Merci @Chab77 , et merci d’avoir fait l’honneur du casque à Ridiculous and full of blood ! Cet album ne m’a pas non plus convaincu d’emblée, mais j’ai fini par vraiment l’aimer.
J’avais écouter l’album au moment de sa sortie qui ne m’avait pas marqué plus que ça…
Par contre la prestation live au HF était top.
J’ai réécoute l’album ensuite… Bah non tjs pas…
Not enough lors de la Battle avait piqué ma curiosité et la réécoute de July 31st avait une toute autre saveur que le souvenir peu convaincu que j’avais de son premier album solo. C’est donc avec une certaine gourmandise que je m’étais penché sur ce 2e album à sa sortie.
Si les premières écoutes se sont avérées plus convaincantes c’est surtout l’écoute de ce live au Hellfest qui m’a bouleversé. Ces 2 albums sont devenus la bande originale de mon été (avec le Voidkind de Dvne) qui m’ont accompagné sur la route des vacances, en soirée, pour faire le ménage, la cuisine… et lentement ils ont commencé à révéler leurs secrets et leurs charmes. Ce rollercoaster de colère, de vulnérabilité, d’angoisse, de douceur et de hargne m’a happé. D’abord par l’époustouflante voix de Julie, dont les cordes vocales peuvent se draper de soie ou de verre pilé, mais également les rythmiques, la basse rêche, les guitares enivrantes et les machines teintant ces morceaux de reflets industriels ou éthérés.
Secret all men keep est même devenu un de mes morceaux préféré de la dame (j’ai même commencé à l’apprendre à la guitare pour essayer de retrouver la tension de cette ballade douce-amère parée de velours rouge - j’en suis loin)
Ce deuxième album est une pépite que je ne me lasse de découvrir. Merci pour ta chronique qui lui rend un juste hommage.
chronique
Leprous-Melodies Of Atonement
Je connais Leprous beaucoup moins bien que la plupart d’entre vous, et depuis beaucoup moins longtemps. C’est pourquoi je m’abstiendrai de faire la chronique de spécialiste que je suis de toute façon incapable de réussir, et me contenterai de traduire, à grands coups de pinceaux, les impressions ressenties devant Melodies of atonement. Pinceaux, impressions : des métaphores picturales que nous retrouverons bientôt.
J’ai beaucoup aimé découvrir les deux nouveaux albums de Leprous, sortis il y a une quinzaine de jours. Le premier, Melodies of atonement (composé de 10 morceaux, allant de Silently walking alone à Unfree my soul), je l’ai écouté dans la voiture en rentrant du travail. Le second, Melodies of atonement (composé de 10 morceaux, allant de Silently walking alone à Unfree my soul), je l’ai dégusté à la maison, quand tout le monde était couché ou vaquait calmement à ses occupations. Deux albums différents et pourtant complémentaires.
Melodies of atonement (en voiture Simone) est une œuvre particulièrement agréable à écouter : un exercice de funambulisme entre la puissance du metal et la délicatesse des mélodies, unies par ce fil rouge qu’est la fameuse voix - tantôt puissante, tantôt subtile – d’Einar Solberg. C’est peu de dire que cette voix est un instrument du groupe à part entière. L’album réussit à communiquer des sentiments contradictoires de joie (via la beauté qui s’en dégage, la rythmique enjouée de Limbo et d’autres morceaux, les arrangements vocaux) et de gravité (paroles, sonorités qui viennent percuter la légèreté déjà décrite). Tout en conduisant – les rond-points pris d’assauts en cette fin d’après-midi, les tracteurs emportant leur chargement de vendanges, cette vieille dame qui semblait perdue, érodaient parfois mon attention – il m’a donné l’envie d’y revenir pour en faire la bande-son de cet automne.
Le second album, Melodies of atonement (casque d’or) est un travail d’impressionniste. La plupart des morceaux sont un peu différents de ce qu’ils paraissent être. Sous le morceau qui s’impose à nous, sous la voix, on découvre tout un monde de sons qui fourmillent, se croisent, se frottent plus qu’ils ne se complètent, qui évoluent dans des tonalités et à des vitesses différentes, dont la courbe est rabotée, interrompue, répétée.
Ecoutez Silently walking alone au casque, par exemple. Prenez le temps de marcher solitairement et en silence dans cet univers de quatre minutes de superficie. Soulevez le voile éthéré de la voix et observez le petit monde qui grouille en-dessous.
Et Atonement : polyrythmie grave puis électrique, lambeaux puis hoquets de guitare, et toujours cette voix de funambule – au-dessus, bien au-dessus de la mélée – qui finit par entortiller de ses fils ces parties disparates pour en faire un tout. Un grondement de basse – unique, impromptu ? Solberg prend appui dessus et l’enjambe comme un gouffre. It’s so because of you : c’est tellement du Leprous, et comment le dire autrement ?
Les petites lucioles sonores qui illuminent le début de My specter finissent par ployer sous un déluge de guitares, mais sans disparaître : le son des insectes est immortel.
Et celui des sirènes (I hear the sirens), sous le tumulte de la tempête à venir (Oh Lord, I’m cast aside), est ponctué d’arabesques perlées et infinies.
Si l’on descend en profondeur et que l’on explore les bas-fond de la plupart des morceaux (Like a sunken ship), on trouvera cette architecture de touches électroniques, de rythmes et de contre-rythmes, d’arrangement vocaux qui viennent et disparaissent comme un phénomène aquatique : la marée est toujours plus belle en banc (de poisons, d’antidotes). Dans la profonde obscurité des abîmes, de petites créatures de lumière viennent ponctuer, nourrir, enrichir la vie : n’est-ce pas là le message envoyé par la pochette de l’album ? En cela, Melodies of atonement me fait aussi penser – et l’on retrouve ici la métaphore de la peinture - à un tableau d’Arcimboldo qui, de loin, représente un portrait saisissant et cohérent d’une figure humaine et des émotions qui la traversent – mais qui de près s’avère être composé d’une multitude de détails savoureux (fruits, légumes, créatures étranges). Le tout et les parties qui le composent forment une œuvre labyrinthique dans laquelle nous guident, nous égarent, nous inquiètent, nous rassurent la voix, les thèmes et les paroles sombres d’Einar Solberg.
Melodies of atonement – Mélodies de l’expiation - quel beau titre, et il me faudra encore de longues heures pour en explorer le sinueux et douloureux trajet… Cet album à la fois simple et complexe (chacun trouve son chemin dans le labyrinthe), aussi lumineux que désespéré (chacun éclaire sa route à sa manière), aussi métallique qu’électronique (à chacun sa boussole) se termine par un Unfree my soul cathartique et paradoxal. Unfree my soul at last / I have to force myself to reside / in the world of the dead : s’il faut de la lumière pour cheminer dans les Enfers - une luciole pour supporter la nuit - une créature fluorescente pour éclairer les abîmes - cet album de Leprous en est la photographie – positif et négatif – tout et partie.
Temple
Artiste non présent en 2024
J’ai enfin lu vos chroniques !
Enfin, celle de @Chab77 - d’ailleurs j’ai une question de bleue mais le hardcore mélodique c’est parce qu’il y a des claviers comme dans le death mélodique ou parce que ça ne tape pas tout le temps ? Tu me diras « Tu n’as qu’à écouter l’album » mais c’est je pense que tu sais déjà ce que je répondrai
Aussi celle de miss Noël, dont la description - du personnage, pas de l’album qui est dans mes intentions d’écoute depuis le Hellfest - correspond parfaitement à ce que je m’étais dit en la voyant débarquer ce soir de Metallica, dans cette Valley où l’on respirait enfin, mouillés mais si heureux d’être devant ce spectacle.
Peut être écouterai-je enfin l’album ce soir !
Je me laisse en revanche la chronique de Leprous pour l’après-écoute. Étant un groupe que j’aime, je vais éviter d’influencer involontairement mon avis (je ne sais pas encore comment ça fonctionne alors, dans le doute)…
En tous cas, merci à vous pour ces chroniques
Alors non pas de claviers dans le Hardcore Mélodique. Ça se rapproche pas mal du Punk Rock en vérité. Et ça ne tape pas du tout .
chronique
Pyrrhon-Exhaust
J’aime le death metal. Que dis-je, je l’adore ! Cette année est un bon cru et le style se renouvelle grâce à de nombreux groupes talentueux. J’y retrouve même un grand intérêt lorsque dautres genres ou sous genres y sont incorporés. Et pour le coup, le nouvel album de Pyrrhon, Exhaust, fait partie de ses œuvres remarquables aussi riches qu’intéressantes.
Mais Pyrrhon, c’est qui, c’est quoi d’abord ? C’est un combo de la scène newyorkaise qui puise dans des influences Death, noise, punk, hardcore, mathcore et grind. Il y a également une énorme appétence pour le jazz dans la composition des morceaux et dans leurs sonorités empruntes de dissonance. Une musique complexe par des musiciens décomplexés en somme.
Revenons maintenant sur Exhaust… Cet album aurait pu ne jamais exister : nous sommes en 2020, Pyrrhon sort son 4e album mais le covid joue les trouble-fêtes. La promotion du disque est mise à mal, le groupe tournant très peu. Si bien qu’en 2023, Pyrrhon est quasi en état de mort cérébrale, chaque artiste se dirigeant vers des projets annexes divers et variés, pas forcément en rapport avec la musique.
Mais la persévérance paie, les musiciens finissent tous par se retrouver ensemble pour un week-end de bœuf et d’écriture. L’envie est toujours là, les retrouvailles tous ensemble donnent un nouveau souffle au groupe qui se lance dans le process d’écriture de Exhaust. Les sessions bœufs sont tellement efficaces et riches de compositions que le groupe décide de procéder exclusivement de cette manière, pas possible que chacun bosse de son côté. C’est main dans la main et démocratiquement que le 5e opus de Pyrrhon nait pour sortir début septembre 2024.
A quoi s’attendre en écoutant Exhaust ?
Tout d’abord un chant ultra varié pour du death. Oui il y a du growl, c’est même une évidence, mais on retrouve également du scream dont certains cris pourraient faire penser à Mike Patton.
Rythmiquement, de la dissonance, rappelant le jazz mais aussi le mathcore à la Dillinger Escape Plan, est bien là, appuyée intelligemment par un jeu de batterie très fin.
Vous l’aurez deviné dans le descriptif, l’album regorge de subtilités devant un mélange de styles hyper intéressant, mais ne vous attendez pas à un album joyeux. C’est tout le contraire même. La basse est lourde et malsaine, les thèmes abordés s’inspirent du monde dans lequel nous vivons en 2024, avec ses dangers potentiels et des inquiétudes :
Exhaust (ou épuisement) se veut avant tout être une dédicace au burnout, la dépression étant abordée dans le titre « Out of Gas », mais aussi les addictions avec « Hell Medecine » ou « Luck of the Draw ». Des visions négatives de notre monde sont aussi au menu dans les morceaux « Stress Fractures », « First as Tragedy, Then as a Farce » ou encore « The Greatest City of Earth ». Des thèmes universels, pouvant parler à n’importe qui, pour une musique complexe et pas forcément accessible pour tous.
Vous l’aurez compris, cet album est riche dans ses compositions et son écriture, mais difficile à apprivoiser de part cette même richesse.
Pyrrhon avait déjà su se faire un nom dans la sphère des musiques extrêmes avec ses précédents albums, force est de constater que les newyorkais reviennent en état de grâce et signent ici un superbe album dans la lignée de ce qu’ils avaient pu faire auparavant. C’est bien plus que du death tech dissonant, on est au portes de l’expérimentation et l’ensemble fonctionne à merveille et avec beaucoup de cohérence et d’homogénéité.
PS : cette chronique m’aura épuisé…
Altar
Artiste non présent en 2024
Si elle t’a épuisé, moi, elle m’a enchanté. Je n’écoute pas de death mais ta chronique et le côté expérimental et varié de l’album ne me donne pas d’autre choix que de l’écouter attentivement. Merci !
C’était pour faire écho au titre mais aussi parce que j’avais utilisé l’assistant en début de semaine pour rédiger un brouillon. Brouillon qui a disparu en cours de route et j’ai du tout refaire de zéro.
Mais merci, j’espère que tu prendras autant de plaisir à écouter l’album qu’à en lire ma chronique.
Entre ce descriptif et la jaquette de l’album, tu as fini de me convaincre d’écouter ça ! Je lance ça dès ce soir ! Merci pour cette nouvelle excellente chronique !
On reste quand même sur du death mais la variété des rythmes devrait te séduire.
chronique
HYPER GAL-After Image
Un pneu.
Un pneu avec une jante un peu crade.
Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes.
Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes et des ailes d’albatros.
Ok.
Ça plane. Ça voudrait planer mais ça file. Ras du bitume : ça file à cent à l’heure. Punk. Noise. Rock. Les deux filles sont d’Osaka. Y a du drone. Un côté bubble-gum - le petit chant japonais - mais du bubble-gum écrasé sur le bitume, et les voitures qui ont roulé dessus et les gens qui ont marché dessus et c’est chanté du point de vue du chewing-gum. Mâché. Et remâché. Avec une odeur de banane brûlée (Melt-Banana). Et tout autour, c’est noise. Ça peut pas s’arrêter. Ça veut pas s’arrêter. Pouquoi s’arrêter ? C’est la vie à Osaka. Du 24/24. Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes et des ailes d’albatros. Ça voudrait s’envoler. Ça reste là - ras du bitume - à écraser du bubble-gum.
(Le Noise rock est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.)
- Baudelaire 24
Et des répétitions. Beaucoup de répétitions. Ça file à cent à l’heure. Et ça accélère. Unryhmed. Une ligne de basse. Et partout la batterie qui vient structurer ça et en même temps FOUTRE LE BORDEL. Y’a du synthé partout. Du synthé un peu cheap. Rafistolé au bubble-gum. Et du bruit qui traverse tout ça. Où on va ? Peu importe où on va. On n’a pas de voiture. Juste une roue avec des chaînes et des ailes un peu cassées. Mais on a deux minettes qui nous emmènent et ça file à toute vitesse. Pégase a bu du sake. Icare a les miches brûlées et se repose sur le bitume. Et autour de lui, autour de nous, ça file à toute vitesse. C’est noise. C’est punk. C’est répétitif. Les deux filles sont d’Osaka. C’est noise et c’est répétitif. Les deux filles sont d’Osaka.
MainStage 1
Artiste non présent en 2024
@Diatribes J’ai beaucoup aimé Exhaust, sa richesse et ses changements de rythme ! Je sais déjà que je vais me le remettre plusieurs fois. Je ne suis pas connaisseur, mais j’ai l’impression que ça dépasse les frontières du death pour aller dans des paysages progressifs, expérimentaux. Ça m’a fait penser un petit peu à Imperial Triumphant et surtout à un des rares albums de death que j’ai écouté et réécouté : Imperative imperceptible impulse d’Ad Nauseam (vus au Roadburn, j’avais été fasciné par la diversité dans le jeu du batteur). Je ne sais pas si tu connais ?
Edit : tu en as d’autres de ce genre à conseiller ?
Euh je sais pas, possible, ce que je peux te dire c’est qu’il y a quelques groupes qui portent ce nom alors ptet. Je note l’album et je verrais si c’est le groupe que je connais.
Haha, comme souvent, on se marre bien avec tes chroniques, et celle-ci ne déroge pas à la règle ! Curieux d’écouter ! Je fini avec Pyrrhon et je lance ça !
Merci pour cette chronique !
Bon bah complètement séduit de mon côté ! J’y vois d’avantage du Grind avec un gros côté Post. Ça me rappelle parfois Wormrot. Excellente découverte pour ma part ! Un gros merci à toi !
chronique
Weish-
Singapourienne touche à tout, celles et ceux présents sous l’Altar le jeudi 27 Juillet 2024 ont pu découvrir l’artiste Weish, qui a accompagné le groupe Wormrot au chant sur certaines dates depuis 2023.
De son vrai nom Chew Wei Shan, Weish possède une palette vocale assez dense qui lui permet, entre autres, de proposer un chant torturé parfois très aigu qui colle parfaitement à l’univers malsain dépeint par les compositions de Wormrot. Mais Weish propose également un chant tantôt pop, tantôt punk, tantôt Jazzy, au travers de ses divers projets solos ou collaboratifs.
Inspirée par son père, pianiste autodidacte, Weish s’est lancée dans la musique au travers d’un projet de chant / piano de reprises de morceaux et de compositions originales. Plus tard, lors de ses années d’université, Weish s’est vu offrir une loop box (un équipement permettant d’enregistrer des boucles musicales) par son voisin de chambre Nurudin Sadali, avec qui, à la suite de nombreuses jam dans leurs chambres d’étudiants, elle a créé le duo de musique electro .gif en 2012. Ensemble, ils ont composé 1 EP et 2 albums, avant d’annoncer en 2023 un hiatus à durée indéterminée.
Weish fait également partie du projet musical Sub:shaman, mélange intéressant de sonorités tantôt Rock, tantôt Instrumental, tantôt Jazzy, mais avec généralement un groove indéniable.
Professeur de littérature anglaise pendant 5 ans et consciente d’une certaine incompatibilité entre sa profession et la vie de musicienne à laquelle elle aspire, Weish quitte le monde de l’enseignement pour se lancer pleinement dans ses projets musicaux en 2018, ainsi que dans divers autres projets artistiques, tels que le théâtre, le cinéma, la voix-off, et parfois même tout ça à la fois.
Je vous laisse ci-dessous un lien vers l’album Apnea de Sub:Shaman, que je trouve très agréable à écouter.
Altar
Artiste présente en 2024 avec le groupe Wormrot
Et bien c’est parti pour la découverte d’une artiste dont je n’avais jamais entendu parler. Merci @kenny_pecheur !