Petit retour sur la première édition du festival Get The Riff, qui s’est déroulée le 19 Octobre à La Fabrique, salle de Bonchamp-lès-Laval.
Le festival :
Le projet Get The Riff a été initié par David DREUX, le gérant de La Fabrique, lieu évènementiel où des soirées concerts et des résidences artistiques sont organisées. Le lieu comprend une salle de concert, un bar, un espace de restauration, un studio de répétition (plusieurs groupes locaux y font leurs répétitions, notamment Darken et Sujin) ainsi que la boutique de la marque de vêtements mayennaise Crève.
Pour compenser un manque de festivals indoor 100% metal dans les alentours de Laval, David s’est entouré de 9 autres passionné(e)s (musiciens, techniciens son, vidéastes, graphistes,…) pour combler ce vide et proposer un plateau de groupes aux compositions orientées « Metal Moderne ». Des tatoueurs locaux sont également venus sur place à l’occasion de ce festival.
Les organisateurs veulent pérenniser le festival car une seconde édition est déja prévue pour l’année prochaine.
Le plateau :
Sur le papier, il y a peu de groupes qui m’intéressent sur ce plateau composé principalement de groupes dans la mouvance « Metal Moderne ». Je vous l’accorde, cette appellation ne veut pas dire grand chose et on peut y trouver tout un tas de sous-genres des musiques extrêmes. En amont du festival, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour creuser la discographie des groupes à l’affiche. J’ai eu vent de cette soirée quelques jours plus tôt grâce à l’ami Rogerie, et c’est donc majoritairement pour soutenir l’initiative que j’ai pris ma place pour ce festival (20€ en prévente, 25€ sur place).
Cette soirée est donc l’occasion pour les organisateurs de faire jouer des groupes lavallois, tels que Genuine Leather (Rock / Stoner) et Sujin (Ex-Whisper Night, Modern Metal / Death Mélodique), mais aussi des formations moins locales comme Arcania (Modern Thrash, Angers), Teska (Modern Thrash, Brest), Th3ory (CyberNuMetalElectroLumieresChorégraphiesLancefumée, Toulon) et Dropdead Chaos (Metal Alternatif / Metalcore, Strasbourg).
Je ne vais pas passer en revue chaque groupe de la soirée car tout ce que j’ai pu écouter ou voir n’était pas forcément ma came. Mais je vais revenir sur les groupes avec lesquels j’ai le plus accroché, à commencer par le premier groupe de la soirée : Genuine Leather.
Genuine Leather :
Petite formation lavalloise composées de 3 musiciens (Guitare / Chant, Basse / « Chœurs » et Batterie), le groupe monte sur scène à l’horaire annoncé (un peu après 17h00). Tenues sobres noires, Gibson SG Vintage Cherry avec pickguard noir, basse crème avec pickguard marbré marron, grosse caisse noire flanquée d’un « Genuine Leather » blanc, le groupe affiche une certaine simplicité, simplicité qui se retrouve également dans leurs compos rock / stoner très plaisantes, avec un goût de 70’s. Simple, mais très efficace (je devrais parler « d’épure » plutôt que de « simplicité » qui peut être vu péjorativement, mais c’est loin d’être le cas ici). Le groupe dégage une très bonne énergie sur les 7/8 morceaux joués, avec une alternance de moments calmes à la ligne de basse ronflante et de moments dont la rythmique s’accélère et s’envole soudainement, nous emportant avec elle au passage. Le groupe n’a pas encore d’EP ou d’album disponibles en ligne et leur premier EP est prévu pour le début de l’année prochaine (En Mars si ma mémoire est bonne). C’est donc une complète (et très bonne) découverte pour ma part, probablement le concert de la soirée que j’ai préféré, avec de très bons musiciens et un public plutôt réceptif, malgré le fait qu’à Laval, les gens semblent malheureusement (toujours) souffrir de jenemapprochepastropdelascènophobie. Si je devais rajouter quelque chose à ce concert, ça serait deux gros tapis vintage posés sous les pieds des musiciens, histoire de parfaire l’ambiance chaleureuse de leurs compos.
Sujin :
J’ai eu le temps d’écouter quelques morceaux de Sujin avant le festival, et je n’avais pas spécialement accroché à leurs compositions, malgré une certaine originalité appréciable sur certains titres qui les fait sortir du lot au milieu de la pléthore de groupes de Metal Moderne. Et c’est là que la magie du live opère, emporté par le public mais aussi, et surtout, par le frontman très charismatique, véritable boule d’énergie sur scène (voir photo ci-dessous), j’ai passé un très bon moment ! Les titres joués m’ont semblé être plus Hardcore que les titres que j’ai pu écouter en amont, et ça n’est pas pour me déplaire ! Le set est passé très vite mais l’alchimie entre le groupe et le public était palpable (même si comme toujours à Laval, le pit est assez clairsemé et le public plutôt mou). La scène n’étant pas très haute, le frontman est même descendu dans le pit pour filer quelques coups d’épaule histoire de remuer un peu le public. Depuis ce concert, j’ai réécouté quelques titres du groupe. Même si je n’accroche pas davantage, ça reste une très bonne découverte en live, et c’est sur ce genre de concerts qu’on réalise le gouffre qu’il y a parfois entre une écoute « au calme » à la maison et une écoute live dans une salle de concert avec un groupe qui se donne à fond !
(Crédit Photo : @ewanb._.photos)
Dropdead Chaos :
Tête d’affiche de la soirée, le groupe constitué pendant la pandémie dans le but d’apporter un soutien financier au personnel médical (avec des membres ou ex-membres de Betraying The Martyrs, Black Bomb A, Smash Hit Combo, Les Tambours du Bronx, Sirenia, Cult of Erinyes ou T.A.N.K.) a su répondre présent pour terminer la soirée en beauté. Comme pour Sujin qui a joué juste avant, mes écoutes préalables du groupe ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Mais ce concert illustre lui aussi le « pouvoir » du Live. Le frontman souriant et content d’être là m’a fait rentré dans le concert dès le premier titre et j’ai passé un très bon moment, le reste du public aussi d’après ce que j’ai pu constater. Malgré quelques soucis techniques (un PC qui s’est éteint) qui ont conduit le groupe à poursuivre un titre uniquement au chant et à la batterie, le frontman n’a pas perdu sa bonne humeur et son humour, et c’était fort appréciable. De l’accolade entre musiciens avant le concert dans les coulisses au salut final adressé au public, le groupe donnait l’impression d’être soudé, et c’est une chose à laquelle je suis sensible.
En bref, un très bon début de festival avec Genuine Leather et une fin très appréciable également avec deux bons concerts. J’espère que la prochaine édition mettra en avant des groupes de sous-genre qui me plaisent davantage, même si j’ai été agréablement surpris par des concerts dont je n’attendais finalement rien.
Organisation globale :
Côté organisation du festival, rien à redire. Le fest a commencé à l’heure prévue, et malgré un léger décalage horaire de sets en sets, rien de bien gênant au final puisque la circulation entre la salle de concert et l’espace restauration est fluide.
(La déco à
La Fabrique est toujours bien sympathique)
Comme toujours à La Fabrique, les choix de bière (une dizaine de bières pression) et de repas (Burger / Pizza) sont de qualité. L’emplacement du merch (à l’intérieur de la salle de concert, dans la longueur, sur la gauche) met bien en valeur les articles des groupes et permet de discuter avec les musiciens entre deux concerts. On croise également d’autres musiciens locaux, ce qui m’a notamment permis de prendre des nouvelles du prochain album de The Discord auprès de Nico (batteur), toujours très sympathique et accessible (Ils sont rentrés en préproduction cette semaine, et passeront en studio d’enregistrement en Janvier).
(La moitié des tables du Merch)
Content d’avoir pu assister à cette première édition. J’ai passé la soirée avec un ancien collègue qui participait à l’organisation d’un festival local (le Keudfest) qui semble malheureusement avoir tenu sa dernière édition début Juillet, faute de fréquentation suffisante pour renflouer les caisses. Un festival tourne la page, mais un autre prend le relais.
Mon prochain festival, c’est le Westill ! Battling Guuuuuuns
Réflexion personnelle : Quand je vois les groupes qui semblent plaire le plus au public Lavallois, je continue de penser que je vais devoir organiser moi même mon Festival de Post-Machin au pied des falaises de Saulges, avec Birds in Row, Reigan-do et Përl comme Line-up