Concerts divers, mais aussi du printemps, de l'automne et de l'été.

J’étais aussi à Toulouse Samedi dernier, mais pas au même endroit : Evergrey à l’Usine à Musiques.

Ce concert était LE concert que j’attendais cette année, avec la plus grosse impatience tellement j’ai adoré les deux derniers albums (dont j’écoute encore aujourd’hui les extraits en boucle). J’ai eu ce que j’étais venu chercher : un concert mémorable.

J’arrive tranquillement chez un copain qui a la gentillesse de m’offrir le couvert et le gite pour la nuit. Je me pose, on boit deux - trois bières en taillant la bavette. On mange, puis on se met en route.

L’Usine à Musiques est située dans une zone commerciale, entre chez le copain et l’aéroport, pas loin donc. L’endroit est simple mais accueillant, avec une terrasse devant. Il y a plus de monde que ce que le copain avait imaginé. On y retrouve aussi deux copines qu’on connait bien, ce qui n’était pas prévu mais qui fait toujours plaisir. :slight_smile: Le copain et moi taillerons la bavette avec elles pendant la première partie. La salle de concerts est tout ce qu’il y a de plus simple : un rectangle avec la scène d’un coté, la régie à l’opposé. Curiosité : le plafond est très bas, mais heureusement la scène aussi. Je veux dire par là que je ne me suis pas retrouvé comme dans celle du fest « On n’a plus 20 ans » aux Herbiers en Vendée avec un plafond de salle aussi bas (voire même un peu plus) mais une scène haute.

Enfin vient l’heure du début d’Evergrey. Ça part mal : ils commencent par « Save Us », mais ils ne sont pas du tout au point. Heureusement dès le deuxième titre, « Weightless », c’est nikel (le copain n’est pas d’accord, pour lui c’est à partir du troisième, « Distance », que c’était bon). Et là l’orgasme auditif a commencé pour ne plus s’arrêter jusqu’à la fin du set. Evergrey a formé un pack ultra - soudé ce soir - là ( la référence rugbystique est logique pour une date à Toulouse, d’autant plus que le stade n’est pas loin). Jonas aussi bien qu’Henrik et Tom n’ont pas eu beaucoup besoin d’haranguer le public, avant même le début du set il scandait le nom du groupe :« Evergrey ! », « Evergrey ! ». Ça a été une excellente surprise, je ne l’avais pas imaginé aussi fervent, chantant même sur les titres les plus connus (j’ai fait le contraire, j’ai chanté à pleins poumons sur les extraits des deux derniers albums) et ne se faisant pas prier pour les « ohOHohOH » du début de « Midwinter Calls » que Tom Englund lui a fait répéter avant de jouer le titre Pas exigeant, il a dit :« même si vous bougez juste les lèvres ça me va ». :smiley: Ce dernier a été juste fabuleux, non seulement il a beaucoup interagi avec le public -plaisantant même sur le dos de Jonas :smiley: - mais surtout il ne fait pas que chanter, il vit ses chansons, ça sort de ses tripes. Ce n’est pas si courant et c’est quelque chose à laquelle je suis d’autant plus sensible quand j’adore la musique du groupe. Avec une puissance de feu phénoménale avec ses acolytes derrière ça ne pouvait que donner un show monstrueux. On aura droit à un rappel avec trois titres, dont « Blindfolded » en premier où le groupe reviendra sur scène habillé de chemises blanches comme dans le clip du titre (elles seront vites trempées de sueur. :smiley: Au passage j’ai été content que Rikard Zander le claviériste joue le bout de piano à la fin du titre, il y est dans la version du clip mais pas sur celle de l’album. C’est une des -sinon la- seules critiques que j’aurais à faire sur ce dernier). Le groupe n’en aura pas pour autant fini avec son public, après le concert ils sont venus à sa rencontre du coté de leur merch, se prêtant de bonne grâce aux photos et dédicaces.

Cerise sur le gâteau : une des copines a récupéré la setlist signée de Johan Niemann le batteur, et juste avant de partir elle me l’a donné. :slight_smile: La voici donc :

[url=https://goopics.net/i/lye984]

Au passage je ne m’attendais pas à un titre comme « In the Abscence of Sun », de « Escape of the Phoenix ».

Bref, avec un concert pareil Evergrey vient définitivement de rentrer avec fracas dans mon cercle très fermé de mes groupes de coeur.

Accessoirement j’ai entendu dire que certaines dates allemandes n’avaient réuni que 50 personnes, quand d’autre en attiraient 400. À Toulouse on était un peu moins de 200. En tout cas c’est peu pour un groupe de ce calibre.

ALL THEM WITCHES + RICH RUTH à l’Epicerie Moderne, Feyzin → j’y étais également, avec ma grande.

