Avec un peu de latence, voici un rapide retour du Desertfest Antwerp.
En mode simple et concis : c’était une tuerie et il y a de fortes chances que j’y retourne l’an prochain.
En mode un poil plus prolixe :
Le lieu : Le Trix, un batiment en très proche périphérie (genre 30 minutes à pied de la gare centrale) à la configuration faite sur mesure pour un Desertfest et ça rend la chose magique !
3 scènes dans 3 salles différentes :
- Vulture Stage : la plus petite, grand max 100 personnes devant la scène, toute en largeur, donc très peu de profondeur (je ne pense pas que le dernier rang soit à 10 rangs de la scène) mais avec un bar sur le côté ce qui fait qu’en arrivant en retard, on ne voit pas la scène (sauf en jouant un peu des coudes) mais on entend très bien. Superbe salle pour être en communion avec les artistes.
- Canyon Stage : la moyenne, environ 500 personnes d’après un site internet, à l’étage avec une terrasse fumeur sur le côté. Une salle toute en longueur avec une petite estrade artisanale sur un côté qui permet d’espérer mieux voir la scène et qui permet de se rapprocher si on arrive à la bourre. Un bar vers le fond. Pour moi la meilleure salle en terme d’ambiance. C’est d’ailleurs là que se passent les after partys chaque soir après le dernier concert.
- Desert Stage : la plus grande, avec une jauge de plus de 1 000 personnes. La plus adaptée pour bien voir les concerts car très grande et organisée en escaliers. Le bar n’est pas dans la salle mais de l’autre côté des portes, ça va l’effort est toujours minime pour éviter de se déhydrater dans ce désert.
Le passage d’une salle à l’autre se fait super rapidement, même si on arrive avec 30 minutes de retard on peut toujours être dans la salle pour écouter les groupes. Pour voir les groupes, c’est plus difficile, surtout que le flamand est grand. Du haut de mon mètre soixante-quinze, je ne suis pas trop embêté à Paris, à Anvers j’avais régulièrement des épaules devant les yeux… Cette fluidité est un avantage indéniable, surtout par rapport à mes habitudes au Desertfest londonien où l’accès aux salles peut prendre du temps, voire impossible en cas de fortes affluences. A noter aussi un son excellent pour presque tous les concerts, et surtout à la Desert Stage.
Autres points très avantageux :
- l’organisation du bâtiment avec une salle dédiée au Merch avec tous les groupes présents + quelques exposants externes (dont les très beaux posters de Subterrean prints). Stand de merch où très régulièrement on peut croiser les artistes, ça fait toujours plaisir (mention spéciale au mec de Monkey 3 qui est arrivé sur son stand de merch quasiment au même moment que nous, c’est à dire à peine 2 minutes après la fin de son concert).
- la cour extérieure, superbe endroit pour se restaurer, prendre l’air au calme et pour croiser les artistes. C’est ce qui m’a le plus touché sur ce festival, c’est cette facilité de croiser des membres des groupes (surtout ceux de début de journée), certains étant là tout le week-end (comme les mecs de Red Sun Atacama qui en plus de faire une musique géniale sont super sympas). Un choix pas ultra large de nourriture mais tout est très bon (des frites des frites des frites, des pizzas, des burgers qui ont du gout).
- les bars et les boissons. Toutes les salles ont leur bar (mais la carte est la même partout), 2 bières pressions assez légères (une blonde et une ambrée) et de la Duvel à la bouteille servie dans le vrai verre Duvel mais en plastique !
Le seul point négatif dans tout ça, l’organisation cashless du festival qui est la même que celle du Hellfest il y a bien longtemps, à base de jetons. Les jetons c’est vraiment pas terrible, ça se perd, t’en prends pas assez et au final tu en retrouves dans toutes tes poches…
Merci pour le tourisme. Mais il y avait de la musique ?
Les gros coups de coeur :
- This Will Destroy You : c’est planant, envoutant. Je me suis posé dans un coin et je me suis laissé porté.
- Truckfighters : c’est toujours une joie de les voir sur scène. Le guitariste est un grand malade qui bouge, saute partout. Le bonheur étant communicatif, le public était aussi en délire.
- Witch Piss : ils sont belges, leur 1er album est sorti cet année. C’est du stoner simple, efficace. Ils gagnent à être connu
- Red Sun Atacama : 2ème grosse découverte du week-end. Des frenchies qui tournent partout et j’espère qu’ils tourneront de plus en plus dans des plus grandes salles car leur musique, c’est de l’or en barre.
- King Buffalo : j’allais dire sans surprise vu que c’était la 3ème fois que je les voyais cette année et pourtant ils m’ont surpris avec un son meilleur qu’au Hellfest, une ambiance plus prenante, un peu plus lourde. Probablement le meilleur concert du festival. Ils ont annoncé qu’ils ne reviendraient pas avant 2025 en Europe, j’ai déjà hâte de les revoir.
- Mantar : Oh que j’étais impatient ! Leur dernier album est une bombe qui tourne en boucle chez moi depuis cet été (oui je l’ai découvert un peu tardivement). Sur scène, ils sont 2, se font face et pourtant il se passe quelque chose avec le public, une sorte de gros uppercut à chaque titre.
- Monkey 3 : Toujours un plaisir de les retrouver. De l’instrumental loin d’être chiant, bien lourd et planant à souhait
- Duel : On ne plane plus, ici on fore le sol texan et c’est un gisement de pétrole qui bouge sous nos yeux. Le chanteur et guitariste est habité par sa musique et ensorcelle son public.
- Shellac : Ca commence par « qu’est-ce qu’ils foutent là ? » puis par « il me dit quelque chose le chanteur » et après 1h15 de concert sans avoir vu le temps passé, je me dis que le post punk, c’est vraiment pas mal, surtout quand c’est réalisé par un tel Monsieur.
- Dopelord : pour finir en beauté. J’ai adoré leur dernier album, et rien à redire, il passe très bien l’épreuve du live. Un final de festival de toute beauté !
C’était bien mais il faut bien une deuxième marche à un podium :
- Margarita Witch Cult
- Blackwater Holylight (mais comme je les voyais au Supersonic le lundi du retour du Desertfest, je ne les ai écouté que de loin)
- Carlton Melton
- Cult of Luna
- Gnome (ces chapeaux rouges partout dans la salle, ce groove, c’était génial comme fin de soirée)
- Apex Ten
- Yawning Man (mais j’ai fait un peu le con, je ne suis resté que 15 minutes pour aller voir Atomic Bitchwax)
- Atomic Bitchwax, qui était très bien mais tout le concert j’ai regretté d’avoir laissé ma place devant la toute petite scène de Yawning Man
Bref, ce fut 3 jours magnifiques, la Duvel n’aide pas à garder la forme tout le temps (d’où les pauses bienvenues mais qui m’ont fait rater ce que j’espérais être de belles découvertes), vivement l’année prochaine en espérant une affiche toute aussi incroyable que cette année.