Turnstile : du groove, du groove et du groove !
Biographie
Après avoir reçu diverses sollicitations et encouragements (et des menaces aussi !) de notre PeteBondurant national, il est temps pour moi de participer à ce merveilleux topic. Et quoi de mieux, pour commencer, que de me lancer dans le focus sur la tête d’affiche Warzone du samedi ?
Turnstile a débuté son aventure en 2010, du côté de Baltimore (USA). Formation de Hardcore où le groove est le maitre mot, les petits gars ont pondu un tout premier EP dès l’année suivante : « Pressure to Succeed » (sur le label Reaper Records). La signature du Hardcore Baltimorien est présente : ça groove de partout ! « Death Grip » est un petit hit en puissance, on a même un peu de mosh-part avec « The Dream » et, de manière générale, le son se rapproche pas mal d’un Trapped Under Ice dans lequel officie également le frontman de Turnstile (mais à la batterie).
Deux ans plus tard, le groupe sort un nouvel EP, « Step 2 Rhythm » (toujours sur le même label) qui est, de mon point de vue, LA meilleure sortie du groupe (rien que l’introduction « 7 » est une pépite de groove). On voit apparaître sur cet EP un peu plus de « chant » (entendez par là un chant plus clair, loin du chant Hardcore) comme sur le refrain de « Keep It Moving » ou sur la fin de « Better Way ». Le chant est un peu juste mais qu’importe, ça sonne authentique.
En 2015 sort le tout premier album du groupe, celui qui les fera connaître, d’une part auprès d’un public plus large (mais restant tout de même un public adepte de la scène Hardcore) mais également auprès de labels voyant le potentiel futur du groupe. Car si cet album est sorti en 2015 sur Reaper Records, il a surtout été réédité en 2016 chez la machine de guerre Roadrunner Records (qui reste le label actuel du groupe). Mais revenons à nos moutons : c’est avec cet album, comme beaucoup de Hardcore Kids de l’époque, que j’ai découvert Turnstile. Et il faut dire que si la recette n’a pas fondamentalement changé, elle a été peaufinée à l’extrême. Chaque titre est une pépite groovy et reste ancré dans le crâne dès la première écoute : la rythmique simple mais addictive de « Gravity », le refrain ultra efficace de « Fazed Out », les titres influencés par Rage Against The Machine (« Stress » et surtout, SURTOUT « Out of Rage ») ou encore « Blue by You » uniquement chanté en « chant clair » par le bassiste, sorte de Pop-Punk feel-good. D’ailleurs, pour l’anecdote, j’ai eu la chance de voir Turnstile à cette époque, dans une toute petite cave et le bassiste chantait… extrêmement faux en live ! Bon, c’est un peu mieux maintenant donc pas d’inquiétude .
Entre deux albums, le groupe sort un EP, « Move Thru Me » sur leur propre label Pop Wig Records (label sur lequel j’ai fait un focus il y a un petit moment et que je vous invite à lire si le cœur vous en dit). Un EP pas super intéressant si vous voulez mon avis, sympa mais sans plus.
Non, passons plutôt au second album du groupe pondu en 2018, l’excellent « Time & Space » qui voit le groupe continuer dans son groovy Hardcore ensoleillé (oui, ça me fait penser au soleil cet album, ne me demandez pas pourquoi). Par contre, j’y ressens moins l’influence RATM présente sur le premier album mais plutôt un Hardcore à la Snapcase. Un petit changement bienvenu, évitant la redite mais gardant toujours le son si unique du groupe. On y retrouve de nouveau un titre entièrement chanté par Franz (bassiste) avec « Moon » mais également… de la musique d’ascenseur (« Disco », « Bomb »). Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais foutrement rien mais ça m’a toujours fait rigoler. Le groupe commence à remplir des salles un peu plus grande (on passe d’une centaine de personnes à 400/500, en tête d’affiche).
Nous sommes en 2021. « Glow On », troisième album du groupe sort. La bombe est lâchée : le groupe ajoute une forte dose de « pop » dans sa musique (ouh le vilain mot) et, mine de rien, divise les fans de la première heure. Si certains y voient un côté beaucoup trop mainsteam (selon moi, cette évolution était quand même prévisible), d’autres adhèrent complètement au propos. Et pour cause, quel album mélange aussi bien l’énergie du Hardcore au côté mainstream de la Pop ? Là où Angel Du$t n’a justement pas réussi à bien doser le mix des deux, Turnstile explose tout avec ce skeud. C’est simple, chaque titre est un énorme banger, de « Mystery » à « Holiday » en passant par « Endless » ou « Blackout ». Deux featuring sont également présents avec Blood Orange (artiste Londonien de Synth Pop), preuve que le groupe assume totalement ce parti-pris de mélanger les genres. Cet album leur ouvre des portes, touchant un plus grand public (dont une grande partie n’étant pas du tout connaisseur de la scène Hardcore) et leur permettant de jouer à Coachella ou au Rolling Loud (festival hip-hop à Miami. Ils ont joué le même jour que Offset ou A$AP Rocky !). Bref, Turnstile a explosé et leur présence en tête d’affiche de la Warzone est plus que légitime !
En live, ça vaut quoi ?
J’ai eu la chance de les voir 4 fois en live et, surtout, pour la tournée de chaque album. J’aurai envie de dire « c’était mieux avant » (et dans un sens, c’est vrai : les voir dans des petites salles sans barrière, c’était quand même dingue) mais il faut reconnaitre qu’encore aujourd’hui, Turnstile en live, c’est une leçon. Les titres du dernier album (majoritairement présents dans la set-list) sont d’une efficacité dingue en live et quand le groupe s’aventure sur les anciens titres, avec un public connaisseur, ça devient vite la grosse fiesta dans le pit.
Le groupe est actuellement composé de :
- Brendan Yates – chanteur (depuis 2010)
- Daniel Fang – batteur et percussionniste (depuis 2010)
- Franz Lyons – bassiste, percussionniste et deuxième chanteur (depuis 2010)
- Pat McCrory – guitariste (depuis 2016)
Mais il s’adjoint aussi depuis 2023 les services de Meg Mills en guitariste suppléante. Elle joue également dans Big Cheese (groupe de Hardcore UK qui a pondu un excellent album en 2020) et a dépanné, en partie, Life’s Question sur sa tournée Européenne (ceux qui étaient à Paris pour la date en novembre, c’était elle à la guitare !).
La curiosité discographique
Turnstile aime s’associer à d’autres artistes pour sortir des EP de « remixes » de leurs titres. En 2020, ils ont fait une collaboration avec l’artiste Mail Grab (musique électronique) mais c’est surtout en 2023 qu’ils vont sortir « New Heart Designs », un trois titres collaboratif puisque BADBADNOTGOOD (groupe de Jazz Fusion Canadien) remixe les titres « Mystery », « Alien Love Call » et « Underwater Boi » de l’album « Glow On ». Perso, j’adore !
En espérant vous avoir convaincu d’aller les voir en juin