Appelés ou engagés : bidasseries d'anciens combattants... ou pas !

Attendu que :
1 : les récits de nos expériences militaires risquent de ne trouver qu’un public limité sur ce forum de jeunes
2 : les textes ont un volume conséquent
3 : mieux vaut ne pas encombrer les divers topics où les discussions se sont déjà engagées

Je propose à ceux (et pourquoi pas celles) qui ont de quoi alimenter ce topic de partager leur expérience ici plutôt qu’ailleurs :slight_smile:

Pour répondre à pierro, en quelques lignes, mon expérience sous les drapeaux.

Mai 88
: j’ai 21 ans bien sonnés, mes 3 années d’études s’achèvent et toujours pas de convocation pour les 3 jours. Je vois bien le truc : pas d’armée, je me mets à bosser, et dans 2 ans ils se rendent comptent de l’oubli et viennent me chercher avec gendarmes et menottes sur mon lieu de travail :frowning: . Je contacte donc les services ad hoc pour leur rappeler leur boulot :mad: : ça commence bien…

Juillet 88 : fraichement diplômé, j’ai reçu ma convocation et me présente matutinalement pour faire « mon jour des 3 jours ». Ayant assuré mes arrières avec quelques pistons stratégiquement et diversement placés, l’objectif est de réaliser le service le plus cool et le plus proche possible, et surtout éviter l’Allemagne (pour les plus jeunes, certains appelés faisaient leur service dans des casernes françaises en Allemagne, oui oui → wikipedia). Inimaginable en revanche de me faire réformer P4 8o 8o , ce qui me barrerait l’accès à la Fonction Publique Territoriale, alors que jeune infirmier, je souhaite au moins y débuter ma carrière (en hôpital).
2 appelés à la grille : « Suivez la ligne jaune par terre » 8) . Et ça tombe bien, il n’y en a qu’une, de ligne, donc même les daltoniens y arrivent. Mais pourquoi préciser la couleur alors ?.. « Les ordres »…
Je suis la ligne (jaune) : droite, gauche, gauche… elle longe les bâtiments par l’intérieur de la grande cour vide, et fait donc tout un détour pour s’arrêter devant une grosse porte… juste en face de l’entrée principale de la caserne !!! Je viens de faire 300m à longer les murs au lieu de faire 150 m en ligne droite !!! Il aurait suffit d’indiquer à l’accueil : « la grande porte juste en face, de l’autre côté de la cour » :rolleyes: . Les appelés avaient des consignes, et moi je commençais à avoir des doutes sur l’efficience militaire…
Là : rencontres avec d’autres jeunes (melting pot assez sympa), salle genre « classe de lycée », militaires qui nous vantent les valeurs de l’armée et nous enrobent ce qui nous attend… Entre doutes et esprit critique, je prends tout ça avec des pincettes.
Tests psychotechniques. Faciles : j’ai 20 sur 20. On est 6-8 dans le cas. Ils nous prennent à part «Vous avez eu 20, vous pouvez faire le peloton des officiers». «Non merci sans façons {) » (Jamais de la vie tu veux dire !!! Aller en chier 2 fois plus à Pétaouchnock alors que je voulais juste être infirmier tout près de ma tendre et chère, et puis quoi encore ?..)
Bref : finalement, visite médicale, apte, adjugé vendu.

