12 pts. Calcine : un de mes morceaux préférés de l’album parce qu’il ose le français dans un texte totalement engagé et rageur, dans un pays qui en un an aura vu disparaître le suffrage universel (législatives) et le parlement (loi duplomb), dans un pays où tout est près désormais pour la passation de pouvoir au profit de l’extrême droite, que dire de plus pertinent que ce dernier refrain :
« plus rien à perdre,
juste prendre des coups
une dignité un poing debout »
11 pts. Health : à ma grande surprise, n’ayant jamais été un immense amateur du groupe, la complexité noise du morceau me convainc ici et apporte la puissance nécessaire pour contrebalancer la neutralité parfois somnolente de la voix.
10 pts. ADX : parce que ces paroles ouvrent un large champs d’interprétation quand on tente de les faire dialoguer avec le titree : « Ton image est le cri de la rue. Prends garde à cet oubli ». La deuxième partie est bien plus moderne dans ses riffs même si toujours portée par cette voix typiquement eighties.
9 pts. Gutalax : quand vous essaierez avec peine de rentrer sous l’Altar archi-blindée, faites-moi plaisir, repensez bien à l’interview de Yoann le Névé « c’est difficile pour le Hellfest de programmer des musiques presque inaudibles pour le commun des mortels » (je recolle les bouts). Ce morceau est très varié signe d’une alimentation riche et diversifiée mais extrêmement construit, structuré en blocs sonores bien distincts et sécables, qui laissent deviner une petite carence en fibres.
8 pts. Poppy : Je ne sais pas quoi penser de ce mélange grindcore, djent, surproduit et sur-pensé. Y a-t-il une once de sincérité et de réalité dans ce son où est-ce aussi authentique qu’un t-shirt Slayer porté par une starlette lors d’une shooting avec des panneau criblé de marques en arrière plan ?
7 pts. Vestige : un peu le même syndrome que Poppy, c’est un mélange de sonorités jetées en vrac d’un Boggle. On sent que ça veut nous vendre de la dramaturgie mais au final ça a l’envergure d’un moineau coincé dans un pot de yaourt.
6 pts. Ihsahn : Je ne rentre vraiment pas dedans, c’est un peu poseur non ? Beaucoup moins convaincant que le morceau proposé dans sa poule de départ.
5 pts. The Real McKenzies : mon problème avec les sonorités de marins c’est que ça me renvoie sans arrêt à la fête du port de chez moi quand on supporte pendant une demi-heure les ersatz de Soldat Louis voire ce groupe lui-même en attendant le feu d’artifice. On y voit des anciens fatigués de ce bruit, des ados qui flirtent une canette à la main, des enfants sur les épaules de leur parents et des boomers qui bien que mourant de chaud ne renonceront jamais au port identitaire de leur doudoune, tout cela sent la friture et les eaux de Cologne bon marché, et ça se termine toujours le feu terminé par une pétarade de scooters et des gens qui s’invectivent parce qu’ils n’arrivent pas à sortir du parking en herbe.
4 pts. Howard : on dirait un groupe du matin sur la Mainstage, devant un parterre clairsemé trop occupé à se couvrir de crème solaire et à surveiller ses emplettes du merch, que personne pourtant ne convoite, pour pouvoir écouter cette musique heureusement indolore car il lui manque le mercaptan sonore qui pourrait la rendre audible.
3 pts. Southern River Band : pas grand chose à en dire, c’est pas désagréable, c’est pas intéressant, c’est d’un grand consensuel malgré les attitudes de mauvais garçon du chanteur dans sa vidéo.
2 pts Satchvai Band : certes on n’est pas encore au sommet sur l’échelle de Jean-Jacques Goldman qui était ringard de son vivant musical (avant d’entamer sa carrière de « personnalité préférée des français ») mais suffisamment pour me demander ce qui a échoué dans mon adolescence pour que j’idolâtre Surfing with the Alien.
1pt. In Extremo : pourquoi faire mauvais quand on peut faire pire ? In Extremo le bathyscaphe des abysses, quelle que soit la pression jamais elle n’arrêtera sa plongée.