Chamailleries et autre mauvaises fois

Il y a un terme qui n’a pas été formulé dans vos réponses, c’est le mot passion.
Quand un type part à la pêche au « groupe le plus underground possible », ce qui l’anime avant tout c’est sa passion de la musique, c’est à dire un intérêt qui peut être sans limite et qui tombe parfois dans le radicalisme, voir l’extrémisme. Il souhaite surtout développer ses connaissances sur le sujet et comprendre tout ce qui peut lui échapper. Il s’agit d’une quête individuelle et personnelle, qui n’a, à mon humble avis, rien à voir avec son rapport à l’autre. Je suis surpris de lire les réponses des intervenants précédents qui semblent en dire plus sur eux finalement que sur les personnes dont ils parlent. « se démarquer », « faire chier les autres », « narcissisant », « élite », « délire élitiste »,… comme si le regard de l’autre comptait par dessus tout et qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’une histoire d’égo qu’il fallait valoriser aux yeux de ses congénères !

Sylosis_7 lance ce débat sur la musique métal extrême, mais ce phénomène existe dans toutes les musiques et ses sous-genres, ce n’est pas particulièrement propre à ce milieu (qui est par contre particulièrement égocentrique en comparaison à ceux que j’ai pu fréquenter. On dirait que c’est toujours « à celui qui pissera le plus loin » ici :rolleyes: ).

Pour comprendre pourquoi certains ensuite « chient totalement sur les groupes dits mainstream ou qui le sont devenus avec le temps/le succès », encore une fois c’est lié à leur passion. L’intensité de leur haine actuelle égale l’intensité de leur adoration passée envers ces dit-groupes. C’est comme la chasse aux champignons : c’est magique quand on découvre tout seul un coin fertile, ça l’est beaucoup moins quand on est 15000 dessus. Ou comme avec ta femme. Ce qui prime c’est l’intimité qu’on peut entretenir avec l’objet de sa passion. Quand ce lien se désagrège, c’est la rupture ! On souhaitait comprendre et fusionner… mais si on est 15000 sur le coup, c’est que finalement il n’y avait rien à comprendre, et la fusion est un échec. Du coup, on continue notre quête, en entretenant cette illusion, toujours plein d’espoir !

Aussi, je ne pense pas que l’évolution de la musique d’un groupe est la conséquence de son succès auprès du grand public, comme le suggère Guillaume-F, mais plutôt l’inverse : que ça en est la cause. C’est parce que leur musique a changé qu’elle a attiré plus de monde. Ta « logique » t’appartient :wink: . Avec le temps - et dieu sait que les groupes durent à notre époque (hélas) ! - il est normal de s’assagir, de se prendre moins le choux, d’aller à l’essentiel et de s’universaliser, d’où cette impression de « formatage » et de musique moins technique et plus simpliste (à ne pas confondre avec « minimaliste »). Les passionnés auront tendance à explorer des territoires plus frais et plus créatifs, pour retrouver une énergie et une vigueur propres aux artistes qui débutent, là où d’autres se satisferont toujours des mêmes trucs (comme dans la vie professionnelle ou conjugale, soit dit en passant).

Tu as très bien résumé le côté passion je pourrais pas dire mieux.

Par contre j’ai pas été clair de mon côté quand à l’évolution Mainstream des groupes, puisque tu as compris l’inverse de ce que je voulait dire :confused:

Je comprends ce que tu veux dire Guillaume-F.
On est d’accord que le membre invétéré de la KISS army (ce n’est qu’un exemple, pas taper ]:smiley: ) qui va râler parce que ça bouscule sur un autre concert plus tôt ou un one-band fan qui va dire que tout ce qui n’est pas son groupe fétiche pue, ça peut être lourd.
Personnellement j’aime plusieurs groupes mais s’il le faut je n’ai pas peur de dire que mon groupe fétiche reste Metallica.

Pour ce qui est de la scène locale & cie. on est d’accord.
Il faut savoir apprécier les grosses écuries autant que les groupes locaux dès lors que ça suscite l’intérêt et que ça colle à nos goûts. C’est vrai, je me sentirai pas pour autant d’aller voir la scène locale BM perso… faut pas pousser trop loin non plus :stuck_out_tongue:

Pour répondre cette fois sur le terme « élitiste » (et pour répondre du coup aussi à toi Poulain) je ne critique pas l’élitisme dès lors qu’il est lié à la passion car je me considère moi-même passionné.
Je dis juste qu’il y a différentes façons de l’exprimer, différents degrés on va dire.
Y’a le vrai passionné qui va être élitiste en soi mais qui respectera les goûts des autres ; et y’a l’élitiste qui va critiquer sans arguments les goûts des autres alors qu’on pourrait très bien en dire de même de ses propres goûts (… je me perds dans mes explications là je crois haha).
Et j’ai lancé le débat sur ce genre musical car c’est celui que je maîtrise le mieux et que c’est, comme tu l’as bien dit Poulain, celui dans lequel c’est le plus présent je trouve … j’ai parfois cette impression que c’est le concours de celui qui a la plus grosse.

