Hello !
Petit report tardif pour poser à l’écrit mon vécu de l’édition 2023, sinon je vais encore oublier les détails et je regretterai. Armez vos tl;dr car c’est gavé long.
Jeudi
Pensant arriver suffisamment en avance pour le premier concert (comme 50 000 personnes apparemment), je suis content d’avoir pu assister à plus de la moitié du premier concert sous tente, ce qui était loin d’être gagné.
Malgré un problème de son que j’ai trouvé exceptionnellement rare cette année (chapeau les ingés, super boulot !) problème qui a éteint la flûte du leader à chaque fois qu’il s’en servait, le show était superbe. C’est un projet solo alors je n’avais aucune idée du rendu live, mais aucun ordi, aucune boite à rythmes : que du live avec des musiciens très motivés, notamment le guitariste de gauche qui tenait un sacré regard. Quel pied ! Du très bon black atmo, avec une imagerie et un thème bien à part.
Efficace pour un seul album sorti à ce moment-là. J’ai eu le temps d’écouter le second opus avant d’avoir achevé ce post, et c’est dans la même veine que le premier, en plus long, donc l’aventure Blackbraid n’est pas finie !
Meilleure découverte musicale de mon printemps 2023, j’attendais ce concert comme l’un des plus significatifs de cette édition, et je n’ai pas été déçu ! Le groupe a retourné l’Altar un millier de fois et le public l’a très bien rendu
The Sovereign, Bloodline et bien sûr Le Radeau de la Méduse sont des morceaux foutrement excellents ; Marion tient le rôle de frontwoman avec un talent qui n’a rien à envier à personne, encore moins dans le death où les musiciennes sont extrêmement rares.
En tout cas le groupe à un avenir radieux dans la scène death mélo, reste plus qu’à leur trouver un.e claviériste pour (au moins) les live pour que le symphonique de leur zic ressorte au mieux.
J’ai dû m’absenter accueillir un pote qui arrivait seul au camping, donc deux concerts loupé. Imperial Triumphant sûrement, pour la curiosité. Puis ça aurait été Nightfall, certainement, bien plus rares que Poésie Zéro évidemment, que j’aurais également apprécié au vu du discours qui a fait tant couler d’encre.
Mais j’aimerais juste dire aux gens qui disent qu’il faut pas cracher dans la soupe puisqu’ils viennent quand même récupérer leur chèque, que la jurisprudence Birds in Row justifiait à elle seule leur présence, rappelé par ailleurs pendant leur set.
Maintenant j’aimerais connaître le montant de ce chèque parce que j’ai infiniment moins de respect pour des types qui facturent 500.000€ une heure de show médiocre en prétendant être des gens biens, honnêtes et respectables, que ces gars-là qui ont assumé leur opinion clivante devant tant de monde sans trembler. Je sais pas pour vous mais moi j’en aurais probablement été incapable.
Par ailleurs, à ceux qui disent que c’est du second degré : Non. Vous faites une erreur de définition. FX utilise les deux, mais en l’occurrence sa diatribe à l’endroit du Hellfest c’était totalement du premier degré, de la satire pour être exact.
Premier concert absolument pas prévu (il y en aura d’autres cette année, une surprise pour moi !), je comptais voir Dvne ou Harakiri mais j’ai préféré accompagner gaiement ma sœur voir un groupe qui l’a beaucoup marquée avec des titres comme Cloud Connected, etc. : le In Flames que tout le monde veut voir en somme, et ce même si le groupe continue à sortir de la musique sympa (n’en déplaise aux fans ‹ c’était-mieux-avant › , type Linkin Park, Incubus, Sonata Arctica, etc.).
Donc j’arrive voir un groupe que je connais peu. Mais j’ai trouvé ça très pêchu : j’ai senti qu’ils voulaient prouver leur qualité de groupe important, et pour moi c’est validé. Je saurais pas détailler le show en revanche, et je peux pas comparer leurs précédentes venues car à chacun de leurs passages au Hellfest j’étais parti voir autre chose… Juste : j’ai passé un bon moment énergique.
Retour sous tente pour un concert finalement au bon endroit (la Valley étant open bar air cette année). Un show à la hauteur de la réputation du groupe, et ce malgré la soixantaine qui guette les musiciens et qui met régulièrement sur le carreau niveau prestation les groupes qui ont cette longévité. Je félicite encore une fois la qualité du son qui a bien transmis l’épique de leur musique aux oreilles de tous. Petite larme tout de même car ils n’ont pas joué Samarithan que j’attendais comme la cerise sur le gâteau.
Très content d’avoir pu bénéficier de l’annulation de The Soft Moon (je les avais notés « à voir », mais le combo Blackbraid + Celeste qui en est ressorti gagnant est largement supérieur).
Ce qu’il y a de bien avec la nouvelle Valley (malgré ses défauts on est d’accord), c’est que le son est impeccable un peu partout, même en retrait. Je n’ai donc pas eu besoin de me fiche dans le pit pour apprécier leur jeu. L’heure tardive nous a permis cette petite intimité aux lumières de leurs frontales qui leur a permis d’offrir 100% de leur qualité. Superbe.
Je reviendrai peut-être sur un autre thread quant à la prog, et je ne comptais pas voir les Svinkels qui ne me font pas vibrer, mais je regrette beaucoup leur presta 2018 où ils avaient sorti les guitares et proposé un son conforme à l’esprit d’une scène comme la Warzone. Oui, pour moi, les DJs sets, MCs ou pas, n’ont rien à faire là : je viens pour voir des musiciens jouer avec des instruments physiques, qui sont l’essence même de la musique punk/rock/metal. Là on s’en est éloigné beaucoup, ce qui devient très récurrent dernièrement, à ma grande déception (visiblement pas celle de tous, je l’admets). Bref.