Août 88 : je suis incorporé à la Base aérienne 133 Nancy Ochey (merci les pistons : Armée de l’air + 30 mn de chez moi, c’est vraiment pas mal…). Contingent 88/08, 90 appelés, environ 85 diplômés de l’enseignement supérieur… et la moitié de pistonnés (dont moi). J’ai pu constater par la suite que ce contingent était une exception annuelle… En avril, 200 appelés dont une quarantaine de DOM TOM frigorifiés, et 5 bacheliers. Mais à l’armée, et surtout parmi les appelés, ce ne sont pas les plus intelligents qui s’en sortent le mieux, ce sont les plus malins et les plus démerdes ]:smiley: . Si tu comprends ça rapidement, ça te facilite la vie…
2 mois de classes avec le peloton des élèves gradés (histoire de finir par gagner un peu plus de sous, soit quasi 3 fois la solde de base en fait) : visite de la base, Mirages 3 E et quelques Fougas qui servaient de taxi aux pilotes (pour les plus jeunes → archives de l’Armée de l’air). Puis un peu de marche, d’ampoules, de sport, de pas cadencé, de tir, d’exercices militaires, de manœuvres avec des tentes qui prenaient le vent et des sacs de couchage dont la fermeture éclair était foutue, de levers en pleine nuit, de lit au carré et de petit doigt sur la couture du pantalon… Heureusement, la bouffe était bonne :stuck_out_tongue: ! (très important)
On finit par nous confier que si on nous demande des choses connes ou incompréhensibles, c’est uniquement pour nous apprendre à obéir sans discuter, parce que si tout le monde commence à discuter les ordres en vrai, on n’en sort plus. Donc on exécute, et point. Le résultat, on s’en fout, on n’est qu’un maillon.
On nous explique aussi que nos fameux Mirages 3 E ont pour objectif d’aller bombarder les sites radar en Allemagne de l’Est (pour les plus jeunes → wikipedia) mais ne peuvent pas revenir, n’ayant pas assez d’autonomie et n’étant pas ravitaillables en vol ! Donc les pilotes tentent de rallier l’Allemagne de l’ouest (–> wikipedia) ou s’éjectent et se démerdent. C’est pas vraiment le glamour de Tanguy et Laverdure en fait…

Plein de rencontres sympas pendant mes classes… Nous sommes à peu près finauds, nous avons vite compris que moins on ferait de vagues + mieux on obéirait = moins ils nous feraient chier. Et ce fut le cas. Il faut aussi reconnaitre qu’on n’est pas tombé sur des engagés buttés et va-t-en-guerre : ça reste l’Armée de l’air, pas franchement des combattants les mecs. Aller faire des manœuvres à Solenzara (–> wiki) ok, mais en Afrique, pas trop !

Après mes 2 mois, me voilà affecté au… service administratif ! :o Incompréhension. Sauf qu’à l’armée, le Service médical dépend du Service administratif (on ne voit ça qu’à l’armée). Et donc 10 mois à l’infirmerie de la base, en salle de soins. Je fais à peu près mon boulot sous la « responsabilité » d’un engagé moins diplômé que moi et incompétent, qui passe juste dire gentiment «Bonjour» le matin. On ne m’emmerde pas, et même on me respecte un petit peu parce que, comme je viens de le dire, j’ai un diplôme supérieur à celui des infirmiers militaires. Surtout, l’infirmier major (le seul compétent), sachant qu’il est entouré de sous-off nuls à chier (du style à dessiner un cœur en coupe avec les valves qui s’ouvrent dans le mauvais sens !!! Oui oui !!!), protège les infirmiers D.E. (=civils), ces appelés qu’il arrive à avoir avec lui chaque année pour pallier aux manques de son propre personnel. Tip top.

Et c’est là que j’ai pu voir s’afficher les fainéants, les tire-au-cul, les incompétents, parfois les petits chefs payés par l’Etat, qui passaient leurs frustrations sur les appelés et abusaient de leur peu de pouvoir. Je rejoins pierro : les appelés étaient les esclaves des engagés. Ménage, lessive, rangement, et tout le boulot du service : tout ça c’était pour les appelés !
Au service médical, ce n’était pas des méchants, loin de là. Mais tout de même. Aux guichets : uniquement des appelés qui géraient tous les dossiers, et 3 engagés à leur bureau, derrière, qui validaient. En salle de soins, un engagé, gentil, mais invisible (et tant mieux). Aux stocks, deux engagés qui bossaient 1 jour par trimestre (ils allaient chercher la grosse commande à Saint Dizier : départ avec une ambulance le matin, repas au mess sur place, chargement et retour). L’un des engagés avait même amené son ordi perso à son bureau pour jouer (attention, en 88, c’était minimaliste les jeux sur ordi…)
Côté médecins, pareil, le boulot fait par les aspirants, un médecin chef qui passait plus de temps à faire du sport que de la médecine, un autre médecin incompétent, et un dernier qui, lui, était bien.
Moi, on ne m’emmerdait pas, je rentrais chez moi tous les soirs, pour les gardes de Week-end j’avais une chambre perso d’infirmier, et je passais les manœuvres dans l’ambulance, à dormir sur les brancards :cool: .

Un jour tout cela a pris fin. En juillet 1989, je retrouve la vie civile :lol: , le CHU de Nancy :smiley: … et toutes mes copines de promo qui avaient un an d’ancienneté ! Moi, j’étais le bleu. Un an entre parenthèses, à être le témoin des aberrations, absurdités et défaillances de l’Armée. Heureusement, j’y ai vu plein d’avions de chasse 8) , et ai rencontré des appelés (mais aussi des engagés) super sympas dont je conserve le souvenir 30 ans après.

