Voici Joy Division avec Atrocity Exhibition, extrait du meilleur album paru l’année de ma naissance. Il s’agit du titre qui ouvre leur second album Closer dont la sortie fut repoussée à cause du suicide de son chanteur Ian Curtis. C’est le tout premier morceau du groupe que j’ai entendu et le tout premier que j’ai kiffé (pas instantanément mais après plusieurs écoutes). Son titre reprend celui d’un roman expérimental publié en 1970 intitulé en français La Foire aux Atrocités de J.G.Ballard, l’auteur préféré de Ian Curtis.
J’ai l’impression qu’entre Poulain, Malabar, Skullnbones, Emers et d’autres, vous avez de quoi monter un topic spécifique sur ce thème. En tout cas, c’est bien intéressant tout ça. Je suis épaté par vos références (mais je ne montrerai pas mes seins).
Pour ma part, j’ai pas beaucoup de mérite. Je ne cite que des grosses pointures historiques dont le catalogue est disséqué depuis au moins 30 ans et dont les références se retrouvent dans tous les ouvrages qui leur sont consacrés. C’est certainement plus facile aussi quand on a fait des études en Arts de reconnaitre telle oeuvre ou de repérer tel nom, surtout quand il s’agit aussi de nos propres références personnelles.
Je n’aurai pas le temps d’organiser ça moi-même mais on pourrait très bien envisager des thèmes en fonction des passions de chacun : le football dans la musique, les voitures dans la musique, l’alcool dans la musique, le tatouage dans la musique, les motos dans la musique, la couture dans la musique, la musique dans la musique (ce que fait déjà SAMM), etc…
Selon les critiques Pull me Under est inspiré de Hamlet : son désir de venger la mort de son père, son conflit entre le suicide et la crainte d’aller en enfer.
C’est le sujet du fameux soliloque « être ou ne pas être » dans lequel Hamlet s’interroge sur le sens de la mort, les raisons philosophiques et religieuses qui s’opposent au suicide alors qu’une vie de souffrance vous y pousse.
"Etre, ou ne pas être, c’est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ?. Mourir… dormir, rien de plus ;… et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur […].
Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?. Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée […]".
On retrouve plusieurs références au soliloque « Arrows fly, seas increase and then fall again » dans la chanson et « Or to take arms against a sea of troubles and by opposing end them » dans la pièce.
D’autres références : « Watch the sparrow falling gives new meaning to it all » reprend presque mot pour mot le vers du poète "There’s a special providence in the fall of a sparrow. If it be now, ’tis not to come; if it be not to come, it will be now; if it be not now, yet it will come. The readiness is all.”
Voili, voilou
Pour ceux qui n’auraient jamais lu Shakespeare jetez-vous dessus c’est poilant, très cru :8 , très moderne et pas du tout rébarbatif !
Vu une fois au théâtre dans un « remake » par une troupe british tout en anglais (anglais de l’époque), pièce complètement barrée avec une imitation des Village People ] si, si, des musiciens avec sombrero, des travestis en collants résille et shorts à froufrous bref un grand moment comme seuls les Anglais savent faire !
Jamais autant ri au théâtre tout ça en respectant à la virgule près le texte original chapeau :horns:
La couverture de l’album d’UlverThe Assassination of Julius Caesar est un détail de la sculpture du Bernin [url=https://en.m.wikipedia.org/wiki/The_Rape_of_Proserpina]l’enlèvement de Proserpine. J’ai eu l’occasion d’admirer ce chef d’oeuvre à la villa Borghese à Rome, et aucune photo ne rendra un juste hommage à la délicatesse des traits. L’artiste a vraiment réussi à transformer le marbre en chair.
Je n’ai pas trouvé d’explication au choix du groupe pour la couverture de son album, mais j’imagine qu’on peut y voir une certaine dualité : ce qui apparaît comme un moment sensuel est en fait un personnage mythologique entraîné aux Enfers, tout comme la Pop aérienne de l’album cache des thématiques plus sombres.
