DIMANCHE
Tesla : peu tenté par les premiers groupes de ce troisième jour, j’arrive cool après une grasse matinée (réveil à 9h !!!) Je m’installe en MS1 pour Tesla. Bon, ça joue pas mal, c’est gentil, l’ancien beau gosse fait le job, les guitaristes aussi… Je retiendrai surtout « Love song » (en plus ça commence par un duo de guitares folk, ça dénote mais j’aime puisque j’ai commencé à la folk). Rien de transcendant néanmoins. Tesla
Death Angel (MS2) : je ne bouge pas et je profite un peu de Death angel. Ouais, ok, sans plus pour moi. Je décroche. Je m’assois et je casse une petite graine adossé aux barrières d’une tour de rappel. Le concert ?.. Ah oui, ben… peu de souvenirs. Death Angel
Blackberry Smoke : ça commence à sentir le sudiste en MS1. C’est pas mal, même bien dans le genre, mais j’en espérais plus. Du plus pêchu. Disons que c’est gentil, bien dans le ton, mais que ça ne me transporte pas.
Trivium : je reste en fosse de MS1 car je suis bien placé, et je tiens à profiter au mieux de la suite sur cette scène… Trivium, en MS2, un peu trop « je ne sais pas quoi » pour moi, pas mon truc.
Clutch : après avoir été atomisé en 2017 aux premiers rangs de la Valley, il était inimaginable que je manque Clutch, devenu un de mes groupes favoris. Les mecs arrivent gentiment, Fallon s’installe au milieu de cette immense scène, commence à chanter et soudain, comme il sait si bien le faire, explose ! Et c’est partiiiiiiiiiiiii !!! Une voix chaude et rocailleuse, puissante et mélodieuse, collant parfaitement à la musique du groupe. Ça pète, ça jaillit, Fallon court de gauche à droite, attrape le public par le col, brandit le poing, pointe du doigt, et repart dans l’autre sens ! Fallon, c’est cinquante vies à la fois pendant un set d’une heure. Même pas une heure : 50 mn ! Bien trop court ! « C’est déjà fini ?.. » Merde !.. Mais pari réussi : en MS aussi, le groupe a su rincer le public grâce à ses grooves de guitare et à la générosité de Neil Fallon, le lutin atomique. Je m’en suis gavé autant que j’ai pu, quel bonheur, vivement la prochaine ! Clutch
Testament : pour ce groupe de thrash conseillé par mon fils ainé (qui connait parfaitement mes goûts : « ça devrait te plaire »), je suis resté, pour voir. Et finalement, je suis resté… par plaisir. Le conseil était avisé ! En live, ça m’a beaucoup plu. En plus, petit interlude « Happy birthday » fort sympathique pour le frontman. Du bon boulot, bien à mon goût qui plus est, étant difficile pour ce qui concerne le thrash.
A noter que je ne sais pas si c’est moi, mes placements stratégiques dans les fosses, ou les balances des ingés son, mais [color=#ff0d3d]cette année je n’ai pas été gêné par la prépondérance de la batterie pour les groupes de thrash que j’ai vus[/color] (ce qui aurait pu être rédhibitoire me concernant, faisant passer le concert de thrash à trash !) Cela explique peut-être le fait que je les ai particulièrement appréciés (voir la suite). Testament
Bon, c’est l’heure de faire une courte sieste à l’ombre. 20 mn plus tard, c’est reparti : petite glace, et un tour aux stands de la WZ. Là, personne pour l’apéro. Je me positionne donc en MS1 pour suivre Anthrax, qui va commencer en MS2… et me placer pour la suite ! (bis repetita)
Anthrax : De plus en plus lourds, les groupes de thrash se succèdent. Là on sent vraiment qu’il y en a sous la pédale. Le tempo est hyper soutenu, ça y va à la manœuvre. On ne rigole plus, on est dans le Big four, quand même ! Sur scène, ils sont à fond. Mais je dois avouer qu’une chose me fascine : la barbichette de Scott Ian, qui oscille au rythme effréné de son mini-headbanging (on ne peut pas jouer aussi vite et assurer un headbanging dans toute son amplitude, soyons lucides, d’où le « mini », qui n’a rien de péjoratif). Là encore, très bon son. Bien que différent de Testament, j’apprécie néanmoins sincèrement le set d’Anthrax.
Lynyrd Skynyrd : bon, les jeunes, les désabusés, les extrémistes et les frimeurs genre « j’écoute du plus extrême que vous », ne prenez pas le risque d’amorcer l’embryon d’un balbutiement de remarque désobligeante ici. Un concert de Lynyrd Skynyrd, pour certains et certaines d’entre nous, c’est notre vie passée qui défile devant nos yeux, ce sont nos souvenirs qui ressurgissent et nous ramènent à notre adolescence, époque heureuse des copains, des copines, et du collège où avoir de bonnes notes n’était pas bien compliqué (donc avec ça on avait la paix à la maison !) Il nous est par conséquent impossible de juger ce groupe en toute objectivité. Laissez tomber. Amusez-vous à ça si ça vous tente, nous on passe notre tour. En tout cas, moi, je ne peux pas. Leur place au Hellfest ? Qui c’est qui commande d’abord ? Et puisqu’ils sont là, je prends !!!.. Musique pas extrême ? Eh bien va sous les tentes ou en Warzone et fous nous la paix juste une petite heure dans le week-end. Une heure, ça n’est pas trop demander quand même !.. Y’a plus qu’un survivant ? Et alors, t’en connais combien des groupes de plus de 50 ans, épargnés ni par les accidents d’avion ni par la maladie, qui ont encore leur line up originel ? L’âme du groupe, leur musique et leur style est toujours là, et c’est ça que je viens chercher. C’est ça qui me met en orbite, tout en douceur. C’est aussi ça qui me ramène à ma jeunesse.
Le groupe enchaine des morceaux que je connais, tous, que j’aime, que j’écoute, et qui ici prennent une autre dimension, car je suis parmi 40 000 personnes, plus peut-être. L’émotion monte crescendo, on arrive à Simple man, petite larme pour cette chanson magnifique, puis Sweet home Alabama et une pensée pour Neil Young, pour finir en apothéose avec Free bird, incontournable, au solo intergalactique, qui me fera verser ma deuxième larme du festival (les deux pour le même groupe, tout de même).
Jamais, ado (il y a quelques décennies), alors que le groupe avait été décimé, et pas plus depuis, je n’aurais pensé les voir un jour en concert. Pourtant, c’est fait. Pour certains le Graal c’est une coupe du monde de football. J’ai des bonheurs plus simples. Mais qui me comblent tout autant. Merci les gars : pendant une heure, j’ai eu de nouveau 14 ans ! Et votre musique me touche toujours autant. Lynyrd Skynyrd {)
Difficile d’enchainer…
Je m’écarte, éthéré, puis reprends peu à peu mes esprits… Les considérations bassement terre à terre (comme on dit) reprennent naturellement le dessus : je me dis que quelques nourritures terrestres me feraient le plus grand bien pour préparer la suite et fin de ces quelques jours déjà inoubliables. Direction le stand vegan du Hellsnack de la Warzone pour un petit wrap de légumes (mais personne dans le secteur pour boire un coup…), puis re-« une petite glace » (2 dans la journée, ma femme n’est pas là, alors je l’avoue, j’en profite !!! ] ] ), et retour en MS1.
Slash feat. Myles Kennedy : d’une manière ou d’une autre, Myles est là tous les 2 ans. Malin le gars ! Slash, c’est plus rare, mais je n’avais pas oublié sa prestation de 2015 et je tenais à en reprendre une louche. Très bon moment, Slash apportant sa technique et sa puissance teintée d’une agressivité maitrisée sur les cordes, au service d’une musique qu’accompagne la voix de Myles. Mister Haut de forme est renfrogné pendant tout le set, comme d’hab, concentré sur ce qu’il peut sortir de ses guitares (bien des choses remarquables d’ailleurs), contrairement à Myles Kennedy, radieux comme souvent. Quand la fin du concert arrive, les zicos lachent grattes et baguettes, et c’est alors que notre Slash, large banane jusqu’aux oreilles, se met à balancer gaiment médiator sur médiator dans le public. Plaisir simple du type qui a l’air heureux du boulot qu’il a fait pour nous. Et il a raison, pour moi au moins : beau boulot Mister Slash !!! Merci
Slayer : on en parlait, on l’attendait, le voilà, le concert ultime de Slayer en France avant la retraite (semble-t-il, ajouterais-je avec prudence… il y a des précédents…) Bref. Pas un ultra fan de Slayer au départ, je ne peux quand même pas rater ça. Je reste devant la MS1, je vois le groupe de biais, mais les écrans super-géants nous gratifient d’images extraordinaires. Je laisse aux vrais fans la fosse de MS2 : ils le méritent. Encore du thrash, encore un Big four, mais tout de suite on sent qu’on est monté encore d’un cran, voire deux, au dessus d’Anthrax. Je reste focalisé sur Araya et King, je suis fasciné par les images, emporté par la musique (qualité de son toujours aussi bonne, voire parfaite de là où je suis). Je me rends mieux compte de l’ampleur du groupe, de la qualité de sa musique, je suis positivement impressionné. Très impressionné. Je ne décroche pas jusqu’au bout. Ou quasiment, car terminant là-dessus, je veux rendre le casier avant qu’il n’y ait foule. Je m’éclipse donc presque à la fin et vois… le feu d’artifice depuis le Hell city square, surgissant derrière la cathédrale ! Cette dernière image de mon Hellfest 2019 est superbe. Slayer, chapeau !
[url=https://www.casimages.com/i/190717094343179147.jpg.html]
Tool : je ne suis pas resté. J’avais essayé d’écouter à la maison : oui, c’est bien fait, il y a du boulot, travail honnête, vraiment, mais je n’accroche pas. Et il est tard, il faut récupérer la voiture, puis 30 mn de route… Se doucher, se coucher… Demain le retour à la maison, ensuite le boulot… Et puis les groupes qui déchainent autant de passions, quelque part ça m’inquiète… Un gourou musical envouterait-il le public ?.. Étrange… Bref ! Que de bonnes raisons de laisser la place aux aficionados toolophiles qui auront ainsi plus d’espace pour profiter du spectacle. J’ai grand cœur, je sais… O:)
Bonne fin de fest les gars les filles, pour moi c’est terminé : un apérofofo, trois jours de concerts, des retrouvailles géniales entre forumeuses et forumeurs, d’autres rencontres… Il me restera donc de nombreux souvenirs, forts, indélébiles. Une fois de plus ! {) {)