Pour un premier Hellfest, non seulement je n’ai pas été déçu mais ça dépassé toutes mes attentes. J’ai déjà donné mon avis ailleurs sur l’organisation et la logistique impécables.
Mais le gros de l’expérience, quand même, ce sont les festivaliers: VOUS ÊTES LES MEILLEURS. Bonne ambiance, courtoise, rigolarde, déchaînée. Je ne me suis jamais senti agressé, toujours à l’aise. Le retour à Paname a été dur.
Maintenant la musique.
Les concerts étaient au top. Les musiciens étaient heureux de retrouver la scène et nous le rendaient bien. Les têtes d’affiche étaient super, mais j’ai remarqué que les « petits » groupes de la matinée et début d’aprème étaient de qualité impressionnante.
VENDREDI
Abrahama: premier concert, je ne m’en souviens presque pas mais bon souvenir.
Frog Leap: bonne musique bien délivrée. Mais au fond les reprises c’est pas mon truc, ça manque un peu de prise de risque.
Greenleaf: première grosse découverte du festival. J’ai adoré alors que le rock biker n’est pas ma came. Il a une voix bien puissante.
Ferocious Dog: bonne musique celtique/folk, mais un peu mou à mon goût.
Burning Heads: instant nostalgie pour moi, j’ai passé un bon moment. Le seul groupe à avoir osé jouer du reggae, même pas dans la Warzone.
Rudeboy (Urban Dance Squad): encore de la nostalgie, bon moment aussi sans être oufissime.
Frank Carter: première claque. Ce mec est une bête de scène, il a chanté une grosse partie de son set dans la fosse. Il a été émerveillé qu’une PMR slamait en chaise, et ouvert un pit pour les femmes.
High on Fire: Machete prend la guitare, énorme performance. Un truc que je trouve dommage avec les groupes de doom et stoner, c’est qu’ils n’interagissent pas trop avec le public. High on Fire est une exception, j’ai adoré.
Dropkick Murphys: ouais génial, comme d’hab, aucune déception. Le chanteur était tout sourire, visiblement enchanté de jouer pour nous.
Cro-Mags: je ne connaissais que de nom. Comment dire, Flanagan n’est pas humain, il dégage de la rage contre tout. Perso, ce n’est pas ma tasse de thé.
Suicidal Tendencies: ÉNORME. Ça commençait un peu mou mais Mike Muir a fait monter la fosse très tôt et là c’est parti en vrille dans le bon sens. Ça slamait sur scène, le feu. Quand il a demandé de faire un pit, je me suis demandé si c’était raisonnable mais ça été super cool. Il y avait le fils Trujillo à la basse, il joue déjà très bien alors que c’est un bébé. J’ai l’impression qu’il était en stage chez oncle Mike pour se faire de l’expérience de scène. On le voyait un poil craintif avec toute la foule sur la scène. Il a de l’avenir.
SAMEDI
Point Mort: grosse découverte dès le début de la journée. La chanteuse doit faire, genre, 40 kilos mais il ne faut pas se laisser berner: elle a une voix qui envoie du paté et surtout une intensité incroyable sur scène.
Grade 2: autre découverte. C’est la relève du punk anglais comme je l’aime à la fois piquant et mélodique.
Brutal Sphincter: normalement pas ma came mais j’ai adoré et une ambiance dans le public. J’aime leur folie et l’humour.
The Picturebooks: formation originale avec un guitariste chanteur et un batteur, plus exactement un tambour. J’ai beaucoup aimé leur énergie et leur musique primitive.
Frustration: j’ai été un poil déçu par une musique qui manquait un peu de tranchant. La fusion électro/hardcore n’était pas bien amenée, à mon avis. J’ai senti le chanteur un peu aigri aussi (frustré, quoi).
Loudblast: vu de loin, pas ma came ce metal viril mais il faut avouer qu’ils sont très bons ils envoient du lourd.
Deep Purple: même si je ne m’attendais pas à grand chose, j’ai quand même été déçu par la voix de Gillan. Je me suis allongé et apprécié les vieux tubes, puis je me suis barré après Smoke on the Water.
Envy: performance extraordinaire, un univers unique, un jeu de lumière parfaitement adapté à la musique. C’est du léché. Un peu trop d’ailleurs. Je trouve que les morceaux suivent tous une même formule. À mon goût ça manquait un peu de « lâcher de prise » à part les deux derniers morceaux où le guitariste s’est viandé à force de faire des tours.
Airbourne: j’ai abandonné à cause de la pluie mais ça commençait bien. Ce n’est que partie remise.
DIMANCHE
Ecstatic Vision: psychedelic rock not dead et c’est tant mieux. C’était le concert parfait pour commencer la journée. Ils ont fait un peu les couillons sur scène, c’était marrant.
Glassbone: punk core français de bonne facture.
Kontrust: grosse déception. Leurs clips sont sympa mais visiblement ce n’est pas un groupe de scène. Au final je trouve que le mélange des genres qu’ils opèrent plus racoleur que intéressant.
Moscow Death Brigade: le concert qu’il ne fallait pas rater. Incroyable pari pour Ben Barbaud de programmer un groupe de techno-rap au Hellfest. Mais en fait ils ont carrément l’esprit énervé typique du punk. Ils ont foutu une de ces ambiances dans la fosse. Ha oui, il ont aussi sorti une pince monseigneur parce que c’est des antifa no-border bien engagés.
Doro: pas mon truc mais agréablement surpris. Elle avait la pêche et carrément contente d’être sur scène.
Jinjer: bonne musique mais j’étais trop loin pour voir alors que les écrans déconnaient. Dépité je suis parti avant la pour voir…
Red Fang: super musique mais je n’ai pas pu rentre dans la Valley. J’étais dégoûté, deux groupes de suite ratés, c’est quoi ce festival. Alors je me suis dit que je n’allais pas me faire avoir encore une fois et me suis rendu à la fosse une heure à l’avance pour voir…
Maximum the Hormone: ouais la folie. Ils étaient déjantés, j’ai retrouvé un peu l’esprit fusion/crossover des années 1990 mais bien modernisé: mélange et alternance de genres et une patate d’enfer. Ils ont essayé de communiquer mais on n’a pas tout compris c’était super drôle en plus.
Korn: vu de loin mais la performance était tellement nickel que j’ai fini par bouger (j’ai du déranger ceux qui voulaient regarder ça tranquille, désolé). Ils ont glissé du Metallica, du Queen et du Sepultura.
Killing Joke: légendaire. Ils ont un peu musclé leurs morceaux pour le Hellfest et c’était excellent, à la fois pêchu et planant. S’ils reviennent, j’y retourne.
Sick of it All: ça faisait longtemps que je n’en avais pas écouté, les mecs n’ont pas pris une ride et ils ont un contrôle de la foule incroyable. Le guitariste faisait des galipettes sans se vautrer. Il y a eu un pit gigantesque sur toute la warzone.