Les disques que j’ai le plus écoutés au mois de juin sont :
J’ai quand même beaucoup de chance : alors que je suis en pleine exploration de la discographie de Swans (je n’ai quasiment écouté que ce groupe au mois de mai), voilà t-il pas que sort un nouveau double album de Swans ! Je l’avais précommandé pour le recevoir dès qu’il sortirait. Je crois bien que ça fait quelques décennies que je n’avais pas acheté un disque 1) à sa sortie et 2) que je n’avais jamais écouté intégralement (seulement un extrait, I’m A Tower). Ce n’était pas une grosse prise de risque, je savais qu’il me plairait au moins autant que les derniers et Bingo! Birthing est un très bon cru. Il contient 7 titres pour une durée approchant les 2h. Musique exigeante pour personne exigeante. Mes titres préférés sont : Red Yellow, The Merge et Rope (Away).
Je connais ce disque depuis sa sortie, je l’avais assez apprécié mais pas au point d’y revenir très souvent, si bien que j’avais fini par l’oublier, éclipsé par l’album suivant, To Be Kind (2014). Séances intensives de rattrapage donc. Toujours un double album, toujours 2h de musique exigeante qui nécessite des vraies séances d’écoute attentive. Grosse surprise parmi les guests : le groupe Low que j’affectionne apparait sur Lunacy, le titre d’ouverture. L’album contient 11 titres. Deux pièces sortent particulièrement du lot par leur intensité : The Seer (32mn) et Apostate (19mn) mais j’adore aussi Avatar et Song For A Warrior (chantée ici par Karen O des Yeah Yeah Yeahs mais que l’on peut retrouver dans sa version démo chantée par Michael Gira sur la compilation I Am Not This). Aussi, la pochette avec cette dentition est une référence à l’album Filth (1983) que j’ai évoqué le mois dernier. Pour l’anecdote, le verso du disque montre l’anus du bestiau.
Je ne vais pas vous mentir, les premières écoutes de ce nouveau Model/Actriz m’ont super déçues. En tant que gros fan du premier album (dont j’ai d’ailleurs dû faire importer mon exemplaire CD parce qu’il est juste introuvable dans ce format sur notre continent. Même au stand de merch aux concerts du groupe, nada !), je ne m’attendais pas à une telle orientation. Il ne sonne plus vraiment comme du noise-rock post-punk mais davantage comme un truc dance-punk pour clubbers. C’est très pop aussi dans la structure des morceaux, c’est à dire que le chanteur chante tout le temps, c’est presque soûlant, sans laisser la musique s’exprimer et prendre son envol. Les musiciens sont donc entièrement au service du chanteur et de son propos. Aussi, j’ai trouvé l’ensemble très binaire (sauf sur un titre, peut-être le plus expérimentalement barré de leur disco) et que le résultat manquait de dynamisme. Voilà. Je ne pense pas que je me serais attardé plus longuement sur Pirouette si je n’était pas retourné voir le groupe sur scène (pour la troisième fois, cette fois-ci au Petit Bain le 17/06) où ils ont carrément joué 8 titres sur les 11 que compte ce nouvel album. Ce concert fut tellement génial que je le classe dans mon TOP10 des meilleurs concerts de ma vie ! Après cette soirée fabuleuse (et très cardio), je n’ai plus écouté ce disque de la même façon. J’avais d’abord très envie de l’écouter… et de l’écouter tout le temps, parce que Cinderella, Diva et Doves sont effectivement des gros tubes en puissance du genre addictif. Et c’est là où ces mecs sont très forts et innovateurs : on croirait entendre de la musique électronique avec boite à rythme et claviers mais en réalité, il n’y a rien de tout ça ici, tout est joué sur guitare / basse / batterie, chacun des trois musiciens ayant réussit à développer un catalogue de sons singuliers à partir de son instrument. Il y a quelque chose finalement chez ce quatuor qui me fait penser aux Doors : un trio d’instrumentistes effacés dont le style pourrait faire école, derrière un chanteur sublimement charismatique qui a beaucoup à dire.
En bonus, voici leur premier passage TV, que j’ai peut-être regardé 10x tellement je le trouve parfait :