Voilà encore mon nemesis de cette année, à l’instar d’Envy la dernière fois : voir Amenra de nuit, c’est la promesse d’une expérience poignante et inoubliable. Voir le groupe à minuit après pas mal de concerts dans les pattes, c’est la fatigue qui prend le dessus, surtout vu la musique qu’ils proposent.
Dommage, car j’ai quand même pris une secousse énorme au cerveau que j’aurais aimé voir transformée en tremblement de terre. Mes sens ont pu capter l’énergie diffusée à travers les montagnes russes réveil/léthargie qui constitue la magie du groupe, donc la prochaine fois donnez-moi du café bien fort et je suis au premier rang.
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Parkway Drive (Mainstage 2)
J’ai retrouvé la vitalité direct en arrivant en Mainstage pour voir le show le plus spectaculaire de la journée, et peut-être même du weekend. Je laisse avec un léger regret Fishbone que je souhaitais voir depuis des années, regret vite disparu tant la presta de Parkway était sensationnelle.
Ils ont tout donné, et même tout offert. Je pense pas qu’il y a eu un seul déçu au sein du public, c’était riche, beau, énergique, et même très poignant. (Darker Still, assez osé, en a fait chialer plus d’un.e !) Et puis bon, voir Winston littéralement à 2m de soi, debout sur une table en plein dans la fosse, je l’ai, la cerise sur mon gâteau !
(2 MS, 0 Warzone, 2 Valley, 1 Temple, 2 Altar)
J’étais sceptique à l’idée d’un 4ème jour, mais après la double édition 2022 j’ai trouvé ça top. La prog du jour était bonne et variée !
Vendredi
Pas d’ouverture du fest ce jour : les groupes “à voir” sur ma liste n’ont pas eu raison de mon envie de repos et de prendre mon temps (la douche matinale notamment : un bienfait nécessaire).
Ça y est, j’ai trop attendu : je me rappelle plus assez ce concert, que je sais pourtant avoir adoré.
Il y avait bien peu de pagan cette année, donc j’avais hâte, et tout ce que je peux dire c’est qu’ils étaient excellents ; le concert est passé trop vite, et si c’était des céréales un paquet par matin ne suffirait pas.
Cette fois le style se prêtait carrément à un défouloir dans la fosse,qui a été retournée pendant tout le set pourtant sur un horaire assez modeste. L’énergie s’est merveilleusement transmise et pour une découverte c’est une grande satisfaction pour moi. À revoir absolument !
Bon. À chaque édition y a toujours des groupes programmés qui font tiquer pour des affaires pas cool du tout (la plupart à raison, no kidding). Alors j’aimerais comprendre pourquoi Komintern Sect a échappé à ça ? Certains textes dépassent amplement la provocation typique du vieux punk (genre Sonia) et il s’agit pas d’un groupe qui se prend pas au sérieux, alors j’aime pas remuer la merde mais je m’interroge…
Suivra la première déception de ce weekend avec l’annulation de 1914 que j’attendais beaucoup. Cette année doit être un record car je n’ai subi que ça : Stoned Jesus, Symphony X, Exodus, FIELDS (BORDEL! Toute une vie que je les attends…), The Distillers… Mon RO a jamais pris aussi cher. :’(
Retour à un bon Punk Rock élémentaire. Un trio jeune et motivé, aucun artifice, et une source d’énergie débordante qui ne s’est pas du tout tarie. En ce début d’aprem la Warzone s’y prêtait merveilleusement bien. J’ai adoré.
Comme prévu, un (très) violent coup de poing dans le plexus solaire ; tellement que c’en était impressionnant. Pour moi le rouleau-compresseur du weekend, et c’était 45 min d’isolement musclé en camisole sur la Valley, où les pieds étaient scotchés au sol par tant de graves.
Il a légèrement plu à un moment du set, et j’ai eu la sensation incroyable qu’ils étaient responsables de la pluie qui tombait, tant la lourdeur de leur jeu dégage une puissance de dingue ! Malgré leur nom, pas besoin d’artifice pour être emporté par la tempête : ma seule weed c’est leur musique !
Je pense que j’en attendais trop après combien leur dernier hommage à Windir m’avait touché. Ça et le son qui n’était pas terrible (pourtant correctement placé), j’ai apprécié mais sans plus. J’ai quand même bien accroché l’arrivée sur Into the Mountains qui m’a rappelé pourquoi j’aime autant ce groupe.
Aucun souvenir de ces deux slots alors j’’ai probablement dû ravitailler en miam-miam et en glou-glou.
Bloqués à la sortie des toilettes de la Warzone, on se regarde pour se dire “impossible de descendre, y a trop de monde… On reste ici ? On voit pas mal !” ; mais les toutes premières notes de banjo nous ont immédiatement convaincus de foncer nous frayer un chemin pour la fosse, qu’on a pu atteindre en chantant à donf avant la fin de Drunken Lullabies. L’Irish Punk c’est trop festif pour écouter ça calme et au loin. Ce serait comme regarder la Saint Patrick à Dublin seul depuis sa fenêtre.
Concert le plus joyeux du weekend, sans aucun doute ! Les musiciens étaient super contents et leur joie fut très communicative. Je pense qu’ils ont apprécié l’ovation, le guitariste nous ayant même fait l’honneur une fois le concert fini de descendre dans la fosse en crowd-surfing pour aller taper quelques high-five à tout le monde, super sympa !
Continuez à inviter des groupes comme ça (pas que les Dropkick hein), comme en 2022 !
Peu de souvenirs après autant de fun au concert d’avant (je connais peu ce groupe), ce que je peux dire c’est que c’est bien meilleur en live qu’en studio. Parfait pour le créneau, parfait pour garder un rythme élevé entre deux pépites de groupes.
On a été gâtés ce soir-là sur la Warzone. Encore un joyeux bordel qui a duré, duré ! Musiciens charismatiques, musique excellente… Pas besoin d’écrire 30 lignes : un grand OUI, à renouveler indéfiniment, j’insiste !
Comme beaucoup j’attendais un concert de folie. Sans conteste ce fut allègrement le cas.
