Aucun problème avec ton post @Chab77, j’accepte les désaccords et les arguments. Tu as le droit de penser autrement et je reconnais moi-même de toute façon une pointe de cynisme dans mes propos. Je ne cherche pas à avoir raison, j’expose simplement ma position.
« L’information, c’est vous qui la vivez, c’est nous qui en vivont ! » C’était le slogan de Moustic, le journaliste du Groland. Aujourd’hui, j’ai envie de dire qu’on ne la vis plus, on n’est carrément noyé dedans ! Y’en a partout. Comme c’est impossible de tout retenir, j’ai fait le choix depuis quelques années de m’intéresser à l’essentiel et je fais le tri. Je ne remets pas du tout en doute la qualité du travail de New Noise mais quoiqu’il contienne, ça ne m’intéresse plus. J’ai établi mon petit réseau composé de différentes sources et outils gratuits sur internet qui correspondent à mes besoins (chroniques et sorties) et ne saturent pas ma tête d’informations accessoires, futiles ou inutiles, sans encombrer mon espace domestique.
Je ne me fout pas de ce que peuvent dire les artistes. C’est un peu ma branche et les autobiographies d’artistes (plasticiens, peintres, réalisateurs, etc…) sont l’un des genres littéraires que j’affectionne le plus (surtout des artistes féminines, soit dit en passant). Je me fout par contre de ce que peuvent raconter les musiciens en particulier et surtout les mecs issus de la sphère rock/métal. Ils ont pour la plupart des melons pas possibles et tentent de tricoter leur légende à longueur de punchlines sensationnelles (quelques exceptions viennent cependant confirmer la règle, je pense à Mario Duplantier par exemple, le Thomas Pesquet des fûts).
Je confirme que je préfère investir 13€ dans un CD neuf tous les 2 mois (mais en vrai, j’ai une règle : pas plus de 10€ ou sinon je me le fais offrir) que dans un magazine musical. J’ai 240 CDs dans ma discothèque actuellement (j’ai encore une règle : j’achète uniquement des disques que je suis certain d’écouter encore dans 10 ans, donc c’est très rarement des trucs qui viennent de sortir, ou je n’hésite pas à les revendre pour ne vraiment conserver que la crème de ma crème. Je suis un type minimaliste, pas besoin du superflu.
Sinon, à la question pourquoi acheter encore des CDs en 2023 ? je répondrais que c’est pour 1) matérialiser notre amour de la musique 2) satisfaire nos penchants d’esthète 3) avoir sous la main la source originale des mp3s au cas où le disque-dur et la copie du disque-dur casseraient en même temps 4) les prêter et les faire découvrir aux gens dont on voudrait gagner le coeur (mais c’est vraiment débile en fait parce que ces gens ne possèdent même plus de lecteur CD et en plus on va les faire fuir encore plus rapidement ! Pour l’anecdote, le disque que j’ai personnellement le plus prêté dans ma collection est le Silence Is Sexy de Einstürzende Neubauten. Alors l’astuce, c’est de baiser d’abord et de le prêter ensuite. Dans l’autre sens, ça marche pas. Ne pas oublier de le réclamer 2 mois plus tard après le premier et unique coït, hein !)
Je déteste le militantisme, sous n’importe quelle forme, aujourd’hui plus qu’hier. Dès qu’une cause aussi juste soit-elle se transforme en idéologie, je fuis. On est tellement envahi d’injonctions actuellement, faut faire comme ci, faut penser comme ça, faut manger ceci, faut s’habiller comme ça, etc que je suis las et exaspéré. S’engager dans une cause et brandir des étandards n’est pas un devoir et ne donnera pas plus de consistance à vos existences. Au bout du compte, vous réaliserez que vous ne travailliez en fait pas pour le bien commun mais pour le profit de quelques-uns, comme toujours. Une seule cause compte à mes yeux, la liberté, mais même pour la défendre, j’irai jamais brandir un seul panneau « je suis Charlie ».
On est en 2023 n’est pas un argument mais une réalité. Dans l’un de mes premiers posts sur le forum, j’ai écrit qu’à mes oreilles et à mes yeux, le metal était « un folklore d’un autre siècle » (en vrai, l’expression n’est pas de moi. Je me la suis appropriée mais je l’ai entendue de la bouche de Kasper T. Toeplitz). Je le pense toujours. Donc s’évertuer à faire vivre en 2023 un magazine payant au format papier d’un autre siècle consacré à une musique d’un autre siècle pour des gens d’un autre siècle, c’est quand même un peu à la base une mission suicide. J’ai rien contre, c’est très noble. Moi-même je me destine à une carrière de peintre en 2023 mais What else ? Que trépasse si je faiblis ! Olivier Drago (le rédac chef, de mémoire) sait depuis le début dans quoi il s’engageait donc la vraie question n’est pas Est-ce que New Noise va survivre ? mais plutôt Comment a fait New Noise pour vivre aussi longtemps ?
Je m’aligne également avec la réponse de @PeteBondurant.
Pour répondre à @anon44351818 : le rapport avec la nostalgie, c’est le format papier. Beaucoup de vieux passionnés déplorent le tout écran et la disparition du format papier, au point d’élever aux cultes les fanzines papier d’antan.