Live Report![]()
PARIS HARDCORE FEST - JOUR 1
J’ai beaucoup hésité à poster ce report dans la catégorie « festival » mais vu que cela se passe dans une « salle » de 180 personnes et que j’ai fait la promo de cette date sur ce topic, on va donc rester dans la continuité 
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Historiquement, le Paris Hardcore Fest fut créé en 2018 par Benoit de l’association Paris Hardcore Shows qui organise déjà bon nombre de dates sur Paris. L’idée à priori était de créer un mini-festival indoor. La première édition de 2018, à laquelle j’ai participé, s’était déroulée au Gibus et avait accueilli End of Mankind, Hightower, Wolfpack, Fury, Get the Shot, Birds in Row, Incendiary et Turnstile (à l’époque en promo pour leur second album !). Enorme succès, salle comble. Rien d’étonnant à voir apparaître une seconde édition, sur deux jours cette fois, en 2019 (je n’y étais pas pour cause de Sound of Revolution sur la même période) avec entre autre Arkangel, Backtrack, Terror, Jesus Piece ou encore Bent Life pour en citer quelques uns. Evidemment, la suite, vous la connaissez malheureusement (covid, confinement, fermeture des salles) donc point de 3ème édition en 2020 ni après… jusqu’à ce week-end ! Annoncé il y a quelques mois en mode « teasing » puis l’affiche a montré le bout de son nez : le Paris Hardcore Fest #3 aura bien lieu et sera uniquement axé sur des groupes Parisiens. « Par Paris, pour tout le monde ». Organisé à l’Ess’Pace, le fest fut sold out en 8 minutes. Je crois que pas mal d’assos rêveraient de vendre aussi vite, surtout avec une affiche 100% locale. De mon côté, je ne pouvais faire que le samedi donc ce report sera uniquement sur cette journée.
Le premier concert commence à 16h00 mais la salle ouvre dès 13h00 histoire de « fluidifier » l’entrée mais également pour pouvoir profiter de la bonne bouffe mise en place pour l’occasion. Et je vous confirme que l’énorme Foccacia aux légumes grillés et féta à 6€ est une tuerie sans nom. Lors du scan du billet, je récupère mon t-shirt du festival (réservable uniquement lors de l’achat du billet en ligne) qui est d’une très bonne qualité pour seulement 15 euros ! On retrouve donc notre Ess’Pace adoré, remodelé pour l’occasion : la salle de concert est vide de tout merchandising pour laisser plus d’espace au public et une scène a été montée pour l’occasion. Mais attention, une scène haute de 30cm, pas plus, histoire de garder une proximité évidente entre le public et les artistes. Et bien sûr, aucune barrière à l’horizon : on est là pour du Hardcore hein ! Le merchandising a été mis à l’étage, inaccessible habituellement au public. Chaque groupe y vend ces tapes, vinyles, t-shirts ou sweat. A noter que le groupe DIG (qui joue le dimanche) offrait gratos son vinyle. Du jamais vu ! Et de mon côté, j’ai lâché mes 20€ pour un t-shirt des excellents Cold Decay (qui jouent aussi le lendemain mais que j’ai vu en ouverture de Speed / Zulu). Ce festival, c’était aussi l’occasion de pouvoir discuter avec tous les artistes sans soucis : c’est simple, tous les membres des groupes étaient devant les concerts des autres groupes ou entrain de discuter avec des gens dans la salle ou en dehors. Du coup, j’ai dû passer 20 minutes à échanger avec le bassiste de Worst Doubt pendant qu’il installait son merch, faire des blagues avec les mecs de Cavalerie (les mecs sont trop marrants en plus d’être adorables) ou encore mosher avec le chanteur de Corruption Pact qui m’en a mis une dans les côtes au passage (si tu me lis Quentin, sans rancune ! 