Ils ont rappelé à tout le monde qui sont les maîtres du Mathcore, et tout le monde n’a pu qu’acquiescer devant un show aussi puissant et surprenant. Botch en live c’est un truc qui te retourne en accéleré, pire qu’une machine à laver 1600 tours, ne ralentissant que pour t’indiquer que ça va repartir encore plus fort. Une belle violence auditive.
J’ai trouvé la Valley pas si remplie pour une TA aussi rare, mais mon impression peut être tronquée par ce changement d’espace.
Question : m’a semblé entendre jouer Transitions from Persona to Object sauf qu’elle est pas indiquée sur Setlist.fm (le titre est bien joué aux concerts précédents). Un connaisseur pour trancher cette part de jambon ?
Gros clash du weekend. Une fois le concert achevé j’ai salement regretté de pas avoir assisté à Gogol Bordello que je n’ai du coup toujours pas vu. Déjà y avait trop de monde : je comprends pas comment ça “tenait” en WZ la dernière fois où j’avais pu trouver une place à peu près correcte. Là, impossible de se frayer un chemin pour le pit (d’expérience il faut se mettre DEVANT le boxon si on veut profiter d’une compression réduite) et ça devient impossible de rentrer ni sortir quand on se retrouve bêtement piégé 10m DERRIERE le pit…
Donc le concert était joyeux et énergique, mais impossible de savoir si c’était bien car ça bougeait trop. J’ai juste pu constater que Derek a vieilli, qu’il parle un peu trop, et que l’instant nostalgie c’est sympa mais c’est pas éternel : comme Offspring l’année passée, et même s’ils continuaient, je n’irais plus.
(1 MS, 3 Warzone, 3 Valley, 3 Temple, 0 Altar (snif))
Pas l’habitude de faire si peu de concerts, mais mon ami le samedi est là pour retrouver mes épaulettes.
Samedi
La journée la plus intéressante à mon humble goût : Hardcore en WZ, Stoner à la Valley, Folk sous la Temple, Prog et Power en MS… Y avait que l’Altar qui était un ton en dessous mais je suppose que c’était l’année du Metalcore/Deathcore parce qu’il y en avait PARTOUT sur presque toutes les scènes… D’ailleurs pour le Death bien bourrin on repassera, parce qu’à part vendredi c’était vide ; et je dis ça mais j’y vais peu parce que ça clash beaucoup dans mon RO, alors j’imagine la mine déconfite des mordus de Death et de Grind… D’où la petite punchline du chanteur de Benediction il me semble
Je rate lamentablement Decasia (décidément cette année c’est zéro pointé pour les premiers concerts, honte à moi), alors je me mets en route un peu avant midi pour me préparer à la baston à la Warzone. Je passe devant Bloodywood qui a l’air top, mais mon envie d’en découdre est trop forte, et le soleil tape fort.
SIT BACK! Je lis les gens qui se plaignent des sets ultracourts des groupes de HxC, Powerviolence ou Beatdown pur (comme Jesus Piece l’an passé) ; un début d’explication a été fourni quant à la longueur moyenne des sets de ce style de musique, mais je me demande si le problème ne vient pas également des crash barrières qui rompent le la communion des groupes avec leur public.
Pas de stage-diving, pas de bonhomme qui hurle les paroles au micro quand le chanteur le lui tend, pas de troupe qui entoure la scène, en clair le public est trop loin ! Je serais pas étonné que ça agace les groupes qui préfèrent écourter leur set parce que l’échange se transmet mal.
Ceci dit j’en sais rien pour Zulu car les balances ont été beaucoup retardées. En tout cas ils ont mitraillé à tout-va pour laisser libre cours à notre petit groupe de débiles qui révisait son taekwondo, et putain qu’est-ce que ça fait du bien ! Je sais pas comment tu peux tenir un festival entier type Outbreak sur ce son. Le cardio tient pas chez moi. Et pas moyen d’écouter ça calmement, le mode Berserk est, à chaque fois, instantané quand les riffs pleuvent… En sortant du concert je respirais si fort pour récupérer qu’on aurait dit que j’ai passé le concert en apnée dans les abysses. Ce groupe représente l’avenir du Hardcore, et comme tous ses pairs en live ça défonce tellement…
Transition parfaite pour reposer le corps mais pas l’esprit qui de toute façon regagne ses HP par la musique. Le soleil était à son max et j’étais complètement KO, mais j’en ai pas raté une miette. Un voyage léthargique dans l’espace, où le corps n’est plus nécessaire.
“Don’t think I wanna wake no more…” (The Knocks) illustre bien mon ressenti ; ils pouvaient jouer 4h que j’aurais pas changé mon impression : une merveille, pour un set justement bien trop court. Je crois qu’ils ont établi des connexions avec tout le monde parce que malgré la chaleur j’ai vu personne se barrer. Jouer Loam et finir sur Cerberus, bah la messe est dite : je veux repartir en transe avec eux fissa !
Je connaissais pas. J’ai dû voir que la moitié parce que j’avais faim/soif, mais j’ai trouvé ça chouette, agréable et luisant comme du jus d’orange. Mention spéciale pour l’accoutrement Country. Très beaux chapeaux.
Retour en terrain connu type wasteland puisque rien ne pousse plus là où Crowbar pose ses amplis. Content d’avoir enfin pu les voir, j’avais emmené ma sœur pour lui faire découvrir le Sludge typique. L’imposante barbe de Kirk a suffi pour lui décrire quel genre de musique c’était. Il a la voix de son physique. Donc c’est gras, sale et boueux, mais c’est le meilleur burger tombé au sol et couvert de graviers que j’aie jamais mangé.
