Trust est un groupe qui a marqué mon adolescence. Je ne cessais d’écouter en boucle chaque CD du coffret CBS que j’avais obtenu en 2009, et j’avais plutôt bien adhéré à 13 à Table.
En 2017, l’occasion se présentait enfin pour moi de les voir sur scène, au Hellfest. La formation n’était pas trop mauvaise. On retrouvait évidemment Bernie et Nono, mais aussi David Jacob à la basse (que je trouve bien meilleur que Vivi) qui était déjà dans le groupe dans les années 90, puis Ismalia Diop à la guitare (après avoir occupé le poste de bassiste). A la batterie, on découvrait le jeune Christian Dupuy, qui faisait amplement le taf après Fajid.
J’étais ressorti de ce concert avec un sentiment mitigé. D’un côté, la prestation était excellente, le groupe très en forme. Mais la setlist était décevante pour un concert festival, quasiment aucun grand classique fédérateur. De ce fait, Trust aurait pu être l’un des concerts majeurs de cette édition, mais ils en sont passés à côté.
En 2020, le groupe sort le groupe RECIDIV, enregistrant dans des conditions live leurs 3 premiers albums en intégralité. Si je n’ai pas trop adhéré au début, quelques réécoutes en plus m’ont totalement fait changer d’avis. Bernie a toujours de la patate de la voix, les chansons claquent toujours autant. Et surtout, j’ai eu envie d’écouter leurs deux derniers albums sortis en 2018 et 2019 et grosse surprise : j’ai adoré de A à Z. Un hard rock classique, bien énervé, mais avec des chansons mémorables. Parallèlement, le groupe annonçait une tournée 2021 basée sur ces 3 premiers albums. Ni une ni deux, je prends une place pour Rennes. Mais les mesures gouvernementales ont fait que cette tournée devait être reportée. Le groupe a sorti récemment un album (encore une fois réussi), Propaganda, de ce fait, retournement de situation, le groupe ne se contentera pas de jouer des titres de RECIDIV, mais jouera un concert classique. Petite déception, mais je décide quand même de les voir à Rennes, en sachant que j’aime les derniers morceaux, et n’ayant aucun doute sur le fait que la prestation sera bonne.
Le Mem est une petite salle vraiment très belle, très classe, mais avec une scène bien trop basse. Je me mets donc sur la marche la plus haute autour de la minuscule fosse ce qui me permettra de voir les bustes des musiciens.
Première partie à 20h, j’ai oublié le nom du groupe et je ne vais pas chercher à le retrouver…
Trust arrive sur scène à 21h, avec Portez vos croix, titre d’ouverture de l’album Fils de Lutte (2019). Le son est vraiment très bon, et Bernie est déjà très en voix. Il faut attendre le 5e titre pour avoir un ancien classique : Fais où l’on te dit de faire. Confirmation : Bernie n’a rien perdu (a gagné ?) vocalement. Après ce titre, ce dernier annonce la couleur : « On est là pour un bon concert tranquille détente, il y aura de la frustration car on ne peut pas tout jouer » Voilà, on est prévenu, pas la peine de s’attendre à du classique en veux-tu en voilà. Le groupe enchaîne avec La Junte, premier titre joué issu des 3 premiers albums, et très rarement joué. La nouvelle version, plus planante, rend très bien. Au final, c’est l’album Dans le même sang (2018) qui sera le plus représenté (dont le titre éponyme, joué ce soir-là, est tout bonnement excellent).
Du premier album, le groupe ne jouera que le premier couplet et refrain de L’élite avant d’enchaîner avec une version énervée de Préfabriqués, pour le premier rappel. Belle surprise, j’ai adoré. Pour Répression, ce sera Saumur, quasiment chantée intégralement par le public (Bernie ne se retiendra pas de nous dire qu’il a connu mieux), et évidemment Antisocial pour clôturer le concert.
Le groupe jouera aussi Ton dernier acte, hommage à Bon Scott où le public donnera de la voix.
J’ai passé une très bonne soirée, la prestation fut très bonne, belle ambiance, le groupe a joué 2h15 que je n’ai pas trop vu passer. Un groupe rôdé, content d’être là, avec un David Jacob carré et doué en solo, le géant Diop à la guitare, discret mais faisant le taf, et le retour de Christian à la batterie alors qu’il avait abandonné le groupe sans prévenir en 2020, ce qu’avait mal pris Nono. Ce dernier aura été impérial dans son rôle de guitariste soliste.
Et pourtant, comme l’a dit Bernie, il y a une certaine frustration. On ne peut s’empêcher de se dire que le concert a été réussi, mais qu’il aurait pu être tellement plus si le groupe acceptait de rejouer ses grands classiques… Allez, on y croit à cette tournée RECIDIV, on veut réentendre Le Mitard, Au nom de la race, Police Milice, Fatalité, Bosser 8 heures… et j’en passe !