OK, à la demande générale de Pete, je me lance moi aussi sur les 10 meilleurs albums de la galaxie de tous les temps de dans ma tête. Les choix sont terribles, les dilemnes sanglants et beaucoup de changements possibles, mais au final, ça donne ça… Merci Pete pour avoir niqué une bonne partie de ma journée là-dessus.
Tool - Lateralus
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui… J’aurais pu mettre Aenima ou 10000Days aussi, mais c’est Lateralus qui a changé tellement de choses dans ma perception de la musique. Un album que tu peux écouter un million de fois et toujours découvrir de nouveaux détails. Cette batterie titanesque, inventive, polymorphe et imprévisible où tu mets des années à apprendre chaque break correctement, cette guitare au cordeau et toujours sur le fil, aussi épaisse que délicate, cette basse jamais là où on l’attend, rebondissante et percutante et cette putain de voix qui me hérisse les poils du coeur tout au long de l’album. Un songwriting d’une complexité sans nom, des arrangements hallucinants (surtout pour un trio avec chanteur) pour un des plus grands albums de l’histoire de la musique (de dans ma tête)
Keelhaul - Subject To Change Without Notice
Mais qu’est-ce que vous êtes chiants les autres groupes, ou fénéants, parce que, eux, ils ont 30 riffs qui tuent par morceau et pas par album ou sur une carrière. Et trouvez-moi un autre batteur capable de jouer comme ça et j’écoute Skyrock pendant 1heure, promis.
Breach - Kollapse
L’équilibre parfait : la rage, les tripes qui te sortent de la gorge et l’écrasante chape de plomb des guitares abrasives et d’un autre côté, la classe et la délicatesse d’écriture d’instrus comme « Pulling Teeth » ou « Kollapse ».
Sleepytime Gorilla Museum - Of Natural History
Ah, encore un album dont je pourrais parler pendant des heures… un voyage à lui tout seul. Entre les comptines de Noël, les cavalcades death, les instruments bricolés maison, les dérapages folkloriques, les bruits d’insectes et les envolées prog, on pourrait croire que ça va donner un bordel progressif indigeste. Et on aurait grand tort ! C’est sans compter sur les talents de compositions, le sens de la mélodie et les harmonies de voix majestueuses des tenants du Museum. C’est beau, c’est fort, c’est subtil, c’est triste, c’est drôle, c’est extravagant, c’est menaçant, c’est du pur génie… Et c’est une belle porte d’entrée vers une galaxie de side-projects riches et à haute teneur en qualité, mais dans des registres très divers : Idiot Flesh, The Book of Knots, Tin Hat Trio, Faun Fables, Free Salamander Exhibit, Cosa Brava, Moe!kestra… Et ma rencontre avec l’amour (musical) de ma vie, la délicieuse Carla Kihlstedt.
Refused - The Shape of Punk To Come
15 ans d’avance sur tout le monde : punk, metal, hardcore, electro, pop, groove fondus dans un mélange que personne a pu digérer à l’époque, mais qui a transformé un paquets d’auditeurs, dont beaucoup de musiciens de la génération suivante. Inventivité et prise de risque à leur paroxysme. Inégalable et inégalé.
Hint - 100% White Puzzle
Un voyage cinématographique par les oreilles, inclassable et addictif. Des grosses guitares, des samples, de la basse, du sax, des hurlements, de la trompette, de la flûte, de la dissonance et de la mélodie. J’ai appris au bout de plusieurs années qu’ils n’étaient que 2, et me suis fait retourner la tronche en live comme rarement. Bonus pour leur live Collision avec EZ3kiel où ils revisitent les morceaux des 2 groupes mais à 6 musiciens.
Cheval de Frise - Cheval de Frise
J’ai attendu de voir des lives en vidéo pour accepter de croire qu’ils n’étaient que 2. Comment on peut faire tout ce bordel avec seulement 4 mains, une guitare classique et une batterie. Pas de loopers, de samples ni rien, juste des grosses brutes avec leurs instrus, leur équations au 3e degré en guise de composition mais avec un feeling à fleur de peau. Un des guitaristes qui a changé ma conception de la guitare (avec Fred Frith, Marc Ribot, Adam Jones et quelques autre…)
Mr Bungle - California
Un top 10 sans Mike Patton aurait été une hérésie, mais c’est une torture de choisir. Alors on revient sur l’évidence même : ce California de Mr Bungle qui arrive à faire rentrer la folie, la polyvalence et l’éclectisme du groupe sous un vernis pop/easy-listening qui fait que même ta belle-mère pourra y trouver des passages qui la charmeront. Mais regarde de près, le vernis est écaillé et il y a des monstres qui ont pris de l’acide derrière. Patton est au sommet de sa forme et a un terrain de jeu vocal à sa juste mesure.
The Dillinger Escape Plan - Miss Machine
Le groupe que la première fois que je les ai vus, je me suis dit « ça avait l’air mortel, mais j’ai rien compris… » alors ça valait le coup de se pencher sérieusement dessus pour comprendre un peu mieux la prochaine fois. Et la fois d’après, ils sortent ça ! Passant métal, hardcore, musique électronique, jazz et pop au blender avec des stéroïdes et des dés à 27 faces. Un batteur époustouflant, un guitariste extrêmement prometteur et un chanteur qui fait ses premières armes et augure de son futur potentiel. Jackpot. Même si des albums suivants sont plus aboutis, c’est le moment où se cristallise le génie de ce groupe hors norme.
Electric Masada - At The Mountain of Madness
J’aurais pu faire un top 10 seulement sur John Zorn avec la discographie de ouf du monsieur et il y avait de quoi remplir (Bar Kohkba, Moonchild, Naked City, Painkiller, les Filmworks, Masada…). Mais si un seul album devait synthétiser le génie d’écriture, d’improvisation et de direction de musiciens du monsieur, aucun doute, ce serait ce live époustouflant. Si tu arrives à survivre à 3 minutes d’agressions soniques en règle pour tester ta résistance, une fois le riff de basse lancé, rien ne résiste à cette dream-team : 2 batteries, basse, guitare, percus, clavier, samples et le sax hurleur de Zorn là-dessus, il ne doit rester personne de vivant à la fin du concert, pourtant empli de perles mélodique (Karaim et Abidan en tête) sublimées par la maîtrise de tous les musiciens. Ah, tiens, c’est le même choix que Pete !?
Radiohead - Amnesiac
La pop démontée jusqu’au plus petit atome, quark, boson… irradiée à la mélancolie électronique et remontée les yeux fermés par Yorke, Greenwood et leur clique… pas leur album le plus reconnu, mais leur chef d’oeuvre à mes yeux.
Merci pour leur participation et leur arrivée au pied du podium, mais désolé, il n’y avait pas assez de place pour tout le monde
Beaucoup de John Zorn, Portobello Bones, Fantômas, Isis, Snot, Swans, Meshuggah, Mogwai, Cult of Luna, Envy, Godspeed You ! Black Emperor, Pink Floyd, Tin Hat Trio, Tom Waits, Lab°, NIN, Led Zeppelin, Rage Against The Machine, Nirvana, DJ Shadow, Melt Banana, Radikal Satan, Zu, the Ex, Programme, Bastärd, The Book of Knots, Patrick Watson, Neurosis, Cypress Hill, Unsane, Fred Frith, EZ3kiel, Machine Head, Kronos Quartet… et tant d’autres… Retentez votre chance dans quelques années !
Et je fais de belles découvertes dans vos listes, je ne connaissais pas Sun Plexus et je suis au milieu du live de Nick Cave, merci beaucoup, c’est délicieux !!!