Mais supprimer la conscription et imposer la professionnalisation était vraiment la meilleure chose à faire pour l’armée. Pour les jeunes, c’est moins sûr, mais à la fin, qu’y trouvaient-ils encore, au service militaire ?.. Cela est un autre débat…

  1. Ahhh cette fameuse base… J’avais une ex qui vivait à Ochey juste en face de la base, avec vu sur les avions qui décollent. Cela fait quand même un peu de bruit. :smiley:

  2. J’ai beau être jeune (27 ans), je suis agrégé d’histoire, donc tout ça me parle haha. (En plus, mon père a fait son service à Trèves.)

  3. Donc si je comprends bien, maintenant tu n’es plus dans la plus belle région de l’univers ? :frowning:

  4. Tant mieux, on doit développer l’esprit critique (ce que j’essaie de faire au mieux avec mes élèves), de notre jeunesse et non l’enfermer pendant des mois à obéir à des ordres sans broncher.

Bonne idée d’avoir créé un topic dédié, tant nos pavés peuvent rebuter à lire :slight_smile: J’azurai adoré voir tous ces engins, étant passionné d’aviation.

Je suis monté dedans, au sol et à l’arrêt bien sûr ! C’est très confiné et pas très confortable déjà comme ça, alors en vol avec les accélérations dans tous les sens, des G en veux-tu en voilà, jour rouge/jour noir… J’ai pu constater lors des visites médicales des pilotes que ce sont des sportifs de haut niveaux les gars, en dehors de leurs qualités en vol et d’un mental en acier trempé !
Maintenant, la BA 133 est dotée de Mirages 2000 biplaces. C’est plus sérieux !

J’ai aussi eu la chance d’assister :

  • à des décollages massifs : on partait en bord de piste à côté des pompiers, en ambulance tout terrain Saviem TP3, avec un chauffeur et un médecin, pour intervenir en premier en cas de problème. Et là : une quarantaine de zincs qui décollaient à la queue leu leu toutes les minutes… Et quand c’était fini, on restait pour… atterrissage massif ! Après une heure de vol, le premier revenait, suivi de tous les autres. Deux heures en bord de piste à regarder ça, je ne m’en lassais pas !
  • à des présentations « Bravo » : démonstration genre « patrouille de France » (on avait un LieutCo qui était un ancien de la PdF) avec 2 Mirages, à l’occasion de la visite de personnalités sur la base. C’est arrivé 3-4 fois. Ça partait dans tous les sens, ils revenaient en te fonçant dessus et cabraient d’un coup, ou par derrière sans que tu ne les entendes arriver, faisaient du rase-motte ou passaient à vitesse réduite à 30m au dessus de la piste avec une incidence énorme (30° facile)… Et pareil, obligation d’avoir pompiers + ambulance en bord de piste : j’étais toujours volontaire !
  • à des manœuvres internationales avec des avions étrangers (en particulier britanniques) sur la base. Pas tous très beaux les avions anglais ]:smiley:
  • au départ du Général Pessidous du commandement de la 1ère Région Aérienne / FATAC, en 89, avec grande fête sur la BA 128 Metz Frescaty. Chaque base avait envoyé une assistance médicale, il y avait plein d’invités et plus de petits fours que je n’en ai jamais vu !!! Très bons d’ailleurs : puisqu’on avait aussi droit d’y goûter, j’ai testé :stuck_out_tongue: . Et là tu avais de tout, du Mirage (3E et autres déclinaisons, anciens 4, F1, 2000…), des Jaguars (de Toul Rosières), des Alpha Jets, des Fougas… Tout ce qui faisait la Chasse de l’Armée de l’air était là !!! Et bien sûr, prestation au top de la Patrouille de France, la vraie cette fois ! Une journée mémorable…

En prime, moi prenant le soleil pendant que les autres en chient en manœuvres, sur les hauteurs de Toul… Sans jamais me séparer du TRPP…

[url=https://www.casimages.com/i/180601025053594692.jpg.html]

  1. Je te confirme, et en plus le kérosène ça pue !!!

  2. Ville très sympa Trèves (on y est allé en mai : depuis Luxembourg-ville où j’ai une belle-sœur, c’est à 45 mn). Très beaux vestiges gallo-romains… Et on a fini chez un producteur de vin à Schengen !!! :smiley:

  3. J’ai quitté Nancy et ma Lorraine natale en 1991 : ma femme ayant terminé ses études (doct. de Chimie miné. à la Fac de sciences à Vandœuvre) elle a choisi un boulot en Bretagne. J’ai démissionné de mon poste à l’Hôpital central et je l’ai suivie. C’est très chouette la Bretagne. Y’a pas d’hiver et on est loin des montagnes, mais sinon c’est une région super sympa !

