Festivals - Annonces & Reports

Moi aussi. Je ne sais pas si ça fera faisable mais j’ai commencé à regarder la logistique :blush:

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Je ferai un retour ce week-end sur le festival en lui-même principalement, étant de moins en moins capable de décrire mes concerts.

Ça vous aidera peut-être à vous décider mais pour donner un indice, je pense retenter la prochaine édition :grin:

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Messa et Paradise Lost rejoignent le Line up du Tyrant Fest.

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ROADBURN 2025

SAMEDI : À Midgette, Midgette et demi

Witch Club Satan : vous reprendrez bien un peu de sang de sorcière (+++)
La journée commence fort avec cette formation féminine qui bouscule les codes du black metal. Entrées sur scène en costume côtelé blanc crème, cornes démoniaques du même tissu, dans une esthétique gothique élégante qui renverrait plutôt du côté de Coppola. On remarque que le seul jour dans ce costume est au niveau de la poitrine qui se laisse voir.
On comprend rapidement l’engagement et le militantisme des trois artistes, la sorcière dans son acception féministe contemporaine. Ça joue très bien, la mise en scène est parfois poignante comme cette histoire de mise à mort d’une jeune femme dont la seule beauté serait le crime. Ce sont de véritables actrices qui tiennent la scène sans que cela ne penche dans l’imposture théâtrale, je n’ai pas senti de « coup commercial » derrière ces choix clivants et forcément faits pour déranger et réfléchir. De gros problèmes sur la basse viennent ternir l’ensemble mais elles ne se démontent pas et lorsqu’elles reparaissent sur scène cette fois nues (à l’exception d’une culotte) et que l’une d’elle se met à nous cracher du faux sang au visage, je dois dire qu’on n’est pas tout à fait tranquille et l’ensemble renvoie les méchants blackeux mâles au niveau d’une chamaillerie de crèche.
C’est un concert très intéressant, entaché par ses soucis techniques, qui n’aura pas manqué de susciter le débat parmi nous. On s’interroge surtout sur la réception qui pourra en être faite dans un Hellfest à 12h sur un set minimaliste d’une demi-heure et si nos chers festivaliers comprendront bien qu’il y a d’une part un engagement, d’autre part de vraies musiciennes, derrière cette mise en scène.

Haatdrager : school against the machine (+++)
Alors que l’un d’entre nous se rend à sa messe Dødheimsgard dont il est fan, je mesure le succès de mon lobbying pour ce groupe faisant partie du programme de pépinière du Roadburn. Comme chaque année le festival s’associe à l’école de metal du coin (et oui ils ont ça, une école de metal) pour mettre en avant une formation et cette année nous sommes quatre devant la scène (parce qu’en vrai DHG ça nous ennuie) pour cette bande de mômes qui vont sans complexe (et comme je l’espérais dès ma première écoute) nous démonter la tête avec leur mélange hardcore / hip hop qui par moment se permettra de lorgner vers RATM en mode badass. On pense aussi à du Eyes / LLNN. La jeune chanteuse occupe la scène comme une pro assénant coup sur coup sans jamais fatiguer. Le set tient la route sans trop se répéter, les compos sont chouettes, et clairement ça aurait ça place en warzone et mettrait à l’amende pas mal de cadors de la scène. Chouette concert avec l’ambiance école des fans et les copains et familles qui étaient là un peu ahuris de filmer leurs rejetons en train de mettre la salle à l’envers.

Tristwch y Fenywood (+++)
Une de mes trois grandes têtes d’affiche, j’arrive très tôt, à la fin du concert de Vyva Melinkolya que j’aurais aimé voir d’ailleurs. J’assiste à une très belle scène, une femme en pleurs fait un discours enflammé à l’artiste, cette dernière lui fait un hug depuis la scène et d’un coup dit « vous avez un peu de temps ? J’arrive » et la voilà dans la salle, durant dix bonnes minutes recevant ici des roses, posant pour des selfies, prenant toutes celles et ceux qui le souhaitent dans ses bras.
Entrent enfin mes trois gentilles fées venues du pays de Galles, leur album a marqué mon année 2024 par son invention, ses sonorités si particulières et sa langue qui le nimbe d’une aura magique. À la batterie on dirait Tante Gerdie, qui vous fait des muffins à la myrtille le jour et la nuit chasse les esprits malins qui envahissent la forêt. Leur musique est envoûtante, on regrette un léger manque de présence d’une double cithare, instrument incroyable sur lequel courent les doigts de Gwretsien Ferch Lisbeth, je regrette un peu de m’être placé du côté de la basse et pas de l’autre.
Cette instrumentiste nous fait plus tard une déclaration sur l’oppression que subissent les personnes trans au Royaume Uni, elle est une de ces personnes, et effectivement le jour même la cour suprême a fait un arbitrage très défavorable pour ces personnes sous la pression des TERF (voir le débat avec JK Rowling, c’est complexe, il est bon je pense de s’y intéresser sans a priori même si au final cela semble avoir généré une véritable discrimination envers les unes en entendant défendre les droits des autres). C’est assez touchant et insuffle au concert cette émotion qui jusqu’alors lui faisait un peu défaut. En effet Tristwch fait une restitution parfaite et appliquée de son album, en d’autres lieux cela aurait été un concert mémorable mais au Roadburn on est habitué au frisson (et pas que celui d’une gastro).
Cela n’enlève rien à l’amour que j’ai pour ce groupe que l’on peut qualifier d’authentiquement éco-féministe tant il sait mettre en regard la nature et l’identité féminine à travers les oppressions et assauts qu’elles subissent.

Silver Knife (+++)
Concert parfaitement mené, collés à la scène, c’est un groupe qui monte en puissance avec l’inévitable Deha (Wolvennest) à la basse. Black atmosphérique très ancré dans la tradition néerlandaise (Fluisteraars et autres). Si vous avez l’occasion de les voir, n’hésitez pas.

Kuunatic : vers l’infini et au-delà (++++)
Elle arrivent parmi nous pour scander leur japan Zeuhl, à la basse, Shoko née sur Bételgeuse, au clavier Fumi qui a momentanément délaissé les anneaux de Saturne, à la batterie Yuko dont on ne sait rien sinon qu’elle officie souvent dans la galaxie d’Andromède pour des contrats auprès de souveraines cosmiques.
Nous sommes hypnotisés devant ce spectacle, chaque son semble provoquer la naissance d’une nouvelle étoile, et puis parfois on se demande si leur véritable mission sur Terre n’est pas de transférer les clés de l’univers aux petits animaux. Cela a duré une heure et en revenant sur notre planète nous avons trouvé que le monde avait considérablement vieilli, aurions-nous tutoyé des vitesses supraluminiques ?

Pageninetynine : Midgette et Chaussette (++++)
Trop tard pour Doodseskader qui fait trembler l’engine room, nous sommes en barrière pour PG.99. Dès le premier morceau ça dérape, Taylor part en slam en chaussettes dans la foule, Blake Midgette nous fait signe on lui dit ok viens mon gars et il s’y met lui aussi (il est lourd le bougre), c’est totalement fou, ce groupe comme Pygmy Lush la veille est d’une sincérité, d’une vérité, rarement vues. Taylor revient sur nous, il n’y a aucune sécurité à la barrière (c’est pas faute de le signaler chaque année), il se vautre malgré nos effort. Les deux bonhommes sont HS, oui les gars, la cinquantaine ça fait mal. Midgette s’appuie contre les retours pour souffler, Taylor est affalé. Et ça repart, par vagues, et on va dans le pit, j’avais mis mon t-shirt Drain pour que mes intentions soient bien lisibles, moi aussi j’en peux plus, j’ai le souffle court, la sécu se pointe enfin n’y comprenant rien, ces gars-là savent juste vérifier les bracelets. Ce concert est une communion, on est dans la vie jusqu’à l’os. PG.99 c’est incroyable.

Blind Girls : Le saut de l’ange (+++)
Le quintet australien était attendu de pied ferme et ne décevra pas, son grindcore / screamo dans la lignée des Closet Witch / Cloud Rat emporte l’engine room sous les cris et les riffs. Mais la cerise sur le gâteau de ce concert impeccable se joue en backstage où nous voyons apparaître Blake Midgette qui sortait de son concert avec PG.99 et qui tourne avec Blind Girls, avec les copains on lui fait coucou et signe de venir (dans ma tête cela signifie « viens sur scène faire un feat »). Il fait « non », on insiste hilares, il fait « ok », mais pas pour un feat, le voilà qui traverse la scène en courant et plonge directement sur nous !
Je suis le plus décalé de la bande, je ne ferai qu’accompagner son vol tandis qu’un de mes potes se prend son bon quintal dans la gueule, même si ça côte l’a fait souffrir un peu, lui et un autre pote auront gagné un joli selfie et nous aurons tous de sacrés souvenirs.

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Manque plus que Amenra (des voisins) et cela serait dingue. Belle affiche en tout cas !

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L’affiche est désormais complète et Amenra est déjà passé l’année dernière :slightly_smiling_face:

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ROADBURN 2025

Dernier jour, dimanche : Emotion et Gaviscon

Voilà cette dernière journée qui commencera assez mal pour monter vers son épiphanie avant une bonne redescente d’organes

Vuur & Zijde (+)
J’ai beaucoup aimé l’album de cette collaboration locale de membres de groupes néerlandais bien connus (Silver Knife, Witte Wiven, Grey Aura, etc), j’ai même acheté leur vinyle (que j’écoute à l’instant et apprécie toujours autant). Il s’agissait de leur premier concert et ça n’a pas fonctionné pour moi : en particulier la voix de la chanteuse dont les basses sont mangées par les intruments et dont ne surnagent plus que des aigus donnant l’impression d’écouter une fillette. Cette même chanteuse prenant des poses de diva en robe de soirée la dissonance est totale quand sa voix sort totalement aplatie. Occasion manquée, il me reste le disque.

Bacht’n de Vulle Moane (?) : ah eh bien non en fait on ne les verra pas. Carton rouge au Roadburn qui n’aura pas proposé d’autre alternative que de mettre tous les festivaliers en compétition sur les deux plus petites salles (avec Insect Ark). En sortant de Vuur & Zijde la queue du Hall of Fame atteint déjà Eindhoven. On laisse tomber. Mais allez écouter ce groupe, c’est très bon, un black dansant.

Endon (++)
Intermède de 20 min seulement le temps d’entamer ce concert très intéressant de screamo / harsh noise japonais. J’aurais aimé aller au bout même si je n’étais pas dans de bonnes dispositions pour ce type de musique, c’est toujours particulier de se prendre se type de sonorités à froid sans s’y être préparé.

Penelope Trappes (++++)
« stick to the plan », je décide de ranger mon dépit qui me pousse à bazarder mon RO et partir à l’aventure des secret shows qui annoncent du hardcore et du punk à l’arrache. J’en reste à mon choix premier et je me retrouve collé à la scène en compagnie de @Ride_One_Hell_Of_A pour un des concerts les plus intenses du festival. Avec une délicatesse très gothique Penelope Trappes entame une oraison funèbre accompagnée de deux remarquables instrumentistes au violoncelle et au clavier. Ce violoncelle est incroyable qui grince et craque en sourdine, c’est lugubre et inquiétant comme une porte qui s’ouvre sur l’inconnu dans Resident Evil, le clavier accompagné au chant apporte un peu de lumière, comme cette simple lampe qui par instants éclaire le visage de cette Perséphone habillée de nuit.
J’ai pensé à Averno de Louise Glück durant ce concert, c’est une forme d’élégie, qui convoque la nature, la corporéité (faut bien sortir l’artillerie lourde de temps en temps) et la transcendance. C’est beau et triste à pleurer, je suis sous le choc, happé encore par ce violoncelle dans le clair obscur pourpre, mon voisin je crois n’est pas moins impressionné.

Midwife (+++)
J’avais alors deux options, toutes deux aussi bonnes l’une que l’autre, chacune entrainant peut-être le regret éternel de l’autre : rester dans le mood sensible et aller voir Midwife puis Cinder Well ou choisir l’assomoir Sumac. Je prends la première option tandis que les enfers se referment sur Penelope Trappes. J’aime Midwife, ce fut mon meilleur concert de 2023 et dès les premières notes je repars dans cet univers intimiste, délicat et universel. Si la sidération n’est plus là, le sentiment d’être chez une amie le temps d’un thé et d’une confidence m’emporte et encore une fois j’aimerais que ça ne s’arrête jamais. J’ignore comment on acquiert un tel charisme qui confine à l’envoûtement. Je suppose que c’est inné.

Cinder Well (++++)
Son vrai nom est Amelia Baker, et rien que cela est déjà une aventure, comme celle d’une pionnière dans l’ouest américain filmée par Kelly Reichardt. Je n’aime pas vraiment la folk. J’avais noté ce concert un peu par défaut avec quand même un petit quelque chose qui me gratouillait…et j’ai l’habitude du poil à gratter du Roadburn. Parfois il ouvre des portes.
Cette fois ci, il n’aura pas dérogé à sa règle, en m’ouvrant la porte de mon meilleur concert du week-end, oui ce concert qui vous retourne comme un gant, qui vous fait acheter la discographie complète de l’artiste à votre retour, qui rend fade tout le reste, ce concert que vous refusez de voir finir.
Mon meilleur concert du Roadburn 2025 aura donc été un concert de Folk « transatlantique » (Amelia navigant entre Californie et Irlande), par une artiste d’une intelligence incroyable qui vous explique faire des recherches sur les chansons traditionnelles pour le plaisir, qui assène des piques juste ce qu’il faut aux fatalistes, qui conte des histoires sombres mais jamais désespérées.
Dans la pénombre on m’aura entendu chanter avec application le refrain de Old enough dont elle nous avait communiqué les paroles et on aura vu des visages en larmes et en sourires.
Ecoutez No Summer et lisez les paroles. Cet album est d’une rare perfection

Violent Magic Orchestra (++) : Gaviscon death metal
J’aurais pu le décrire comme du Japan Louxor Grind, ça marche aussi. Substance sonore non identifiable, grand écart après Cinder Well, le projet de VMO est simple : travailler main dans la main avec les BET Structure afin d’homologuer les constructions face aux risques sismiques.
Je n’ai de ma vie jamais pris un mur sonore d’une telle violence, c’est sans commune mesure avec Sunn o))) et The Body, parce qu’en plus d’envoyer du beat techno à beaucoup beaucoup trop de décibels, ils vous balancent un plafond de strobos capable d’éradiquer dans la seconde une salle d’épileptiques et si vous n’êtes pas encore mort, il vous achèvent avec des lasers et une bande vidéo d’une rare laideur kitsch.
Ces gens là nous veulent du mal, et même si j’ai dansé comme un fou de peur qu’ils ne me repèrent et ne me sacrifient comme un hérétique à leur culte immonde, même si je suis sorti vivant de cet enfer, j’ai dû d’urgence (véridique) prendre un gaviscon tellement mes viscères s’étaient liquéfiés.

Haunted Plasma (++)
J’adore leur album que j’attendais depuis que je les avais vus au Roadburn Redux durant lequel ils m’avaient fait très forte impression. Le concert en clôture de MS est excellent malgré une inquiétude sur la voix au début. Je ne mets pas trois étoiles car à ce stade du festival, fatigue, début de spleen, et reconstruction organique post VMO m’empêchent d’entrer complètement dans la musique.

Mong Tong (+)
Sur album je n’aimais pas franchement, en live ça n’a pas changé. Cet assemblage astucieux de modernité (guitares) et de sonorités électroniques des années 80 / 90 ne fonctionne pas sur moi. J’aime les expérimentations électroniques du passé, j’entends chez eux des choses qui rappellent Doris Norton mais elle les réalisait sur du matériel d’alors et c’était totalement dingue de produire de tels sons. Parfois on a l’impression de partir sur de l’électro new wave des années 90 (genre Eric Serra), je repense au défunt compositeur Stéphane Picq qui avait signé la bande son du Dune chez Cryo. Mais c’était en 92. Est-il pertinent d’architecturer ses compositions sur ce type de sonorités en 2025 avec du matériel qui peut les reproduire sans effort depuis des banques de données ? Je ne nie pas le talent, autour de moi tout le monde semblait enchanté, peut-être était-ce déjà de la lassitude, mais je me suis ennuyé d’une force…

Voilà pour ce report interminable, une façon pour moi de faire le deuil d’une semaine qui aura été intense musicalement, corporellement et amicalement. Le plus difficile dans cette édition 2025 aura été de réussir à faire 10 minutes de festival sans croiser un seul membre de Thou. Je crois que j’ai réussi une seule fois : quand j’ai dû m’enfermer dans les toilettes de Hall of Fame pour négocier avec ma gastro.

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Ami.e de la douceur et du romantisme exacerbé… ceci n’est pas pour toi !
Je précise pour ceusses qui n’auraient pas les codes des logos des groupes : c’est beaucoup de (que) Grind et de PowerViolence CoreMetal :sunglasses:

10 balles par soir ! Et à GRRRND ZERO (Vaulx-en-Velin, banlieue chic de Lyon) sûrement un des lieux les plus cools du MONDE ! Aucune raison de pas y aller, à part t’es déjà pris, t’es trop loin, ou t’aimes pas les bonnes choses…

Et en plus, même que je peux pas venir à cause que je suis déjà pris (et triste, par voie de conséquence, ben oui) je t’ai fait une playlist IOUTOUB :

https://youtube.com/playlist?list=PLbI0OU7B2ZXckC_bBf-ywIDM1chJR52S5&feature=shared

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Retour d’expérience premier Roadburn

Comme promis, je fais un retour sur le festival Roadburn que j’ai tenté pour la première fois en 2025, après avoir longtemps salivé dessus en lisant les retours dithyrambiques dont il bénéficiait ici et ailleurs.

Avant tout, c’est une grosse machine bien organisée. Bien qu’il n’accueille pas autant de monde qu’un festival en plein air Français, il n’en demeure pas moins bien établi et ficelé.

Le festival se tient sur deux lieux à une dizaine de minutes de distance, tous couverts. D’un côté il y a le Koepelhal, où se trouvent 3 salles (Engine Room, Hall of Fame et Terminal + le fameux Skate Park des secret shows) et de l’autre côté se trouve le 013 avec deux grandes salles - Main stage et Next Stage - la première pouvant accueillir à vue de nez quelques milliers de personnes.

Le côté « festival en lieu relativement clos » n’est pas ce que je préfère, même si tout n’est pas fermé avec le Koepelhal qui contient des espaces ouverts pour manger et circuler entre les salles, le merch des groupes et du festival, le coffee shop local avec son petit coin tables pour se reposer, quelques food trucks et tables pour manger… Mais du côté du 013, à moins de sortir de la salle, il n’y a pas où prendre l’air. Des tables avec bancs sont disposées à la sortie mais je me sentais un peu moins « à l’air libre » que de l’autre côté.

Cette organisation n’a pas été des plus facile pour moi, étant tête en l’air ET capable de partir dans tous les sens en même temps et donc finir par me perdre dans ce que je suis supposée retenir. Si vous êtes comme moi, préparez-vous à être sur-concentré très souvent. On ne vogue pas au gré du vent, j’ai même failli arriver en retard pour je ne sais quel concert sans @Ride_One_Hell_Of_A qui m’a rappelé où ça se tenait! Difficulté supplémentaire, on n’est pas au Hellfest où l’on sait plus ou moins quel genre se produit sur quelle scène, je n’y ai trouvé aucune règle qui me facilite l’organisation. Sachez aussi qu’au Hall of Fame, on n’est pas garanti de pouvoir rentrer à cause des files d’attente (attente que d’autres sortent de la salle pour laisser leur place, ne faites pas la même erreur que moi en pensant que vous attendez pour rentrer, non non si personne ne sort vous êtes FOU-TUS !). Les deux premiers jours j’ai loupé des concerts, par retard ou par renoncement. Assez frustrant si vous aussi vous êtes psychorigides et n’aimez pas trop quand on chamboule votre programme :sweat_smile:

Autre chose qui a mis à rude épreuve ma capacité à ne pas m’éparpiller est la multitude d’évènements qui peuvent avoir lieu en même temps. Plusieurs concerts ont lieu au même moment ou se chevauchent, il y a aussi des ateliers, des interviews, des discussions notamment avec les artistes qui se produisent au Roadburn, et il y a les fameux secret shows que beaucoup guettent.
Globalement, pour résumer cette partie, pour moi (car je pense que pour beaucoup tout ceci ne pose aucun problème), ce ne fut pas que reposant mentalement car mon cerveau était en questionnement constant sur ce que je devais/allais faire en étant attentive à ne pas me louper.

MAIS

Oui un grand mais qui fait que ce festival m’a convaincue !
J’avais beau être en activité cérébrale continue, manquer un peu d’air et de moments de pause sociale (il y a du monde à peu près partout autour des salles) et avoir mal aux pieds à force de ne pas trouver d’endroits pour me poser, j’ai vécu un très bon festival. Ceci principalement grâce au public qui était là pour la musique et quel plaisir de faire des concerts avec ces gens. Durant tous les 4 jours du festival, je n’ai presque pas été embêtée par des gens bourrés, qui papotaient, ou qui ne prenaient pas en considération les autres, il me faudrait probablement moins d’une main pour les compter. La propension est plus faible sur 4 jours de Roadburn que sur une soirée dans une petite salle Parisienne de la taille d’un Trabendo. C’était merveilleux, tous ces gens concentrés avec la musique, respectueux des artistes qui se produisaient devant eux. Ceci est d’autant plus impressionnant que les salles sont constamment en mouvement, avec des gens qui entrent et sortent très régulièrement (assez surprenant pour moi de voir les salles qui se vident parfois, pensée à Supplicate qui a fini sont set devant une trentaine de personnes max…). Malgré cela, l’attention du public n’est pas perturbée. Il y avait des sets où l’on pouvait entendre une mouche voler, un public complètement suspendu aux notes émises, au point que parfois on n’osait pas applaudir de peur de gâcher ce moment ou de casser la toile tissée par les artistes. Les gens étant mon principal problème quand je fais les concerts, ce respect et cette communion ont été le facteur principal de mon appréciation du Roadburn. Merci à tous ces gens.

Autre chose et pas des moindres : le festival est ENTIEREMENT focus sur l’art et la créativité, pas de chichis inutiles ou d’attraction hors sujet. Que ce soit à travers les projets commissionnés (j’en reparle mais Throwing Bricks + Ontaard qui ont pondu un album qui m’a envoyé des parpaings dans la gueule, je ne m’en remets toujours pas), des sets spéciaux, des collaborations, des artistes qui viennent jouer avec d’autres (mention au set de THOU pour l’album Umbilical qui a vu débarquer sur scène plusieurs copains), les ateliers à côté, les interviews pour comprendre le cheminement des artistes (je n’ai malheureusement pas pu assister à ces activités, le planning étant déjà dense), les peintres et dessinateurs qui élaborent de magnifiques tableaux, des musiciens qui s’associent et des artistes hors musique pour créer quelque chose de spécial… Bref, tout est fait pour renforcer ce lien avec l’art. Cerise sur le gâteau, le Skate Park qui reçoit donc des secret shows (majoritairement de groupes déjà sur le line-up à priori), dans un contexte très particulier de skate park, intimiste. J’ai trouvé dans ces secret shows, au-delà de la surprise et le plaisir de voir/revoir un artiste, une façon de faire vivre la musique différemment encore. Le Big|Brave que j’ai vu à Paris n’est pas celui que j’ai ressenti au Skate Park et je suis heureuse d’avoir pu y assister dans cet environnement original.


Je ne vous parlerai pas de mes concerts, j’en ai vus beaucoup (mais beaucoup moins que d’autres habitués à circuler de scène en scène…) mais j’ai eu pas mal de loupés, entre les concerts prévus au Hall of Fame où je n’ai pas pu rentrer, ceux où j’ai fait un mauvais calcul, ceux que j’avais prévus de voir pour voir autre chose au Hellfest et que j’ai oubliés sans pour autant voir ce que j’avais prévu de voir à leur place au Roadburn (coucou Kylesa)) mais je vous donne mon classement des meilleurs sets de mon weekend :

1- Sumac qui jouent The Healer et Pothamus qui jouent Abur, impossible à départager pour moi tant chacun m’a secouée à sa façon d’une manière vraiment intense, pour le dernier jour en plus.
2- Throwing Bricks+Ontaard pour leur projet commissionné
3- Thou qui jouent Umbilical
4- Glassing

J’ai aussi eu le plaisir de partager plusieurs concerts avec @Ride_One_Hell_Of_A le samedi et le dimanche, dont les 2 premiers de ma liste (même s’il a eu une drôle d’expression quand j’ai dit qu’Abur me faisait penser à une expiation/sacrifice Nordique, trop chelou ? :crazy_face:)


Globalement, c’est un très bon festival, très bien organisé, fait de gens respectueux des artistes et de leur environnement, présents pour la musique. L’avantage en plus est qu’on y découvre plein d’artistes et différentes facettes de ces derniers, tout en étant invité à vivre la musique différemment.

Pour ma part, je pense retenter l’année prochaine si tout se déroule bien. En tous cas, je pars avec l’idée que je le ferai l’année prochaine, en espérant que la vie fasse en sorte que ça arrive.

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Quoi tu n’as pas encore pris ton pass 2026 ? :scream:

Merci, très bon report (que j’attendais en tant que « presque » habitué avec mes 4 RB) qui traduit bien la sollicitation permanente de notre cerveau.
Mon aventure Cinder Well a confirmé ce que je savais déjà plus ou moins : le RO nous met des bâtons dans les roues pour nous pousser hors de notre zone de confort et c’est ça qui crée la magie le plus souvent. Le message du festival que nous avons répété à l’envie en riant « slow down » est pourtant juste : c’est un événement tellement important pour moi que je m’en rends littéralement malade (je ne parle pas de mes soucis gastriques pendant le festival) au point de me mettre une pression qui m’empêche parfois d’entrer pleinement dans les concerts.
Je vais essayer l’an prochain de lâcher un peu plus prise, de me détendre et d’accepter un peu plus l’imprévu et les loupés (difficile quand certains groupes sont là pour la première et peut-être dernière fois en Europe).

J’ai quand même un gros regret : ne pas avoir vu Lane Shi Otay:Onii (en face de Glassing), mais elle sera là les deux prochaines années.
Et peut-être qu’on se croisera ?!

Ah oui y a aussi un truc critique à signaler : le merch. C’est horrible. 15 vinyles / 3 t-shirts (j’avais décidé de ne pas les regarder cette année ouf!) et j’ai des potes qui ont fait pire !

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Avis aux metalheads de la terre du milieu, cet été il n’y aura pas que des bandas

Papa Roach - Seignosse (40) - 19/08/25

Ps : je n’y serai pas

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Vous me donnez trop envie avec vos reports, sérieux, si ce n’était pas si loin j’y courrais…

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Par contre, je devrais y être moi :grin:

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Merci pour ce chouette report sur l’ambiance générale du fest ! Ca me conforte dans l’idée d’aller y faire un tour. Je sais déja que si j’y met les pieds, je risque d’avoir le même soucis de surcharge mentale que vous. Déja qu’au Hellfest, qui est pourtant un festival où tout est fait pour qu’on ne se prenne pas la tête, dès lors qu’on a un RO bien défini, j’imagine ce que ça peut donner dans un fest comme le Roadburn qui se passe sur plusieurs sites, où potentiellement tous les groupes peuvent m’interesser et où les à coté non musicaux m’interessent aussi (notamment les peintres et dessinateurs).

Content que tu aies passé un très bon festival, et bien bien content que tu aies apprécié Sumac et Glassing !

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J’ai participé à l’événement des Roadburners solo où l’on m’a dit « doucement, le Roadburn c’est comme la vie, faut parfois accepter qu’on ne peut pas faire/avoir tout ce qu’on voudrait ».

Le premier jour je n’ai pas écouté et je me suis pris la tête toute seule pour mes loupés, la découverte des files d’attente… mais mon humeur du soir était tellement nase que je me suis auto-gonflée d’être comme ça même lors de ce moment que j’attendais tant. Le lendemain je me suis dit que ce serait mon challenge du week-end : prendre les choses telles qu’elles viennent, ou pas! Pas facile, mais pas aussi dur que ce que j’imaginais. Après je ne connaissais pas aussi bien l’affiche que toi, ceci explique peut-être cela.

L’année prochaine, nous irons en tant que délégation du Forum pour assister au Roadburn ! Puis y a un skate Park, s’il n’y a pas de concert tu peux faire un show Tony Hawks :grin:

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Je pense que j’aurai le même problème que toi sur un tel festival : le lâcher prise. Mais j’aimerai bien l’essayer un jour pour vivre l’expérience au moins une fois :grin:.

Merci pour ton retour d’expérience en tout cas, ainsi qu’à @Enufsed pour ce report assez complet !

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46 balles c’est beaucoup trop pour PR

x2 en plus … c’est l’occasion de sortir et de rencontrer des copains. Après la plupart des concerts qu’on fait, c’est 10/12 € pour 3 groupes, ça rattrape.

Anthems of Steel

Le Runing Order

Et pour les bières :
-Brasserie Tri Martolod Officiel ( une blonde et une rousse) je crois
-Pirates du Clain …brasserie locale
( voir FB pour les precisions)
https://m.facebook.com/anthems.ofsteel.9/

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On arrive jeudi vers 15h00 au camping municipal.