En fait si je devais conclure je dirais qu’il y a un juste milieu. L’exemple concret c’est l’ouverture de ce genre/du festival à un public pas vraiment initié.
Moi je suis content qu’on parle un peu de nous mais je serai le premier à râler que le festival soit parasité par des « touristes » qui viennent juste de la coller et/ou que le metal en général devienne un effet de mode : « oué j’ékoute tro du metale chui tro rebel tavu! » ; et ceci justement parce que je suis passionné (bien vu à toi Poulain. La passion a une place plutôt importante dans ce débat c’est pas faux)

Mais du coup : celui qui se contente de Black Sabbath et autres dinosaures sans chercher les nouveautés, il est pas passionné du coup ? :smiley:

Je pense que le terme élitiste et utilisé bien trop souvent et bien trop maladroitement.
Pour parler d’élitisme il faut plutôt se référer aux heures le plus sombres de l’histoire je pense… C’est un autre débat et je n’ai pas les connaissances historiques ni étymologique pour approfondir la dessus…

Concernant la médiatisation j’ai vraiment du mal, moi ça me dérange. Je comprend pas pourquoi toujours en demander ne serait que un peu toujours plus.
La musique + ses amateurs ne suffisent pas? D’autant plus qu’on la chance d’avoir des médias spécialisés qui vont du simple blog, fanzine, radio sur internet etc aux magazines et site internet de plus grande ampleur? Le tout de qualité !
Du metal sur tmc ? On a vu ce que ça pouvait donner… Putain que je suis heureux que le Hardcore reste loin de tout ça…

Pour le côté touriste on a déjà eu moultes débats là dessus ]:smiley:

Il y a aussi une dimension économique, les types qui enregistrent au fond de leur cave, ils font ça parce qu’ils en ont vraiment envie, ils peuvent être intransigeant sur la musique, les paroles, le son et l’iconographie, ensuite quand tu as un album qui se vend a peu près, tu as ton contrat avec la maisons de disques à honorer, ils ont un plan de carrière pour toi, un public cible, un ingénieur du son et donc tu vas forcément faire un projet plus consensuel, et à la fin tu termines, comme un certain bassiste, avec des pensions à payer, tes bagnoles, tes baraques, ton aréopage de suces bites à entretenir, plus personne dans ton entourage à avoir les couilles de te dire que tu fais de la merde, t’es au top coco! Et au fond toi aussi tu t’en branles de ta zik, tant que tu vends des disques et que tu as suffisamment de fans décérébrés pour pouvoir demander plusieurs millions à ton tourneur et acheter ton merch dégueu et tes éditions collectors hors de prix!
Alors en tant que passionné de musique tu vas chercher des trucs nouveaux, qui te surprennent, des trucs sans concessions, et ensuite si ces groupes commence à vendre, ben oui tu ne t’y retrouve plus, parce que concession, consensus, marketing, moissonneuse à oseille etc…
Si être élitiste c’est d’aller chercher autre chose que le gloubiboulga de l’industrie musicale veut nous vendre, alors oui soyons élitistes!

Bon, comme je le dis souvent, perso je suis un amateur de musique metal (pas toutes) et pas un passionné. Et si j’en écoute depuis près de 40 ans, des passionnés depuis 5 ans en savent sûrement plus que moi sur leurs musiques de prédilection. Prenez mes avis comme des points de vue exotiques, extérieurs et dépassionnés (justement), comme vous voulez, mais je n’aurai là-dessus pas la gnaque des super-mordus pour défendre un point de vue divergeant.