Des années que je les attends au Hellfest, impossible de contenir ma joie ! L’averse juste avant le concert sonnait pour moi comme un clin d’œil, ce que n’a pas manqué de relever Mariusz en arrivant sur scène. Leur prog est beau, doux, mélancolique, envoûtant. L’écouter sous la pluie s’y prête bien plus que quand le soleil tape. Le groupe a joué à la hauteur de sa réputation pour un créneau si court par rapport à ce qu’ils sont capables de proposer en salle. Malgré le peu de titres qu’ils ont pu jouer, c’était sublime et touchant.
Contrairement à quelques avis sur leur attitude pédante que j’ai pu lire ici, complètement à côté de la plaque, leur humilité les honore. Le prog n’est pas un genre populaire en festival (ni même en France à mon avis), le groupe le sait et a préféré avertir le public avec légèreté. C’est ce même constat qui fera dire à Steven Wilson en fin d’après-midi qu’il était content de jouer au Hellfest car il nous savait ouverts d’esprit. À méditer…
En tout cas Riverside a montré qu’ils étaient heureux d’être là, et la communication avec le public fut réussie et bienvenue, y compris pour ceux qui ne connaissaient pas le groupe et qui ont donc pu facilement se familiariser avec lui. Le dernier morceau Left Out a d’ailleurs mis tout le monde d’accord car j’ai vu tout le public chanter en chœurs l’air du refrain. En espérant les revoir au Hellfest plus souvent qu’une fois tous les 10 ans !
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Beast in Black (Mainstage 2)
Changement total d’ambiance vers un kitsch extrême qui n’a que faire du qu’en-dira-t-on, et délivre des mélodies pêchues et dignes d’une bonne synthwave (l’intro de One Night in Tokyo = j’ai pas besoin de faire un dessin). C’était bonard, et le chanteur a une voix efficace, même si j’ai trouvé qu’il manquait un peu de présence par rapport aux synthés qui couvrent beaucoup le son global.
Par contre il leur manque CLAIREMENT un.e claviériste. Tu peux pas proposer autant de sons synthétiques sans avoir une personne qui les joue sur scène, sinon tu sens bien qu’il manque un truc. Alors à la benne vos Macbooks, et foutez-moi des Korg et des Roland à la place !
Écouté de loin en passant ravitailler, et je le regrette car dedans ça avait l’air d’être le feu. Donc j’ai bien aimé mais mon avis n’est qu’une ébauche de ce que j’aurais vraiment pu en dire. Mais on les reverra, ils fêtent pas leur dix ans qu’ils ont déjà prouvé qu’ils pèsent lourd dans le milieu. Je serai là au prochain round !
Ne pouvant pas voir Pro-Pain car j’attendais Porcupine, je suis venu retrouver les copains qui n’aiment pas trop quitter les MS (duh) et profiter d’un peu de bourrin sur ces scènes justement, le Thrash nous ayant été définitivement retiré cette année – Crisix n’étant pas prévu. D’ailleurs il serait temps d’inverser le processus, ça changerait peut-être la nouvelle tendance festivalière mainte fois décriée ?
En tout cas Arch Enemy ça devient à la fois un pontife du melodeath, et un groupe dont l’apogée est derrière lui. C’est toujours efficace, mais trop répétitif à la longue ; les regarder de loin m’a suffi. Après, bon, je pouvais pas dire non à un petit braveheart improvisé à l’arrière sur Nemesis. On ne peut pas assister à un set de death metal sans conclure par une expédition sportive, question de respect !
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Porcupine Tree (Mainstage 1)
Très attendus depuis leur reformation surprise, je crois que notre impatience a pissé plus haut que la cuvette de la mainstage. Il fallait mieux viser. En festival, c’est à la fois une énorme chance d’avoir droit à un tel groupe, mais c’est aussi un colis fragile car c’est un show millimétré, à l’apparence minimale : des musiciens concentrés et peu expressifs, un Wilson fidèle mais toujours un peu timide ; c’est vachement plus difficile de rentrer dans leur musique pour un profane. Mais je ne suis pas profane, alors la projection mentale du gros quart d’heure imminent à l’annonce d’Anesthetize a été vécu chez moi comme si Steven venait de balancer ses birkenstock dans le public sur un coup de tête. Sauf que tout le monde sait qu’il joue pieds nus. Alors ma tête a savouré seule, laissant mon corps placide comme un lagomorphe égaré à un rendez-vous de limaces.
Car oui, les progueux : vous êtes des gens apathiques ! Même quand le groupe sort un morceau surprise que personne n’avait vu venir (Open Car, qu’ils ont joué à la perfection), j’ai trouvé le public encore plus flasque que quand Wilson était venu proposer sa musique perso en 2018. Je dis ça parce qu’à l’époque je m’étais pris un calmos moqueur de mon voisin inconnu qui comprenait pas qu’on puisse se dandiner sur du prog. (Sur Home Invasion qu’est-ce que tu peux vouloir faire d’autre, Jean-Philippe… ?)
Alors pour conclure : Porcupine c’est devenu trop pro pour un set en festival. Steven en solo aura plus de cœur à l’ouvrage à mon humble avis. Alors comme il semble apprécier le Hellfest, vous prendriez moins de risque à inviter Blackfield, qui est top moumoute !
Pas facile d’arriver en retard pour un groupe pareil (il a chevauché la fin de Porcupine)… C’est comme monter dans un train en marche. Heureusement le train roule pas au grindcore, et permet à tout le monde de monter à une vitesse stable grâce à un bpm toujours abordable. Par contre y a aucune escale de prévue, et on te laisse pas re-descendre… Mais à quoi bon de toute façon ?
En une minute à peine le groupe te convainc d’offrir tes oreilles et ta vie toute entière pour savourer cet instant que tu voudrais ne jamais voir finir. 1h de jeu paraît-il, mais je ne sais pas si j’aurais pu quitter la Valley s’ils avaient décidé d’y jouer toute la soirée. D’ailleurs je sais pas comment fait Mario (batterie) pour garder son t-shirt.
