Bonjour à tous et à toutes,
Je souhaite partager notre ressenti, à mon groupe et moi-même, sur cette double-edition 2022.
J’annonce d’avance que ca va être un pavé, avec beaucoup plus de points négatifs que positifs. N’en déplaise aux rageux et faux-culs du Hellfest.
Pour commencer, on va dénoncer la très mauvaise organisation/gestion de l’arrivée. L’idée des bus était loin d’être mauvaise, pour libérer le centre-ville de Clisson. Mais c’était loin d’être suffisant… On a eu la chance d’arriver assez tôt le Jeudi, par le parking Ouest, ce qui nous a permis de n’attendre le bus qu’une heure… Une heure, en plein cagnard, c’est déjà long… Mes pensées vont à nos voisins de camping, arrivés 1h après nous, et qui ont dû attendre le bus 3 heures.
Même si nous avons échappé à cette attente interminable en plein soleil, chargés comme des ânes, c’est à la pose des bracelets, où nous avons attendu plus de 2h. Toujours en plein soleil.
Pendant ces longues attentes, on a eu le temps de réfléchir à des solutions, auquel l’organisation n’a visiblement pas pensé. Ce qui est dingue, quand on pense qu’ils avaient 2 ans pour réfléchir à tout cela… Bref. Quitte a attendre les bus, ce n’était pas possible d’organiser des poses de bracelets dès les parkings ? A la sortie des voitures, par exemple ? Plutôt que de faire passer quelques 60 000 personnes par les 6 tentes à l’entrée.
Quant au files d’attentes en plein soleil, et là je parle des bus, des bracelets, des toilettes, des points d’eau, des buvettes, des restaurants, etc…. Les gars… C’est la 15e edition du Hellfest. En 15 ans, combien d’entre elles se sont déroulées en pleine canicule ? C’est si difficile de mettre quelques tonnelles, et quelques brumisateurs là où vous savez que les gens vont rester plantés à rôtir ?
« Oui, mais ça coûte cher ! » me direz-vous. Les jolis total coverings sur les bus, à l’œil, c’est au moins 6000€. Multipliés par 9 bus, on est à 54 briques. Je crois que ca fait quelques tonnelles, parasols et brumisateurs, non ? Ils étaient très beau vos bus aux couleurs du Hellfest, mais honnêtement, après quelques heures à cuir avant d’y monter, j’en avais plus rien à cirer. Je pense qu’il y a certaines économies à faire, pour favoriser des installations plus importantes, m’voyez ?
Je pense aussi aux belles structures du côté de la War Zone. Les bancs et les tables, entre autres. Mais, vous rendez-vous compte qu’avec le soleil, ces installations en fontes se transforment en barbecue ? Du coup, il y a des espaces et des places assises partout, inutilisées, parce que brûlantes, ou en plein soleil, et près de 20 000 personnes entassés dans la forêt, à la recherche d’un coin d’ombre. C’est stupide.
Et même problème les jours de pluie. Il y a beaucoup trop d’espaces non-abrités (soleil/pluie), et trop peu pour se mettre à l’abri. Et c’est pas nouveau ! Content d’avoir vu qu’il y a maintenant des arbres plantés au Food Corner. C’est juste con, parce qu’il va falloir attendre quelques années pour qu’ils soient assez grand pour faire de l’ombre.
Big up au festivalier avec son pulvérisateur d’eau qui nous a permis de survivre dans la file d’attente des bracelets. C’est regrettable que l’organisation n’est pas pensé à missionner des bénévoles pour cette tâche.
Nous espérions que les accès aux douches et toilettes se soient multipliés et améliorés, sachant que certains festivaliers (comme nous) aller rester sur place 10 jours. Ce n’était pas le cas. Pas vraiment du moins… Y’a encore du boulot.
J’ai vu que beaucoup se plaignent déjà des lacunes de la sécurité à l’entrée de la zone de concert. Je ne reviendrais pas dessus, puisque je n’ai rien à ajouter. Les fouilles sont toujours aussi pathétiques. (je me demande encore comment la famille Groseille à réussit à rentrer avec tout son nécessaire à pique-nique pour se poser et s’offrir un banquet de rois devant Helloween, en Mainstage 2).
Mais concernant la securité, c’est surtout les accès aux campings qui me surprennent toujours autant. La zone principale, avec les White et Red, c’est Fort Knox, avec double SAS de securité. Par contre, côté Purple et Yellow, c’est la ligne Maginot. Au Purple, là où nous étions, c’était un véritable merdier. Il y avait des gens partout sans bracelet, venu festoyer avec leurs potes. Et la nuit, c’était engueulades par mégaphones interposés pendant des heures, entre les festivaliers qui voulaient dormir quelques heures pour pouvoirs assister à leurs concerts du lendemain matin, et les squatteurs qui foutaient le bordel juste par plaisir. Et on n’a jamais vu un agent de secu ou un gendarme pour mettre un peu d’ordre.
Pour terminer, je vais soulever le point qui sonne pour nous la fin de nos visites au Hellfest. Ce festival est devenu un parc touristique pour bobos. Il n’y a qu’à voir les prix qui ont littéralement décollés :
- 6€ une pinte de Kro coupée à l’eau ? +1,20€ de gobelet non-consigné ?
- 6€ un coca ??? Le même prix qu’une bière, réellement ?
- 3€ LE samousa ???
- 5€ la demi-saucisse dans une crèpe ???
Heureusement que des petits commerçants étaient postés à l’exterieur avec leur food truck pour nous permettre de manger convenablement pour des prix un peu plus raisonnable.
Et le derniers jours, les désoiffeurs ne servaient plus que de la Grim et de la Bête, 1€ plus cher que la Kro ! Désolé les gars, mais on est en fin de fest, j’ai claqué plus d’un SMIC dans l’histoire (billets, trajet, matos de camping, bouffe, boissons, quelques tshirts et patchs) alors j’ai plus les reins pour m’offrir votre bière de seigneur.
Sans
Il n’y a pas que les prix, il y a aussi les festivaliers de plus en plus cuckisés, ca en devient insupportable. C’est une veritable invasions de normies, golems, et touristes. On est bien loins des metalleux d’autrefois. Entre les femmes enceintes dans les mosh et les enfants de 3 ans sur les épaules des parents inconscients dans les circle pit… Ou encore, les guignols déguisés… J’ai rien contre les gens qui se sentent libre de se fringuer comme ils veulent le temps d’un week end, chaque année. Mais on est au Hellfest, un festival de Metal. Il s’agirait de ne pas l’oublier. Alors les kigouroumi licornes, et les tenues de pompom-boy, gardez les pour la Japan Expo, svp. Ou alors, arrêtez de nous faire chier dans les concerts. Parce que, on va dire les choses, je n’ai pas vu UNE SEULE veste à patch slammer sur Metallica. Nous étions tranquilles, à headbanger dans notre coin, quand ces fils de Satan déguisés en écolière japonaise ou en licornes bleues nous sont tombés dessus les uns après les autres.
Un mosh, un slam, un circle pit, ou un wall of death, ça se fait dans les règles. Il y a des moments pour, et d’autres où il faut se calmer. Après, ca ne m’étonne pas, quand les quelques personnes avec qui j’ai discuté ne savait même pas ce qu’était un mosh, ou un backpatch…
Le headbanging aussi, c’est sacré. C’est pas difficile, il faut secouer la tête en rythme. Mais j’en ai vu beaucoup trop danser comme s’ils étaient en boite de nuit, saper en dealer du dimanche, pétard au bec, et full jogging Nike. C’est pas ça, le Metal, bon sang… On est pas en rave party.
Bon, et on m’avait fait miroiter un tshirt spécial pour les survivants des 7 jours. Je pensais naivement qu’il serait offert aux festivaliers des 2 week-ends, genre pour nous remercier de ne pas avoir revendus nos billets pendant ces 2 longues années, ou pour nous récompenser d’avoir passer 10 jours en Enfer et d’en être sortis vivant. Que dalle. C’est 22€, soit 2€de plus que les autres tshirt, et c’est dispo à la vente pour tout le monde. Donc n’importe quel blaireau qui n’est venu que le dernier dimanche, qui a passé la journée à glander dans sa tente, et qui n’est sortit que pour Metallica, à le droit de porter un tshirt « Finisher » du moment qu’il a 22€ à claquer. Décevant…
Et une anecdote pour terminer… Je m’approche d’une poubelle, pour y jetter mes mégots. Je les sors de la poche de ma veste et les jette, quand le Jean-Ecolo posté à côté m’interpelle pour me féliciter. Jusque-là, tout va bien. Je lui dit que oui, je garde toujours mes mégots sur moi jusqu’à trouver une poubelle. Bon, voilà… bon fest à toi. C’est alors qu’il me demande si j’ai fait une procuration pour les élections du dimanche. Surpris, je répond que non… J’ai pas pris le temps de le faire, mais que de toute façon, j’ai toute confiance. Je sais ce que vote majoritairement ma commune, et que mon vote manquant ne fera pas de différence. Et de toute façon, d’où sors cette question ? Je lui demande alors, « Pourquoi ? Tu penses que je vote écolos, à gauche ? » Il me répond que oui, bien entendu. Avec mes cheveux longs, ma veste à patch, mon tshirt Misfit, et mes mégots dans les poches, je suis forcément un gaucho comme lui. « Perdu mon pote », je rétorque, « Je suis de l’extrême autre bord. Tu confonds simplement politique et éducation. » Pitoyable, ce genre de rencontre et de discussion dans un festival de musique.
Tout ça pour dire, que le Hellfest n’est plus le festival que j’ai connu. Et même si je suis toujours heureux d’y voir des groupes fantastiques, c’est de plus en plus pollué par la bourgeoisie et les faux-metalleux. Parce que je n’ai même pas parlé du coin VIP, histoire de pousser le vice à fond… C’est-à-dire que, même au Hellfest, plus personne n’est égal. Plus t’as de l’oseille, plus t’es bien traité. Je n’ai pas parlé des PMR non plus, qui doivent toujours autant batailler pour voir leurs concerts sur les plateformes PMR surchargées. C’est une honte de coller des piscines dans les quartiers VIP, tandis que les mecs en fauteuils roulant s’entassent sur des palettes pour voir des concerts sous la Altar.
Sur ce, Fuck it all, and fuckin no regrets !
C.R