Si.
Cela fait plusieurs fois que je lis des échanges à ce propos sur le forum, et chaque fois je suis gênée aux entournures par ce genre de d’affirmations (pas forcément de ton fait @PeteBondurant).
Je craignais que ce soit par pure culpabilité : moi aussi, parfois, je suis tentée de déployer mes ailes grises pour venir m’alimenter dans la main d’un artiste que je n’ai pas pu voir quand il était encore abordable 
Je découvre avec stupeur que la civilisation ne nous a pas encore dotés d’un emoji pigeon, mais le dodo est encore plus approprié.
Vive le dodo. Enfin non, mais…Bref.
J’ai réfléchi et : si, on peut doit reprocher vertement à des acteurs économiques de pratiquer la politique de la terre brûlée au nom du profit.
Plus jeune, je pensais que les méchants commerçants qui font du biz empêchaient les gens de vivre à peu près contents (pieds) nus sur leur jolie planète 
Ensuite… je suis devenue commerçante 
Et j’ai constaté que le libéralisme débridé comme celui que prêche M. Live Nation, caractérisé par l’hégémonie, la course aux superlatifs et le court-termisme, brisait le commerce en plus de tout le reste.
Un acte économique est pertinent et viable tant qu’il répond effectivement à un besoin.
Quand tu réserves ta prestation initialement destinée au grand public (ici la diffusion d’art) à la poignée de volatiles les plus malléables/aisés, tu te coupes fondamentalement de ta mission, et ton marché ne repose plus sur rien : c’est pratiquement une bulle spéculative à la valeur totalement virtuelle

Dans mon domaine, je pourrais me réclamer d’un domaine parent (comme il le fait en reliant arts du spectacle et sport) pour justifier un x5 sur mes prix. Si je mangeais mes concurrents, ou que je les poussais à s’aligner pour piller avec moi le gâteau tant qu’il y en a, cette augmentation semblerait vite légitime - ou du moins, un fait accompli.
- Les clients qui ne pourront pas suivre seront sans service, mais est-ce mon problème ?…
Oui, ça l’est totalement. Sinon ce que je fais est vain. C’est de la simple déontologie, chaque corps de métiers en a une, et être le plus gros le plus grand le plus fort de son domaine n’en exempte pas.
- Nos fournisseurs et prestataires ne tarderont pas à se dire que, si on rentre x5, ils peuvent bien nous facturer x5… Zéro gain à long terme, bravo l’asticot. Mais qui se soucie du long terme quand il excède le temps d’une carrière ?… Les gens qui se soucient de leur domaine d’activité ? Sans être saints ou philosophes hein, juste un peu de bon sens et de cohérence !
- Il germera une proposition alternative destinée au public laissé pour compte. Puisqu’il est majoritaire et que mon modèle économique est une coquille vide, son essor nous balayera probablement avec plus ou moins de fracas. Avec un peu de chance je serai à la retraite avant, charge aux autres acteurs de mon écosystème pourri d’écoper ou mourir

Je n’absous pas les consommateurs, confère l’implacable loi « si ça ne s’achetait pas, ça ne se vendrait pas ».
Mais ce positionnement de prédateur est anormal, indécent et destructeur à tous niveaux.
Tout ça pour dire que hausser les épaules en disant « eh, business boys would be business boys », et porter la faute sur le public, c’est peut-être… « un peu simpliste »
?
(Désolée pour le pavé, ça va vous sinon ?)