Chroniques d’albums

Bien au contraire @Chab77 ! Je viens de rentrer l’album illico dans ma playlist de la semaine. Merci !

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Ha ba trop bien !! Mais pas sur que ça soit ta came hehe. Tu me diras ;).

J’ai une autre chronique sur les rails (enfin dans ma tête vu que je n’ai pas écrit une ligne dessus) qui reste dans le Hardcore mais dans un spectre un peu plus violent :grin:.

Eh ben j’ai bien aimé. Je n’y reviendrai pas forcément car j’ai un bon tas d’albums en attente, mais ça m’a fait pensé (tu vas peut-être bondir) à du Rise Against sous-produit, avec le curseur plus hardcore et moins punk rock, et la voix du chanteur de The Living End. Mais j’y connais pas grand-chose ! En tout cas, merci !

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Et je ne vais pas bondir, la comparaison évoquée (Rise Against en plus Hardcore) me semble tout à fait juste :wink: . Je connais pas trop The Living End par contre mais je te fais confiance sur ce point héhé !

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Ah sisisi c’est très intéressant. Dès les mots « point de mosh-parts ici » je suis intriguée. Je pensais pouvoir définir le hardcore comme étant la musique des moulinets et des jeux de jambes.
Je découvre le hardcore mélodique. C’est toujours super de découvrir quelque chose

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Ravi que ma chronique ait pu t’apprendre des choses :star_struck:.

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Dans ce genre de concerts, tu prends des moulinets en pleine gueule, mais en mélodie. Ça change tout ! :face_with_raised_eyebrow:

Pas de moulinets sur Koyo quand je les ai vu :smiley: !

Tu rigoles !? Merci pour cette excellente chronique ! Ca donne envie d’écouter l’album !

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Comment ça tu ne l’avais pas encore écouté ? Mais il était dans une de mes actus !!! :smiley:

Je te taquine bien sûr, j’espère que tu apprécieras :wink: .

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chronique

Julie Christmas-Ridiculous And Full Of Blood

album

Ah, Julie… Quel joli prénom… Qui fleure bon la candeur, l’innocence, l’encaustique (Mary Poppins / Julie Andrews) et la majesté antique (par le biais de César). Quand je pense à Julie - le prénom - je ne pense pas à son Jules ni au lit de Julie, mais je pense à sa blondeur (forcément) et à une floraison de rires dans un champ de pâquerettes sous l’oeil émerveillée de lapins blancs et asexués.

Et Christmas ! Quel nom ! Ne convoque-t-il pas la vision d’enfants émerveillés rêvant devant une vitrine rougeoyante sous un tapis de neige virevoltante et d’adjectifs ronronnants tandis que des rennes blancs et asexués (encore ! – comment ça j’ai vu trop de Disney ?) sarabandent sans bander dans le ciel… asexué ? Non. Non ?
Alors on va pas être copains.

La seule fois où j’ai vu Julie Christmas en concert, au Roadburn 2023, elle n’était ni blonde ni candide : elle avait les cheveux noirs et un regard plus noir encore et elle est entré sur scène d’un pas résolu en tenant une paire de ciseaux dans les mains et je me souviens très clairement m’être dit ça va mal se terminer, cette histoire. En fait, ça a bien commencé - avec Bones in the water de Battle Of Mice (frissons sur tout le corps, comme si l’effroi et la beauté de découvrir de vrais os, polis par le temps et le talent, dans un véritable cloaque avait mué en chanson). La bataille de souris venait de commencer, sous la forme de onze petits pugilats musicaux, parmi lesquels Not enough, The ash et End of the world qui viennent hanter le nouvel album. A la fin, elle s’était servi des ciseaux pour découper une partie des fanfreluches qui ornaient sa robe – oripeaux qu’elle avait jeté dans le public - et j’en possède toujours un échantillon dans ma boîte au trésor et non, je ne suis pas fétichiste ! - et pour couper aussi une partie de ses cheveux : c’est un moindre mal, je m’étais dit, sans que soit toutefois soulagée cette tension et ce sentiment de malaise qui me traversait quand je la regardais déambuler sur scène.