  4. L’armée ne t’aidait pas à développer ton esprit critique, mais si tu en étais déjà doté, tu avais de quoi faire !!! ]:smiley:

Pour ma part, je terminais mes études en Ecosse en 98 (finale du mondial 98 dans un pub - mémorable). Bref, j’avais l’intention d’y décrocher un job pour me faire une expérience à l’étranger, mais j’ai dû me résoudre à rentrer pour bénéficier d’un job rapidement et donc d’un report-CDI de 2 ans, puis d’une exemption. Je me rappelle avoir participé à une manif du collectif Sans-Nous à Paris, les forces de l’ordre devaient être + nombreuses que les manifestants :stuck_out_tongue:

J’ai été convoqué 2 fois aux 3 jours à Cambrai, je n’ai pas compris la 2e convocation en 98 et l’officier non plus. C’est une convocation militaire, j’y suis allé sans broncher. J’ai dû cocher une case ou faire une demande de SNE (service national / job à l’étranger).
Les tests en cabines avec les joysticks, j’ai presque tout foiré, +/- volontairement par manque de patience!
Etant étudiant, je me suis retrouvé avec des lycéens, j’ai découvert que des jeunes étaient illettrés (quand on suis le système scolaire classique, on ne le réalise pas). A la cantine, j’avais l’impression d’être un extra-terrestre.

A la base, je ne suis pas anti-service national mais à condition qu’il soit utile et adapté aux deux parties (Etat ↔ appelé). Les récits d’esclave vécu par mes camarades, trop peu pour moi, les 3 semaines de classes-défouloir pour sous-officier en manque d’autorité, bof… Sauf si c’était pour aller sur une base aérienne, j’adore également l’aviation.
Cela dit, ce mode aurait été bénéfique pour certains diplômés qui n’ont jamais vécu en communauté et a qui tout tombait dans le bec sans rien faire, tout comme il a permis à d’autres d’apprendre un métier ou de passer des permis poids-lourd.
Et aujourd’hui, ça aérerait l’esprit de certains jeunes déscolarisés à 16 ans et décérébrés à coup d’Hanouna, smartphones et PS4. 8o

Pour l’anecdote je fais parti de la 1ere vague qui a reussi à échapper à ça :wink: Merci chichi :stuck_out_tongue:
Et du coup j’ai eu droit de faire la 1ere Journée d’Appel de Préparation à la Défense de France en 98…quel privilège :wink: et même à ma tronche dans le Ouest France…

Ok, alors on va la faire brève :

  • Monsieur vous avez vu les avis médicaux qui disent que le Sud me serait préférable vu mes problèmes pulmonaires.

  • Oui bien sûr, bien sûr. On vous envoie faire un saut en Allemagne vous verrez le climat est extraordinaire. On en a vu passer pas mal des comme vous.

  • c’est ça, chante beau merle ta cage brûle

  • donc incorporé le 10/10, retour à Lyon le 09/12, réformé P4 (les anciens sauront)

Conclusion : Fuck Off The Army … {)

150 bornes

Marine national, classe à Hourtin dans le medoc et service sur la Garonne à la réunion, fonction, barman du bord.
pays visités: djibouti, mayotte, madagascar, l’ile maurice, afrique du sud, les seychelles.
Sport obligatoire, 3km en courant, une montée de corde de 3 mètres et un aller retour en piscine.
J’ai tiré une fois au canon en mer et j’ai refusé de porter les armes, au défilé je chantais et je portais le drapeau.
A l’armée j’ai appris à boire du rhum et à draguer des nanas en leur faisant toucher le ponpon.
Heureusement que je surfais et que je suis fan des treks en montagne, pour le coup à la Réunion il y a de quoi faire.
On peut dire que mon service a été relativement cool. :cool:
j’ai fait 12 mois et suis rentré pour la coupe du monde 1998

