Chroniques d’albums

Alors non pas de claviers dans le Hardcore Mélodique. Ça se rapproche pas mal du Punk Rock en vérité. Et ça ne tape pas du tout :grin:.

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chronique

Pyrrhon-Exhaust

album

J’aime le death metal. Que dis-je, je l’adore ! Cette année est un bon cru et le style se renouvelle grâce à de nombreux groupes talentueux. J’y retrouve même un grand intérêt lorsque dautres genres ou sous genres y sont incorporés. Et pour le coup, le nouvel album de Pyrrhon, Exhaust, fait partie de ses œuvres remarquables aussi riches qu’intéressantes.

Mais Pyrrhon, c’est qui, c’est quoi d’abord ? C’est un combo de la scène newyorkaise qui puise dans des influences Death, noise, punk, hardcore, mathcore et grind. Il y a également une énorme appétence pour le jazz dans la composition des morceaux et dans leurs sonorités empruntes de dissonance. Une musique complexe par des musiciens décomplexés en somme.

Revenons maintenant sur Exhaust… Cet album aurait pu ne jamais exister : nous sommes en 2020, Pyrrhon sort son 4e album mais le covid joue les trouble-fêtes. La promotion du disque est mise à mal, le groupe tournant très peu. Si bien qu’en 2023, Pyrrhon est quasi en état de mort cérébrale, chaque artiste se dirigeant vers des projets annexes divers et variés, pas forcément en rapport avec la musique.
Mais la persévérance paie, les musiciens finissent tous par se retrouver ensemble pour un week-end de bœuf et d’écriture. L’envie est toujours là, les retrouvailles tous ensemble donnent un nouveau souffle au groupe qui se lance dans le process d’écriture de Exhaust. Les sessions bœufs sont tellement efficaces et riches de compositions que le groupe décide de procéder exclusivement de cette manière, pas possible que chacun bosse de son côté. C’est main dans la main et démocratiquement que le 5e opus de Pyrrhon nait pour sortir début septembre 2024.

A quoi s’attendre en écoutant Exhaust ?
Tout d’abord un chant ultra varié pour du death. Oui il y a du growl, c’est même une évidence, mais on retrouve également du scream dont certains cris pourraient faire penser à Mike Patton.
Rythmiquement, de la dissonance, rappelant le jazz mais aussi le mathcore à la Dillinger Escape Plan, est bien là, appuyée intelligemment par un jeu de batterie très fin.
Vous l’aurez deviné dans le descriptif, l’album regorge de subtilités devant un mélange de styles hyper intéressant, mais ne vous attendez pas à un album joyeux. C’est tout le contraire même. La basse est lourde et malsaine, les thèmes abordés s’inspirent du monde dans lequel nous vivons en 2024, avec ses dangers potentiels et des inquiétudes :
Exhaust (ou épuisement) se veut avant tout être une dédicace au burnout, la dépression étant abordée dans le titre « Out of Gas », mais aussi les addictions avec « Hell Medecine » ou « Luck of the Draw ». Des visions négatives de notre monde sont aussi au menu dans les morceaux « Stress Fractures », « First as Tragedy, Then as a Farce » ou encore « The Greatest City of Earth ». Des thèmes universels, pouvant parler à n’importe qui, pour une musique complexe et pas forcément accessible pour tous.

Vous l’aurez compris, cet album est riche dans ses compositions et son écriture, mais difficile à apprivoiser de part cette même richesse.
Pyrrhon avait déjà su se faire un nom dans la sphère des musiques extrêmes avec ses précédents albums, force est de constater que les newyorkais reviennent en état de grâce et signent ici un superbe album dans la lignée de ce qu’ils avaient pu faire auparavant. C’est bien plus que du death tech dissonant, on est au portes de l’expérimentation et l’ensemble fonctionne à merveille et avec beaucoup de cohérence et d’homogénéité.

PS : cette chronique m’aura épuisé… :joy:

Altar

Artiste non présent en 2024

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Si elle t’a épuisé, moi, elle m’a enchanté. Je n’écoute pas de death mais ta chronique et le côté expérimental et varié de l’album ne me donne pas d’autre choix que de l’écouter attentivement. Merci !

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C’était pour faire écho au titre mais aussi parce que j’avais utilisé l’assistant en début de semaine pour rédiger un brouillon. Brouillon qui a disparu en cours de route et j’ai du tout refaire de zéro.

Mais merci, j’espère que tu prendras autant de plaisir à écouter l’album qu’à en lire ma chronique.

Entre ce descriptif et la jaquette de l’album, tu as fini de me convaincre d’écouter ça ! Je lance ça dès ce soir ! Merci pour cette nouvelle excellente chronique !

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On reste quand même sur du death mais la variété des rythmes devrait te séduire.

chronique

HYPER GAL-After Image

album

Un pneu.
Un pneu avec une jante un peu crade.
Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes.
Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes et des ailes d’albatros.

Ok.
Ça plane. Ça voudrait planer mais ça file. Ras du bitume : ça file à cent à l’heure. Punk. Noise. Rock. Les deux filles sont d’Osaka. Y a du drone. Un côté bubble-gum - le petit chant japonais - mais du bubble-gum écrasé sur le bitume, et les voitures qui ont roulé dessus et les gens qui ont marché dessus et c’est chanté du point de vue du chewing-gum. Mâché. Et remâché. Avec une odeur de banane brûlée (Melt-Banana). Et tout autour, c’est noise. Ça peut pas s’arrêter. Ça veut pas s’arrêter. Pouquoi s’arrêter ? C’est la vie à Osaka. Du 24/24. Un pneu avec une jante un peu crade avec des chaînes et des ailes d’albatros. Ça voudrait s’envoler. Ça reste là - ras du bitume - à écraser du bubble-gum.

(Le Noise rock est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.)

  • Baudelaire 24

Et des répétitions. Beaucoup de répétitions. Ça file à cent à l’heure. Et ça accélère. Unryhmed. Une ligne de basse. Et partout la batterie qui vient structurer ça et en même temps FOUTRE LE BORDEL. Y’a du synthé partout. Du synthé un peu cheap. Rafistolé au bubble-gum. Et du bruit qui traverse tout ça. Où on va ? Peu importe où on va. On n’a pas de voiture. Juste une roue avec des chaînes et des ailes un peu cassées. Mais on a deux minettes qui nous emmènent et ça file à toute vitesse. Pégase a bu du sake. Icare a les miches brûlées et se repose sur le bitume. Et autour de lui, autour de nous, ça file à toute vitesse. C’est noise. C’est punk. C’est répétitif. Les deux filles sont d’Osaka. C’est noise et c’est répétitif. Les deux filles sont d’Osaka.

MainStage 1

Artiste non présent en 2024

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@Diatribes J’ai beaucoup aimé Exhaust, sa richesse et ses changements de rythme ! Je sais déjà que je vais me le remettre plusieurs fois. Je ne suis pas connaisseur, mais j’ai l’impression que ça dépasse les frontières du death pour aller dans des paysages progressifs, expérimentaux. Ça m’a fait penser un petit peu à Imperial Triumphant et surtout à un des rares albums de death que j’ai écouté et réécouté : Imperative imperceptible impulse d’Ad Nauseam (vus au Roadburn, j’avais été fasciné par la diversité dans le jeu du batteur). Je ne sais pas si tu connais ?

Edit : tu en as d’autres de ce genre à conseiller ?

Euh je sais pas, possible, ce que je peux te dire c’est qu’il y a quelques groupes qui portent ce nom alors ptet. Je note l’album et je verrais si c’est le groupe que je connais.

Haha, comme souvent, on se marre bien avec tes chroniques, et celle-ci ne déroge pas à la règle ! Curieux d’écouter ! Je fini avec Pyrrhon et je lance ça !
Merci pour cette chronique !

Bon bah complètement séduit de mon côté ! J’y vois d’avantage du Grind avec un gros côté Post. Ça me rappelle parfois Wormrot. Excellente découverte pour ma part ! Un gros merci à toi !

chronique

Weish-

album

Singapourienne touche à tout, celles et ceux présents sous l’Altar le jeudi 27 Juillet 2024 ont pu découvrir l’artiste Weish, qui a accompagné le groupe Wormrot au chant sur certaines dates depuis 2023.

De son vrai nom Chew Wei Shan, Weish possède une palette vocale assez dense qui lui permet, entre autres, de proposer un chant torturé parfois très aigu qui colle parfaitement à l’univers malsain dépeint par les compositions de Wormrot. Mais Weish propose également un chant tantôt pop, tantôt punk, tantôt Jazzy, au travers de ses divers projets solos ou collaboratifs.

Inspirée par son père, pianiste autodidacte, Weish s’est lancée dans la musique au travers d’un projet de chant / piano de reprises de morceaux et de compositions originales. Plus tard, lors de ses années d’université, Weish s’est vu offrir une loop box (un équipement permettant d’enregistrer des boucles musicales) par son voisin de chambre Nurudin Sadali, avec qui, à la suite de nombreuses jam dans leurs chambres d’étudiants, elle a créé le duo de musique electro .gif en 2012. Ensemble, ils ont composé 1 EP et 2 albums, avant d’annoncer en 2023 un hiatus à durée indéterminée.

Weish fait également partie du projet musical Sub:shaman, mélange intéressant de sonorités tantôt Rock, tantôt Instrumental, tantôt Jazzy, mais avec généralement un groove indéniable.

Professeur de littérature anglaise pendant 5 ans et consciente d’une certaine incompatibilité entre sa profession et la vie de musicienne à laquelle elle aspire, Weish quitte le monde de l’enseignement pour se lancer pleinement dans ses projets musicaux en 2018, ainsi que dans divers autres projets artistiques, tels que le théâtre, le cinéma, la voix-off, et parfois même tout ça à la fois.

Je vous laisse ci-dessous un lien vers l’album Apnea de Sub:Shaman, que je trouve très agréable à écouter.

Altar

Artiste présente en 2024 avec le groupe Wormrot

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Et bien c’est parti pour la découverte d’une artiste dont je n’avais jamais entendu parler. Merci @kenny_pecheur !

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Cool ! :pray: Je pense que Sub:Shaman te parlera davantage que .gif. Elle a également une page Bandcamp pour un de ses projets solo. Tu peux aussi la découvrir avec Wormrot sur le live diffusé par le HF :wink:

chronique

Skindred

album

Annoncés en même temps que Nervosa et Novelists FR comme faisant partie du line-up de la prochaine édition du Hellfest, les Gallois de Skindred font partie de mes très bons souvenirs de concert. Et pour cause, leur frontman très charismatique, Benji Webbe, a su retourner le public matinal de la Main Stage 2 d’une bien belle manière, un 22 Juin 2019 en terres Clissonnaises, avec leur mélange Ragga-Metal survolté.

Au milieu des diverses influences de Webbe, on retrouve notamment le groupe de Ska anglais The Specials, dont le mélange des genres et les messages invitant au mélange des gens ont eu un impact considérable sur les choix musicaux de Webbe. Avant la création de Skindred en 1998, Benji Webbe avait préalablement fondé le groupe Dub War en 1993, groupe qui proposait déja des compos mélangeant Reggae, Rap, Punk et Metal. Mais suite à un désaccord avec leur label, Earache Records, qui refusait que Webbe enregistre un album solo orienté Hip-Hop, le groupe se sépare.

Westgate Under Fire - Wikipedia

Webbe a ensuite fondé le projet musical Mass Mental, avec un line-up assez fou constitué de Robert Trujilo (Bassiste actuel de Metallica, Ex-Suicidal Tendencies, Ex-Infectious Grooves), Armand Sabal-Lecco (Ex bassiste de Paul Simon) et Brook Wackerman (Batteur actuel d’Avenged Sevenfold, Ex-Bad Religion, Ex-Infectious Grooves, Ex-Suicidal Tendencies). Le projet existe encore de nos jours mais monte sur scène de façon erratique. Il n’a abouti qu’à un seul album (que je recommande vivement à tous les amateurs/amatrices de compos groovy, Funky et barrées dans la veine d’un Mr.Bungle, et vous pouvez trouver le lien vers l’album en question en cliquant sur le bouton Youtube en bas de cette chronique) et à plusieurs collaborations live dont notamment Phil Campbell (Ex-Motörhead), Joey Castillo (Ex-Queens of the Stone Age) ou encore Brant Bjork (Ex-Kyuss).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/5/54/Mass_Mental_-_How_to_Write_Love_Songs.jpg

C’est donc en 1998 que Webbe crée Skindred. 8 Albums plus tard, le line-up du groupe a très peu changé (il est le même depuis 2002). Leur dernier album en date, Smile (2023), signe également le retour de Webbe chez Earache Records, label qu’il a longtemps blâmé pour la séparation de Dub War, avant de se rendre compte que leurs relations passées étaient plutôt bonnes. Webbe a également collaboré avec Soulfly et Bullet for My Valentine.

Au cours de la carrière du groupe ou de Webbe, plusieurs concerts leur sont restés en mémoire, notamment leur concert à la Brixton Academy au lendemain de l’attentat du Bataclan, un de leurs passage au Woodstock Festival Pologne devant plus de 600 000 personnes (les chiffres varient d’une source à l’autre), ou encore le remplacement imprévu de Jonathan Davis au Download 2006. En effet, le frontman de Korn ayant du être hospitalisé d’urgence, Webbe était monté sur scène pour reprendre A.D.I.D.A.S, tout comme Corey Taylor de Slipknot, M.Shadows d’Avenged Sevenfold, Dez Fafara de Coal Chamber ou encore Matt Heafy de Trivium montés également sur scène pour reprendre divers titres de Korn. « One for the books » comme disent les anglais pour qualifier les évènements mémorables.

Si je devais vous recommander un seul album de Skindred, ce serait Babylon, sorti en 2002. Mais si celui-ci ne vous plait guère, Big Tings (2018) et Smile (2023) ont un style plus « moderne » qui pourrait davantage vous convenir.

https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS43hgiT3KNZ0-ggt04-cCREp88mGPV432dAw&s

Et si Webbe profitait de sa venue à Clisson en Juin prochain pour pousser la chansonnette avec Mass Mental ou proposer un featuring avec Korn, qui semble faire partie de nombreux pronostiques ?

Réponse Soon.

Artiste présent en 2025

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Merci beaucoup pour cette chronique!
Skindred est un groupe que je connais depuis ces débuts, à l’époque de ma période nu-metal et justement cette fusion raggae metal assez unique qui ne manquait pas d’énergie. J’avais beaucoup accroché aux 2 premiers albums (Babylon et Roots rock riot) et il y a eu un creux par la suite je trouve… Mais les dernier albums sont bien remontés dans mon estime du groupe, donc je suis en parfait accord avec tes recommandations!
A noter de souvenir qu’il existe aussi pour les amateurs plusieurs vidéos live acoustique avec juste sa voix et une gratte reprenant les chansons du 1er album. Tous les artistes n’osent pas cette expérience, et je trouve les prestations réussis comparé aux matériaux originaux

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Merci pour ton retour sur cette chronique ! :pray:

Il me semble avoir pu passer une info du genre pendant mes recherches, un set acoustique au Download 2012, avec même un Wall of Death acoustic haha (j’essayerai de vérifier l’info ce soir).

Ca m’a tellement intrigué que j’ai devancé tes recherches :

Haha Excellent, merci d’avoir cherché !