Oulà, le sujet qu’il fallait pas faire ! Bon, je veux bien participer mais je vous préviens, quand je parle de ça, je tartine du pavé! Je le fais par ordre alphabétique, classer par préférence est au-dessus de mes forces:
- Accept - Balls To The Wall
Premier contact avec le power metal, genre que je n’allais plus jamais lâcher. Dès les premiers riffs de Balls, on sent que ça va être légendaire, Balls est une hymne metal comme on n’en fait plus, ça claque, la voix d’Udo entraîne dans son monde de rébellion, et qui n’a jamais gueulé « God Bless Ya! » en entendant le refrain ! Le reste de l’album est de la même veine heavy mélodique qui donne envie de headbanger comme un perdu, à l’exception de la belle ballad Winter Dreams. Mention spéciale au très orgasmique Head Over Heels, à écouter de préférence en live, dans le mini-album Kaizoku-Ban, pour entendre le cri d’aigle d’Udo.
- Arch Enemy - Rise of the Tyrant
En solide concurrence avec Clayman d’In Flames, car ce sont les deux albums qui m’ont fait aimer le death metal, mais Tyrant a ma préférence tant il m’a secoué. On commence direct avec un pain dans la gueule sur Blood on your Hands, avec une pression qui ne se relâche que rarement avant de casser le rythme avec le mythique solo de Michael Amott, Intermezzo Liberté. Avant d’entendre Angela, je ne savais pas que le death growl pouvait être aussi expressif, j’ai failli y aller de ma petite larme en écoutant The Day You Died.
- Black Sabbath - Headless Cross
Un album de la période la moins connue de Sabbath, celle où ils ont collaboré avec le chanteur Tony Martins. Rien ne remplace les grands classiques bien sûr, mais le charme de cet album est qu’il est baigné dans une atmosphère sinistre avec son lot de sorcières et d’invocations du Malin. Mais c’est aussi et surtout un son heavy atmosphérique inspiré, lorgnant tantôt vers un power péchu (Kill in the Spirit World, Call of the Wild), tantôt vers la ballad gothique (When Death Calls, Nightwing). Tony Iommi est toujours aussi bon compositeur, quant à Martins, sa voix cassée hante tout l’album et contribue à l’ambiance macabre. A noter la participation de Brian May (Queen) sur When Death Calls.
- Iron Maiden - Dance of Death
Le premier Maiden que j’ai écouté en entier (avant je ne connaissais que par leur best-of Edward The Great). Un album qui, je l’ai appris plus tard, a été très critiqué, mais qui garde une place spéciale comme le premier album de ce groupe que j’ai eu et que j’ai donc écouté en long, en large et en travers. Bruce Dickinson délivre encore de la pleine puissance vocale et les morceaux alternent entre des compos courtes, carrées et efficaces (Rainmaker, Montsegur, New Frontier) et des morceaux plus longs et travaillés comme No More Lies (une de mes préférées), Dance of Death (qui est composé comme un petit conte macabre narrant les aventures d’un homme qui va dans l’au-delà et qui en revient), ou le fantastique Paschendale, qui rappelle pas mal Hallowed Be Thy Name. Sans oublier, chose complètement atypique chez Maiden mais bien sympa, un morceau acoustique en fin d’album, Journeyman.
- Judas Priest - Painkiller
Bon, allez, on arrête de faire dans la finesse et dans la délicatesse, marre de ces conneries. Painkiller, c’est 10.000 tonnes de metal en fusion qui s’abattent sur les oreilles. L’album du siècle, et je dis ça de manière tout-à-fait subjective (en tant que gros fan du groupe). Du pur speed furieux sur la majorité des titres, où Halford délivre un chant à faire exploser le service de verres en cristal de Mémé Georgette, des solos de virtuose (en même temps, ça c’est un peu habituel chez Priest), une batterie déchaînée (en particulier sur Painkiller). On s’accorde quelques temps pour souffler avec un peu de heavy plus soft mais pas trop (Hell Patrol, Leather Rebel) avant de repartir de plus belle. Touch of Evil casse complètement le rythme en fin d’album et surprend avec une compo lente, épique et diabolique, avant de finir en apothéose sur One Shot at Glory, un hymne power metal que même Helloween ils se feraient dessus en l’écoutant. C’est cet album, et surtout le morceau Night Crawler, qui m’a rendu fan. A noter que la version remasterisée inclut Living Bad Dreams, un autre épique cauchemardesque qui clôt le tout en beauté.
- Lordi - The Arockalypse
Ah, l’Eurovision 2006… ou comment transformer un événement télévisé notoirement chiant en orgie de costumes de carnaval, d’explosions et de gros riffs. Hard Rock Hallelujah, c’est l’hymne de ceux qui en ont marre de se faire chier à regarder des nunuches en robe blanche sussurer du bout des lèvres une chanson cul-cul qu’elles n’ont pas écrite et appeler ça de la musique (non, je ne fais absolument pas référence à la candidate française de la même année^^). Ni une ni deux, il me faut leur album, et j’ai dû me péter les oreilles à l’écouter en boucle. Du hard FM à la KISS, mais remixé à la sauce « monster » avec des compos qui claquent, des refrains anthémiques et un chanteur qui en fait des tonnes façon gros barbare maître des enfers. A part It Snows in Hell, très belle ballade, tous les morceaux sont des orgies festives qui méritent bien qu’on claque le PIB de la Croatie en feux d’artifices à chaque concert. A ne pas mettre entre toutes les mains: si vous n’aimez pas les musiciens qui en font des tonnes ni les synthétiseurs année 80, ça ne va sûrement pas vous plaire.
- Mötley Crüe - Shout at the Devil
Mon premier album de metal, que j’ai acheté après avoir écouté Too Young to Fall in Love dans GTA Vice City (ah, les années lycée…) Même si c’est assez dépassé aujourd’hui, cet album m’avait fait un véritable choc à l’époque, car le seul metal que je connaissais alors était les trucs populaires (Slipknot, Linkin…) que je trouvais insupportables, et en hard rock je ne connaissais que Bon Jovi et AC/DC. Alors là, le choc ! C’est vicieux ! C’est crade ! C’est super mélodique tout en étant porteur d’une violence sous-jacente caractérisée par les pulsions sexuelles refoulées de ces jeunes hommes en cuir à piques (oulà, je m’emporte… sors de ce corps, Sigmund !) Bref, j’ai adoré le côté complètement vicelard, décalé et pas prise de tête pour un sou de ce groupe, les riffs bien accrocheurs (Shout, Looks that kill…), les morceaux bien nerveux (Bastard, Red Hot…), la p’tite reprise des Beatles (Helter Skelter), et un petit instrumental bien sympatoche en milieu d’album. En plus, j’avais la version du CD avec un clip vidéo inclus, et c’était le clip complètement ringard de Looks that kill, qu’est-ce que c’était drôle !
- Ozzy Osbourne - Blizzard of Ozz
Je ne me suis vraiment intéressé à la carrière solo du madman qu’après avoir entendu le monstrueux Mr Crowley dans Brütal Legend (encore une fois, merci les jeux vidéo !) J’ai donc écouté l’album qui contient ladite chanson et… et c’est une bombe ! On est toujours transporté par la voix à l’écho quasi hypnotique du sieur, qui trouve ici un allié de choix: Randy Rhoads et son de dément ! Toutes les chansons sont des classiques du hard, mention spécial à la compo de Randy sur Crazy Train, à Mr Crowley et son intro à l’orgue de toute beauté, Revelation (Mother Earth) dans la même veine épique angoissante, et toutes les autres… du grand art !
