chronique
Kill The Thrill - Autophagie
Magnifique comme un hiver nucléaire, a y est on a trop déconné les Russes ont vitrifié les capitales occidentales, et maintenant?
C’est la question que pose le duo Marseillais, Marylin Tognolli à la basse et Nicolas Dick au reste.
Créé en 1989, soit neuf ans après Trisomie 21, autre duo, avec lequel ils partagent une esthétique froide, une non recherche du succès, une musique exigeante, complexe, une matière sonore élégante.
Dix neuf ans ans après le très remarqué Tellurique, ils nous proposent Autophagie, recyclage d’une vie de concerts, de recherche et de chutes de studio, mais aussi inventaire de ce que nous pourrions recycler de nos sociétés, recycler le pourri pour faire autre chose, parce que reconstruire on ne saura pas.
Tout va bien se terminer disent-ils mais c’est pas pour tout de suite, il va falloir enterrer nos cœurs bien profond, pour qu’ils puissent germer au printemps, vous savez ce qui arrive après l’hiver!
Oui même si un hiver nucléaire est long, très long, la vie repartira.
Si votre truc c’est l’insouciance et la joie, passez votre chemin, ici c’est la lucidité, même quand le thème est presque guilleret comme dans A La Dérive, c’est à coups de schlass dans le bide qu’ils vous lardent.
N’ayez pas peur tout ça est inexorable, « des temps viendront, ils sont là »!
En attendant la fin annoncée qui permettra le début, voici un album puissant, étourdissant de beauté, de maitrise, et, écoutez le, tous comptes faits empli d’espoir!
As-tu déjà donné de l’air à une personne inanimée, dans la bouche?
Artiste non présent en 2024
Commencez peut-être par A La Dérive, le moins aride musicalement, un texte magnifique
Et mon titre préféré pour le moment, j’écoute cet album cinq six fois par jour depuis quelques semaines, Je Suis Là, un manifeste formidable, un appel à contempler les choses telles qu’elles sont, sans renoncer le moins du monde:
Et si vous voulez vous faire une idée juste du programme, qualité des texte
Et la vermine est arrivée
Entourant tout pour consommer
Creusant la chair, tranchant les nerfs
Une fois passée, les ont tués
Complexité des nappes, élégance des arrangements, et solastalgie sublimée par la basse et lumière d’espoir, bon d’accord lointaine minuscule lueur, le microcycle est commencé