Place prise a bordeaux, une tres bonne soiree en perspective
HYPER GAL, le Deep Inside, Dijon.
Deux cent kilomètres. Et sur la route, en lieu et place des panneaux de signalisation, des points d’interrogation qui demandent : pourquoi ?
Pourquoi faire deux cent kilomètres aller et deux cent kilomètres retour, un dimanche soir, pour aller voir Hyper Gal ? Et pourquoi en faire un live report sur le forum du Hellfest alors que ce groupe n’intéresse… personne ?
Je me gare à un kilomètre de la salle, devant un petit parc mal éclairé, dans lequel zonent trois silhouettes. Les mecs titubent, la bouteille à la main, une odeur de cigarette qui fait rire autour de la tête. Un peu bêtement, je me dis que peut-être, au retour, il me manquera les quatre pneus.
Le Deep Inside est un petit bar rock / metal avec un minuscule stand de vinyles en vente (Zappa, Nick Cave, du punk) à côté du comptoir. Sur les murs, d’autres vinyles, des affiches de concert et un cercueuil (ou un truc en forme de cercueuil). Au fond, un canapé sur lequel sont assises les deux filles d’Hyper Gal, devant un tout petit stand de merch’. Elles ont l’air seules et perdues, j’apprendrai plus tard qu’elles ne parlent aucune autre langue que le japonais.
Le prix d’entrée est libre. Par un minuscule escalier, on descend dans une toute petite cave voûtée qui sent la chaussette. Il suffit d’une cinquantaine de personnes pour remplir la salle, et c’est à peu près le nombre de personnes qui s’entassent pour une première partie… lunaire. Beluga is Dead - cheveux mi-longs et casquette, local de l’étape, croisement surprenant entre J. Mascis, Daniel Johnston et Oui-Oui, avec un son de guitare posé sur des effets électroniques, des bleeps tirés d’une boîte en contreplaqué dans laquelle des connecteurs s’enchevêtrent et qui rappellent les premiers Atari, des paroles en yaourt déchiffrées sur un carnet et chantées très faux, des beats… incertains et des chansons qui s’arrêtent en plein milieu. Beaucoup d’amis dans le public, beaucoup d’apartés et de connivence et à la fin, des acclamations : le nouveau Lou Weed et Dinosaur Senior sont évoqués. Un concert sympathiquement imparfait.
Il ne reste qu’une trentaine de personnes quand Hyper Gal monte sur la petite scène. Au centre, Koharu Ishida, à qui l’on donne quinze ans, scande des paroles d’une voix aigüe sur un mode très répétitif, et actionne des pédales d’effets qui envoyent des gerbes de noise. Elle paraît timide et réservée, mais se montrera de plus en plus animée au fil du concert.
A droite, derrière une imposante batterie, Kurumi Kadoya (artiste noise par ailleurs) envoye dans un looper de petits gimmicks cheaps et répétitifs composés sur un clavier, avant de saisir ses baguettes et d’envoyer un déluge de beats dans une gigantesque enceinte Roland qui trône sur la gauche. L’attitude est punk, la retenue est japonaise, le son est acide et frénétique. Cinquante minutes (avec un rappel) qui voient défiler – entre autres - Dot dot dot (1er morceau du concert), le presque tube GHOST, les entêtants ATTRIBUTE et RUSH ou le magnifique THE LUNCHEON ON THE GRASS qui ouvre After Image.
A l’arrivée, un concert que je juge essentiel et que j’essaye d’entretenir en écoutant encore et encore les deux albums du groupe. L’énergie du punk et du noise, quand elle passe par le corps et par l’esprit de deux jeunes femmes d’Osaka, est visiblement quelque chose qui me permet, à moi qui suis un type blanc et plus tout jeune, d’entretenir une flamme sans laquelle je ne pourrais sans doute pas vivre aussi intensément. De Prague à Berlin, en 24 dates qui passent par toute l’Europe (ET PAR PARIS DEMAIN – INSTANTS CHAVIRÉS), ces deux hyper meufs sont la question et la réponse - radicale - que nous nous posons.
De retour à la voiture, quelle surprise de voir que non seulement mes quatre pneus sont toujours là, mais qu’ils sont ailés - comme sur la pochette d’After image. Et sur la route, perçant la nuit, au milieu des panneaux qui sont maintenant d’exclamation, une seule direction : continuer.
Prochaine aventure : Kim Gordon, demain, à Berne.
( …sur la route…) Pour l’Infini et Au-delà
Trop bon ce report…encore " punk ET japonnaise" .
Faut que j’arrive à écouter les 2 albums… mais elles, elles en feront d’autres ( voir Titre-O-Rama )
Mon amie ne peut pas venir au concert de Baroness Graveyard et Pallbearer le samedi 9 novembre à l’Olympia. C’est une invitation place assise au balcon sur un strapontin (précision importante !).
Si quelqu’un est intéressé MP.
Merci pour ce report ! C’est typiquement le genre de concert, que dis-je, de Road Trip, qui te reste en mémoire ! J’avais lancé Hyper Gal quand tu en avais parlé mais pas relancé depuis. Je suis content de voir que des bars/salles osent booker des groupes originaux comme celui-ci !
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200 bornes de nuit je suis plus capable de le faire (j’ai horreur de ça) j’aurai prévu le sac de couchage, quand je fais 20 bornes c’est maxi la nuit
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je confirme les japonais font peu d’effort pour apprendre une autre langue, je l’ai vu et entendu quand j’ai été au Japon ou que dans mon ancienne ville il y avait un lycée japonais
J’attends le jour J pour prendre ma place à Paris (35€ quand même pour REZN, on dira pas que je ne les aime pas !)
Hier c’était MORNE à Saint-Ouen et ce soir c’est Ne Obliviscaris à Paris.
C’était comment Morne ?
Ne pas tomber dans le piège, ne pas tomber dans le piège !
Le piège celui de me demander comment c’était et que je me retrouve à ne pas écrire un report ?
Non promis cette fois vous aurez droit à celui de Hippotraktor et celui de Morne!
Sinon @kenny_pecheur superbe, on était 3 pélos dans la salle, le groupe s’est quand même donné à fond et moi j’ai expié pas mal de choses donc soirée 100000% validée.
Le piège du jeu de mot pourri, et je suis sûr que si je n’étais pas intervenu on y aurait eu le droit, je ne donnerais pas de noms, mais j’ai mon tiercé en tête!
Morne to Ne Obliviscaris ça fait une belle semaine
Attends : Hippotraktor vendredi dernier pour ouvrir le bal aussi
et si tout se passe bien, REZN semaine prochaine pour un mois de Novembre de folie
Cela dit, particulièrement hâte d’être à ce soir avec le set spécial de « NeO ».
C’est clair que ta grosse semaine de concert fait rêver !
Dit le mec qui va se gaver au Westill ce w-end
Dans à peine 3 Jrs ont y sera
Haha c’est clair ! J’ai pas encore tout creusé sur l’affiche
Ah ben moi non plus hein ! je laisse une part de découverte
@Iko Alors ? C’était comment Ne Obliviscaris ?? Quel chanteur : retour de Xenoyr ou pas ?
La date la plus au Sud étant Lyon, je n’ai même pas pu caresser l’espoir de tenter le coup