Comme de nombreux spécialistes ont fait remarquer, chaque concert de Earthless est unique en son genre, tant la frontière avec une jam session est floue et ténue. Le trio semble possédé par le même démon parce que la symbiose des instruments est PERMANENTE. Je pense que la Valley a été retournée tellement de fois qu’elle a fini par retrouver la gravité son aspect normal à la fin du spectacle. À défaut de pouvoir prendre mon pied sur Stoned Jesus, Earthless fut une expérience folle où j’ai pris bien plus que mes pieds.
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Stray from the Path (Warzone)
Je fais partie de ceux qui écoutent tous les groupes avant le festival pour se faire un avis. Ce groupe a été l’une des meilleures découvertes de ces sessions d’écoute. Ils s’approprient un hardcore bien à eux, le chanteur est charismatique et y va à fond ; ils sont très engagés vers des thèmes qui me sont chers. Pour moi et pour le pit qui brûlait au gaz, tout y est ! Partager nos sueurs avec mes voisins me manquait, alors ce groupe a mis d’accord tout le monde.
Pour la petite anecdote, j’ai croisé par le plus grand hasard un pote en plein mosh : je savais même pas qu’il venait au fest ! Imagine la scène.
C’est drôle : au départ je trouvais que Faun collait pas du tout sur l’affiche car de mémoire on n’a jamais eu de Neofolk au Hellfest (à part Myrkur jouant Folkesange l’année dernière), mais le groupe est une telle référence dans le milieu pagan que je peux pas dire que j’étais pas hypé. Plus dansant que Wardruna, moins ritualisé qu’Heilung, plus joyeux que Skald et moins sombre que Nytt Land, la recette était parfaite pour que le public de connaisseurs ET de curieux apprécie.
La Temple était donc blindée mais je les voyais pas se produire en mainstages, on y aurait perdu leur côté intimiste qui créé une vraie communion avec le public. Le son était parfait, la setlist superbe, et on a été nombreux à être submergés par l’émotion.
Inquiet pour la performance des chanteuses depuis le départ de Fiona qui était une pierre angulaire vu sa longévité au sein du groupe (alors qu’ils arrivent pas à en garder une autre plus de quelques années), j’ai été conquis par leur harmonie au sein de la formation. J’espère qu’elles resteront longtemps ! En tout cas j’ai pas souvenir d’un groupe aussi surpris de l’ovation qu’ils ont reçue. Et c’était mérité.
Maintenant, est-ce que la suite logique est d’inviter Omnia à une prochaine édition ? Perso je préfèrerais pas. Mais Prima Nocta, Eliwagar, ou mieux : Saor Patrol, c’est OUI sans hésiter !
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Within Temptation (Mainstage 2)
Je voulais Black Flag, mais c’est plus Black Flag c’est clair, donc non. En route pour The Hu avec beaucoup d’avance, le dîner dans les mains et un (bon) coup dans le nez, je suis tombé sur des potes ENCORE par hasard (j’ai fait que ça du weekend et ÇA c’est hyper !).
Comme le son porte de la MS porte bien, j’ai pu profiter du show de Within qui m’a semblé sans prétention et même plutôt proposé avec de la bienveillance. Sharon chante toujours très juste et est tout sauf snob : elle sourit tout le temps de bon cœur.
Comme il semble qu’on n’ait plus droit qu’à un seul (OK, 2 en 2022) groupe de metal sympho par édition (toujours un gros en plus : changez de vinyle la prog’ ! Y a plein de jeunes formations méritantes !), je suis content d’y avoir assisté, même de loin. Leurs tubes me font toujours autant plaisir.
J’ai pas pu finir le concert parce qu’on cherchait à rentrer dans la Temple pour allez voir vous-savez-qui.
Voyant que ça passait pas non plus en contournant par l’Altar dont tout le bord droit était déjà submergé (j’ai pu voir UN musicien jouer sans rien entendre qu’une bouillie inaudible), on a rapidement abandonné et embarqué nos voisins de nos 30 secondes de concert pour aller voir Clutch. En même temps il leur fallait plus grand-chose : tout le monde était blasé. Vu la gueule de la Temple qui vomissait d’humains on aurait facilement pu convaincre une centaine de festivaliers de se joindre à nous. Mais flemme. De toute façon il y avait déjà beaucoup de monde à Clutch.
J’étais pas hyper chaud bouillant (déjà vus) mais c’est un groupe qui déçoit peu, Clutch, ils proposent de la bonne musique et des chansons catchy, la certitude de passer un bon moment. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Donc ni plus ni moins : très bon groupe.
Je préfère les voir en après-midi parce que c’est un groupe à soleil, mais après Crowbar et Earthless dans la journée le sol de la Valley chauffait encore comme un radiateur donc pas un problème de les voir de nuit : tu es sûr de pas prendre froid.
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Municipal Waste (Warzone)
Même topo que ci-dessus : j’ai préféré les voir en fin d’après-midi en MS2 en 2019 que de nuit. Les gens sont plus déter à bouger, et donc plus nombreux. Là je trouvais qu’on manquait de monde dans la fosse, mais ça bougeait vénèr quand même donc j’ai pas pu compter les gens du public derrière pour m’en assurer.
Ce groupe est une valeur sûre qui n’a jamais changé de direction artistique : un crossover thrash pur produit américain. Donc tu sais où tu mets les pieds, il n’y aura ni surprise, ni déception ! Et leurs refrains sont toujours accrocheurs, donc le peu d’énergie qu’il me restait je l’ai vidée ici. Mention spéciale pendant Wave of Death où Tony nous a quand même demandé de faire un circle pit, plus facile pour nous vu l’obscurité j’imagine. Leur set ayant évité la pluie de justesse, c’était un super concert pour finir la journée !
(5 MS, 5 Warzone, 4 Valley, 1 Temple, 0 Altar (tristement))
Vu les textes à rallonge que j’ai pondus, ai-je bien précisé que c’était la journée que j’attendais le plus ?
Dimanche
La pluie… C’est beau mais ça pique. Pas été capable de me bouger pour les premiers concerts : snif pour Beyond the Styx/Aleister, Schizophrenia et The Old Dead Tree, mais surtout Wolvennest ! Après ,bon, c’est un groupe à cierges, alors voilà un fort bel exemple d’idiotie d’avoir foutu la Valley en open air.
De ce que j’en ai vu en report, l’encens n’a pas beaucoup compensé cette perte d’obscurité. Cela dit leur scène c’est la Temple, parce que mettre du black en Valley les gars… Cette année la pauvre Valley on aurait dit le concours du plus gros gloubi-boulga ! Donc tant pis pour moi, j’ai toujours pas vu de thérémine en action, mais j’en ai profité pour faire un tour à l’extrême market.
Qu’il pleuve ou pas (ah ben tiens coup de bol : ça s’est arrêté net juste avant !) premier immanquable de la journée pour moi. La relève du Thrash technique, un ballet cosmique parfaitement en place ! Je crois qu’on y est tous allé pour en prendre plein la gueule avec un rythme monstre et un jeu virtuose incomparable, et Vektor n’a pas déçu. Le public par contre, si.
Les progueux avaient dû cocher ce groupe (compréhensible : leur thrash est progressif) parce qu’ENCORE UNE FOIS la fosse était molle. Enfin bon sang : c’est même pas que les mecs te retournaient comme une machine à laver ; c’est carrément les machines elles-mêmes qu’ils te balançaient dans l’Altar ! Y avait pas autant d’Electrolux que Carcass en 2022, certes, mais dans le thrash j’ai pas trouvé mieux et pourtant j’ai bien cherché ! Et malgré ça, à part un chouette papy à qui Vektor a fait office de viagra (respect : je veux pouvoir être comme ça à son âge), les gens se contentaient d’opiner du chef pendant les ¾ d’heure du set. Entre ça et le manque cruel de coreux à la WZ, moi c’est plus dans ces instants que j’ai senti le changement de type de festivaliers…
Au moins malgré cette absence de lien avec le public, le groupe a proposé une excellente prestation qui m’a fait voyager jusqu’au bout, même malgré l’absence de Liquid Crystal Disease que j’attendais, mais je vais pas faire l’enfant gâté alors je ne m’en suis pas plaint.
Petit clash avec She Past Away (premier groupe de Cold Wave au festival si je ne m’abuse : bel effort), mon corps avait besoin de s’exprimer plus avant pour compenser le concert précédent.
Et Dozer c’est parfait pour ça. C’est mieux qu’un nid douillet : ça t’englobe et ça fait bondir ta température interne. Voilà ! Dozer c’est une grosse bouillotte.
Je crois qu’ils ont été présentés comme l’une des étoiles de la scène Stoner européenne, bah c’est tout à fait ça. On ne peut pas rester insensible à Big Sky Theory (j’ai pas raison ??), et c’était que le début ! Je pense qu’un set d’1h aurait été idéal, parce qu’il y avait du public. En plus leurs riffs sont captivants et leurs chansons sont courtes, alors si vous ajoutez 15 petiotes minutes ils auraient pu nous éparpiller nos sens sur 3 ou 4 morceaux supplémentaires et tout le monde aurait dit oui !
Le concert qui m’a refait mon dimanche puisque j’ai loupé tant de groupes. Je pensais être physiquement repu après la prog WZ du samedi, mais en fait non. Alors ce fut un vrai plaisir de pouvoir se lâcher sur un groupe aussi énergique. Vous me donniez un marteau et tu peux être sûr qu’il y avait plus aucun pavé intact dans la fosse à la fin du set. Ce mix beatdown/deathcore fonctionne comme des stéroïdes et on n’en a jamais assez, alors j’ai tout donné et visiblement y avait du monde qui a fait pareil.
Mention spéciale au caméraman qui a passé je crois bien le concert ENTIER au bord du mosh et parfois dedans pour filmer en immersion totale l’ambiance du public au cœur de la fosse. On n’a malheureusement pas revu beaucoup de ça dans le live officiel qui est sorti, mais les couilles du gars étaient en métal, pas de doute.
En tout cas y a pas eu de répit dans la setlist : c’était du bourrin complet. Zelli est franchement impressionnant au chant, alternant growls intestinaux vidant toutes ses tripes sans dégueuler, et un rap ultra-rapide où y a pas la place de respirer (sur Nail to the Touch par ex.), d’autant que leurs titres sont incroyablement longs par rapport à la moyenne de ce style. Je sais pas comment il garde sa voix mais franchement énorme bravo !
Concert de la journée aussi parce que j’ai eu la chance de choper la baguette de Cassiano Toma à la fin du set (qu’on entend d’ailleurs tomber sur les pavés à la toute fin du live), et que je suis fier de posséder vu son état sacrément usé qui témoigne toute la puissance qu’il a délivré sur ses fûts. À titre de comparaison, j’ai croisé une jeune fille après Slipknot qui était parvenue récupérer celle de leur batteur : elle avait l’air neuve tellement que je sais même pas si elle a servi pendant leur concert. Alors même si j’avais eu le choix je les aurais jamais échangées ! De toute façon j’y étais pas à Slikpnot alors osef.
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Amon Amarth (Mainstage 1)
Lord of the Lost ayant été décalé, j’avais aucun must-see sur ce créneau bien que je regretterai Mutoid Man qui en live m’aurait certainement plus enjaillé que sur CD. Alors j’ai bougé au pif l’oreille attentive à Amon Amarth. Vers la fin, sous Raise Your Horn, j’ai pu apprécier le spectacle de ventriglisse sur boue offert par deux clowns qui ont fini par faire de la brouette humaine.
Comptant me rendre en MS2 sur le set suivant, je me suis rapproché et j’ai pu profiter d’un peu de nostalgie sur Twilight of the Thunder God, en constatant que plus les années passent plus la scène du groupe est démesurée. La batterie sur un casque géant entourée d’escaliers je dis pas, mais les deux colosses de huit mètres de haut sur les côtés, c’était faramineux. On dirait Kiss ! Remarque qu’ils ont pas fait tout le set avec, et que ça en jette quand même pas mal pour des statues gonflables.
Mais si tout cet attirail fait gonfler le prix pour avoir ce genre de groupes, je préfèrerais qu’ils n’en fassent rien et qu’ils réduisent de ce fait leur cachet ET leur dépenses. Les artifices comme ça ne rendent pas un concert meilleur s’il est musicalement excellent (c.f. The Chats le vendredi), et si ce dernier est unanimement mauvais ça n’aura aucun impact sur l’avis général (c.f. Machine Gun Kelly de ce que j’ai pu en entendre causer).
ALORS BAISSEZ VOS PRIX BORDEL !
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« Incubus » (Mainstage 2)
Alors d’un côté on a des mecs comme Joakim Brodén ou Julián Baz ici, qui sont capables de dire oui quand on leur demande d’enchaîner des concerts surprise ou même de s’y proposer volontairement malgré l’énergie et la fatigue que ça entraîne. De l’autre, un Brandon Boyd KO qui préfère annuler en grandes pompes tout son groupe juste avant leur créneau. Je me suis effectivement senti abusé par un incubus, ou en tout cas le groupe s’est couché sur moi et les milliers d’autres moi qui étaient là.
Ça fait 20 ans que le line-up du groupe n’a pas changé, alors peut-on m’expliquer pourquoi ils se sont pas dit “tant pis pour Brandon, puisqu’on est là autant le faire quand même ce concert : on va trouver des gens pour le remplacer au micro, et on va se faire la seconde édition du Every Time I Die 2017 Festival” ? Hein, pourquoi ? J’espère qu’ils se sont fait éclater leur cachet tiens. Cé pa korrekt
Rien ne peut entamer mon moral au Hellfest pour peu que j’ai deux jambes valides et qu’il y a des concerts. Alors au diable Incubus, quand on m’annonce Crisix je me dis “à voir si ils assurent ou pas parce que c’est tendu du slip là : je veux du SANG !”. Tels des Sabaton remplaçant Manomanowar, les thrasheux de Crisix ont relevé le défi avec un punch planteur monumental. Le pit monstrueux s’expliquait vu l’affluence à cette heure avancée de la journée mais le public s’est prêté à fond sur leur musique alors que leur genre musical ne vient pas de la même galaxie qu’Incubus. Alors si comme moi les gens n’emportent pas leur téléphone sur site et ont appris l’annulation/rempla par un MC au micro 1min avant le concert de Crisix, eh bien soit les gens courent très vite pour se fosser depuis ailleurs sur le site, soit il y a beaucoup de monde qui peut aimer ces deux groupes.
Donc c’est parti pour 1 heure de Thrash au blé complet ! Set étendu pour eux à qui on avait donné 40min à l’heure du déjeuner l’an passé, mais avec 6 albums au compteur le groupe a pas dû s’en alarmer plus que ça, et le show a été totalement assuré. On a même eu droit à Marc Busqué s’offrir un crowd-surfing guitare en main.
Donc bilan : le groupe a gagné beaucoup de points et a certainement convaincu beaucoup de monde que c’était des types bien, méritants, qui savent fort bien jouer.
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Lord of the Lost (Temple)
Je ne connaissais que de nom (et quelques écoutes test pour cocher ou pas le groupe), mais je pensais pas que ça sonnerait comme si BlutEngel s’était mis à faire du metal. Eh bah si, et en plus c’est génial.
Il faut un peu de temps pour bien rentrer dans le trip, mais impossible de quitter la Temple une fois entré dans leur zone d’influence. C’est drôle parce qu’en studio ça me branchait beaucoup moins. Je n’y serais probablement même pas allé vu que changement d’horaire a clashé avec Dance with the Dead. Mais on m’a assuré que ce serait chouette donc je n’ai pas été difficile à convaincre, et bien m’en a pris parce que c’était un super show.
Il y avait du monde mais assez de place pour pas se faire boucher la vue, d’autant qu’il y avait beaucoup de présence sur scène : les musiciens sont nombreux, charismatiques, les occasions de frapper des mains il y en a à chaque refrain, et l’envie de sauter en rythme est permanente. Pour peu qu’on aime le gothic allemand (très pop, sans aucun équivalent en France), ça rend vachement bien. Je sais même pas si je réécouterai en CD, mais s’ils passent dans le coin j’y vais sans hésiter !
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Rise of the Northstar (Warzone)
Rien de prévu sur ce créneau, l’ersatz de Pantera je m’en cogne, et Dark Angel a beaucoup vieilli (y a qu’Exodus qui m’excitait ; du coup paf! Rétro-Chocapic pour l’Altar). Donc c’est l’occasion d’offrir une pinte et de reposer les jambes en écoutant de sa hauteur la Warzone (jamais fait). Le son est bon, la vue pas super mais j’attendais pas spécialement le groupe.
Étoile montante du french rap metal (ça centralise assez leur style imo), j’avais déjà vu et j’avais déjà aimé mais sans en faire des prouts, donc trop fatigué des guibolles pour tout casser, les voir de loin m’a suffit. De toute façon le Hellfest est loin d’en avoir fini avec eux.
Bref, le show a été à la hauteur de leur place sur le RO (meilleur créneau : ils ont eu le rose du coucher de soleil) ; ils ont tout donné et j’ai jamais besoin de demander plus à un groupe pour être satisfait.
Ah non, y a ce créneau aussi qui est top ; encore plus de jolies couleurs !
La nuit tombe mais le sludge de Melvins est lent et ralentit sa chute inévitable. Voilà une tête d’affiche qui a de la gueule selon moi : les non-connaisseurs n’iront pas, et ceux qui savent ce qu’on doit aux Melvins seront au rendez-vous et peu importe si y a Slipknot qui commence à côté.
31 albums cette année, boudu !
Mr. Osborne ne sourit pas mais ses yeux multiples qui parsèment sa tunique hypnotisent l’audience qui se mange des riffs en acier thermolaqué. A History of Bad Men seul, vaut effectivement le coup d’annuler ses RDV coiffeur depuis 40 ans mon cher Buzz. Du coup le Robert Smith du Sludge parcours sa discographie comme s’il beurrait sa tartine de beurre breton. C’est du bon gras : il sait ce qu’il fait et il déborde pas.
J’en dirais pas autant de Steve McDonald le bassiste dont j’arrive plus à voir l’iris tant la pupille est dilatée. Tantôt il a l’air d’un maître à l’œuvre, conscient de sa place dans l’Univers, tantôt il me fait penser à une réplique jeune d’un Bobby Liebling sapé rouge comme le diable. Il a fumé de la weed venue droit des Enfers le Steve, parce qu’il se déhanche dans tous les sens au point de jouer à genoux parfois, possédé par le Grand Manitou des fumeurs de beuh. Il danse, il se promène, il ouvre grand la bouche, se trémousse, fait des grands signes de la main, et prend plein de poses loufoques qui passent comme de la crème allégée parce que son costume et son allure lui confèrent une classe des familles. Surtout : IL SOURIT à fond les ballons ; il sourit pour trois en fait, vu que Buzz est trop occupé à secouer la tête en fermant les yeux. Le troisième je sais pas qui c’est. Peut-être Dale que je vois pas bien. Steve nous sort ponctuellement des solos de basse aux sons très singuliers qui font l’effet de boutons de moustiques : ça pique mais ça fait du bien quand on les gratte.
En vrai j’ai aucune idée si le gars prend des petites substances, mais j’ai jamais vu une présence sur scène aussi instable et fascinante à la fois d’un mec clean. Le plus dingue c’est qu’il maîtrise sa basse comme jamais j’ai vu ! Suffit de voir l’intro lunaire de Night Goat où les gars sont dans un état de transe hallucinant ! Alors ça vaut peut-être pas leur set monstrueux de 2011 où il y avait deux batteurs, mais leur présence scénique, leur musique splendide et les couleurs de la scène m’ont rendu heureux sans compromis pendant toute cette (courte) heure.
Une TA indémodable, qui ne décevra jamais. Ces mecs sont possédés par le malin génie de la musique.
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The Ghost Inside (Warzone)
J’ai l’impression qu’il y avait plus de monde à Suicide Silence pendant Metallica que The Ghost Inside pendant Slipknot, ce qui est fort dommage parce que le concert était magique, parfait pour clotûrer mon festival. On a pu s’approcher très près de la scène sans se coller aux gens ce qui m’a surpris.
Concert en aveugle pour moi, mais ma sœur qui s’impatientait devant Melvins m’en a fait assez de louanges, et son avis ne trompe jamais quand elle dit que ça va être génial. Je ne connais le groupe qu’à cause de leur histoire tragique, mais je vais devoir plonger dans leur monde de hardcore mélodique parce que j’ai pris une giroflée à cinq feuilles sur la moitié des morceaux, Unspoken et Aftermath en tête.
J’ai trouvé les gars bienveillants, humbles et sacrément sympathiques. Ils étaient ravis d’être là, et malgré l’obscurité qui rend difficile la communion avec le public, l’échange a très bien fonctionné et pas mal de gens pouvaient chanter les paroles. Le pit était restreint mais très énergique. Un vrai plaisir d’avoir ce genre de groupes aussi haut sur l’affiche.
Le feu d’artifice a débuté un peu avant la fin de leur concert, ce que j’ai trouvé à la fois beau et frustrant : belle façon de clotûrer un concert aussi touchant, mais ça fait deux fois que les feux se lancent sans se soucier des scènes annexes et ça fait chier.
(2 MS, 3 Warzone, 2 Valley, 1 Temple, 1 Altar)
Un marathon tardif mais un marathon quand même. J’ai perdu mes pieds éparpillés un peu sur chaque scène, que j’ai retrouvés frippés et couverts de fourmis carnivores dans les douches fermées (merci la grille BDSM qui “masse” les arpions, parfait pour un dimanche soir).
En 8 éditions sur cette config du festival (9 au total) je n’ai jamais aussi peu fait de tentes, et de loin, alors j’espère qu’on va revenir sur une prog de qualité sur le long terme parce que j’ai l’impression qu’on est de plus en plus nombreux à s’en plaindre. On a 4 scènes alternatives sur lesquelles on trouve aisément des pépites à mettre pendant TOUTES les journées du matin au soir, dans des styles bien spécifiques qui sont plus rares ailleurs. Alors si y a des rintintins qui veulent revoir des trucs comme les Bloody Beetroots, DONNEZ-LEUR LES MAINSTAGES POUR ÇA, et laissez-nous profiter de nos musiques adorées que vous n’osez plus programmer dessus.
Enfin faites ça en 2025 plutôt, pour l’année prochaine je vous laisse carte blanche vu que je n’y serai tristement pas. (Plus gros furoncle aux fesses : décaler d’une semaine le Hellfest, qui tombe alors sur un mariage qui avait été choisi EXPRÈS pour pas tomber sur le weekend du festival… Je l’avais pas vu venir)
(10 MS, 11 Warzone, 11 Valley, 6 Temple, 3 Altar)
Globalement, le son est franchement bon ; les concerts franchement bons (les spectacles d’autruches sur les MS j’en suis pas si sûr mais j’y vais pas vérifier, pas fou non) ; l’ambiance très variable, mais mon festival a encore une fois été un succès pour ma petite tête de musicophile bon public.
Reste plus qu’à trouver un fest avec une prog aussi riche qui soit aussi agréable et bien organisé pour mon année 2024…
Merci d’avoir lu ce joyeux bordel qui a libéré ma tête de toutes ces frites pleines d’huile.