À noter aussi que la sculpture représentée sur la pochette de Closer est le monument funéraire de la famille Appiani du cimetière de Staglieno à Gênes en Italie.
Enfin, pour l’anecdote, avant de s’appeler Joy Division, le groupe s’appelait Warsaw, nom inspiré par le morceau Warszawa de David Bowie extrait de l’album Low paru en 1977. Warsaw n’a pondu que 5 titres démos, aujourd’hui disponibles sur plein de bootlegs. C’était alors un groupe fougueux et punk. J’en balance un morceau, ça comblera mon absence de lundi :
Pour aujourd’hui, voici Bauhaus avec son premier single devenu un super tube pour gothiques Bela Lugosi’s Dead sorti en 1979.
Le nom Bauhaus est une référence à l’école allemande d’architecture et d’art appliqué fondée en 1919 qui deviendra un mouvement artistique à part entière.
Le groupe utilisera également leur logo de 1922 créé par Oskar Schlemmer.
Cette chanson est un hommage à l’acteur hongrois Bela Lugosi, célèbre pour avoir interprété le comte Dracula dans le film de Tod Browning (1930).
La pochette du single reprend un plan du film The Sorrows of Satan de D. W. Griffith (1926)
Logo:
À noter que cette chanson inspirera à son tour d’autres artistes :
Massive Attack s’inspirera de la ligne de basse pour sur son morceau Small Time Shot Away sur l’album 100th Window (2003). Mais étrangement, le groupe communiquera sur son influence seulement sur l’album Mezzanine (1998) en interprétant une reprise du morceau sur scène sur toute la tournée anniversaire Mezzanine XXL pour les 20 21 ans du disque.
Voici Burzum avec le jouissif Jesus’ Tod extrait du génial album Filosofem sorti en 1996. La pochette reprend l’oeuvre intitulée Up in the Hills a Clarion Call Rings Out réalisée en 1900 par Theodor Kittelsen, un peintre norvégien très populaire dans son pays. Il est également l’auteur de [url=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Theodor_Kittelsen_-_Skogtroll%2C_1906_%28Forest_Troll%29.jpg]ce troll plus connu par chez nous.
Pour ce dernier jour j’ai pensé à Cradle of Filth (superbe dernier album d’ailleurs) et son album Godspeed on the Devil’s Thunder (2008) inspiré de l’histoire de Gilles de Rais.
Où est l’art là-dedans ? Je suis peut-être HS (Poulain tu trancheras :lol: ) mais la culture populaire ayant associé Gilles de Rais à Barbe Bleue (le conte de Perrault) et Dani Filth ayant lui-même clairement revendiqué cette inspiration je pense être dans les clous.
Dans l’ouvrage écrit par Dani et Gavin Baddeley « Cradle of Filth : une Bible de Décadences et de Ténèbres » (2010) Dani écrit « Dans notre façon de traiter les albums |il évoque également l’album Cruelty and the Beast] nous avons embrassé ce côté conte de fées gothique ».
J’aurais pu choisir l’album Cruelty and the Beast (2008 inspiré de l’histoire de la Comtesse Bathory « la Comtesse sanglante » et du conte La Belle et la Bête écrit par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve en 1740) d’ailleurs tellement l’univers de Cradle est bourré de références aux contes de fées et aux légendes populaires.
Je ne développe pas plus je ne ferai que répéter ce qui est dit dans l’ouvrage et je suis attendue :whistle:
@Malabar : Mmmmhh… S’il y a une référence directe à un conte littéraire (et non populaire) dans cet album, c’est Ok. Sinon l’inspiration puiserait sa source plus dans la culture que dans l’art et ce serait HS.
J’ai deux questions pour toi : En quelle année as-tu découvert Marilyn Manson et avec quel album ? Tes réponses pourraient m’aider à comprendre pourquoi tu kiffes The Pale Emperor (que j’ai écouté une fois et demie).