Houlala,je vais pas me faire des potes ici ]:smiley:
En vrac:
Contingent 82/04,ça ne me rajeunis pas,classe au 501RCC de Rambouillet(2 mois),mutation d’office a l’EED2 St Germain en Laye,Manoeuvre(Mailly le Camp),stage commando(fort de penthiévre),stage contre des CRS,défilé=>14=>dont le 14 Juillet 1982,le seul fait de nuit en jeep Willys(US) avec une tribu d’AMX30 8) ,voir la croix de Lorraine et la maison de de Gaulle,beaucoup de sport=>footing treillis rangers,marche co avec le bardas de 25 kilos etc…des bastons :8 ,rencontrer des anciens combattants,picoler obligatoire,se cotisser pour payer une femme de mauvaise vie pour que le gars connaisse le plaisir charnel,toujours picoler :lol: et bien d’autres que me reviendrons :smiley:
PS=>L’armée(12 mois)m’a remis dans le droit chemin surtout pour moi qui à l’époque avait un casier pas trés vierges :cool:
PS 2=>Certains jeunes de nos jours,celà leurs feraient du BIEN de faire le S.N. pour respecter la vie,le respect,la discipline,l’autorité et autres…
PS3=>je suis un militaria.

Pareil, et j’étais même marié (toujours aujourd’hui, avec la même {)… précoce un jour, précoce toujours ! ) Il y avait un grand-écart de niveau d’études, de maturité et de culture, un peu atténué dans mon contingent, mais bien réel au sein des appelés en général. Et j’en ai vu des illétrés incapables de remplir leur fiche médicale. Je me souviens d’un type qui écrivait « oui - nom »… Mais c’était vraiment l’occasion de se rencontrer, de se connaitre, de vivre un peu ensemble, de s’apprécier et de créer des liens en s’entraidant !

Bravo ! Comme tu le sais, « P » ne veut pas dire « Pulmonaire » mais « Psychiatrique » !!! T’as dû bien jouer le coup…
J’en ai vu passer au service médical des mecs qui voulaient se faire réformer P4. Y’avait plein de trucs, il fallait juste s’y tenir et ne pas craquer.
Pour info, avant la fin du 3ème mois, on pouvait se faire réformer (j’ai appris ça sur place) : l’armée te foutait dehors et ne te devait rien.
Passé le premier trimestre, tu pouvais faire jouer le fait que l’armée était responsable de ton état, donc réclamer une pension. Donc ils ne te réformaient plus, fini, on oublie. Et ils ne reconnaissaient pas ta pathologie. Ils te soignaient, point. J’ai vu des mecs traîner comme ça des mois (mains à vif avec des pansements en permanence… Des vrais trucs), ne pas être réformés, et finir leur service à ne rien faire sinon leurs soins quotidiens !

Absolument vrai ; c’était juste un moyen de faire passer la pilule auprès des pro-armée en leur faisant croire à la considération de la Nation et au fait que les jeunes auraient eu un contact enrichissant avec cette vénérable institution.

Problème : il n’y avait plus d’égalité, entre les pistonnés pour leur affectation, les malins pour leur réforme, les étudiants avec des dossiers de 10 kg pour leurs conditions particulières… il n’y avait plus que le pauvre type qui faisait son service dans les conditions normales. L’égalité était bien loin, les passe-droits avaient pris le dessus (je rappelle que j’ai été pistonner pour faire mon service près de chez moi :8 )
P. S. : pas de fourragère pour nous, 40-50 km dans les collines au sud de Nancy en une journée, c’est ce qu’on a fait de plus long.

@ Djet : bien joué !!!
@ NRS : preuve que le service pouvait aussi être utile à certains

C’était du direct ! ]:smiley:

@Chrisôô
Un de mes frères aussi a été reformé P4…
Et toi, tu avais ta crête ? Elle a été rasée ou c’est après que du coup, tu l’as faite pousser ?

Et oui, y a longtemps, brassage de toute une génération… Tout niveau confondu… Certains ont pu effectivement passer leur permis… Par contre, c’est aussi vrai qu’il y avait les pistonnés !

Et les filles, la journée de service aussi elles le font, maintenant… 2/3 des miennes l’ont faite…

En faite ce topique sert à rien, à part, dénigrer une institution, pour qui je vous le rappel, sans celle-ci vous parleriez tous allemand.
Il n’aurait pas du s’appeler « Appelés ou engagés : bidasseries d’anciens combattants… ou pas ! » mais « j’aime pas l’armée ».