Je me permets de revenir sur ton post très intéressant (comme les échanges ici en ce moment, c’est un régal). J’ai du mal à te suivre sur ce point particulier, avec cette formulation plutôt exclusive, car je pense sincèrement que le metalleux est un animal grégaire. Et par la force des choses d’ailleurs, puisque qui dit passionné de musique dit concert et donc un nombre minimum de participants auquel il faut se mélanger.
Il me semble qu’inévitablement, dans ces mélanges, et plus loin dans les échanges (discussions en particulier), il est impossible d’échapper au regard de l’autre. Par conséquent, participant à un groupe constitué, par goût, choix, voire impression de nécessité pour être intégré, la question de l’adoption des codes du groupe se pose à un moment ou à un autre. Certains s’en foutent ou y résistent, d’autres y prennent une part modeste (TS noir à l’effigie d’un de leurs groupes favoris), mais cela va jusqu’aux accessoires vestimentaires - dont la fameuse veste à patch : si ça ce n’est pas un message lancé à son entourage….- ou autres, cheveux longs, barbe, tatouages évocateurs, piercing, attitudes… et tout ce qui relève de l’imagerie metal. Rien de choquant, ce ne sont que des faits constatables par tout un chacun. D’ailleurs, en général, ils sont là pour ça : être vus !

Il ne s’agit donc pas d’une « histoire d’ego » vis à vis de ses congénères :

  • au sein d’un même groupe, les personnes adoptant les mêmes codes recherchent une assimilation et non pas une démarcation, donc pas à se mettre en valeur parmi les leurs
  • par rapport au reste de la population c’est plus une volonté de se distinguer et de montrer justement ses goûts et/ou son appartenance à une mouvance (ça peut rester aussi de l’ordre : « j’écoute ça/je m’habille comme ça parce que j’aime », reste à savoir pourquoi on aime ça et qu’est-ce qui a influencé nos goûts, ceci étant aussi vrai pour tout autre domaine que l’amour de la musique metal comme un sport, une religion, une région, une pratique…)
  • enfin, il y a ceux (et c’était la question de départ) qui s’estiment au dessus de la masse parce que justement eux connaissent/aiment des choses que toi, pauvre Béotien, tu ne comprends pas. Il y en a mais comme je l’ai dit, eux, on s’en fout ! C’est comme le mec qui te toise parce qu’il a une belle bagnole et qui te regarde rouler dans ton tas de taule. Ben… On s’en fout ! :smiley:

Donc des quêtes personnelles, c’est beau c’est pur, il y en a certainement, mais tu ne m’ôteras pas de l’idée qu’il est difficile pour un passionné de passer insensiblement à côté du regard des autres sans répondre plus ou moins à l’appel des sirènes des codes d’identification. :wink:

P. S. : sur un autre sujet, concernant les groupes délaissés par les fans de la première heure, en dehors des musiciens qui ont évolué et proposent du commercial formaté, je pense aussi qu’une personne en recherche permanente de nouveauté va de l’avant pour trouver encore plus de création et renouveler ses sources. Comme cette création évolue rarement vers le minimalisme, mais plutôt vers une accentuation des effets recherchés jusque là, on imagine bien que l’adepte de l’avant garde va se voir proposer du « plus vite, plus fort, plus violent », parce que le jour où on lui met sous le nez du lent, du calme, du cool, il le rejettera sous prétexte que ce n’est pas ce qu’il recherche.
En outre, la personne qui prend plaisir (ou qui tient) à être à la pointe, pour ceux qui aiment ce statut, perdent ce dernier lorsqu’ils finissent mêlés à la plèbe qui adopte « leur chose ». Et dès lors vont voir ailleurs. On ne peut pas nier que pour une minorité, et là je ne parle plus uniquement « musique », perdre son statut de précurseur (pour être gentil) est une rétrogradation sociale insupportable. Surtout lorsque c’est une part importante de sa vie.

Défier le Grand Public, voilà un sport que je pratique beaucoup. :lol:
Mais sache que le GP est majoritairement stupide car (attention équation philosophique) pour calculer le QI d’un groupe il faut prendre le QI le plus bas d’un des membres du groupe et le diviser par le nombre d’individus composant ledit groupe. :slight_smile:

Cf ma réponse au dessus ^^
Sinon c’est aussi pour faire trve tu vois. Le metalleux c’est un peu l’ancêtre du hipster, trop fier d’écouter des groupes dont tu n’as jamais entendu parler parce que toi tu es « comme les autres ».
Peut-être est-ce aussi pour masquer ce sentiment de trahison qu’ils ressentent quand « leur » groupe devient connu et n’a donc plus un « lien direct » entre celui qui connaissait avant et la masse de gens qui désormais connait.
Ou alors ils ont honte car maintenant tout le monde connait leurs mauvais gouts musicaux… :lol:

Et quoi qu’on en pense ce n’est pas Metallica non plus… J’veux dire à un moment donné va p’tet falloir apprendre le nom de Lou Reed :wink:

Euh… Sauf que la plupart du temps ton explication ne marche pas. Prends un exemple du genre Ghost, Five Finger Death Punch, Linkin Park, Limp Bizkit, Incubus, Aerosmith, Kiss, Nirvana, Kadavar, Sleep, System of A Down, … Il y a pléthore de groupes qui sont devenus grand public sans pour autant faire un virage commercial. Vous semblez oublier des détails comme la hype, ou le démarchage commercial de la maison de disque, la mode,
vu que leur musique était déjà orienté grand public ou qu’ils ont juste profité d’une hype).
C’est juste du pseudo élitisme pour non intellectuels que de se priver d’un groupe car il est désormais connu.
Comme ce besoin pathologique d’aller creuser le net pour trouver le groupe le moins connu possible… Comme les fachos de Metal Archives (par exemple)

Parce que tu n’as peut-être pas rencontré les mêmes personnes que nous non ? As-tu déjà entendu un bouffon looké trve black tenté de d’expliquer qu’Anthrax c’est pas du vrai metal car c’est pas evil ? (FuryFest 2005 pour ma part) As-tu dû supporter les commentaires des « vrai thraseur » car tu écoutais du néo et du hardcore ? (moi oui pendant … depuis toujours ne fait) N’as-tu jamais croisé des comiques qui crachent sur un groupe alors qu’il y a 2 mois ils étaient à blocs dessus (oui mais maintenant c’est mainstream tu comprends. Et ça je l’entends peu importe le groupe Metallica, Ghost, Mayhem, Skindred, Korn, Slayer… )… Des exemples comme ça j’en ai tellement plein que j’ai décidé de mettre tout le monde dans le panier « cons » et de ne considérer que ceux qui en sortent (coupable jusqu’à preuve du contraire).
Et croit moi, le milieu metal est rempli de ces poseurs qui se souci bien trop du regard des autres. Si tu n’en connais pas tu as de la chance (ou alors tu ne t’en aperçois pas). Ou alors je fréquente trop de poseurs (Paris, la scène pseudo-underground, les milllieux soi disant alter …)

Tout a fait d’accord, nous (moi inclus) utilisons mal le terme élitiste, il veut dire « qui concerne une élite » hors, en quoi écouter un groupe trop top UG c’est être dans l’élite ? L’élite de quoi ? La passion c’est aller de l’avant, découvrir, échanger, s’ouvrir. L’élitisme c’est l’inverse. L’élitisme en musique c’est un cancer du rectum (et du coup on est bien dans un endroit sombre de l’histoire-là).
Le terme élitisme est mal employé par les gens et, en plus en double sens opposé : soit ils se prennent pour une sorte d’entité supérieure car Eux n’écoutes pas « le gloubiboulga de l’industrie musicale » alors que quand tu leur parles tu t’aperçois qu’ils sont ignares au possible et vont te balancer des merdes toutes faites du genre « PNL c’est trop dl’amerde et ils utilisent du vocodeur » sans jamais avoir écouter PNL (sauf la vidéo du live sans vocodeur) et, pire, derrière vont aller écouter de la musique de merde où y’a du vocodeur. Soit (et c’est mon cas) c’est utilisé comme terme péjoratif car, comme je disais, tu es l’élite de quoi mon gars ?

Donc Suicidal Tendencies qui passe sur Canal+ pour toi c’est non ? Napalm Death diffusé sur BBC1 c’est non ? Une catégories Metal aux Victoires de la musique c’est non ? Wormrot dans un festival tout public ? Pourtant c’est normal à l’étranger…
C’est très franco-français ce besoin d’être seul dans le noir au fond de sa cave pour écouter un morceau d’un oneman band qui n’a fait qu’une démo sur radiovinyle édité à 7 exemplaires…

T’inquiètes je suis revenu, le niveau va redescendre :stuck_out_tongue:

Ben oui clairement. La passion c’est quelque chose de vivant, d’évolutif, qui a besoin d’être nourrie, alimentée pour se développer. Sinon elle meurt.
Les passionnés qui écoutent toujours la même chose ne sont pas des passionnés. Il y a en fait un terme clinique pour ces gens-là : monomaniaque. Et ce n’est jamais un compliment :wink:

Je ne dis pas non, je ne comprend juste pas ce besoin perpétuel d’en demander toujours plus, ni l’intérêt. La plupart des groupes et leurs public réclamant toujours plus de médiatisation sont généralement des groupes qui jouent dans des salles pleines et des gros fests alors à quoi bon?