Le truc c’est que le conte Barbe Bleue serait inspiré de plusieurs réalités historiques et/ou légendes Cronos, Conomor, Henri VIII (ses épouses qu’il a fait décapiter je crois) et De Rais pour les meurtres d’enfants.
Je t’avoue qu’il faudrait que je lise le bouquin de Dany (en entier) pour vérifier s’il s’est inspiré de la légende ou vraiment du conte mais je me fie aussi à son univers artistique qui me fait dire qu’il est plus proche du côté gothique des contes littéraires que de la compilation de meurtriers historiques.
Mais je me trompe peut-être
Tard, je dirais en 2010 avec l’album Born Villain donc le début de la déchéance pour les purs et durs :lol:
Y a une histoire aussi derrière ça : c’est le moment où ma gamine s’est mise à écouter du metal et choisissait bien évidemment ce qu’elle imaginait à l’époque être le plus provoquant et malsain pour ses ieuv ]
bref, raté parce que j’ai complètement adhéré à sa musique, sa voix, et Born Villain je le trouve très « new wave » avec ce côté froid que j’aime bien.
J’ai donc continué à le suivre, à revenir en arrière, à lire, à regarder des interviews et à le voir en concert bien sûr
Je suis plus attirée musicalement par le MM que beaucoup jugent fini à partir de Born Villain que par le MM de la trilogie
OK, merci, tu confirmes ce que je soupçonnais, je comprends mieux
Pour ma part, je situe le déclin de MM à partir de Holy Wood en 2000, sorte de gloubi-boulga de ses deux albums précédents. J’étais allé le voir sur cette tournée Guns, God and Government Tour et j’en étais ressorti avec l’impression d’avoir assisté à un spectacle cliché plus qu’à un concert. L’écoute de The Golden Age of Grotesque à sa sortie en 2003 a confirmé mes doutes, le personnage commençant à devenir un vrai clown auto-parodique lassant et navrant. J’ai décoché à ce moment-là. Vu de loin, je décrirai la suite de sa carrière artistique comme un naufrage mais qui suis-je pour dire aux gens de ne pas aimer l’eau salée et le poisson cru ? :lol:
J’étais en train de me relire et de me dire que je n’avais pas répondu à ta question :lol:
Sans développer parce que je vais siester le côté provoc et auto parodique comme tu dis m’intéresse moins que quand il a commencé à s’en foutre en fait
Et c’est peut-être son côté naufragé qui m’émeut :o et je ne suis pas objective de toute façon : il est lié à mon histoire avec ma fille, ses tentatives toutes charmantes de me faire sortir de mes gonds pour finalement aller le voir ensemble en concert
Mon unique participation de la semaine, sur un thème très riche. Comme souvent, la première idée qui me vient en lisant le thème.
Je ne crois pas que ça ait été évoqué dans les contributions précédentes, une chanson qui décrit un tableau, en l’occurence de Hopper, tableau que j’ai eu la chance de contempler en tête à tête, en pleine nuit lors de l’expo de 2011 au Grand Palais. Je n’ai découvert qu’ensuite que c’était le thème de Compartiment C, voiture 293 (quand l’album est sorti, je ne connaissais pas Hopper, qui est depuis devenu mon peintre favoris).
Le tableau :
[url=https://zupimages.net/viewer.php?id=22/18/6dvz.jpg]
Chaud*, le nouveau thème ! (*dans le sens pas évident)
Merci, bonne semaine à toi
Je mets pas le premier titre trop facile qui me vient, ni le 2e, mais ce titre de gros stoner qui sent bon l’huile de vidange et la poussière et parle d’Elisabeth Bathory, qui comme chacun sait étant hongroise s’appelait en fait Báthory Erzsébet.
The Necromancers - « Erzebeth » (2018) :
Et sûrement encore une histoire de hasard d’alignement des planètes, le titre de la chanson que j’écoutais juste avant de découvrir le thème de la semaine contenait… un prénom 8)