Je rebondis sur le post de IKO, passionnant à lire. :horns:
J’étais également à la salle Pleyel après avoir vu [color=#7a75ff]OPETH[/color] le 21/11/2016 au Trianon et le 11/11/2019 à l’Olympia .
Vous avez bien lu
Trianon 21/11/16 (et 22/11 puisque le groupe avait doublé la dose de plaisir sur 2 soirées)
Olympia 11/11/19
Pleyel 16/11/22
Un jour il faudra étudier la relation amoureuse existant entre [color=#7733ff]Opeth[/color] et Paris en Novembre. Hasard de tournées je ne sais pas mais ce qui est sûr c’est que Paris sous la pluie à cette période colle totalement à l’univers du groupe, avec la nuit qui tombe tôt, et le ciel étoilé.
Un petit mot sur la salle Pleyel que je ne connaissais pas : fort agréable dans sa configuration, son acoustique, ses salons pour se poser tranquillement en buvant un verre. Très classe. J’ai adoré.
Autre remarque qui conditionnera la suite de cette review : Opeth passe à Paris 2 semaines après les extraordinaires [color=#ff744a]Porcupine Tree[/color] au Zenith. Musicalement la filiation est évidente entre les 2 groupes bien qu’ils aient chacun leur univers, leur son, leur style, bref il ont autant de différences qu’ils ont de points communs. [color=#d754ff]Porcupine Tree[/color] ayant mis à genou un public sidéré par leur performance, il était très, très, très compliqué pour tous les groupes jouant à Paris ensuite , à commencer par [color=#ff3333]OPETH[/color], de maintenir un tel niveau.
Il n’est pas question ici de comparer l’incomparable mais c’est un fait : quand on assiste à l’un des 10 meilleurs concerts de sa vie en se prenant [color=#5e5eff]Porcupine Tree[/color] en pleine gueule ( qui s’est hissé à un tel niveau dans la capitale au cours des dernières années à part [color=#ff4545]TOOL[/color] ? ) enchaîner avec un concert qui est ‹ ‹ juste › › excellent donne la fringale.
J’en arrive à la setlist de ce XXL By Request : mon post ne parlera qu’aux fans inconditionnels du groupe et je m’en excuse par avance mais allons-y quand-même :
[color=#ff4fca]OPETH[/color] a donc décidé, pour ses 30 ans, de jouer 1 morceau de chacun de ses 13 albums en proposant aux aficionados 3 ou 4 morceaux de chacun et il fallait choisir.
Cela a entraîné une vague d’incompréhensions et de frustrations autant qu’un élan d’excitation (Pourquoi écarter l’extraordinaire « Moon above sun below » ? Pourquoi proposer pour la énième fois « Sorceress » ? Pourquoi privilégier « Burden » à « Heir apparent » ? etc etc).
Et puis les votes ont eu lieu, d’abord en 2021, puis un peu plus tard : les Présidentielles cette année c’est bien joli (plutôt moche en l’occurrence) mais les résultats les plus attendus de 2022 se trouvaient ailleurs. Et là, stupéfaction, les fans ont joué la sécurité. Misé sur les valeurs sûres. Placé leurs espoirs sur des machines bien huilées plutôt que sur des surprises rafraîchissantes. Voir « Deliverance » maintes fois joué depuis des années choisi au détriment de « a fair judgement » a quelque chose de cruel pour ceux qui ont eu la chance de voir le groupe sur scène de nombreuses fois.
De débats passionnés et passionnants, l’affaire vira rapidement à une jolie petite mutinerie avec d’un côté les ‹ ‹ vieux fans › › qui voulaient du neuf, du jamais vu, du jamais entendu et de l’autre les amoureux du groupe plus jeunes - ou ne les ayant pas vu en live jusqu’à alors - choisissant, eux, les chansons emblématiques.
Rétrospectivement, l’affaire se corsa lorsque le covid passa par là et que le concert fut repoussé d’un an. Largement le temps de s’écharper. Les métalleux ont ceci de passionnant : Ils peuvent partager le même amour immodéré d’un groupe et s’entre-tuer concernant leurs morceaux favoris. Et quand le prog succède au death alors vous pouvez multiplier par 10 l’ampleur des échanges.
[color=#2605ff]OPETH[/color] a donc livré à la salle Pleyel un set formidable mais parfois frustrant, emporté par la fougue d’un jeune batteur souriant vivant un conte de fée, embarquant les troupes dans la capitale, prenant des photos au pied de la Tour Eiffel, croisant de nombreux fans pour des selfies mémorables avant de jouer sa partition avec une solidité et une facilité qui forcent le respect. Waltteri Väyrynen a 28 ans, il n’était pas né quand Opeth a démarré. Vous le croyez ça ?
Pour la petite histoire : ''Blackwater Park" (le morceau) a terrassé « Harvest » mais le groupe a été contraint de jouer le second morceau et non celui qui avait remporté les suffrages pour de tristes raisons organisationnelles. [color=#ff667a]Voivod[/color] ayant joué une quarantaine de minutes (aucun intérêt, je l’écris sans le moindre mépris), OPETH a démarré à 20h45. 2h15 plus tard le groupe quittait la scène pour que chacun puisse rejoindre son domicile ou son hôtel, « Harvest » durant moitié moins que « Blackwater » (6 contre 12 minutes).
Ceux qui ont des cheveux blancs - ou plus de cheveux du tout - attendaient LE moment fatidique : « Black Rose Immortal » à priori jamais joué dans sa version intégrale depuis la nuit des temps. Pour ainsi dire : jamais. Soyons honnêtes : ce titre magique vaut plus pour sa construction marathonienne que pour son inspiration grandiloquente. Il y a des choses qu’on préfère oublier dans sa vie. Le jour où votre mère est rentrée dans votre chambre sans frapper alors que le téléfilm érotique d’M6 livrait enfin à vos yeux ébahis la poitrine généreuse d’une actrice trop peu payée au regard de ses énormes qualités. Paf. Trop tard. Dans le même genre : Affirmez que « Black Rose Immortal » ne fait pas partie des tous meilleurs morceaux d’OPETH, et peut-être même pas des 30 compositions les plus impressionnantes du groupe, et vous trouverez toujours sur votre route un vieux fan pour vous regarder bizarrement, prêt à vous faire subir certains châtiments corporels en conséquence de l’odieuse pensée que vous avez exprimée. « Honte à vous ! » Au rayon troc de toute bonne épicerie death, j’échange immédiatement 20 minutes de « Black Rose Immortal » contre un « Reverie / harlequin forest » + un « The Leper Affinity ». Je choque les puristes ? Attendez de voir la suite : j’échange même un « Black Rose Immortal » contre un « moon above sun below » + un « voice of treason ». 1 death contre 2 prog. Sacrilège total.
Finalement, pour moi, le concert fait de haut et de bas a connu 3 immenses moments : l’entrée sur « Ghost of perdition », la puissance magnifique de « The moor » et l’incroyable final sur « Deliverance ». Que je ne voulais pas entendre puisque j’avais voté pour « a fair judgement » mais ne boudons pas notre plaisir par ce type de contradiction. De toute façon on voulait tout avoir. On aurait voulu que ça dure 3 jours.
Où classer ce concert par rapport aux récentes venues du groupe à Paris ? Hum. Vaste débat. Au niveau acoustique, on a frôlé la perfection au Trianon et à l’Olympia mais là c’était du grand art aussi. En terme d’énergie, de décibels, de pure performance ''physique" il y a match entre le Trianon et Pleyel mais là où la différence se fait, c’est bien évidemment sur la setlist. Et là, je dois dire que lors de sa première soirée au Trianon le groupe avait méchamment fait fort avec :
[color=#af8cff]Sorceress Ghost of Perdition Demon of the Fall The Wilde Flowers Face of Melinda Windowpane Cusp of Eternity The Drapery Falls Heir Apparent (with Master’s Apprentices snippet)The Grand Conjuration Encore:Deliverance [/color]
« The grand conjuration », notamment, avait été diabolique. La magie avait opéré. Nombreux sont les fans d’OPETH à considérer que ce set-ci avait été leur meilleur en salle en France à ce jour mais
1/ pour s’avancer ainsi, encore faut-il avoir vu tous leurs concerts chez nous ce qui est tout simplement impossible
2/ ne serait-ce pas un léger trouble obsessionnel compulsif que de vouloir toujours comparer, classer nos concerts, albums, groupes préférés ? Sans doute pas
La setlist de Pleyel, la voici, la voilà :
[color=#034eff]Ghost of Perdition Demon of the Fall Eternal Rains Will Come Under the Weeping Moon Windowpane Harvest Black Rose Immortal Burden The Moor The Devil’s Orchard Allting tar slut Sorceress You Suffer (Napalm Death cover) Deliverance [/color]
Soirée formidable, je le répète, mais tant d’échos du Zenith nous revinrent encore et encore, raisonnant en nous pour l’éternité. Désolé OPETH. On vous aime à la folie parfois nous n’étions pas tout à fait là. Pas encore vraiment remis de ce qu’on avait vu. Pas tout à fait retombés sur Terre. Mauvais timing. Et pour cause, quand tu te ramasses dans la gueule ceci, tu ne peux plus voir de concert en étant lucide avant un bon moment : https://www.youtube.com/watch?v=kgwgtERCVI4
Rien à voir ? Le nombre de T-shirts OPETH vus au concert du Zenith ne trompe pas. Quand Steven Wilson s’amusa d’ailleurs à égrainer les t-shirts des fans dans le public, voyant du Pink Floyd ici, du King Crimson là, des tas de gens se mirent à hurler « OPEEEEETH » autour de moi. Il sourit. Vous êtes cousins, vous n’y pouvez rien, et le fait que Wilson considère « Heritage » comme le meilleur album du 21eme siècle ne fait que répondre au fait que Mikael Åkerfeldt se soit rué sur la tournée de [color=#8636ff]Porcupine Tree[/color] en octobre à Stockholm.
Si ces 2 là arrêtaient de se renifler pour passer aux choses sérieuses, et se décidaient un jour à travailler ensemble pour monter une dream team à la Cream, un projet parallèle, alors ce serait l’extase.
Ah, au fait, programmateurs du Hellfest : Porcupine Tree sera à Bonn le 20 juin. Après, ça sera Manchester. Et avant ?