- Rainbow - Rising
Merci à Sam Dunn (Metal: a Headbanger’s Journey), pour m’avoir fait découvrir le « vrai » Rainbow. Je n’avais connu que leurs albums les plus commerciaux, sans savoir que les trois premiers avec Ronnie James Dio étaient de véritables bijoux. Rising ne contient aucune des plus connues (Silver Mountain, Long Live Rock’n Roll…) mais il assure sur tous ses titres. Six morceaux, du prog, du moins prog, du bon solo, de l’épique, il y en a pour tous les goûts. Les 2 premiers (Tarot Woman et Run with the wolf) sont très orientés power metal, et on y trouve déjà le genre de son qu’utilisera Dio dans sa carrière future. Ensuite vient Starstruck, une chanson rigolote où Dio nous parle d’une fille qu’il n’arrive pas à… fuir. Do you close your eyes, un autre morceau léger pour préparer à la pièce maîtresse de l’album, Stargazer, un long épique prenant. Seul petit bémol, A light in the black, bien que très bon, est un poil trop long en clôture d’album.
- Twisted Sister - Stay Hungry / W.A.S.P. - W.A.S.P.
Ces deux-là doivent se partager la place car ils sont vraiment au coude à coude et sont assez ressemblants: deux magnifiques caricatures de groupes de glam qui derrière leurs coiffures pas possible et maquillages dignes des professionnels du bois de Boulogne, jouent un heavy gras comme je les aime. Stay Hungry, c’est l’album le plus commercial de Sister, avec I Wanna Rock que tout le monde connaît, We’re not gonna take it qui a valu à Dee Snider une comparution devant le congrès américain à cause de son clip d’une violence inégalée (sauf par Tex Avery), S.M.F. qui a été écrit pour la scène, ça se sent, la ballade The Price. On trouve d’autres compos plus heavy, tendance doom même, avec Burn in Hell, The Beast, qui rappellent leurs premiers albums. Mais même les chansons « commerciales » (j’aime pas ce mot-là) restent dans l’univers décalé du groupe, et ça c’est chouette. Et puis, leur concert au HF 2010, ça envoyait son pâté sévère quand même. Quant à W.A.S.P., c’est des dégueulasses et c’est ça qu’est bon. Leur album est un bon gros défouloir (School Daze, Hellion, Tormentor) mais reste vachement romantique dans le fond (Love Machine, F*** like a beast…) W.A.S.P., c’est le shock rock cuir et talons-aiguilles de KISS avec le charme porno-horrifique d’un film de série Z, le tout servi par la voix grinçante de Blackie, qui se fait magistrale quand il ralentit le tempo pour Sleeping in the fire avant de relancer la machine à toutes berzingues pour finir l’album.
Bonus track: Accept - Blood of the Nations
Je ne voulais pas mettre deux albums d’un même groupe dans ma liste, c’est pour ça, mais la claque monumentale que je me suis pris sur cet album ! Udo n’ayant pas voulu participer, c’est l’américain Mark Tornillo qui arrive au micro. On aurait pu craindre le pire avec un changement de chanteur, mais Tornillo, c’est ce à quoi ressemblerait Bon Scott s’il avait survécu. La même pêche, la même dégaine « roots » avec le cut Harley-Davidson et la casquette de para, et malgré sa voix rauque, il s’insère parfaitement dans l’esprit musical du groupe. Au programme, plus d’une heure de power bourrin, de labourage d’oreilles au char d’assaut (quand le premier titre s’appelle Beat the bastards et le second Teutonic Terror, on comprend qu’on a pas affaire à des enfants de choeur). Blood of the Nations, la chanson, est une nouvelle hymne digne des annales comme l’était Balls to the wall trente ans plus tôt. Comme d’habitude pour Accept, on ne se prive pas de quelques commentaires sociaux énervés, comme No Shelter qui évoque la crise économique, ou The Abyss qui est un vrai cri de colère, ou en plus léger, Pandemic, qui parle d’une maladie extrêmement contagieuse qui transforme les gens en métalleux^^. Deux titres plus doux viennent reposer l’oreille au milieu de l’album, Time Machine et Kill the Pain, dont la compo guitare est vachement émouvante. A noter que dans la version japonaise, Time Machine est remplacé par Land of the free, un speed mélodique qui fait vachement penser à du Helloween ou du Hammerfall. Un changement de genre sympa à écouter.