Pourquoi ton report n’est pas dans Festivals et reports??
Je vais mettre un lien ou peut-être sera t il possible de le deplacer si tu es d’accord?
Un rectificatif :
L’ Omega Sound Fest a eu lieu en 2021 .
J’avais pris mon pass pour le samedi ( Rotting Christ, The Great Old Ones entre autres) et ai finalement rajouté le vendredi après avoir vu Sidilarsen en septembre en Normandie, j’ai voulu les revoir à l’Omega Sound, le vendredi.
Jpkv y est toujours… et le samedi en 2021 y avait aussi SAMM, et d’autres anciennes du forum
Avec un peu de latence, voici un rapide retour du Desertfest Antwerp. En mode simple et concis : c’était une tuerie et il y a de fortes chances que j’y retourne l’an prochain.
En mode un poil plus prolixe :
Le lieu : Le Trix, un batiment en très proche périphérie (genre 30 minutes à pied de la gare centrale) à la configuration faite sur mesure pour un Desertfest et ça rend la chose magique !
3 scènes dans 3 salles différentes :
Vulture Stage : la plus petite, grand max 100 personnes devant la scène, toute en largeur, donc très peu de profondeur (je ne pense pas que le dernier rang soit à 10 rangs de la scène) mais avec un bar sur le côté ce qui fait qu’en arrivant en retard, on ne voit pas la scène (sauf en jouant un peu des coudes) mais on entend très bien. Superbe salle pour être en communion avec les artistes.
Canyon Stage : la moyenne, environ 500 personnes d’après un site internet, à l’étage avec une terrasse fumeur sur le côté. Une salle toute en longueur avec une petite estrade artisanale sur un côté qui permet d’espérer mieux voir la scène et qui permet de se rapprocher si on arrive à la bourre. Un bar vers le fond. Pour moi la meilleure salle en terme d’ambiance. C’est d’ailleurs là que se passent les after partys chaque soir après le dernier concert.
Desert Stage : la plus grande, avec une jauge de plus de 1 000 personnes. La plus adaptée pour bien voir les concerts car très grande et organisée en escaliers. Le bar n’est pas dans la salle mais de l’autre côté des portes, ça va l’effort est toujours minime pour éviter de se déhydrater dans ce désert.
Le passage d’une salle à l’autre se fait super rapidement, même si on arrive avec 30 minutes de retard on peut toujours être dans la salle pour écouter les groupes. Pour voir les groupes, c’est plus difficile, surtout que le flamand est grand. Du haut de mon mètre soixante-quinze, je ne suis pas trop embêté à Paris, à Anvers j’avais régulièrement des épaules devant les yeux… Cette fluidité est un avantage indéniable, surtout par rapport à mes habitudes au Desertfest londonien où l’accès aux salles peut prendre du temps, voire impossible en cas de fortes affluences. A noter aussi un son excellent pour presque tous les concerts, et surtout à la Desert Stage.
Autres points très avantageux :
l’organisation du bâtiment avec une salle dédiée au Merch avec tous les groupes présents + quelques exposants externes (dont les très beaux posters de Subterrean prints). Stand de merch où très régulièrement on peut croiser les artistes, ça fait toujours plaisir (mention spéciale au mec de Monkey 3 qui est arrivé sur son stand de merch quasiment au même moment que nous, c’est à dire à peine 2 minutes après la fin de son concert).
la cour extérieure, superbe endroit pour se restaurer, prendre l’air au calme et pour croiser les artistes. C’est ce qui m’a le plus touché sur ce festival, c’est cette facilité de croiser des membres des groupes (surtout ceux de début de journée), certains étant là tout le week-end (comme les mecs de Red Sun Atacama qui en plus de faire une musique géniale sont super sympas). Un choix pas ultra large de nourriture mais tout est très bon (des frites des frites des frites, des pizzas, des burgers qui ont du gout).
les bars et les boissons. Toutes les salles ont leur bar (mais la carte est la même partout), 2 bières pressions assez légères (une blonde et une ambrée) et de la Duvel à la bouteille servie dans le vrai verre Duvel mais en plastique !
Le seul point négatif dans tout ça, l’organisation cashless du festival qui est la même que celle du Hellfest il y a bien longtemps, à base de jetons. Les jetons c’est vraiment pas terrible, ça se perd, t’en prends pas assez et au final tu en retrouves dans toutes tes poches…
Merci pour le tourisme. Mais il y avait de la musique ?
Les gros coups de coeur :
This Will Destroy You : c’est planant, envoutant. Je me suis posé dans un coin et je me suis laissé porté.
Truckfighters : c’est toujours une joie de les voir sur scène. Le guitariste est un grand malade qui bouge, saute partout. Le bonheur étant communicatif, le public était aussi en délire.
Witch Piss : ils sont belges, leur 1er album est sorti cet année. C’est du stoner simple, efficace. Ils gagnent à être connu
Red Sun Atacama : 2ème grosse découverte du week-end. Des frenchies qui tournent partout et j’espère qu’ils tourneront de plus en plus dans des plus grandes salles car leur musique, c’est de l’or en barre.
King Buffalo : j’allais dire sans surprise vu que c’était la 3ème fois que je les voyais cette année et pourtant ils m’ont surpris avec un son meilleur qu’au Hellfest, une ambiance plus prenante, un peu plus lourde. Probablement le meilleur concert du festival. Ils ont annoncé qu’ils ne reviendraient pas avant 2025 en Europe, j’ai déjà hâte de les revoir.
Mantar : Oh que j’étais impatient ! Leur dernier album est une bombe qui tourne en boucle chez moi depuis cet été (oui je l’ai découvert un peu tardivement). Sur scène, ils sont 2, se font face et pourtant il se passe quelque chose avec le public, une sorte de gros uppercut à chaque titre.
Monkey 3 : Toujours un plaisir de les retrouver. De l’instrumental loin d’être chiant, bien lourd et planant à souhait
Duel : On ne plane plus, ici on fore le sol texan et c’est un gisement de pétrole qui bouge sous nos yeux. Le chanteur et guitariste est habité par sa musique et ensorcelle son public.
Shellac : Ca commence par « qu’est-ce qu’ils foutent là ? » puis par « il me dit quelque chose le chanteur » et après 1h15 de concert sans avoir vu le temps passé, je me dis que le post punk, c’est vraiment pas mal, surtout quand c’est réalisé par un tel Monsieur.
Dopelord : pour finir en beauté. J’ai adoré leur dernier album, et rien à redire, il passe très bien l’épreuve du live. Un final de festival de toute beauté !
C’était bien mais il faut bien une deuxième marche à un podium :
Margarita Witch Cult
Blackwater Holylight (mais comme je les voyais au Supersonic le lundi du retour du Desertfest, je ne les ai écouté que de loin)
Carlton Melton
Cult of Luna
Gnome (ces chapeaux rouges partout dans la salle, ce groove, c’était génial comme fin de soirée)
Apex Ten
Yawning Man (mais j’ai fait un peu le con, je ne suis resté que 15 minutes pour aller voir Atomic Bitchwax)
Atomic Bitchwax, qui était très bien mais tout le concert j’ai regretté d’avoir laissé ma place devant la toute petite scène de Yawning Man
Bref, ce fut 3 jours magnifiques, la Duvel n’aide pas à garder la forme tout le temps (d’où les pauses bienvenues mais qui m’ont fait rater ce que j’espérais être de belles découvertes), vivement l’année prochaine en espérant une affiche toute aussi incroyable que cette année.
Te lire me donne envie d’y retourner
J’avais songé à venir cette année, mais malgré une affiche globalement convaincante, il me manquait un ou deux gros coup de cœur pour me décider.
Toujours est-il que si la programmation me botte en 2024 je réitèrerai sans doute l’aventure. car ce festival a beaucoup de charme.
Pour le logement, tu as opté pour quelle solution ? C’est aussi quelque chose qui m’a freiné cette année, car je trouve les locations et hôtels assez onéreux… Mais je me suis peut-être penché sur cette question trop tardivement.
En revanche, je me permets de signaler que tu as oublié de parler du cœur du sujet : les frites.
Merci beaucoup pour ce report qui donne bien envie, et complètement d’accord avec toi concernant Red Sun Atacama que j’ai eu l’immense plaisir de voir ce w-end dans une toute petite salle au milieu de 40 péquins à tout casser. J’adore ce groupe et leur p*tain de son !!
Merci pour le report. Malheureusement pas pu y aller pour cause de déménagement, mais Anvers est mon Desertfest préféré devant Berlin et Londres. Je me suis rattrapé avec Slomosa et King Buffalo la semaine d’après.
Merci pour ce report passionné et passionnant.
J’ai fait le fest’ en 2021 et j’ai exactement le même ressenti. Anvers, par ailleurs, est une très belle ville à visiter. Et King Buffalo a mis beaucoup de monde d’accord cette année…
Edith Cresson : tu as trouvé la BD sur Zeal & Ardor ?
Merci pour cet excellent report ! Quand je parcours la liste de tes coups de coeur et de tes secondes marche, je constate que le Lineup était excellent ! Jusqu’ici, j’étais partagé entre aller au Desert Fest London ou à celui de Berlin, mais l’option Antwerp et la configuration des salles me donne bien envie
Merci pour ce report ! Tous les retours sur les différents Desertfest semblent incroyables en termes de musique et ça donne bien envie. Et King Buffalo, je n’ose pas imaginer à quoi ça ressemblait si c’est mieux que Hellfest et Glazart!
Y a-t-il une difference - en dehors du line-up - entre les 3 Desertfest ?
Les installations (Anvers et Berlin ont lieu dans des sites fermés alors que Londres a lieu dans plusieurs bars/salles dans la ville), la jauge (j’ai l’impression que celui de Londres est plus gros que les deux autres) et l’ambiance (j’ai trouvé les gens plus sympas et ouverts à Anvers et Berlin qu’à Londres).
Y a pas idée de tourner à la Duvel. Cette année j’ai tout fait à la Cristal (bon faut dire qu’on avait ramené 3 fûts d’excellentes bières et une tireuse dans le logement )
Je profite de l’excellent report de @Wolfy pour ajouter le mien que j’avais oublié de poster. Wolfy décrit très bien l’organisation du fest et la facilité avec laquelle on peut s’y mouvoir. Du coup je vais me pencher sur les nombreux groupes vus cette année C’est une copie du report déjà fait sur le groupe des Lords.
Troisième année consécutive au festival Belge connu pour son orientation Stoner / Psyché / Doom et autres musiques typiques de la Valley. C’est avec une joyeuse troupe de Ladies et de Lords of the Valley que je m’y suis rendu (on a fait les choses en grand, 3 apparts loués pour l’occasion !).
Un line up de haut niveau dont les têtes d’affiches auraient pu masquer les pépites mais la curiosité ainsi que les bons conseils des amis ont permis de sortir de temps en temps des sentiers battus, aidé aussi par l’expérience des festivals en général et de ce fest en particulier, et j’entends par là la connaissance des salles, des qualités et défauts inhérents à chacune d’elles, des ambiances qui y sont liées et de la compétence parfois aléatoire des ingés son du lieu.
Je précise pour comprendre mes ressentis que je fais le choix presque systématique d’être devant la scène c’est-à-dire à la barrière ou aux deuxième/ troisième rangs. Je sais pertinement que c’est une prise de risque sur les voix mais je l’assume pour être au contact de l’émotion et de l’investissement des musiciens.
Je ne m’attarderai que sur les prestations les plus intéressantes, les autres je me contenterai d’un avis très rapide.
Vendredi
Demi-journée d’ouverture très chargée pour moi tant s’y bousculaient des groupes figurant parmi mes têtes d’affiches.
Margarita Witch Club : cette année visiblement il fallait s’appeller « witch » quelque chose pour venir au Desertfest, un manque d’originalité qui se retrouve malheureusement dans la musique de ce groupe et tout ce qu’elle tente de véhiculer de revival 70’s. Je n’en retiens rien de particulier, ni en mal ni en bien.
Sienna Root : on monte en qualité, ça joue bien, il se passe de jolies choses sur scène. C’est un rock très coloré et engageant.
This Will Destroy You : c’était ma tête d’affiche du jour et j’ai eu ma première grosse montée d’émotion avec ce concert tout en nappes et volutes musicales qui vous enveloppent comme une brume et devient de plus en plus épaisse et lourde nous forçant à l’introspection. Une musique lancinante qui ve chercher profond dans les souvenirs et d’un coup, par sa puissance, fait ressortir des sentiments et blessures oubliés. J’ai trouvé ça sublime, fort, le son de la grande salle m’a, contrairement à certains camarades, semblé impeccable. Bien que purement instrumental ce groupe me fait penser à Milanku de par sa capacité à construire son effet cathartique.
Blackwater Holylight : en seconde place dans la liste de mes attentes, ce fut, non pas une déception mais un rendez-vous un peu manqué, de ceux qui vous laissent en espérer un second plein de passion. Cause principale de cette frustration, la maladie récurrente de ce festival à savoir une chanteuse inaudible ou presque. Et il m’a manqué quelque chose dans la percussion, dans le tranchant, peut-être au fond que c’est leur musique qui est ainsi avec un certain manque de détermination, qui me fait dire que ce n’est pas forcément un bon groupe de live. Mais j’en retiens aussi de très bons morceaux, quelque chose qui incite à les revoir dans de meilleures conditions.
Un certain manque de modération dans ma consommation d’alcool m’a ensuite placé en orbite pour les concerts suivants :
Carlton Melton : voici ce qui fut jusqu’à la toute fin du week-end mon concert number one. Un délire extatique endiablé mené tambour battant par des orfèvres des plans alternatifs. Je pense que ce n’est pas seulement ma vue qui s’est dédoublée alors mais tout mon être dans une transe musicale qu’on atteint rarement en concert.
Kid Congo & the Pink Monkey Birds : on continue sur la lancée délirante avec une ambiance cette fois festive, rock et funky en diable, mon être encore dédoublé s’est mis à danser sans pouvoir s’arrêter, c’était totalement débridé et tellement joyeux.
Malheureusement, le manque de modération m’a fait définitivement quitter mon orbite et je me suis retrouvé dans un Nebula totalement nébuleux, et c’est titubant que mon étoile morte a fini dans le caniveau sur le chemin du retour. Mais autant d’extases musicales valaient bien un petit vomi.
Samedi
On attaque requinqué par une excellente salade / brunch au resto en bas. Attention, spoilers : GROSSE journée. Ah ça oui, y avait du boulot.
Witch Piss : encore du witch, je n’attendais rien de ce qui me paraissait être une énième resucée de doom…et finalement c’était pas si mal, avec des morceaux souvent bien construits et amenés. Bonne surprise compte tenu du niveau zéro d’attente.
Astodan : grosse claque de cette formation typiquement post-metal mais qui sait parfaitement équilibrer gros son ciselé et un chanteur à la voix fragile, ce type de voix qu’on imagine plus dans une pop niaise. C’est une combinaison qu’on connaît déjà chez Hangman’s Chair, sans en avoir le génie mélancolique, Astodan réussit un superbe grand écart. Nous ressortons bluffés et conquis.
Year of no Light : enfin j’avais l’occasion de les voir sur une durée plus raisonnable que la demi-heure du Hellfest. C’est toujours aussi envoûtant, j’ai mis un moment à entrer dedans après la vague Astodan, mais une fois installé dans le concert ce fut beau.
LLNN : C’était la branlée, comme à chaque fois, et heureusement que ça n’a pas duré plus longtemps car on aurait fini par casser la salle. Enaauuuurme.
La Muerte : j’attendais beaucoup ce concert avec son mélange très particulier de rock / doom / groovy un peu punk. Musicalement ce fut très cool mais l’élément principal, la vedette du groupe, la voix du chanteur est resté presque inaudible. J’ai discuté avec Michel Kirby (présent dans le groupe et connu pour son engagement dans Wolvennest) à Bruxelles où il est disquaire et il m’a confirmé la chose précisant qu’il avait demandé deux fois aux ingés son de monter la voix…dommage. Du coup petite déception.
King Buffalo : j’avais le souvenir d’un concert extraordinaire au Hellfest et j’ai eu un second concert extraordinaire durant lequel je n’ai presque pas quitté des yeux le bassiste au jeu magnifique, quelle légereté, toujours sur la pointe des pieds dans une attitude très féline, un toucher de corde tout en souplesse. Incroyable bassiste.
Mantar : j’avais un lointain souvenir du Hellfest, souvenir de quelque chose de très bon, de très lourd, mais dans mon esprit j’imaginais du Conan (j’avoue ne pas avoir réécouté Mantar sur album). Quand ça a commencé en mode bourrin pogo j’avoue avoir été un peu déçu, tout simplement parce qu’à ce moment de la journée je n’avais pas envie de ça. Du coup, même en me mettant sur le côté pour ne pas avoir à gérer les bourrades j’ai tenu un peu au forceps et sans passion, ils font ça très bien, le sont était impeccable et ça tient très bien la scène à deux. Malgré tout il m’a manqué quelque chose dans les rythmiques que j’ai trouvé souvent copié/collé tous les deux ou trois morceaux. Je pense que je vais écouter leur dernier album au calme. Ce n’est pas une critique du groupe ou de la prestation, juste que c’était pas le lieu ni le moment pour moi.
J’ai ensuite eu besoin d’une pause et le désir de revoir Cult of Luna pourtant vus le lundi précédent à Rennes m’ont décidé à passer outre Khan, c’est un regret car j’ai entendu un ou deux morceaux de loin et ça avait l’air super (et même plus d’après les copains).
Cult of Luna : accroché à la barrière avec encore dans les oreilles le magnifique concert de Rennes le lundi précédent, tout en détails et finesse, j’attendais avec délectation les « Patrons ». Bon, oui ce sont des patrons, mais il faut avouer que le mur de son proposé cette fois ne m’a pas permis d’apprécier autant leurs compositions qu’à l’accoutumée. Attention, ça reste du haut niveau, mais sur les cinq concerts de CoL vus il est en avant-dernière position. La fatigue de cette incroyable journée joue évidemment beaucoup dans ce ressenti.
On reste de loin à écouter Gnome, no comment, ni bon ni mauvais en soi, le son de la Canyon est une bouillie, les alcoolos sont aux anges, les bonnets rouges s’agitent, faut dire qu’ils attendent ça depuis le matin. Je suis content pour eux, qu’ils cuvent en paix.
Dimanche
Moins d’obligations, un seul clash à gérer en fin de journée (déjà tranché en vérité) entre Shellac et Satanic Witch. Ayant vu pas mal de groupes je décide de jouer la carte aventurière et de suivre les conseils des copains et surtout de favoriser la scène où les choses arrivent, la petite au bar, la Vulture.
Apex Ten : on commence très fort avec ce groupe ultra généreux, ça joue bien, on est déjà à fond.
Monkey3 : bah Monkey3 quoi. Le groupe qui termine son set quand tu es en pleine extase et que tu crois tout juste arriver au bout du premier morceau. J’adore.
Fire Down Below : comme dirait l’autre ça réinvente pas la roue mais on bouge, on danse, les musiciens (le chanteur a piqué sa coupe de cheveux à Ben Stiller) se donnent à fond allant faire le job jusque dans le public.
Heavy Temple : alors même s’ils ne proposent pas une musique d’une grande originalité j’ai adoré ce groupe totalement rock’n’roll. Une chanteuse à la dégaine de flingueuse et un guitariste qui donne tout. On sent bien qu’ils roulent pas sur l’or, y a un côté DIY vraiment authentique. En vérité je pense qu’ils auraient aimé que le public se lâche, moi aussi, ça n’a pas totalement pris peut-être parce qu’il manque « encore » ce petit quelque chose qui fait décoller le show.
Howling Giant : après quelques morceaux toujours aussi dégoulinants de morve d’Eyehategod (très bon début de concert) je suis les conseils des copains et on se place tout devant dans la Vulture, bien m’en a pris, c’est groovy en diable avec des riffs parfois bien lourds et tranchants. Le groupe propose une palette vraiment riche en nuances. J’ai vraiment aimé.
Enslaved : jamais vus en concert, jamais vraiment écoutés, mais la promesse d’un peu de « black » spirit dans le Desertfest a toujours mon attention. Et c’était tellement bien ce concert, des riffs parfois thrash et du black viking bien old school ensuite, un truc parfaitement maîtrisé, du headbang en veux-tu en voilà, j’ai secoué énergiquement mon bout de barrière pendant tout le concert. Ah ça réveille. Valeur sûre pour un autre festival.
-Shellac : Eh ben Shellac ce sont des génies ! Pas du genre grand G devant lesquels on se prosterne, mais les petits génies qui vous aiguillonnent, vous raillent, vous ouvrent enfin les yeux et finissent par vous montrer le fond de la bouteille que vous pensiez pleine. Des malins qui font semblant de vous laisser leur poser des questions mais qui tout au long du concert vous en posent une très claire : « qu’est-ce que tu fous là au juste, toi spectateur ? », qu’est-ce que t’attends d’un concert ? Et ils ne nous laisseront jamais tranquilles ces trois-là, pas de light show, pas de mur de son, des breaks en plein milieu des morceaux pour vous parler de chats, et des discussions interminables tellement fines, et d’un coup après vous avoir roulé dans la farine par ce qui s’apparente à une blague innocente, ils vous balancent une rage, une vraie, pas celle du viking qui venge ses ancêtres jusque dans les chiottes du Valhalla mais celui de l’employé de bureau dont la femme s’est barrée, que ses gosses appellent une fois l’an, et dont l’un des chats (Brenda ?) diabétique lui coûte son salaire en frais de véto, et je crois que de l’Oklahoma de Chat Pile au Chicago de Shellac c’est la même rage désabusée qui s’exprime. Ces gars là nous mettent à l’épreuve parce qu’ils cassent les codes confortables dans lesquels nous avons établi la plupart de nos habitudes de spectateur.
On m’a dit un jour : « l’humour c’est l’élégance du désespoir », et Shellac c’est cette élégance, l’élégance punk. Bien-sûr que leurs blagues sont les mêmes (peu ou prou) à chaque concert, mais qu’importe, toi tu crois qu’ils les inventent juste pour toi et c’est ça l’espièglerie. Quelle masterclass musicale, le genre de leçon qui conduit des musiciens à succès à s’enfermer trois jours dans leur palais sans manger autre chose que les croquettes de leur chat (Sardine ou Biscuit ? Pas Darrell, personne n’appelle son chat Darrell) avant de faire un stage de yoga pour évacuer cette sidération d’avoir vu des musiciens, des vrais.
Le génie c’est comme le goût de bouchon, tant que tu n’y as pas été confronté, tu te demandes si tu le reconnaitras vraiment le jour venu, et quand ce jour arrive, eh bien ça te saute à la gueule tellement c’est évident.
Evidemment meilleur concert du Desertfest, un des trucs les plus fous qu’il m’ait été donné de voir.
Je suis un peu rincé du week-end, ça tire physiquement. Je suis vaguement Dopelord de loin, sans enthousiasme après ce que je viens de vivre, ça semble pas mal, peu importe je les ai déjà vus deux fois.
Merci pour ce report extraordinaire, Enufsed. Et même si j’ai pris un très grand plaisir à tout lire, le passage sur Shellac (j’avais envisagé d’aller à Anvers pour eux) est enthousiasmant et d’un style que j’adore !