Julie Christmas, c’est la fille, la mère, la tante, la soeur que nous rêvons tous de ne pas avoir. Celle qui fait assaut de manières et de gentillesse, qui tricote et qui marmone paisiblement au coin du feu, avec un plaid un peu bizarre – c’est quoi ce motif - j’arrive pas à voir - on dirait un diable ou un animal de cauchemar - non c’est quand-même pas ça… – étalé sur les genoux, celle qui parle avec une voix de petite fille un peu félée – la voix, la personne – et dont la collection de vieilles poupées aux yeux fixes, aux robes à froufrou fanées, aux pommettes trop roses pour être vraies vous font un peu – non, très peur. Celle que l’on entend hurler aussi quand on vient chez elle à l’improviste et qu’on la surprend à errer dans la cave ou le grenier. Tante Julie : quand vous vous remémorez son passé – les batailles de souris, tout ce qui a été fait avec des bébés - et quand vous regardez la pochette du dernier album, vous le percevez, le malaise ? Vous les appréhendez, les zones de flou ? Vous mesurez la distance qui sépare un sourire d’une grimace et vous le sentez, l’opiacé qui sommeille dans le sépia ?

Ridiculous and full of blood, donc. L’album. Rien de ridicule à son écoute – ce ridicule dont on dit qu’il ne tue pas mais qui oxyde, oxyde, oxyde et décompose nos vies – et du sang partout, certainement : celui des bleus, des blessures, des menstrues, des fausses couches et des coups de sang.

Not enough commence sur des percussions frénétiques – ce flamenco des crises de nerf en hauts talons, ou la machine à écrire d’un flic qui n’arrive pas à suivre la frénésie de Julie – avant qu’une guitare lancinante et aigre ne vienne aguicher le chant.

Supernatural : évident, mélodiquement, on se dit que ça va couler tout seul et puis au moment du refrain, le cri, les tripes, ce oh supernatural qui semble tirer les mots du fond d’un puits.

The ash commence par une mélodie malade et une guitare ivre, par un chant subtil et mélodieux avant que cette envolée de cendres ne dévoile, au milieu du morceau, des choeurs au pouvoir consolateur.

Une guitare en forme de porte qui grince : et derrière on aperçoit Thin skin, un cauchemar fait chanson. Quand Julie crie run !, croyez-moi, on n’a qu’une seule envie : celle de prendre ses jambes à son cou.

The end of the world pourrait être une chanson d’amour ; ou de séparation ; de résilience ; ou de défiance. C’est un duo, comme le duodénum porteur d’un ulcère, grèle et acide.

Silver dollars et Kids sont dans le ventre de l’album, musclés et durs comme des abdominaux. Les paroles en forme d’écriture automatique de Julie continuent à échapper à notre compréhension, et à faire travailler notre imagination.

The lighthouse – l’un des morceaux préférés de J.C. sur cet album (cf. interview dans le dernier New noise) – se dresse au milieu d’un océan de rage et de ténèbres, tandis que Blast et ses choeurs sous camisole nous ouvrent, comme les huîtres d’un conte de Lewis Carrol dont elle s’inspire, à la violence du monde.

Enfin, Seven days, prière anti-religieuse, est le dixième et dernier commandement de cet album fulgurant, passionné et passionnant, enregistré et composé par un groupe soudé (Johannes Persson de Cult Of Luna, Chris Enriquez de Spotlights…) autour d’une parolière et d’une chanteuse rare. Ecoutez cet album. Ecoutez-le demain et après-demain. Ecoutez-le jour après jour et vous verrez que, contrairement au dicton, c’est tous les jours Christmas. Il est temps de délacer la camisole et d’étreindre Julie qui vous le rendra bien même si parfois, elle serre ridiculeusement fort – mais full of blood, comme le sang et la vie et la passion qui palpitent dans nos veines.

Valley

Artiste présent en 2024 le samedi

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Et bien, quelle chronique inspirée ! :heart:

J’avais écouté deux fois l’album avant ta chronique, sans l’envie d’y revenir plus que ça. J’avais effectivement retenu le titre (tube ?) « Supernatural » mais le reste ne m’avait pas marqué plus que ça, restant assez hermétique à la proposition de Julie Fête de Fin d’Année.

Mais hier soir, après la lecture de ton élogieuse chronique et vu que jamais 2 sans 3, je me suis remis cette proposition dans les oreilles, allongé dans mon lit et dans le noir, les écouteurs à fond, histoire de ne pas être parasité par un bruit extérieur. Et là, révélation : le plaisir fut bien là. Je retiens surtout « The Ash » (les chœurs, rolala !) et « The Lighthouse », petite pépite qui ne s’était pas montrée à moi lors des deux premiers essais. 4ème écoute prévue sous peu (aujourd’hui en fait !).

Et puis j’adore Noël alors…

Merci pour la chronique :wink:

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Merci @Chab77 , et merci d’avoir fait l’honneur du casque à Ridiculous and full of blood ! Cet album ne m’a pas non plus convaincu d’emblée, mais j’ai fini par vraiment l’aimer.

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J’avais écouter l’album au moment de sa sortie qui ne m’avait pas marqué plus que ça…
Par contre la prestation live au HF était top.
J’ai réécoute l’album ensuite… Bah non tjs pas…

Not enough lors de la Battle avait piqué ma curiosité et la réécoute de July 31st avait une toute autre saveur que le souvenir peu convaincu que j’avais de son premier album solo. C’est donc avec une certaine gourmandise que je m’étais penché sur ce 2e album à sa sortie.
Si les premières écoutes se sont avérées plus convaincantes c’est surtout l’écoute de ce live au Hellfest qui m’a bouleversé. Ces 2 albums sont devenus la bande originale de mon été (avec le Voidkind de Dvne) qui m’ont accompagné sur la route des vacances, en soirée, pour faire le ménage, la cuisine… et lentement ils ont commencé à révéler leurs secrets et leurs charmes. Ce rollercoaster de colère, de vulnérabilité, d’angoisse, de douceur et de hargne m’a happé. D’abord par l’époustouflante voix de Julie, dont les cordes vocales peuvent se draper de soie ou de verre pilé, mais également les rythmiques, la basse rêche, les guitares enivrantes et les machines teintant ces morceaux de reflets industriels ou éthérés.
Secret all men keep est même devenu un de mes morceaux préféré de la dame (j’ai même commencé à l’apprendre à la guitare pour essayer de retrouver la tension de cette ballade douce-amère parée de velours rouge - j’en suis loin)
Ce deuxième album est une pépite que je ne me lasse de découvrir. Merci pour ta chronique qui lui rend un juste hommage.

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chronique

Leprous-Melodies Of Atonement

album

Je connais Leprous beaucoup moins bien que la plupart d’entre vous, et depuis beaucoup moins longtemps. C’est pourquoi je m’abstiendrai de faire la chronique de spécialiste que je suis de toute façon incapable de réussir, et me contenterai de traduire, à grands coups de pinceaux, les impressions ressenties devant Melodies of atonement. Pinceaux, impressions : des métaphores picturales que nous retrouverons bientôt.

J’ai beaucoup aimé découvrir les deux nouveaux albums de Leprous, sortis il y a une quinzaine de jours. Le premier, Melodies of atonement (composé de 10 morceaux, allant de Silently walking alone à Unfree my soul), je l’ai écouté dans la voiture en rentrant du travail. Le second, Melodies of atonement (composé de 10 morceaux, allant de Silently walking alone à Unfree my soul), je l’ai dégusté à la maison, quand tout le monde était couché ou vaquait calmement à ses occupations. Deux albums différents et pourtant complémentaires.

Melodies of atonement (en voiture Simone) est une œuvre particulièrement agréable à écouter : un exercice de funambulisme entre la puissance du metal et la délicatesse des mélodies, unies par ce fil rouge qu’est la fameuse voix - tantôt puissante, tantôt subtile – d’Einar Solberg. C’est peu de dire que cette voix est un instrument du groupe à part entière. L’album réussit à communiquer des sentiments contradictoires de joie (via la beauté qui s’en dégage, la rythmique enjouée de Limbo et d’autres morceaux, les arrangements vocaux) et de gravité (paroles, sonorités qui viennent percuter la légèreté déjà décrite). Tout en conduisant – les rond-points pris d’assauts en cette fin d’après-midi, les tracteurs emportant leur chargement de vendanges, cette vieille dame qui semblait perdue, érodaient parfois mon attention – il m’a donné l’envie d’y revenir pour en faire la bande-son de cet automne.

Le second album, Melodies of atonement (casque d’or) est un travail d’impressionniste. La plupart des morceaux sont un peu différents de ce qu’ils paraissent être. Sous le morceau qui s’impose à nous, sous la voix, on découvre tout un monde de sons qui fourmillent, se croisent, se frottent plus qu’ils ne se complètent, qui évoluent dans des tonalités et à des vitesses différentes, dont la courbe est rabotée, interrompue, répétée.

Ecoutez Silently walking alone au casque, par exemple. Prenez le temps de marcher solitairement et en silence dans cet univers de quatre minutes de superficie. Soulevez le voile éthéré de la voix et observez le petit monde qui grouille en-dessous.
Et Atonement : polyrythmie grave puis électrique, lambeaux puis hoquets de guitare, et toujours cette voix de funambule – au-dessus, bien au-dessus de la mélée – qui finit par entortiller de ses fils ces parties disparates pour en faire un tout. Un grondement de basse – unique, impromptu ? Solberg prend appui dessus et l’enjambe comme un gouffre. It’s so because of you : c’est tellement du Leprous, et comment le dire autrement ?
Les petites lucioles sonores qui illuminent le début de My specter finissent par ployer sous un déluge de guitares, mais sans disparaître : le son des insectes est immortel.
Et celui des sirènes (I hear the sirens), sous le tumulte de la tempête à venir (Oh Lord, I’m cast aside), est ponctué d’arabesques perlées et infinies.
Si l’on descend en profondeur et que l’on explore les bas-fond de la plupart des morceaux (Like a sunken ship), on trouvera cette architecture de touches électroniques, de rythmes et de contre-rythmes, d’arrangement vocaux qui viennent et disparaissent comme un phénomène aquatique : la marée est toujours plus belle en banc (de poisons, d’antidotes). Dans la profonde obscurité des abîmes, de petites créatures de lumière viennent ponctuer, nourrir, enrichir la vie : n’est-ce pas là le message envoyé par la pochette de l’album ? En cela, Melodies of atonement me fait aussi penser – et l’on retrouve ici la métaphore de la peinture - à un tableau d’Arcimboldo qui, de loin, représente un portrait saisissant et cohérent d’une figure humaine et des émotions qui la traversent – mais qui de près s’avère être composé d’une multitude de détails savoureux (fruits, légumes, créatures étranges). Le tout et les parties qui le composent forment une œuvre labyrinthique dans laquelle nous guident, nous égarent, nous inquiètent, nous rassurent la voix, les thèmes et les paroles sombres d’Einar Solberg.
Melodies of atonementMélodies de l’expiation - quel beau titre, et il me faudra encore de longues heures pour en explorer le sinueux et douloureux trajet… Cet album à la fois simple et complexe (chacun trouve son chemin dans le labyrinthe), aussi lumineux que désespéré (chacun éclaire sa route à sa manière), aussi métallique qu’électronique (à chacun sa boussole) se termine par un Unfree my soul cathartique et paradoxal. Unfree my soul at last / I have to force myself to reside / in the world of the dead : s’il faut de la lumière pour cheminer dans les Enfers - une luciole pour supporter la nuit - une créature fluorescente pour éclairer les abîmes - cet album de Leprous en est la photographie – positif et négatif – tout et partie.

Temple

Artiste non présent en 2024

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J’ai enfin lu vos chroniques !

Enfin, celle de @Chab77 - d’ailleurs j’ai une question de bleue mais le hardcore mélodique c’est parce qu’il y a des claviers comme dans le death mélodique ou parce que ça ne tape pas tout le temps ? Tu me diras « Tu n’as qu’à écouter l’album » mais c’est je pense que tu sais déjà ce que je répondrai :yum:

Aussi celle de miss Noël, dont la description - du personnage, pas de l’album qui est dans mes intentions d’écoute depuis le Hellfest - correspond parfaitement à ce que je m’étais dit en la voyant débarquer ce soir de Metallica, dans cette Valley où l’on respirait enfin, mouillés mais si heureux d’être devant ce spectacle.

Peut être écouterai-je enfin l’album ce soir !

Je me laisse en revanche la chronique de Leprous pour l’après-écoute. Étant un groupe que j’aime, je vais éviter d’influencer involontairement mon avis (je ne sais pas encore comment ça fonctionne alors, dans le doute)…

En tous cas, merci à vous pour ces chroniques :pray:t3:

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Alors non pas de claviers dans le Hardcore Mélodique. Ça se rapproche pas mal du Punk Rock en vérité. Et ça ne tape pas du tout :grin:.

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chronique

Pyrrhon-Exhaust

album

J’aime le death metal. Que dis-je, je l’adore ! Cette année est un bon cru et le style se renouvelle grâce à de nombreux groupes talentueux. J’y retrouve même un grand intérêt lorsque dautres genres ou sous genres y sont incorporés. Et pour le coup, le nouvel album de Pyrrhon, Exhaust, fait partie de ses œuvres remarquables aussi riches qu’intéressantes.

Mais Pyrrhon, c’est qui, c’est quoi d’abord ? C’est un combo de la scène newyorkaise qui puise dans des influences Death, noise, punk, hardcore, mathcore et grind. Il y a également une énorme appétence pour le jazz dans la composition des morceaux et dans leurs sonorités empruntes de dissonance. Une musique complexe par des musiciens décomplexés en somme.

Revenons maintenant sur Exhaust… Cet album aurait pu ne jamais exister : nous sommes en 2020, Pyrrhon sort son 4e album mais le covid joue les trouble-fêtes. La promotion du disque est mise à mal, le groupe tournant très peu. Si bien qu’en 2023, Pyrrhon est quasi en état de mort cérébrale, chaque artiste se dirigeant vers des projets annexes divers et variés, pas forcément en rapport avec la musique.
Mais la persévérance paie, les musiciens finissent tous par se retrouver ensemble pour un week-end de bœuf et d’écriture. L’envie est toujours là, les retrouvailles tous ensemble donnent un nouveau souffle au groupe qui se lance dans le process d’écriture de Exhaust. Les sessions bœufs sont tellement efficaces et riches de compositions que le groupe décide de procéder exclusivement de cette manière, pas possible que chacun bosse de son côté. C’est main dans la main et démocratiquement que le 5e opus de Pyrrhon nait pour sortir début septembre 2024.

A quoi s’attendre en écoutant Exhaust ?
Tout d’abord un chant ultra varié pour du death. Oui il y a du growl, c’est même une évidence, mais on retrouve également du scream dont certains cris pourraient faire penser à Mike Patton.
Rythmiquement, de la dissonance, rappelant le jazz mais aussi le mathcore à la Dillinger Escape Plan, est bien là, appuyée intelligemment par un jeu de batterie très fin.
Vous l’aurez deviné dans le descriptif, l’album regorge de subtilités devant un mélange de styles hyper intéressant, mais ne vous attendez pas à un album joyeux. C’est tout le contraire même. La basse est lourde et malsaine, les thèmes abordés s’inspirent du monde dans lequel nous vivons en 2024, avec ses dangers potentiels et des inquiétudes :
Exhaust (ou épuisement) se veut avant tout être une dédicace au burnout, la dépression étant abordée dans le titre « Out of Gas », mais aussi les addictions avec « Hell Medecine » ou « Luck of the Draw ». Des visions négatives de notre monde sont aussi au menu dans les morceaux « Stress Fractures », « First as Tragedy, Then as a Farce » ou encore « The Greatest City of Earth ». Des thèmes universels, pouvant parler à n’importe qui, pour une musique complexe et pas forcément accessible pour tous.

Vous l’aurez compris, cet album est riche dans ses compositions et son écriture, mais difficile à apprivoiser de part cette même richesse.
Pyrrhon avait déjà su se faire un nom dans la sphère des musiques extrêmes avec ses précédents albums, force est de constater que les newyorkais reviennent en état de grâce et signent ici un superbe album dans la lignée de ce qu’ils avaient pu faire auparavant. C’est bien plus que du death tech dissonant, on est au portes de l’expérimentation et l’ensemble fonctionne à merveille et avec beaucoup de cohérence et d’homogénéité.

PS : cette chronique m’aura épuisé… :joy:

Altar

Artiste non présent en 2024

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