Merci @Ride, quelle magnifique prose !!! Elle exprime très bien ce qu’a pu être l’ambiance de ce concert, je m’y suis revue ! :slight_smile:

Sans aucun doute, ce groupe s’affirme de plus en plus comme mon groupe fétiche, même si objectivement j’ai toujours eu bien du mal à répondre à la question « C’est quoi ton groupe préféré ? ».
Force m’est de constater que leur son, leurs paroles, leur alchimie, tout me parle dans les album et les live d’ATW. Ce concert n’a pas fait exception, ma tête est encore dedans.

Question subsidiaire à l’auteur de cette prose au passage : la mention des plaques d’immatriculation m’a mis la puce à l’oreille, ne nous serions-nous pas croisés au concert par hasard ?
Nous étions premier rang ras la scène, pile en face de Parks. Avant Rich Ruth, nous avons blablaté un peu concerts 2022 avec une fort aimable personne juste derrière nous, notamment de Nick Cave aux Nuits de Fourvière, personne qui nous a dit au-revoir après le live (et qui nous a justement fait cette remarque de la diversité des plaques d’immatriculation sur le parking).

@The_Breakfast_Club : non, pas de Rats in ruin dans la setlist :wink:

[color=#ff1231]ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O.[/color] au Sonic, Lyon.

Pour entrer dans la péniche du Sonic, c’est comme dans le trou d’Alice : il faut descendre une volée de marches et puis chuter, chuter…
Derrière la porte rouge, un homme assis : Higashi Hiroshi*, impassible. C’est la place du videur et c’est bien un videur : vide ton esprit, vide ton ventre et vide-toi de tes souvenirs.
La péniche est devenue un temple.

Avant la cérémonie, du jazz, bien free. Un japonais en survêt’ danse sous la boule à facettes, un énorme sac sur le dos comme une tortue épanouie. Je discute un moment avec Hiroshi. Est-ce que c’est Coltrane que l’on entend ? « I am allergic to jazz » me répond-il et aussitôt, des pustules blanches apparaissent sur les murs rouges du Sonic. Ou est-ce la boule à facettes qui se la pète ?

Concert.
Ils sont cinq sur une scène si petite que l’on dirait une boîte de Pétri.
Ça tombe bien : ce groupe est un laboratoire. Ils ne jouent pas deux soirs de suite le même morceau de la même façon. Sous nos pieds, la Saône coule en approuvant : se baigne-t-on deux fois dans le même fleuve ?

On a entendu Pink lady lemonade, sous une forme ou sous une autre, et puis Dark star blues et Cometary orbital drive qui passait par là, pour nous faire un peu de lumière, et puis quelques coups de Gong (pas ceux de l’instrument, non, mais ceux du groupe qui est mort et ressuscité). Ils ont fait décoller la théière volante, aussi, et il y avait plein de filles et de hippies dans le public, des français de Kyoto et des japonais de Lyon, des resquilleurs, des poètes, des connaisseurs, des mangeurs de cacahuètes, des gars chouettes et des oiseaux de nuit aussi. J’ai vu un camembert électrique. C’était psychédélique et c’était pas un hic.

Depuis quand les Mères sont-elles Acides ? me suis-je demandé à la fin du concert.
Depuis que l’homme est fou.
Foutraque. Fuji. Fu Manchu.
Et c’est bon parfois que l’homme soit fou.

*Higashi Hiroshi, clavier du groupe.

PS Quand j’étais petit, pour des raisons personnelles et familiales, j’avais souvent besoin de me plonger dans la musique - et dans la contemplation des pochettes de vinyls - pour échapper à la réalité. Meddle, Animals, Ummagumma, Atom Heart Mother et Sgt Pepper étaient de loin mes préférés. Ils me donnaient l’impression d’être minuscule et géant à la fois, de pouvoir disparaître du monde et dans un même temps, de n’avoir aucune raison de le craindre. Ils me faisaient cadeau de quelque chose de précieux : un passage secret vers un monde sans limite ni déceptions.
Ce soir, au long des 30 minutes de Pink lady lemonade, dans une transe où l’enfant et l’adulte se retrouvaient, j’ai reconnu cette sensation. Domo arigato gozaimashita - merci infiniment - les Mères Acides…!

[color=#00ff00]@ TBC[/color] Merci pour ton report de Marillion !

[color=#00ff00]@ Iko[/color] Merci pour tes messages sympas, et plus encore pour le boulot que tu fais ici ! N’hésite pas à aller voir All Them Witches si tu en as l’occasion. :confused: Un mélange de psyché, de blues, de rock sudiste et une présence scénique avec un vrai supplément d’âme ! Et ils ont un public de passionnés.

[color=#00ff00]@ Jpkv[/color] Quelle belle soirée tu as dû passer !

[color=#00ff00]@ Steppe[/color] : quelle surprise de te retrouver sur le forum ! Oui, nous avons échangé avant le concert, et ce fut très sympa. J’ai pris de vraies claques sur Alabaster, Dirt preachers, Blood & sand… J’espère que tu as aimé autant que la fois précédente, et je comprends ta passion pour ce groupe. Au plaisir de te lire ici ou de te recroiser !

@Ride
Ah, ma puce à l’oreille avait raison :smiley:

J’attendais Saturnine, Alabaster, Blood and Sand, Charles William, 3-5-7, Workhorse, Elk avec impatience, et je me suis envolée quand Parks a chanté The Children of a Coyote Woman en mode acoustique avec Allan qui accompagnait au violon.
J’ai probablement encore plus apprécié ce live par rapport à celui de 2019, parce que je connais mieux le groupe et ses chansons, que l’attente était là et qu’elle a été comblée (et qu’il est possible qu’ils fassent une pause sur les tournées une fois celle-là finie donc vivre le moment présent avait encore plus de saveur).

Au plaisir également :slight_smile:

[color=#11bf3a]DINOSAUR JR.[/color] + [color=#bc42cf]GARCIA PEOPLES[/color] aux Docks de Lausanne.
[color=#efff0d]BEN BERTRAND[/color] à la Cave 12 à Genève.


J’ai rencontré une fillette étrange, hier.
Elle errait près des docks lémaniques, vêtue d’un habit blanc informe, et ses longs cheveux noirs encadraient une cigarette. Elle s’est arrêtée près de moi et elle a dit : « J’ai un esprit vert ».
Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle avait déjà disparu.
« Cela fait trente ans que je te cherche » aurais-je répondu.

Je suis resté là, à regarder frémir le lac. Aussi vieux qu’un dinosaure, ce lac. Aussi ridé.

En haut d’un entrepôt, une chouette dégoulinait de couleurs.
Si elle avait su parler, qu’aurait-elle hululé ?
« J’ai rencontré les Stones » peut-être. Ou plein de petites phrases à peine commencées, aussitôt terminées.
« J’ai pas ». « J’me suis enfuie ». « Attendre ». « Se cacher encore une fois ».
Voilà ce qu’elle aurait dit.

Elle s’est enfuie quand trois types patibulaires sont apparus près de la jetée.
Un peu vauriens, un peu sauriens. Ils marchaient très lentement. Ils avaient des lambeaux de son accrochés à leurs frusques.
L’un des trois m’a demandé : « Where you been, mec ? »
Où j’étais allé ?
Par ci, par là, et le chemin a été long avant d’arriver aux Docks de Lausanne, ai-je pensé.
J’ai levé la tête et les mecs étaient partis. Ils avaient laissé des empreintes sur le sol.
Un peu vauriens, un peu sauriens.

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

Pour ceux qui n’ont pas connu les dinosaures, et encore moins cette espèce particulière, Dinosaur Jr est un groupe d’alt. rock / college rock / plus ou moins grunge des années 90. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une reformation : le groupe est toujours actif et sort encore des albums de très haut niveau (Sweep it into space, 2021).

La 1ère partie du concert est un peu poussive. Le groupe s’accorde, marmonne et temporise entre chaque morceau. J. Mascis, fidèle à lui-même, est aussi expressif qu’un koala neurasthénique. Murph est assis derrière sa batterie comme à la terrasse d’un café. De temps en temps, un type apporte un carton un peu pourri avec les paroles scotchées dessus et J. chante en les lisant. Pourtant, soir après soir, ce sont les mêmes morceaux qui sont joués. Certes, les mélodies sont belles (I ain’t, Garden, un chouette Little Fury Things chanté par Lou Barlow, et Out there qui me transporte dans les 90’s). Mais les titres, qui se terminent parfois en eau de boudin, me donnent l’impression de visiter un musée de paléontologie et pas d’être convié à un repas de brontosaures.

Et puis, à 22h pile (bien avant l’heure des carrosses et des citrouilles), le lézard somnolent se transforme en T.Rex. En plein milieu d’I met the Stones, le son devient plus lourd et plus puissant. Le rythme s’accélère. Le Dinosaur s’est réveillé. The wagon, joué avec l’ajout de musiciens (une 2ème batterie, une 2ème guitare) écrase tout sur son passage, et Been there all the time me donne l’impression de n’avoir jamais quitté ma jeunesse.
Start choppin’, Freak, Un Mountain man qui atteint les sommets, un Forget the swan étiré dans la longueur - et c’est bon cygne - clôturent le concert en beauté, avant un rappel bruitiste aussitôt suivi de sa Cure : Just like Heaven.

Au final, un concert en dents de Sinausoroptéryx*, qui me laisse en mémoire le son et les soli extraordinaires de J. Mascis, un Lou Barlow charismatique et des put… de mélodies, parmi les meilleures que les années 90 aient produites.

  • scie,scie, ça existe…

En 1ère partie, Garcia Peoples (New Jersey), amputé de deux membres. Un bon moment, entre Akron/Familly, les premiers Eagles et, forcément, le Grateful Dead.

https://open.spotify.com/album/6O2rF8WIEEUPxxOYqWOacF
https://open.spotify.com/album/5mJss6O9hjbeESfqoBX1xM
https://open.spotify.com/album/5nq7eeznlbbS4koADLXd5k

Sur le retour, les lumières de Montreux qui cascadent dans un Léman nocturne, et un crochet par la Cave 12 à Genève pour un beau concert ambient de Ben Bertrand.

Seul en scène mais généreux*, sa clarinette basse est samplée, distordue et torturée par des pédales d’effets qui l’électroniquent, la font gémir et soupirer.

Pas loin de Steve Reich ou de Terry Riley.

  • Nourriture providentielle : a-t-on le droit d’appeller ça un one manne show ?

J’aime beaucoup lire tes reports. J’ai toujours l’impression de ne rien comprendre à l’histoire autour mais je me contente bien de l’invitation dans un sacré monde qui a l’air surprenant. Je ne sais jamais à quoi m’attendre d’une phrase à l’autre. Pour moi qui aime tout prévoir, je vis toujours dangereusement quand je te lis.

Et vu que la chouette a clairement plus de vocabulaire que moi, je ne vais pas passer avec un report sur Paradise Lost. Je dirais simplement que j’ai fait un bond en arrière de 15 ans et que ce fut un sacré plaisir. J’étais particulièrement surprise de les voir, autant d’années plus tard, encore se présenter sur scène, encore rappeler leurs anciennes chansons.

Avant eux, il y avait Hangman’s Chair, que j’ai vus de façon saccadée car arrivée trop tard (30 min après l’ouverture). Je n’avais déjà pas trouvé ça particulièrement intéressant en écoutant deux albums récemment. En live, je n’ai jamais réussi à me mettre dedans. Mais je ne vais pas les juger à ça, c’était bien de ma faute si je n’étais pas en condition pour apprécier (j’ai d’ailleurs eu une pensée pour toi TBC si tu passes par là, par rapport à SOEN à Paris). Ah et le guitariste (ou bassiste, impossible de voir de là où j’étais) était un peu trop excité pour la musique, ses gestuelles et ses headbangs trop prononcés n’étaient pas vraiment synchro avec ce qui se jouait et ça avait un petit côté ridicule qui contrastait avec l’ambiance recherchée. :whistle:

Une affiche magnifique au CCO de Villeurbanne avec [color=#5c8dff]WOLVES IN THE THRONE ROOM[/color] (black metal atmosphérique), [color=#ff4ac9]INCANTATION[/color] (death metal) et [color=#ffe642]STYGIAN BOUGH[/color] (funeral doom).

Le Diable, dit-on, peut prendre le lait dans la vache, l’extraire de son corps et le porter en un autre lieu.
Pareillement, les porteurs du RAMEAU STYRIEN multiplient les merveilles, chacune plus lente et plus puissante que la précédente. Après quelques airs et des complaintes, des vents bâtards se lèvent. Un air méphitique se fige. Le sol se dérobe sous nos pieds et le badaud, comme étourdi par cette funeste lenteur, finit par errer dans son âme propre, qu’il perd comme l’on perd une bourse gorgée de pensées, et qu’il ne retrouve qu’en allant à la source dorée, pour s’abreuver.

(The bastard wind, The unbodied air creusent un abîme sous mes pieds, et c’est une longue, lente et délicieuse descente aux enfers. Un poids très lourd attaché à nos jambes, un océan très noir et très profond où s’enfoncer. Orphée et sa lyre ne sont pas présents - mais la basse à six cordes de Dylan Desmond nous ramène du monde des morts au monde des vivants - ou inversement).

Puis viennent les INCANTATEURS qui, d’après la Sainte Eglise, peuvent susciter de l’orage et du tonnerre, gâter les récoltes, tuer le bétail et voler le lait et le fromage d’autrui, en les trayant d’un objet magique et sonore.
Quand le public est ravi, puis captivé, il finit par bouillir dans son propre sang, tandis que la colère et la joie coulent par ses oreilles.

(J’ai déjà apprécié des concerts (ou des moments de concerts) de death - Blood Incantation, par exemple, au dernier HF - mais je n’ai jamais été emporté à ce point, du début à la fin. Dès les premiers morceaux, un barrage se rompt, à l’intérieur comme à l’extérieur de moi, et emporte tout sur son passage. Une horde de démons se bagarre devant la scène, chacun d’entre eux excelle dans son domaine - les 7 (ou les 77 pêchés capitaux si l’on a de l’imagination) - mais ce n’est pas grave : au moins, avec eux, et contrairement à l’humain, on sait à quoi s’attendre).

A Villa Urbana, encore, un certain nécromancien vêtu pareil à un LOUP pénétre dans la SALLE DU TRÔNE et montre à quelques paysans les merveilles de son art, moyennant de l’argent. Au même instant une grêle de riffs assaillit leur vallée et la couvre de grêlons énormes. Les paysans, étant désarmés et rassemblés au pied de la Montagne Magique, acclament ce magicien et ses trois complices dissimulés dans la nuit.

(Et là aussi, j’avais déjà été transporté par du black metal - Mizmor, Cairn, Roadburn - mais jamais à ce point. Foudroyé par Spirit of lightning - et Magick Mountain mon Everest. Il s’agit d’une forêt dont on ne ressort jamais tout à fait. Après avoir dévoré leurs proies, les loups se repaissent de leur propre chair. Éclairs, chants d’oiseaux et murmure de l’eau - et puis la lumière au coeur de l’obscurité).

PS « … Et beaucoup affirment qu’on vole le lait dans les mamelles des vaches », mais moi je n’ai bu que de la bière.

(Un report signé par les compagnons de route et de foi suivants (dont j’ai détourné les textes) : Jean Geiler de Kaysersberg, Frère Martin Luther, sieur Johannes Vintler, ainsi que quelques dominicains anonymes de Colmar et votre humble serviteur : Unum Infernum Ascenditis).

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

Pendant le covid, certains ont acheté du PQ ou des pâtes. J’ai acheté des billets de concert. Par poignées.
Pulsion de vie ?
Et pourquoi pas ?
Je les ai tous gardés.
Et puis j’y suis allé.

C’est un peu la fin d’un cycle.
Beaucoup de concerts, et pas mal de kilomètres.
Des décibels. Vraiment très belles.
Et des épiphanies.
Donc.
Merci.

PS Il semblerait que le Paradis ne soit jamais totalement perdu… :horns:

[color=#19d9ff]PORCUPINE TREE[/color] au Zénith de Paris.

(petite musique champêtre et voix feutrée)

Lorsqu’il se tient en boule tout en haut d’un arbre (à son zénith, donc) on pourrait prendre le porc-épic (stevensis wilsonius anglicus) pour ce qu’il n’est pas. Mais, près du sol, il se reconnaît aisément : il a la tête du prof de musique d’Harvard, jeune et sympa, qui plaît aux étudiantes et aux nerds.

Son apparence générale se compose d’une chemisette et de petites lunettes de style décontracté, et de solides poils de garde (Richard Barbieri, souriant, sur son flanc gauche, et Gavin Harrison, discret, sur son flanc droit, dont on sent qu’ils ont mené bien des batailles de porc-épic rock épique). Un guitariste et un bassiste from planet Earth (private joke de SW) complètent la bande.

Les griffes sont remplacées par des guitares de formes et de styles différents, qu’un porc-épic de rang inférieur amène et ramène entre chaque grognement. L’animal se déplace comme un dandy, la plante du pied effleurant le sol avec légèreté. Le premier doigt des pattes avant est souple et agile, sur les guitares comme sur les planches digitales mobiles qui donnent à l’animal une prise délicate sur les mélodies lorsqu’il grimpe (dans les branches comme dans les aigus).

Le pelage du porc-épic est souvent doux et laineux, mais les poils se hérissent parfois et forment une crête d’aspect métallique. Il n’y a pas de piquants sur le museau, qui reste toujours d’une politesse et d’un flegme britannique.

Chez les rongeurs de culture anglo-saxonne, le porc-épic se classe deuxième pour sa taille, tout de suite après le Floyd. Il n’est pas toujours facile à voir car il sort rarement de sa tanière.
On pense que ce genre de porc-épic possède plusieurs dizaines de piquants ; 20 d’entre eux ont été lancés en direction de nos oreilles, en une parade amoureuse de plus de 2 h 1/2.

(fin de la musique champêtre et fin du documentaire animalier).

Tout a commencé par une attaque en règle - pan dans ta gueule, oeil au beurre noir et Blackest eye.
Place ensuite au nouvel album - un air martial, avec un Harridan (de karaté) - la lente et belle aurore d’Of the new day - et Rats return qui rongeait son frein.

Comment résister ensuite à l’enchaînement de Even less (dont on veut toujours plus), Drown with me et surtout Dignity - le meilleur morceau de Pink Floyd écrit par un autre groupe que le Floyd - sur des images déchirantes et polarisées de SDF ?

On se dandine avec un peu de culpabilité sur The sound of muzak, avant de sombrer dans l’ironie et le drame (Last chance to evacuate.…) et de terminer par un Chimera’s wreck qui n’a rien d’une chimère ni d’un naufrage, et tout d’un voyage homérique au long cours. C’est prog et c’est beau.

En résumé, une première partie de très haut niveau - pas un morceau qui ne soit magnifique - un Steven Wilson affable et pince-sans-rire - mais un set qui manque peut-être un peu de… piquant.

Un entracte de 20 mn peut sembler être une idée saugrenue dans un concert de rock, mais c’est l’occasion de rencontrer Rogerie et de passer un moment vraiment sympa à parler de la musique que l’on aime et qui remue les tripes (à la mode de Caen et d’ailleurs). Au plaisir de te revoir et d’avoir de tes nouvelles, Rogerie !

Moment bien sympa qui permet d’affronter Fear of a blank planet - et son cortège de zombies adolescents - sans appréhension.

Suivent le très beau Buying new soul, Sentimental et un Walk the plank sur la corde raide : Wilson est au clavier et le porc-épic ronronne du haut de son arbre. C’est au moment où l’anesthésie semble opérer sur mon corps déconfit que le concert s’électrifie : Anesthetize réveille les morts de fin (de concert) et Sleep together fait coucher ensemble le prog et le metal : râles de plaisir.

En rappel, Collapse the night into earth est joué en duo pépère (Wilson et Barbieri), avant un Halo un peu téléphoné mais qui claque de la basse et le dernier Trains, qui nous laisse à destination après un long voyage de presque trois heures.

Impression finale : de morceaux d’époque en moments épiques, le porc-épic est descendu de son arbre et, sous la sphère céleste, a connu son zénith.

Un concert assez éloigné du metal (malgré les fulgurances de la fin), parfois un peu trop sage, mais généreux et d’une grande beauté, avec un son limpide et des lumières classieuses.

Je pense que le groupe sera au Hellfest (et qu’il y a toute sa place d’ailleurs). Ils tournent en Europe en juin (Manchester). Ca colle bien.

Je pense même que dans le top Hellfest 2023 il sera là où NIN a été classé au top Hellfest 2022.

Mais puisque nous ne sommes pas dans le topic des pronos Hellfest, revenons à nos moutons :

Le concert du Zenith était en tous points remarquable. Le son était dantesque. Ca a joué 2h35 ce qui, avec l’entracte de 20 minutes, nous a fait rester plus de 3 heures (avant, pendant, après) dans cette salle sans âme que le groupe a transformé en poudrière.

Même si « Closure Continuation » - de loin le meilleur disque de l’année pour moi - n’égale pas ''The Incident", « Fear », « Deadwing » et « In Absentia », certains morceaux du dernier album prennent immédiatement une ampleur folle sur scène. On pense bien sûr à l’étonnant « Chimeras Wreck » aux sonorités parfois Systemofadowniennes ou à l’homérique « Dignity » dont la montée en puissance renvoie à la grande époque de Dark Side of The Moon.

Pendant longtemps on a cru la comparaison Pink Floyd/Porcupine Tree impensable mais tous les esprit les plus acérés auront noté que Porcupine Tree n’a plus à rougir de la comparaison, et c’est un fan inconditionnel du Floyd qui vous l’écris (Roger, on se voit en mai). Mais s’il y a un véritable parallèle à faire aujourd’hui entre P/T et un autre groupe c’est sans doute du côté de Stockholm qu’il vaut aller le chercher.

Il y a du Mikael Åkerfeldt en Steven Wilson et du Steven Wilson en Mikael Åkerfeldt. Compliment inside.

Moment extraordinaire de la soirée : l’échappée sauvage de ''Anesthetize", morceau de de 18 minutes, précis, limpide. Beau et puissant à la fois mais l’écrire revient à enfoncer des portes ouvertes puisque tout ce que P/T a pondu depuis plus de 20 ans correspond plus ou moins à cette définition.

Moment critique cette fois :

c’est quoi ce merchandising tout pourri ? Ces T-Shirts bleu ciel et orange affreux ?

Le Zenith, si vous me lisez, arrêtez avec vos hôtesses qui placent 6000 personnes une par une. Le concert était démarré depuis 30 minutes que des gens attendaient encore dans les marches. Et chaque spectateur qui arrivait enfin à son siège dérangeait les autres. Organisation de merde.

Pour le reste c’était parfait. Hormis TOOL à l’Accor’Arena, pas sûr que la capitale ait accueilli cette année un autre set de cette dimension.

Ouahh quel report ! Enfin c’est beaucoup plus qu’un simple report, un roman poétique absolument magnifique !
Je ne poste pas souvent mais je tenais à te remercier pour ce beau moment.
Et pourtant, j’ai lu ce post hier soir en sortant du Bataclan pour Rise Against donc j’étais pas du tout dans la même énergie :smiley:
Et en quelques lignes j’ai fait un bond de 48h en arrière, si proche mais pourtant si loin… C’était juste impressionant !
Une petite mention pour « Collapse the Light Into Earth » que j’ai adoré mais qui n’a pas fait réagir autour de moi, peut être la fatigue…
En tout cas, sache que tes « reports » sont très appréciés. :slight_smile:

Un petit long compte-rendu du concert de [color=#ff2155]Lord Of The Lost[/color] jeudi 3 novembre au Petit Bain à Paris.
Après un lever plus que matinal (4h30), quelques heures de train, 2 métros, j’arrive à 10h30 à l’hôtel où j’ai réservé un early check-in. Une fois dans ma chambre, changement de t-shirt, préparation de ce dont j’aurai besoin et maquillage. Je vois déjà les garçons rigoler : ne vous marrez pas, faire un smoky-eye dans les règles de l’art prend du temps… J’arrive devant le Petit Bain vers 11h pour constater qu’il n-y a que 2 personnes qui attendent. Retour à l’hôtel pour remettre un 2ème t-shirt à manches longues par dessus le premier vu que l’automne vient enfin d’arriver et qu’il fait frisquet, passage à la boulangerie pour acheter un sandwich et retour à la salle où la queue a doublé en raison de l’arrivée de 2 anglaises. Pour l’instant, ce que j’avais constaté sur les photos des concerts et qui me faisait un peu peur se confirme : le public est très féminin… La pluie qui était prévue pour tout l’après-midi arrive peu après et ne cessera que peu de temps avant l’ouverture des portes.
Un peu après midi, le tour bus tractant une grosse remorque arrive. Le chauffeur a du mal à manœuvrer et rentre dans un lampadaire en cherchant à faire demi-tour. Lampadaire 1 - tour bus 0. La vitre coté conducteur est éclatée sur toute la hauteur, y compris l’étage ; le lampadaire n’a rien. Il va falloir leur acheter du merchandising pour compenser les frais…
Un bon moment après, le groupe sort sous la pluie battante mais ne s’arrête pas : on a juste droit à un bonjour en français et à un petit signe de la main. Vu qu’on est trempés et frigorifiés, on les comprend.
Au fil de l’après-midi, la queue s’allonge doucement. Le concert est sold-out depuis pas mal de temps.
Vers 16h, 2 employées du Petit Bain viennent nous offrir ce qui reste de soupe après le repas des groupes : elles ont vu que certain(e)s étaient déjà là lorsqu’elles sont arrivées et ont eu pitié. Super attention que nous avons beaucoup apprécié.
Ouverture des portes peu après 19h. J’ai la chance d’avoir une des rares places au premier rang, tout contre la minuscule scène.
Premier groupe dont j’ai oublié le nom et pendant lequel je me suis ennuyée poliment.
Deuxième groupe : [color=#e61523]Nachtblut[/color], du dark metal allemand. Leur arrivée est impressionnante : maquillés comme il se doit, ils sont immobiles sur scène et fixent le public. Le bassiste est juste au dessus de moi et me regarde droit dans les yeux. « Euh, bonjour monsieur… » :smiley: Je n’avais jamais entendu parler d’eux mais j’ai été conquise. Après le concert, je suis allée voir leurs morceaux sur YouTube et j’ai trouvé ça un peu répétitif, ce qui n’était absolument pas le cas sur scène. Peut-être que la plastique irréprochable du bassiste et du chanteur torses nus a joué… ]:smiley:
Puis Lord Of The Lost : parfaits ! Une setlist de 21 chansons qui m’a paru bien trop courte. Et un moment très marrant. Pendant Blood For Blood, Chris Harms, le chanteur, fait sauter le public. Lorsque nous arrêtons de sauter, nous sentons la péniche bouger. Chris, d’abord surpris, comme nous tous, adore ça et après chaque séance de sauts, nous attendons le mouvement de roulis/tangage qui suit…

Mention spéciale pour toute l’équipe du Petit Bain : tout le monde a été super sympa, des personnes chargées de la sécurité aux employés des bars, et bien évidemment les 2 charmantes personnes avec leur soupe. Chose rare dans les salles, on n’a pas été chassés juste après le concert et leurs bars sont restés ouverts. J’y retournerai avec plaisir.

Merci pour les reports… j’aurais bien aimé être à Villeurbane :whistle: :beer:
C’est bien de commencer par du Funeral Doom plutôt que finir par eux ]:smiley:
@Ride
faut vraiment que tu te mettes à l’écriture…livre? Tu fais pas des reports pour un webzine?

Quant au Petit Bain, j’y suis allée quelques fois…j’aime beaucoup cette scène, mais pas y aller seule le soir :frowning:
En tout cas, cool pour la soupe qui réchauffe :smiley:
Ah…on est parfois absorbé par " les plastiques irréprochables" …parfois, on dirait qu’ils se huilent …Régal des yeux, en plus des oreilles :horns:

@mcb et d’autres
Mettez un tiret ou sautez une ligne ou mettez en gras le nom des groupes…par exemple.
ça aide pour une lecture plus agréable :wink: :beer:

Mon hôtel était à 5 minutes à pied donc ça allait. Le quartier craint ?
En gras et en rouge, c’est mieux ?

J’ai pas tout compris. Qui se huile le corps avec de la soupe chaude ?

Des demi-dieux Teutons… :whistle:

Il faudrait que Tetricus te briefe pour le Wacken. Elle a une expérience assez précise de douches prises entre 2 teutons. Des demi-dieux, faut voir.

