9 Points: LINKIN PARK – Emptiness Machine
Tel La Cité de la Peur sans Bruno Carette, ce titre de Linkin Park prouve qu’on peut perdre une figure emblématique sans perdre son essence. Chaque note, chaque transition, chaque explosion sonore est calibrée pour frapper juste, comme une vanne des Nuls qui fait mouche à chaque fois. On écoute, on hoche la tête, on savoure… et on se dit que Chester n’est jamais vraiment parti, un peu comme les répliques cultes qu’on ressort encore 30 ans après.
Quand on m’a annoncé le retour de Linkin Park, ma réaction a été la suivante : « Moi je dis, ils bluffent »
Des amis m’ont dit : « Pas sûr »
J’ai insisté : « Si, si, ils bluffent »
Quand l’album est sorti, je me suis fait une raison : ils bluffaient pas.
8 Points : AIRBOURNE – Blackjack
Airbourne, c’est Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre en version rock : un hommage aux anciens (AC/DC évidemment pour les premiers pour l’un, Goscinny & Uderzo pour l’autre), mais avec une énergie et une modernité qui arrachent tout sur leur passage. Ce titre, c’est un marathon de riffs endiablés, si on se casse les côtes de rire avec le film, on se brise la nuque de headbanging avec ce titre. Pas une seconde de répit, ça tape, ça hurle, ça envoie du bois… Bref, comme dirait Ordralfabétix « Il est frais mon (pois)son, il est frais ! ».
7 Points : APOCALYPTICA – Bring Them To Light
Un duo improbable qui fonctionne à merveille, un peu comme Driss et Philippe dans Intouchables. D’un côté, les violoncelles d’Apocalyptica, de l’autre la puissance brute de Joseph Duplantier… sur le papier, ça ne semblait pas évident, et pourtant, ça marche du tonnerre ! Comme Driss qui découvre la musique classique ou Philippe qui découvre Kool and The Gang, on se laisse embarquer, sceptique au début, puis totalement conquis. Si sur certains titres d’Apocalyptica, on peut se dire « Ah mais je connais cette musique ! C’est quand tu es en attente quand tu appelles les Assedic », là, avec ce mélange de deux univers, on en est loin.
6 Points : KORN – Good God
Bienvenue au Dîner de Korn (oui, ce jeu de mots mérite un contrôle fiscal). Comme Le Dîner de Cons, ce titre est nerveux, incisif, et basé sur une tension qui monte crescendo. Jonathan Davis hurle sa rage comme François Pignon ruine la soirée de Brochant : on sent que ça va mal finir, mais impossible de décrocher. Les dissonances, petits bruits de guitares si caractéristiques de Korn sont comme le vinaigre que Pierre Brochant verse dans son Château-Laffite : « C’est bizarre, ça lui donne du corps, je trouve », et franchement, même si ce n’est pas mon Korn préféré, difficile de ne pas se laisser embarquer dans ce grand moment de malaise musical maîtrisé.
5 Points : Skindred - Ratrace
Comme Un Indien dans la Ville, ce titre de Skindred nous embarque dans un mélange de styles surprenant mais efficace. Le coté Reggae du titre me rappelle « Chacun sa route » issue de la bande originale du film (oui, la comparaison est tirée par les cheveux), et même si ça peut sembler atypique au premier abord, on se prend vite au jeu. Ça groove, ça cogne, et ça met de bonne humeur… un peu comme voir Mimi-Siku découvrir … la ville. Bref, un son qui, sans être mon préféré, donne envie de crier « Wakatépé Baboune ! » en secouant la tête.
4 Points : REFUSED – New Noise
Ce titre de Refused, c’est un peu Le Sens de la Fête en musique : comme le mariage du film en chaos total, qui part dans tous les sens, des riffs qui s’entrechoquent, des cris, des changements de rythme… mais, au final, comme dans le film, tout s’assemble d’une manière surprenante et géniale. C’est l’ordre du désordre, un peu comme ce moment où tout le monde crie et finit par se retrouver autour d’un verre, soudé dans la confusion. Pas mon préféré, mais il a une énergie qui secoue et qui, comme la fin du mariage dans le film, après bien des déboires, fait tout oublier.
3 Points : CYPRESS HILL - Catastrophe
Un peu comme Taxi, ce morceau de Cypress Hill démarre sur les chapeaux de roues avec une énergie qui sent bon la gomme brûlée et les basses qui cognent. Ça vrombit, ça rugit, ça envoie du hip-hop musclé avec une touche rock, un peu comme la bande originale de Taxi qui commence par Misrilou de Dick Dale (rendu célèbre par Pulp Fiction) puis qui fait la part-belle au rap Marseillais. Puis Cypress Hill, venu de Californie, ne seraient-ils pas des « Marseillais américains » ? J’aime bien, ça file la patate, mais comparé aux autres titres de mon classement, c’est un peu comme une 406 tunée face à une supercar : ça roule fort, mais pas au niveau des premiers.
La présence de Cypress Hill au Hellfest fait débat, mais je crois qu’il y’a une part de risque et un choix osé dans cette programmation. Comme dit dans Taxi : « Vaut mieux être insolent que ridicule ».
2 Points : SCORPIONS – Speedy's Coming
Un peu comme Les Tontons flingueurs, ce titre de Scorpions, c’est du culte en barre… « Ah, il faut reconnaître, c’est du brutal ! ». Ça sent bon les riffs vintage et le hard rock à l’ancienne, comme un dialogue à la Audiard qui claque avec panache. Respect pour le monument, mais comme dirait Raoul Volfoni : « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. »… et moi, j’ose dire que ça ne m’emballe pas plus que ça.
1 Point : SATCHVAI BAND – The Sea Of Emotions Pt. 1
Ce morceau, c’est un peu Le Corniaud de la guitare : une rencontre de deux légendes, une promesse d’explosion, mais au final… je m’ennuie. Comme Louis de Funès et Bourvil qui, malgré leur talent, se retrouvent à tourner en rond dans un jeu de quiproquos, ce titre enchaîne les solos de guitare avec une précision incroyable, mais sans jamais vraiment décoller. J’attends un moment épique qui ne vient pas, on les écoute à la guitare, on se dit : « Alors là… Y m’épate, y m’épate, y m’épate… ! » sans pour autant y prendre énormément de plaisir.