Cela se fait de raconter un concert déjà ancien ? En lisant le report de @Valhalla_Tsoin-tsoin concernant Dark Funeral, que j’adore, je me suis dis que ça faisait trop longtemps que je n’avais pas écouté de black. Je me suis replongée dans Will of Primordial de Grima, et j’ai eu envie de vous raconter mon tout premier concert de 2023.
Suite à une envie subite et irrépressible de me péter les cervicales, j’ai pris des billets à l’aveugle pour le premier week-end de janvier au Ferrailleur sans aucune idée de ce que j’allais voir.
Premier groupe : HOULE
Le groupe arrive sur scène, naufragés hagards brandissant une lampe tempête, le ciré ou la marinière éreintés par les déferlantes, déchiquetés par les rochers sur lesquels sont venus s’abattre leur musique déchirante. Portés par une frontwoman (more women on stage !!! ) au growl subtil, les morceaux ont laminé le public encore clairsemé dans un ressac inexorable engloutissant tout espoir .
J’ai adoré !! On sent que le groupe est encore jeune et va gagner en maturité mais l’histoire est prête à être développée.
Deuxième group : RÜYYN
Nous quittons les crabes pour la froideur post-apocalyptique. Les musiciens se présentent couverts des cendres d’un monde qui fut et nous propose un black mélodique sans concession (ahah, c’est vraiment le mot qui ne veut rien dire, juste pour finir une phrase. On dirait du mauvais journalisme, j’ai honte).
J’ai moins accroché, les morceaux m’ont paru plus convenus, déjà entendus. Cétait bien, mais je n’en garde, deux mois après, aucun souvenir.
Troisième groupe : GRIMA
Une claque, que dis-je, une beigne, une mandale, une torgnole !!!
L’univers du groupe s’étend dans une forêt sibérienne glaciale et dénudée, hantée par les ombres menaçantes de rapaces nocturnes cherchant leur proie sous une lune sinistre (il faut que j’arrête avec les adjectifs, ça devient ridicule).
La peau couleur bronze et portant un masque représentant la forêt sus-évoquée, vêtus d’amples robes noires, les artistes nous offrent un black atmosphérique efficace, aussi rugueux que pesant, alternant envolées poignantes et riffs puissants, osant même un accordéon (j’aime l’accordéon) et les claviers dans un équilibre parfait.
Le concert se termine sur Siberian Sorrow, tellement irréprochable que je l’ai écoutée en boucle pendant des jours et des jours après cette soirée.
GRIMA - Siberian Sorrow
Certes, c’est propret, c’est bien fait mais c’est pas nouveau. Cependant, vous l’aurez compris, j’aime les groupes qui créent des univers et qui savent m’y emmener.
D’ailleurs, alors que j’étais tout devant, le chanteur s’est courbé sur moi en élevant ses bras comme des ailes et plongeant son regard dans le mien dans une funeste promesse… je suis restée pétrifiée de longues secondes, retenant mon souffle, jusqu’à ce qu’il détourne les yeux… quelle angoisse, c’était trop bon !
Nous sommes sortis de la salle avec le sentiment d’avoir vécu un moment privilégié, les mêmes mots répétés tout autour : « Putain, quelle claque ! »