Je n’ai rien à défendre, j’ai quitté cette belle institution par la petite porte, mais franchement cela me navre.
Alors oui, il y a eu certainement des conflits inutiles; mais il y en a eu de très utiles. Si non vous ne seriez pas la pour en parler.
Et je n’irai pas plus loin dans cette discussion, même, si je sais d’avance, que vous n’irez pas vous ouvrir plus sur le sujet ou la condition des militaires et leurs quotidiens, car effectivement vous n’avez connu que le service et non l’engagement. (NB : j’ai connu les deux)
fin.

Pour le coup je n’ai rien dit de mal de mon côté, j’ai même voulu signé mais ils voulaient pas de moi, quel cassos je fais! 8.(

Bravo ! Comme tu le sais, « P » ne veut pas dire « Pulmonaire » mais « Psychiatrique » !!!

tiens j’en apprends une! ils m’ont mis P3 sans que je leur demande quelque chose, :frowning: donc j’suis psychopathe
bon ba ça m’va bien :lol: par contre P3 en 1978 ça voulait dire ne rien foutre et là les kilos se sont accumulés 13 au total et quelques vergetures 8.(

Tu fais erreur Mike, et si tu regardes bien, on dit aussi du bien de l’armée.

Mais ceux qui en parlent ici (en dehors de toi) n’ont été qu’appelés, n’avaient rien demandé, y ont passé un an au lieu de faire ce qu’ils voulaient dans le civil (en général bosser sur la base de leurs diplômes), et ont fréquemment eu le sentiment d’être exploités par le système. C’est souvent leur expérience, et c’est la mienne même si je suis le premier à reconnaître que je n’ai pas été le plus mal loti, le plus mal considéré par les engagés, et si j’en ai ramené quelques bons souvenirs.
En dehors de NRS, la majorité des intervenants n’attendait rien de l’armée, il ne faut pas s’étonner qu’ils aient tout fait pour éviter de faire leur service ou tout au moins s’arranger pour que ça se passe le moins mal possible.

Je comprends que certains engagés (ou ex) qui connaissent ou ont connu autre chose à l’Armée, à qui l’armée a apporté enrichissement personnel et professionnel (à défaut de financier, on ne rêve pas), aient une autre vision de la chose. Pourquoi ne pas en parler ?

J’ai personnellement plusieurs membres de ma famille qui sont ou ont été militaires : un oncle (ingénieur général de l’armement), un cousin (actuellement adjudant chef dans l’Armée de l’air), et le copain de ma fille qui y a fait une étape, engagé grade sergent, mais qui vient d’en sortir. J’ai donc aussi d’autres retours, négatifs et positifs, et je sais les prendre en compte.

Enfin, c’est grâce aux Américains et accessoirement aux Anglais que nous ne parlons pas la belle langue de Goethe, et non pas à l’armée française qui s’est fait plier en moins de deux par la blitzkrieg allemande. Je me souviens d’un grand père, jeune réquisitionné à l’époque, qui tirait les canons avec des chevaux jusqu’au jour où il a croisé les chars d’assaut allemands. Le choc !!! Il a vite compris que la guerre était terminée pour lui… L’Armée française n’était pas prête. Cet épisode n’étant pas le plus glorieux, n’en parlons plus. Je préfère parler de ceux qui nous protègent aujourd’hui au quotidien, ou de ceux qui combattent Daech dans le désert.

En résumé : on n’a pas dit que tout était à jeter dans l’Armée, on a dit pour la plupart d’entre nous qu’on se serait bien passé de faire notre service militaire (et certains y ont réussi), et qu’on préférait laisser les professionnels se charger de la défense de la France et des Français(e)s.

Et par ailleurs, on t’aime ! {) :wink:

Rien d’autre à dire que « 1 an de perdu » ! Pis j’aime pas le kaki … c’est surtout ça qui m’a gonflé : le port de l’uniforme et tout le « decorum » à la con qui va de paire - Saluer un drapeau quoi :confused: Et pour couronner le tout, la coupe de douilles qui sied en pareille circonstance … tout ça pour un salaire royal équivalent à 75 euros et 2 tickets de train par mois ]:smiley:

Et j’ai l’heureux privilège de faire partie des derniers couillons en Belgique à l’avoir effectué : j’ai appris durant mon service que l’année d’après, c’était fini, plus de nouvelle levée, plus d’appelés - j’étais vraiment ravi d’apprendre la news :rolleyes: :mad: