Youpi youpi ! La Battle est repartie !
Avec ses découvertes, ses afflictions, son suspens, ses twists inattendus, cette mauvaise foi qui n’a d’égale que votre mauvais goût, ses envolées lyriques et ses grosses sulfateuses, ses votes a contre-cœur et ses choix déchirants. Merci encore @Karajuju pour ce merveilleux moment qui s’annonce.
Et ça commence fort avant même qu’on ne commence les poules, tous les ingrédients sont là !!!
Mon avis obscur sur :
Black Stone Cherry
Pas le temps de se préparer, ça part très mal ! La batterie surproduite dégueulasse m’agresse d’emblée. La guitare est on ne peut plus convenue, l’impression d’avoir entendu mille fois ce morceau que je ne connais pourtant pas.
La voix arrive : bienvenue sur RTL2 !!! C’est la caricature des Mainstages en 3 minutes : de la pop avec une pédale de disto et des clichés wocknwoll… Exactement ce que j’imagine d’un mauvais début d’aprem en MS2, l’alternance couplet arpèges en son clair / refrain putassier au possible avec des grosses guitares en carton.
Nickelback a mangé Booba visiblement.
Mammoth WTH
Tiens Papa Roach est encore sur l’affiche cette année ?
Ils ont recruté un guitariste en surdosage de testostérone ? Va sur Tinder, mec, ou meuf… mais lâche la pression !
Là, vous vous êtes fait flasher pour flagrant délit de tapping abusif avec voie de fait de tape-à-l’oeil.
Le son est moins surproduit que son comparse cependant, et le riff reste intéressant, donc ça pèse pas lourd, mais c’est toujours ça ! Et ça suffit pour gagner !
Stratovarius
Impossible de retenir ce petit rire pincé dès les premières secondes du morceau…
Et puis ça déroule, il n’y a rien qui va : les synthés, certes, impossible d’en faire abstraction mais tout le reste aussi : la prod, la mélodie de voix, les choeurs à hurler de rire, la batterie nullissime… S :i il y a bien un petit riff de guitare pas si pourrave à un moment qui surnage au-dessus de toute cette affliction pompeuse au possible.
A la 2e écoute, le petit rire au démarrage persiste, mais finalement, chaque fois qu’il se passe un nouveau truc j’ai envie de me marrer… et rapidement, je lâche : je me marre à pleine dents !!! Tout est kitschissime ! Arrivé au 2e refrain, j’ai mal aux côtes. Et j’ai pas réussi a retrouver le riff pas si nul, donc en fait il reste… rien ?
Alors pour un peu de contexte, à la fin des années 90 du dernier siècle du millénaire précédent, dans la petite bourgade de Tours où je résidais, nous avions la chance d’avoir une radio associative de qualité (Béton!) et avec UNE émission dédiée au Metal, le dimanche soir. Mais c’était des passionnés de Heavy, Power, Sympho et toutes ces joyeusetés que j’exècrais à l’époque et que j’exècre encore plus aujourd’hui (peut-être en partie grâce à eux d’ailleurs). Donc pour espérer écouter un petit morceau de Machine Head ou même un truc aussi indé que Metallica, il fallait se bouffer des pelletées d’Angra, Helloween, Manowar et toutes ces joyeusetés, dont ces magnifiques messieurs à la chevelure soyeuse, à la permanente aussi impeccable que leur chemise à jabot que sont les Stratovarius qui nous intéressent aujourd’hui.
Donc voilà, ils Stratocumullent les handicaps et en plus ils font des double solos de guitare, donc moi, je veux bien faire des efforts dans la vie, tendre l’autre joue, faire des stages d’insertion en entreprise, relire ma déclaration d’impôts, écrire le plan de prévention des risques professionnels, écouter les discours du Président en intégralité ou faire des sudokus sous la pluie en clignant des yeux, mais à un moment, il faut que le reste du monde se remette en question aussi…
Sumerlands
C’est pas joli à voir, mais c’est moins pire que ce à quoi on pourrait s’attendre au démarrage. Ça sent encore trop le Donjons & Dragons pour moi, mais ils ont pas allumé le voyant « Danger » dès le début.
C’est mauvais, mais ça ne m’a pas fait en rire. Je ne sais pas si c’est mieux…
Enter Shikari
Le mauvais goût n’a pas de limite. Le mien si.
Il y a une quinzaine d’année, un programmateur sadique et nevrosé du Printemps de Bourges a associé par on ne sait quelle malveillance les grandioses Sleepytime Gorilla Museum à cette horreur Nintendocore sans nom… enfin si, elle porte le nom d’Enter Shikari. A l’époque j’ai beaucoup ri, enlevé et remis mes bouchons d’oreille voir si le problème était physique… Mais rien n’y fit, je finis par rejoindre mes comparses pour boire des coups en attendant la fin de cette purge, ricanant sur le fait que cette horreur irait rejoindre la tektonik dans les poubelles de l’Histoire de la Musique et que, dans 5 ans, cette scène aurait disparu et personne n’aurait quelconque souvenir qu’elle eût jamais existé.
Visiblement, je me suis fourvoyé… Le mauvais goût a gagné. Enter Shikari est visblement toujours vivant. Par une étrange ironie de synchronicité dont la vie a le secret, Sleepytime Gorilla Museum (qui se reforme ces temps-ci) a sorti aujourd’hui un T-shirt portant une maxime fort a-propos : « Utopian cyber hippies, this is your world now » la preuve ici.
Au moins l’an dernier Electric Callboy, c’était presque aussi mauvais, mais ça essayait d’être drôle.
Dropout Kings
Ça part pas très bien avec un côté electrorap actuel bien cheap… Quand ça part, le côté hip-hop est pas si mal, les mecs ont un flow pas dégueu même si déjà vu. L’ambiance instru pesante fonctionne plutôt bien. Dommage que ce refrain chamallow dégueulasse arrive et salope tout. A réétudier s’ils ont d’autres morceaux moins « je veux passer à la radio ». Enfin, s’ils arrivent au stade de proposer un autre morceau. J’espère de tout cœur pour eux, sinon ça veut dire qu’Enter Shikari a gagné et ça, c’est plus parlant qu’un rapport du GIEC pour estimer la proximité de la fin du monde.
Julie Christmas
C’est sale et poisseux, ça sent la gamine névrosée enfermée dans sa chambre et qui déchire le papier peint avec les ongles. La voix de Julie Christmas est souvent obsédante, malsaine, pleine de rage refoulée et de ressentiment, mais en gardant cette folie enfantine. J’ai beaucoup moins accroché l’album solo de la dame par rapport à ses projets comme Made Out of Babies ou Battle of Mice (The Lamb & the Labrador, putain !) ou son album avec Cult of Luna (The Wreck of the SS Needle, putain !, et Cygnus aussi re putain !). Mais ce morceau est vraiment chouette, je retrouve le grain que j’aime chez la demoiselle et les musiciens qui l’accompagnent sont plus a-propos que le souvenir que j’avais (ceci dit, c’est peut-être pas les mêmes), mais si son prochain album est de cet acabit, ça promet de me faire regretter de ne pas avoir de pass cette année…
Chelsea Wolfe
Je suis partagé sur la louve de Chelsea. Certains éléments de son œuvre me touchent et m’interpellent, tandis que d’autres me laissent de marbre tant ils me semblent surfaits et artificiels… Mais ici on est dans le registre fantômatique et envoûtant qui me parle. Atmosphère vaporeuse aux relents trip-hop, voix chuchotée au fond de ton pavillon auditif, éclats de guitares metallisées, coups de béliers de basse râpeuse, on est sur du très bon Chelsea Wolfe.
Ce serait pas une Battle digne de ce nom sans ce traditionnel dilemme : je viens de voter pour un gros étron qui ne mérite même pas de souiller la chaussure d’un des deux dames ici présentes et là je dois éliminer un des 2 meilleurs morceaux que je viens d’écouter jusqu’ici ! Enfoiré de sadique de Juju !
Wormrot
Oui, grind c’est lassant et répétitif, mais l’avantage c’est que ça dure pas longtemps ! Et quand là tu le mélanges à d’autres ingrédients post, ça réhausse les saveurs de chacune.
En entrée délicatesse de parpaing avec amuses-bouche au piment Firebreath. Plat de post-hardcore sauce sludge mijoté longuement dans des épices screamo… on aurait pu sauter le dessert qui parait fade et sans saveur après.
The Acacia Strain
Le côté sludge, marécageux du riff marche plutôt bien, on est à la Temple, là, vous êtes sûrs ? Le côté répétitif et hypnotique n’est pas pour me déplaire, par contre la voix m’ennuie profondément, surtout quand elle ne se tait pas beaucoup.
Au bout de 8 minutes et demi, il se passe enfin quelque chose de neuf, on change de riff et d’ambiance, la voix devient intéressante. Puis à 12 minutes on repart sur du monoriff, mais avec des arrangements pas toujours de bon goût et la voix redevient redondante. Dommage, il y avait des qualités évidentes…
Mork
Je n’en pense pas grand-chose si ce n’est qu’au bout de 3 écoutes je n’en retiens toujours pas grand-chose, ça doit pas être bon signe. Tellement sans relief que ça en devient inoffensif.
Yoth Iria
Clairement pas ma came comme souvent sous cette tente, mais tous les ans amènent leurs lots de bonnes surprises et de groupes qui j’aurai écarté à la première écoute et qui rejoignent mon RO après les Battles. Bon, là, je n’irai peut-être pas jusque-là pour Yoth Iria, mais plusieurs fois dans le morceau, je me suis dit : « Ha, c’est pas mal, ça ! » et ça, c’est déjà un début.
Verdict
Duel 1 : MAMMOTH WVH
Duel 2 : SUMERLANDS
Duel 3 : DROPOUT KINGS
Duel 4 : JULIE CHRISTMAS
Duel 5 : WORMROT
Duel 6 : YOTH IRIA