloom suisse

Tar Pond est un groupe suisse de Doom’n’Gloom formé en 2015, qualifié d’anti-supergroupe en raison de la richesse des talents qui le composent. Fondé par des figures légendaires de la musique heavy et de l’art, le groupe inclut notamment Martin Ain (ancien bassiste de Celtic Frost, décédé en 2017), Marky Edelmann (batteur et parolier de Coroner) et Thomas Ott, un artiste renommé dans le domaine du scratchboard. Leur musique est une exploration sonore des ténèbres, un mélange de désespoir et de mélancolie, qui les distingue dans la scène underground mondiale.

Les membres du groupe

  • Thomas Ott : Chant. Connu pour son style vocal unique et son passé dans des groupes rockabilly comme The Playboys.
  • Marky Edelmann : Batterie. Ancien membre de Coroner et parolier talentueux.
  • Chris Perez : Basse. Rejoint après le départ de Monika Schori, qui avait succédé à Martin Ain.
  • Stefano Mauriello : Guitare.
  • Daniele Merico : Guitare. Intégré au groupe après plusieurs changements de line-up.

Discographie et anecdotes

Protocol of Constant Sadness (2020)

Le premier album du groupe, enregistré entre 2016 et 2017, a été marqué par la tragédie avec le décès de Martin Ain avant sa sortie. Cet album, composé de quatre morceaux, est une œuvre sombre et introspective qui mêle des riffs lourds à une atmosphère oppressante. Enregistré aux New Sound Studios avec Tommy Vetterli (Coroner), il capture un esprit analogique authentique. Les paroles et les compositions reflètent un univers désespéré, souvent comparé à des groupes comme Black Sabbath ou Saint Vitus, tout en incorporant des éléments plus rock et expérimentaux.

Une anecdote marquante entoure le clip du morceau « Please », tourné sur pellicule 8mm lors d’un voyage au Nouveau-Mexique pour un projet artistique parallèle de Thomas Ott avec Louis Vuitton. Ce clip illustre parfaitement l’esthétique brute et mélancolique du groupe.

Petrol (2023)

Le deuxième album, sorti sous le label Prophecy Productions, marque une évolution dans leur son tout en restant fidèle à leur esthétique sombre. Composé de cinq morceaux, il alterne entre passages lourds et ambiances plus éthérées. Des influences allant d’Alice in Chains à des sonorités shoegaze se font sentir dans cet opus qui explore les thèmes du désenchantement et du désespoir avec une intensité remarquable.

Thèmes abordés dans les textes

Les paroles de Tar Pond sont profondément introspectives et explorent des thèmes tels que la douleur, l’angoisse existentielle et la perte. Thomas Ott puise ses inspirations dans des fragments d’idées qu’il consigne dans ses carnets avant de les assembler pour créer des textes poignants qui s’accordent parfaitement avec les compositions musicales du groupe.

Style musical et influences

Musicalement, Tar Pond s’inscrit dans une tradition doom tout en y apportant une touche personnelle. Leur son est souvent décrit comme un mélange entre le doom classique (Black Sabbath), le rock expérimental (The Doors) et des éléments post-metal. Les harmonies vocales rappellent parfois Alice in Chains, tandis que leur approche minimaliste et leur lenteur calculée évoquent Sleep ou Saint Vitus.

Leur processus créatif est organique : chaque membre apporte ses idées, souvent sous forme de riffs ou de structures simples, qui sont ensuite déconstruites et retravaillées jusqu’à atteindre l’essence même du son Tar Pond.

Héritage et influence

Bien que relativement jeune sur la scène musicale internationale, Tar Pond a déjà laissé une empreinte durable grâce à son authenticité et sa capacité à transcender les clichés du genre doom. Leur musique a été saluée pour sa profondeur émotionnelle et sa capacité à capturer l’essence du désespoir humain.

En conclusion, Tar Pond est bien plus qu’un simple groupe doom : c’est une expérience artistique totale qui mêle musique, art visuel et introspection philosophique. Leur œuvre mérite d’être explorée par quiconque cherche une musique capable d’émouvoir tout en défiant les conventions.

Pour crâner dans les diners en ville

Leurs premiers concerts ont eu lieu dans un cinéma pornographique légendaire à Zurich, ajoutant une touche subversive à leur lancement public.

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