live report
Je n’avais pas prévu de poster après Ride, mais le hasard est taquin. Navrée pour ceux qui liront, point de voyage littéraire ici !
Dimanche soir, c’était donc Mutoid Man à Petit Bain, ou comme dirait Stephen « at Sunday night’s Church of Mutoid ».
Downtown Boys
Pour ouvrir le bal, les Downtown Boys, punks de Providence, sont venus mettre l’ambiance dans cette petite péniche. Devant une salle plutôt remplie, ils entrent en scène avec des dégaines tellement pas punk que c’en devient terriblement punk. La chanteuse en organza, la bassiste en couettes et robe à paillettes, un saxophoniste avec une tête de prof des 70´s… Leur musique semble engagée, la chanteuse - qui fera preuve d’une sacrée énergie tout le long des 45 minutes - présente les titres avec une transition vers le chant incroyable de fluidité. J’ai cependant un peu surestimé mon enjaillement, avant la moitié du set, je commençais déjà à fatiguer. Pour la fin, la chanteuse descend dans la fosse chanter avec le public. Malheureusement, celui-ci restera aussi peu réactif que durant le reste du show.
Mutoid Man
Passons maintenant aux choses sérieuses. J’avais déjà passé un bon moment devant ce trio au Hellfest (ce n’est d’ailleurs pas avec eux que j’avais clôturé mon festival mais avec les Melvins).
De prime abord, ils avaient l’air fun; en accordant leurs instruments, ils ont pris le temps de s’amuser avec le public et lâcher une ou deux blagues et grimaces. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ils seraient aussi marrants durant le show.
Commence donc ce set tant attendu, en témoignent les cris et applaudissement du public. Ne connaissant pas spécialement leur discographie, j’étais ravie d’entendre des titres que je connaissais pour débuter, comme Bridgeburner que j’adore ! Nous sommes clairement devant des musiciens qui connaissent très bien leur métier, je ne saurai rien dire sur la technique, mais je trouve que leur concert était très bien ficelé, malgré l’absence de décors et autres fioritures.
Tout le long, Stephen, le chanteur, et ses gars discuteront avec le public, il fera des blagues et quand il ne s’exprimera pas oralement, c’est son visage qui s’exprime au travers de grimaces. Rares étaient les transitions d’un titre à l’autre où il n’y avait aucune communication. Après Date With The Devil, on aura même droit à un running gag entre Ben, le batteur, et un membre du public qui voulait un date avec lui. Vu le tarif appliqué de 10k$, pas sure qu’il ait réussi à réserver à la fin.
Du haut du par terre au dessus de la régie, j’observe un public à fond dans le concert, constitué de connaisseurs manifestement car nombreux étaient ceux qui les voyaient pour la 3e fois. Si je me contente de bouger la tête et taper du pied, d’autres ont de l’énergie à revendre dans ce si petit pit, créant un réel contraste avec la première partie. Ça fait plaisir aux musiciens qui ne cesseront de répéter leur bonheur d’être là - bonheur qui se voit et qui est agrémenté d’une complicité palpable entre les membres du trio. On est face à des gens qui aiment (très bien) jouer leur (très bonne) musique ensemble, pour un public réceptif. Ils auront fait environ 1h20 de show, et au risque d’attrister @Karajuju qui perd l’exclusivité, à Paris aussi ils ont fait un rappel, dont une reprise de Nina Simone Don’t let me be misunderstood. Un vrai plaisir de voir Stephen faire ses vocalises, avec sa voix qui ne convainc pas tout le monde mais qui me ravit; elle paraît basique de prime abord mais elle a en réalité des nuances touchantes.
J’ai passé un très bon concert, mieux que celui du Hellfest qui a pâti de ma fatigue. Ici, j’avais toute mon énergie préservée pour le groupe et surtout, j’ai l’impression qu’il y avait plus de proximité qu’à Clisson. J’y ai autant ri/souri qu’apprécié la musique jouée. Bravo Mutoid Man pour cette reprise réussie, et plein de points bonus pour la proximité avec le public et les échanges. Ce n’est pas le concert dont je ressors retournée émotionnellement, mais le genre plutôt agréable et léger qui fait vraiment du bien de temps à autres.
Valley
Artiste présent en 2023 le dimanche (USA | 1ère participation (2023))
(mais comme déjà vu Ken Mode plusieurs fois et que j’adore Superbloom, le choix a été rapide)
