J’ai récemment lu Une éducation libertine, premier roman de Jean-Baptiste Del Amo, qui narre le désir d’ascension sociale d’un jeune homme miséreux, fraichement arrivé à Paris depuis Quimper (l’intrigue se passe en 1760).
Une lecture bien particulière… Avec une plume habile, un vocabulaire très riche et une construction narrative intéressante, cet ouvrage est d’une qualité littéraire évidente.
Il y a une véritable dimension picturale et olfactive dans le texte, mais parfois un peu trop : les cent premières pages sont assez laborieuses, la description de la crasse parisienne est trop présente à mon goût. Tout au long du roman Del Amo s’acharne à déranger le lecteur, notamment dans le portrait qu’il dresse des corps et de la misère.
L’évolution du personnage de principal est intéressante, mais m’a empêché d’apprécier le livre pleinement : ce personnage à quelque chose de Jean-Baptiste Grenouille, mais il n’aura pas réussi à m’intriguer autant que lui. A l’inverse, certains personnages secondaires auraient selon moi mérité d’être davantage développés. De plus, le rythme du récit finit par s’effriter légèrement.
Pour un premier roman, Jean-Baptiste Del Amo s’en sort très honorablement, mais il m’aura manqué quelque chose pour vraiment m’emporter.
Après ça j’ai voulu enchainer sur Gastby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald mais après la moitié du livre j’ai laissé tomber, je m’ennuyais beaucoup trop. Ni le fond ni la forme ne m’auront convenu. Du bla-bla mondain, sans intérêt à mes yeux. Je suis assez déçu car, Fitzgerald est quand même reconnu comme un pilier de la littérature américaine de la première moitié du XXè siècle. Tant pis…
Ne voulant pas rester sur cet échec, j’ai décidé de me lancer dans un livre que Gytha m’a recommandé ici il y a peu : L’homme qui savait la langue des serpents d’Andrus Kivirähk, un conte médiéval pour adulte, sous forme de métaphore de la modernité venant perturber le charme et le sens de la vie à l’ancienne, proche de la nature. Certains humains dialoguent avec les animaux alors que d’autres (éminents représentants de l’influence judéo-chrétienne) méprisent la nature et ceux qui y vivent. Tout cela sur fond de mythologie estonienne. La recette est charmante, rafraichissante, originale, drôle, très accrocheuse. C’est parfois un peu caricatural, mais l’enjeu n’est pas là et hormis un personnage qui m’agace un peu (la mère du personnage principal), je trouve ça vraiment super jusqu’ici (j’ai pour l’instant lu la moitié). Un roman bien difficile à fermer. Merci Gytha pour cette recommandation, tu avais vu juste ! 
EDIT : Après avoir terminé L’homme qui savait la langue des serpents : J’ai en fait bien plus aimé le fond, la réflexion, plus que l’histoire en elle même que j’ai trouvé définitivement caricaturale. A une ou deux exceptions près, les personnages me semblent trop creux. C’est vraiment dommage, car les 150 premières pages me plaisaient énormément et finalement la seconde partie de l’ouvrage n’apporte selon moi pas grand chose. le décor est posé et à partir de là on peut anticiper presque tous les retournements de situation… Malgré ça le texte reste très touchant et dresse un portrait nuancé de la modernité et de la tradition. Cette dernière parfois exacerbée de fatalisme. Une lecture néanmoins agréable.