Je vois bien le genre entre 2 allemands pleins de bière… Rien à voir avec mes beaux Teutons. D’ailleurs, ils étaient très bien éduqués puisqu’ils avaient une bouteille de vin sur scène… :cool:

@Ride : j’ai cru avec le temps que tu ne ferais pas de report sur le porc-épique. Soulagée je suis.
Merci Porcelain Heart aussi pour le report, pour une fois nous avons droit à deux pour le même concert ! :horns:

Merci mcb aussi ! J’étais persuadée d’avoir fait le Petit Bain mais en te lisant tanguer, je me rends compte que ce n’était pas le cas et qu’il vaudrait mieux que j’évite cette salle :smiley:

Ne l’évite surtout pas : ça dure quelques secondes et c’est très surprenant. J’ai le mal de mer et ça ne bouge absolument pas le reste du temps, juste lorsque 500 personnes sautent à l’unisson…

Iko, Emers, Althéa, merci… Vos messages me touchent plus que vous ne pouvez l’imaginer. :wink:

Et merci Porcelain Heart pour ton report. Je partage chacun de tes ressentis au sujet du concert de Porcupine Tree, et je pense que l’on a vu le même show, avec le même regard (j’avais aussi du Floyd dans mon biberon). La dernière tournée de Tool m’est également revenue en mémoire quand je m’éloignais du Zénith. Ces deux concerts avaient une dimension semblable - la rareté, le côté plus grand que nature et l’envie des groupes de proposer un show hors-norme et mémorable (mais basé sur la musique).

En tout cas, très heureux d’avoir partagé ce concert avec vous. :horns:

[color=#efff12]☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆[/color]

[color=#ff2200]WHITE HILLS[/color] (New-York, psyché) + [color=#2a12ff]BICURIOUS[/color] (Francirlande, riff hifi et loulous) + [color=#82007e]WSM[/color] (Paris, noise mais pas trop) au Supersonic à Paris.

C’est à la vitesse de l’escargot que j’arrive au Supersonic.
J’aurais préféré le contraire…

…mais ces journées et ces nuits parisiennes (la fatigue avant un concert = Mouise Attaque) ont prélevé leur dû : écoute des conversations télépathiques entre Hugo, Zola et Dumas allongés dans le même caveau du Panthéon ; création d’un drôle de vortex (Vortex Avery) à la Cité des Sciences (c’est fatiguant) ; et ce moment stupéfiant quand je réalise, en plein milieu du Louvre, dans une transe générée par les flashs de [color=#940076]3 333[/color] appareils-photos, que Mona Lisa Gherardini est l’homonyme parfait de Mona Lisa Gerrard, et que les morts et les vivants peuvent vraiment danser ensemble : dead can dance. Quand on vous dit que Leonardo avait tout prévu, et même certainement l’architecture de ce bon vieux forum 2.0…

Bon, de toute façon, je ne suis JAMAIS reparti d’un concert avec moins d’énergie que je n’en avais avant. Alors…

[color=#efff12]☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆[/color]

D’abord, un set agréable de [color=#9a00ab]WSM[/color] - ces types de Pantin ne sont pas des marionnettes, et ce qu’ils ont volé aux Thugs nous a bien été rendu. Puis un autre set de [color=#051eff]BICURIOUS[/color], duo instrumental qui commence dans le survitaminé mais finit dans le déjà-vu, comme un jouet dont on se lasse vite et que l’on aurait trouvé dans Riff Gadget.

Et puis [color=#ff2200]WHITE HILLS[/color]
J’aime ce groupe depuis le fabuleux Gnod drop out with White Hills enregistré avec… GNOD.
Ego Sensation (batterie, chant) est en short rouge et bas résilles ; Dave W. (guitare, chant) porte une chemise à fleurs très summer of love et a des faux airs de jeune Alice (Mini Cooper). La setlist est écrite au feutre sur du Sopalin comme si quelques plaisirs jetables - plaisirs coupables - nous attendaient. Ça sent le stupre et le patchouli à baldaquin. Ça sent le psyché à plein nez et - Don’t be afraid - ça sent la fête du Slift que l’on on n’a pas envie de voir se terminer.

3 333 secondes de concert, [color=#940076]3 333[/color] secondes de bricolage et de sincérité, avec des morceaux issus de trois albums, et la part belle au dernier : The revenge of heads on fire.
Peut-être pas l’album du siècle.
Peut-être pas l’album de l’année.
Mais une oeuvre que j’ai écoutée dix-sept fois de suite, sans pouvoir m’en décoller, comme le sparadrap ad-hoc d’un Capitaine renommé, comme si ces morceaux étaient une seconde peau.
C’est ça, la musique - peut-être.
Le moment où un album, un son, une chanson se calquent sur votre âme et vous dessinent non pas un mouton, mais un bouton : celui du volume, celui du replay, celui de la réverbération, celui qui vous dit que la vie mérite un peu de saturation.

[color=#efff12]☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆[/color]

3
33
333
3333

D’après le Planetary data system de la NASA.

[color=#940076]3 333[/color] est une planète mineure, un aérolithe des régions extérieures de la ceinture principale d’astéroïdes.

Prisonnier à jamais de son orbite, entre le silence martien et le fracas de Jupiter, son destin est d’errer entre les corps célestes et merveilleux du vide et de la nuit. :horns: