À chaque fois que je lis Verset Zéro je pense Poésie Zéro et j’ai failli faire une mini crise cardiaque.
AMENRA + VERSET ZERO / La Rayonne / Villeurbanne / 8/05/25 / avec @Steppe .
(Soirée miraculeuse, même si l’Esprit Saint n’est pas tombé sur moi puisqu’avant le concert, j’ai enlevé mon hoodie en oubliant que j’avais un verre de à la main et que je me suis auto-administré une douche. Si vous avez envie de passer pour un con, je vous garantis que cette technique marche très bien.
Après le concert, plusieurs personnes resteront d’ailleurs collées par les semelles dans la flaque de bière séchée, il faudra que je pense à prendre de leurs nouvelles.)
Habemus première partie !
Cela peut-il être un hasard ?
Au moment précis où Léon XIV (ou Pierre-Kevin XXVIII, ou Bob72 je ne sais plus) a été élu, à l’instant exact où la fumée blanche s’est élevée au-dessus des toits du Vatican, un fumigène blanc s’est répandu dans la salle de concert, et des cierges ont été allumés.
Alleluia !
Et allez Verset Zero surtout, qui entrait en scène.
Derrière un auteul très décoré (chrysanthèmes, calice, chandeliers), il nous a asséné en solo un (very) dark ambient matiné de growls, de pulsations indus et de quelques lignes de basse. Une messe morbide dans une église dont les murs s’écroulent, dont le sol s’effondre et menace de la jeter dans les abîmes.
Malgré un set un peu statique (l’autel agissait aussi comme un rempart entre l’artiste et nous), et le scepticisme de la plupart des gens autour de moi, j’ai beaucoup aimé ce concert, parfois proche du depressive suicidal black metal que j’écoute à la maison (et oui, ne vous inquiétez pas, je me soigne).
Nouveau miracle : entre les deux concerts, seuls des morceaux d’Hilary Woods ont été entendus et c’était un pur bonheur (de toute façon, on pouvait pas s’échapper on était collés au sol).
AMENRA.
Mangé par l’obscurité, dévoré par l’énergie et la lumière du désespoir, avec une présence et une maîtrise uniques des musiciens, sans oublier la classe des visuels, celle de la mise à nu (au sens propre comme au sens figuré) de Colin H. van Eeckhout (chant, cris) et de la nouvelle bassiste, Amy Tung Barrysmith (aussi Year Of The Cobra) : un concert qui s’élève au rang de chef d’œuvre.
Peut-être @Steppe trouvera-t-elle les mots ?
De mon côté, pour une fois, je vais me taire. Un cloporte qui entre dans la plus haute, la plus sombre et la plus parfaite des cathédrales peut-il émettre… le moindre commentaire ?
Voici quelques photos, et si vous ressentez la frustration de ne pas entendre ces musiciens au summum de leur art…
Allez.
Juste.
Les voir.
Colin H. van Eeckhout traversé par la lumière.
La beauté des ruines.
Sans commentaire.
Amy Tung Barrysmith.
Hé bien non, pas mieux. Et pour tout te dire, sur le discord hier soir j’ai posté ceci à propos du live d’AmenRa :
« Pfiouuuu, voilà hein. C’était… pas les mots. »
J’y vais demain à lille.
Je regrette d’avoir quitter le concert de DT cet été à courtrai pour voir Gene Simmons sur la scene en face.
Oyez Oyez ceux qui ont apprécié Pothamus ! Contrairement à une personne que je ne nommerai pas pour ne pas casser son costume d’hyper bienveillance qui ne pense même pas à annoncer aux autres des groupes qu’ils apprécient, je vous viens avec la nouvelle que les Belges seront de passage à Paris dans le cadre du festival Frisson Acidulé qui se tiendra en Septembre
Avec eux, entre autres groupes (inconnus pour moi) il y aura TAR POND. Si ce n’est pas merveilleux tout ça ?
Aussi, Yarostan seront en tournée en Juillet et en Septembre/Octobre un peu partout en France
C’est trop bien Yarostan ! Vu en ouverture de Touché Amoré, c’était excellent !
Et je te l’ai dit pour Pothamus ! J’avais juste zappé d’en parler ici
Merci pour l’info !
J’ai été voir, voici la liste des groupes déja annoncés :
- BACCHANTES (dark folk baroque & païen - France)
- TAR POND (doom’n’gloom - Zurich)
- JUSTICE DIVINE (goth / cold wave / post punk - Brest)
- OFFICINE (noise / no wave - Paris/Bruxelles)
- MOLDY (hardcore punk - Paris)
- AK’CHAMEL (rituel folk psyché - Texas)
- MANDIBULA (death metal primitif - France)
- ACID ROOSTER (space kraut rock - Leipzig)
- MARAUDER (post punk rétrofuturiste - Leipzig/Genève/Lyon)
- POTHAMUS (hypnotic & tribal post rock doom - Malines, BE)
- DICK MOVE (punk rock - Auckland, NZ)
- CANTENAC DAGAR (industrial folk & noise duo - France)
Tu l’as dit longtemps après l’avoir su, tu m’as privée et privé le forum du bonheur de les savoir chez nous bientôt
Ou as tu trouvé ça ? J’ai cherché pour partager mais a part deux publications Facebook qui ont fait ressortir ma flemme de retraiter le texte, je n’ai rien vu
Je t’ai envoyé les deux liens vers l’insta de l’association et il y avait les 10 groupes annoncés. Sacrée Iko
Sur l’évènement Facebook, mais en effet, pas simple à trouver :
Non mais j’ai vu sur leurs pages Instagram et Facebook mais n’ai rien trouvé sur le site pour juste copier, et j’ai eu la flemme de copier chaque truc à part, désolée
Pothamus… Serais en pleine vacances dans le sud ouest
On est 2 dans ce cas
MICHAEL GIRA & KRISTOF HAHN (SWANS) / Helios37 / Cologne / 21/04/25.
Cologne. Quartier d’Ehrenfeld . Alternatif, multiculturel. Des clopes, des sans-abris, une queue de 50 m devant un kebab. Dans un vieux bâtiment industriel, derrière une allée où les graffitis poussent comme des fleurs poussiéreuses, désenchantés, une petite salle de béton noir. Quel est le point commun entre ces gens qui se réunissent devant la scène ? Cette créature ni homme, ni femme / ces vieux, regard usé, vêtements usés / ces jeunes / ce tish Have A Nice Life / cette barbe / ce sac à main, et moi, si loin de la maison, si proche de quelque chose, une bière à la main, une nuit dans la voiture qui m’attend, à rouler, à mal dormir, capuche sur la tête, dans une poche d’obscurité quelque part, avoir froid, être mal, être bien, un mauvais café pour se réveiller.
Hier, Gira et Hahn se sont engueulés sur la scène, au Roadburn, puis des excuses. Entendu parler. J’étais ailleurs / petite salle noire / Pénélope Trappes. J’attends.
Musique de messe et des complaintes. Qui sommes-nous ? Quel est notre point commun ? Au-delà des Swans et de Gira, il doit exister. Quelque chose doit nous unir. Des gens qui parlent / des silencieux. Derrière la salle, cette petite allée qui ne mène nulle part. Il faut l’emprunter.
Sur scène, Michael Gira, assis, visage fermé. A côté, Kristof Hahn, assis aussi, devant une lap steel. Ces types ont quoi : soixante années ? Ils sont là. Cologne. Quartier d’Ehrenfeld. Alternatif. Et nous avons ça en commun. D’être là. Au bout de l’allée. Sur le même chemin. Fleurs poussiéreuses, désenchantées. Des jeunes, des vieux. Des gens qui cherchent. Et continueront à chercher.
Je me souviens. J’étais allé à Berne. Une ancienne usine à vapeur. Pour Kim Gordon. D’autres allées. Des fleurs fanées. Pour écouter. Pour écouter ce que soixante années de marge et de recherches ont à exprimer. Concert sublime. Des jeunes, des vieux. Des gens qui cherchent. Peu importe ce qu’on trouve. Peu importe ce qu’on cherche. On continue à chercher. Musique d’église. Dissonante. Et les lumières s’éteignent.
Kristof Hahn seul. Une ouverture en plaintes et dissonances. Un drone qui vous écrase la poitrine et vous décolle l’âme. Mais pourquoi vouloir garder son âme quand on peut l’abandonner à la musique ?
Eno.
Deuxième morceau. The healers. Un drone et une transe sur deux cordes. La voix grave de Gira comme un sermon. Une histoire de famille et de prières, que Gira finit en transe une main en l’air. Des sourires.
Troisième morceau. Drone. Cordes répétitives. Gira ferme les yeux. Quels démons / quel Dieu va-t-il chercher ? Chemise noire. Il danse avec des fantômes sous la lumière rouge. Dans la voix, des cataclysmes. Puis l’apaisement : I am tower.
Quatrième morceau. Guardian spirit. Blues bancal. Sur un seul accord. Drone léger, lancinant. Montée. Comme un hurlement. Du PJ Harvey de To bring you my love, dénudé, sur un lit de sirènes urbaines.
Puis suivent / It’s coming It’s real / God dam the sun en mode Townes Van Zandt / You will pay en rock dépouillé et fin à cappela / et enfin Failure.
Du Swans de chambre, un croquis, une esquisse, auxquels il manque un peu de puissance. Mais le privilège de voir ces deux grands artistes dans une toute petite salle, un cube de béton, et loin de la maison, la route pour s’accompagner : I am tower, comme un phare dans la nuit.
(Les photos étaient interdites pendant le concert).