Et quand on médiatise le Metal (en France je parle car je n’ai jamais vraiment vu de reportage ni itw étrangères) bonjour les clichés et interviews à deux balles, c’est surtout les itw qui m’énervent, les clichés je m’en tape, ils sont pas toujours faux en plus, enfin c’est du cas par cas, bref… Après un reportage de qualité à la télé française je dis oui avec grand plaisir, sauf que je n’y crois pas :slight_smile:

Quoi? Lou Reed a écrit St Anger? :smiley:

Sleep un groupe grand public ? Que ça plaise à un public non métal c’est indéniable mais de la à ce que passe sur RTL2 y’a du chemin :slight_smile:

C’est marrant, tu mets en lumière le manque de pertinence du terme « élite », mais tu redéfinis arbitrairement celui de « passion ».
La passion regroupe deux phénomènes relativement similaires, ainsi décrits dans un dictionnaire (et pas « le » dictionnaire) :

  1. Penchant irrésistible pour une personne.
  2. Goût très vif pour quelque chose.

Par définition la passion n’implique aucune nécessité de renouvellement. La passion implique un « objet », aucunement la diversité. Ainsi, on peut très bien écouter une poignée d’artistes et pourtant être passionné de musique. Prétendre le contraire n’est-il pas encore une fois une sublimation d’un sentiment de supériorité ? Sur le papier on peut même dire qu’un One-band-fan est passionné. :cool:
Dans le fond je suis évidement d’accord avec toi Pok, je pense qu’un passionné aura tendance à exploiter le filon (avec un L pour les lubriques), mais ça n’est qu’une tendance, rien de plus.

ouaip, en duo avec Pittbull.
(:cry: si ça se trouve il aurait été moins mauvais pour le coup…)

Ben oui. En dehors de la France (la où se trouve la plus grande partie du monde donc) Sleep est devenu (depuis genre 5 ans) un groupe mainstream. Suffisamment pour être contacté par Coachela, par exemple. Ou pour avoir fait son 1er show de reformation au All Tomorrow’s Parties. Ou pour être soutenu par Adult Swin (la branche adulte de Cartoon Network) …

@DogEatDog : je sais très bien ce que je fait : je suis resté dans le thème du topic :lol:
Puis j’ai pas suis les définitions du dictionnaire car la passion est, originellement, « du Christ » et j’en avais conclu que seul le black metal pouvait déclencher les passions et ça foutait trop le bordel dans ma tête :rolleyes: :lol:
(en vrai) J’ai préféré prendre la passion dans le sens d’appétence, d’exaltation, d’entrain plutôt que dans le sens obsession déraisonnable.

Oui on peut. Mais ce serait nier la triste réalité de notre monde tragique. Car bien souvent les fans hardcore monogroupe sont plus proche de l’obsession que de la passion. Regarde les passionnés de Kiss ou de Johnny. Ils n’ont pas la passion de la Musique, ils ont l’obsession d’UNE musique. C’est un peu comme la différence entre geek et nerd, y’en a un qui est aller trop loin et a basculer du côté obscur.
Et je plussoie l’usage du mot sublimation car c’est exactement ce que j’ai fait, du vent. :lol:

Ravi de voir que ce débat fait parler !
Effectivement, comme le dit Pok, j’ai moi aussi pu rencontrer des « élitistes » tels qu’il les a décrit. C’est pourquoi j’associe plus ce terme au côté péjoratif de la chose … bien qu’il y ait un bon côté à savoir ne pas se satisfaire de ce qu’on nous sert si c’est uniquement dans un but commercial , et aller chercher du contenu un peu plus vrai, un peu plus passionné 8o

Et passion peut être utilisé autant pour le fanatique du groupe A que celui qui écoute et apprécie les groupes B, C, D, Cock and ball torture, E, …

Tout est question de point de vu finalement…

A mon humble avis, la meilleure solution reste de s’en badigeonner les roupettes avec le pinceau de l’indifférence et ne pas parler aux méchants trve (dvc) qui font la grimace quand ils entendent le nom d’un groupe qui vend plus de 5 albums

Le mieux c’est de faire ce que l’on veut sans se soucier des autres :slight_smile:

Globalement d’accord avec Pok, sauf sur 2 points :

  • définition de l’élitisme : « Attitude ou politique visant à former et à sélectionner les meilleurs éléments d’un groupe sur le plan des aptitudes intellectuelles ou physiques, aux dépens de la masse. » (Larousse). Si on oublie « meilleurs » ( ]:smiley: ]:D) et les critères de sélection (« aptitudes intellectuelles ou physiques »), on est bien dans l’idée d’une sélection, voire d’une auto-sélection d’un petit nombre de personnes, aux dépens du plus grand nombre (connotation négative). L’élitisme évoqué relève de l’entre-soi, « Nous nous sommes ceux qui savent/connaissent/aiment, les seuls, et vous tous, tous les autres, vous êtes le peuple ignare » (je grossis le trait bien sûr). « Dès que vous aimerez, notre intérêt retombera comme notre noble statut d’avant-gardistes, et nous irons voir ailleurs ». Et on en revient bien aux exemples donnés par Pok.

  • la passion pour quelqu’un peut durer sans changer de personne. Je pense comme DogEatGod qu’elle n’est pas nécessairement attachée à quelque chose d’évolutif, même si c’est aussi possible. Peut-être même que la passion est d’autant plus grande et intense qu’elle peut survivre à une forme d’immobilisme et d’immuabilité de la chose/personne aimée.

C’est ce que je n’ai cessé de dire : les autres « on s’en fout ! » :smiley: :wink:

On pourrait même faire une manif :smiley:
LES AUTRES! LES AUTRES! ON S’EN FOUT!

Mais oui de toute façon, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, nous le faisons pour nous et pas pour les autres. Enfin… nous 5 (ZZ Chr, Sylosis_7, Guillaume_F, Waterfal et moi) qui participons ici. Ceci n’engage nullement le reste de la population mondiale.

@ZZ: normal de ne pas être d’accord avec le passage où j’ai été le plus de mauvaise foi :stuck_out_tongue: J’avoue volontiers avoir manipulé mes propos pour qu’ils aillent (et fines herbes) dans le sens que je souhaitais leur donner. Car pour moi, la stagnation c’est la putréfaction et l’immobilisme c’est la mort.

On t’appellera désormais Boursin ! :smiley:

J’arrive un peu après la bataille par manque de temps, mais la discussion est passionnante ! Je vais répondre un peu en vrac.

L’élitisme n’est pas obligatoirement lié à la passion. J’entends par là que, pour moi, un passionné (de Metal, en l’occurrence) c’est effectivement quelqu’un qui va creuser, chercher des nouveautés, comme cela a été dit précédemment, vivre pour ça ou en tout cas organiser sa vie en fonction… A l’inverse, quelqu’un qui va « juste » écouter AC/DC, Metallica, Black Sabbath, Kiss et Maiden, ne sera pas un passionné mais un amateur, un sympathisant. Et je n’ai rien contre ça. Seulement, si cette personne vous sort « de toute façon y’a rien de mieux que ces groupes, le reste c’est inaudible », il est élitiste à sa manière.

Quand on parle d’élitisme, on va donc plutôt qualifier celui qui, en plus de considérer les groupes qu’il juge digne d’intérêt comme les meilleurs, rabaisse/critique ceux qui écoutent des groupes qu’il trouve nuls, inintéressants, etc. Et souvent c’est effectivement contre le Metal mainstream.

Se pose alors la question des critères pour évaluer qu’un groupe est digne d’intérêt ou non. Je peux comprendre qu’un musicien me dise que tel groupe est inintéressant musicalement en me donnant des arguments plutôt objectifs (originalité des compositions, gammes, recherche, construction, niveau technique, qualité de la production, etc), mais il n’a pas à me dire de ne pas écouter ce que je veux. Et s’il me le dit, eh bien je m’en secoue.

Cependant, je sais aussi faire la part des choses et reconnaître que beaucoup de groupes que j’apprécie ne sont pas musicalement révolutionnaires (Ghost, Rammstein, Amon Amarth, Slipknot, SOAD, Eluveitie, Disturbed, Arch Enemy, et bien d’autres) et que « metalliquement » ce n’est pas vraiment TRVE. Mais subjectivement ça me plaît parce que j’y trouve des émotions qui me parlent. Je n’ai donc pas peur de dire que j’apprécie les groupes sur les MS du HF mais aussi des groupes plus petits qui passent sous la Valley, Temple et Altar.

Je dois cependant avouer que quand je vois l’engouement pour des groupes comme Steel Panther, Avenged Sevenfold, Airbourne ou encore Sabaton, je deviens élitiste 8o (et encore, je n’ai rien dit sur Gloryhammer et Amaranthe :lol: ).

Tu as raison, il faut mettre un frein à l’immobilisme :smiley: