Hellfest Battle 2025

Poule Valley difficile pour moi et que je décrirais ainsi : « génial en live, chiant à la maison ». Voilà beaucoup de groupes que j’ai hâte de voir ou revoir au festival mais que je n’écoute jamais autrement et qu’il me faut précisément classer sur leur qualité « album ». J’ai globalement tout apprécié mais sans fulgurance sauf peut-être le premier. Et une grosse déception pas anticipée du tout.

9pts. Kylesa : assez facilement premier de la poule par sa concision et sa percussion.

8pts. Dirty Sound Magnet : ça sonne vraiment bien, ça brasse plein d’influences, et y a un touché très Led Zeppelin sur la guitare qui tire par moment sur du délire à la Freebird. C’est ultra plaisant, jolie découverte.

7pts. My Sleeping Karma : le groupe qui symbolise parfaitement ce sentiment de « je trouve ça incroyablement bon en live et incroyablement chiant sur album ». Sur album c’est à la limite du easy listening, genre la bande de son de grève de France Culture ou le fond sonore d’une vidéo montrant un type qui construit sa maison tout seul en accéléré. Mais en live c’est génial, faute de concurrence j’irai sans doute les voir avant de les revoir au Bourlon.

6pts. Monkey3 : En live c’est tellement incroyable, les mecs sortent une note et ils t’enveloppent dans une chaleur faite d’une substance dont je ne veux pas connaître la nature, et ils te tiennent comme ça pendant une heure sans qu’à une seule seconde ta stase ne se relâche, c’est comme My Sleeping Karma ou King Buffalo. C’est une vraie diablerie.
Mais quand ça tourne à la maison, c’est un peu comme la page « les stars au réveil » dans Closer ou cette adorable bouteille de Get27 un lendemain de fête, y a quelque chose qui ne marche plus. D’autant que je dois avouer trouver ce dernier album très laborieux par rapport aux précédents. Mais une chose est sûre je serai au concert et ce sera incroyable comme à chaque fois.

5pts. Wormsand : je n’ai jamais compris cet attrait de la scène stoner pour les voix de canard nasillardes. Il y a certainement une autre manière de contrebalancer la lourdeur que d’invoquer l’héritage de Daffy Duck. Ceci étant l’ensemble reste pas désagréable à l’oreille.

4pts. Orange Goblin : sur le papier une marque d’ampli aimée et un groupe vénéré auteur des bandes son de la grande époque du Giallo, c’était un duo gagnant. Groupe tant vanté par les amis pour leurs prestations folles en live. À la première écoute il était condamné à finir dernier pollué par une vidéo déplorable et à la deuxième écoute sans vidéo j’ai trouvé un esprit cabotin un peu Motorhead qui m’a réchauffé et permet au morceau de remonter dans le milieu de classement.

3pts. Slomosa : ce groupe c’est un peu mon sparadrap du capitaine Haddock, impossible de m’en défaire et où que j’aille je finis inexorablement devant une scène où ils jouent. Ils arrivent comme Zorro toujours au moment où un groupe se désiste, où un trou se fait dans mon running order. « Je vous demande de vous arrêter ! », cette fois je vous échapperai ! Parce que oui tout le monde vous aime, oui vous dégoulinez la gentillesse, oui vous savez mettre une ambiance de folie, mais non vous ne réinventez rien, votre musique n’est pas un nouveau paradigme et quand y réfléchit bien c’est quand même pas extraordinaire. Donc cette fois c’est décidé ! Il est hors de question que vous entriez dans le cercle des groupes que j’ai le plus vus à côté des Thou, Amenra, Alcest et autres Messa. Je n’irai pas ! Na ! et si y a rien en face, je m’en fiche j’irai me saouler au Temple du Muscadet ! Comment ça on vous entendra jouer depuis ce lieu de perdition ? Vous voulez ma mort c’est ça, vous voulez que j’aille de tympan-suicider devant Apolyptica ! Non non et non, j’irai je sais pas, au Leclerc tiens, crier Apéro pendant 40 minutes.

2pts. Howard : ambiance covidienne pour ce titre pas désagréable mais est-ce qu’on y décèle un imaginaire musical que cet enfermement aurait sublimé ? C’est assez oubliable.

1pts. Mars Red Sky : j’ai un très bon souvenir d’eux au Hellfest 2017, mais je n’ai pas retrouvé là ce qui m’avait enthousiasmé à l’époque, peut-être mes goûts ont-ils évolué, peut-être l’alchimie s’était-elle faite alors sur un malentendu, je n’ai jamais pris la peine de les réécouter ensuite. Je trouve ce morceau doucereux et surjoué dans une forme de mélancolie mollassonne. Ça ne prend décidément pas cette fois et j’en suis le premier navré.

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