) . Bref, vous l’avez compris, ici pas de pseudo-stars ou que sais-je encore, juste des fans de Hardcore. Pour consommer au bar, il faut être adhérent (car c’est un bar associatif donc légalement, ils ne peuvent pas vendre à des non adhérents). Le gars du bar, un mec ultra cool à chaque fois, m’expliquait qu’ils n’étaient pas assez rigoureux avec ça habituellement mais que ça pouvait leur causer quelques ennuis. Aucun soucis, adhésion à 5€ avec un verre offert. D’où mon énorme mésaventure : pour adhérer, il faut scanner un QR Code juste pour rentrer son nom et prénom. Puis on paye les 5€ sur le terminal de paiement du bar. Sauf que je n’avais pas compris ça… Du coup, en scannant ce fameux QR Code avec mon application dédiée, j’ai involontairement cliqué sur une pub et non sur le lien que me donnait l’application. Donc je me suis retrouvé sur un site internet qui me parlait d’adhésion (pas mal le fishing hein ?) et où j’ai rentré mon numéro de CB. Bref, vous l’avez compris, je me suis fais avoir comme un vieux qui n’y connait rien et oui, vous avez le droit de vous moquer (j’ai bloqué ma CB depuis et une nouvelle est en commande !). Passé ce moment de désarroi qui m’a un peu plombé le moral, le premier groupe entame son set. C’est donc partie pour un très long reporting !
Je vais être clair dès le départ, histoire d’éviter l’ambiguïté : les 4 membres de Forbidden Zone sont mes potes. Le créateur du projet, Julien, a commencé à écouter du Hardcore avec moi en 2014/2015 et on a écumé pas mal de shows ensemble. Forcément, mon avis est donc totalement subjectif pour le coup. Forbidden Zone s’est créé cette année et a sorti son premier EP il y a peu. Du pur Hardcore / Crossover old-school comme je l’aime. Je connais parfaitement les 4 titres de l’EP (je ne compte pas l’intro) et n’ai donc aucun mal à gueuler le refrain de « You’re a Poison » au micro lorsque Julien me le tend (d’ailleurs, j’espère que les photos prises à ce moment vont sortir que je récupère ça en souvenir !). La salle n’étant pas encore remplie lorsque le groupe joue, je tente vraiment de mettre un peu d’ambiance dans le pit, histoire de faire plaisir aux potes : sur « Dust, Coal and Danger », j’attends le moment parfait pour lancer un side to side, suivi par quelques personnes du public, pendant que Arno (Basse) saute dans la fosse pour jouer à même le public. Les gars proposent aussi une reprise de Boston Strangler (« The Truth ») mais le public ne connaissait pas à priori (dommage car c’est un putain de bon groupe !). Tout premier concert pour le groupe et ils s’en sortent déjà avec les honneurs, malgré un jeu scénique encore un peu timide. Hâte de les revoir bien sûr (car je compte bien prendre le micro à chacun de leur concert ! ).
Deuxième fois que je vois Reclaimed cette année (première fois en juillet en ouverture de Speedway / Existence) et deuxième fois qu’ils me mettent une claque. Leur Hardcore Metallisé/Crossover met clairement la barre très très haute. Il faut dire que dès les premiers accords, le chanteur se jette dans le pit, me choppe littéralement par l’épaule (NB : mettre un t-shirt DRAIN tout jaune n’était pas une bonne idée car je faisais clairement une cible parfaite !) et me balance sur le public, histoire de lancer direct un side to side. Les mecs n’ont rien sorti encore (pas de démos ou EP) mais ils maitrisent tellement leur sujet que nul doute que ça sera très qualitatif. Les premiers véritables mosh-pit apparaissent même si on n’est pas encore trop en danger (pas encore hein !). Bref, ça tabasse bien comme il faut, avec des vrais mosh-parts bien pensées, qui ne tombent pas dans la facilité type Beatdown bien débilos.
Deuxième fois également que je vois Deviant cette année. Bon là, on arrive vraiment sur le côté Metal Beatdown assumé donc mettez vous à couvert sinon vos dents vont recouvrir le parquet. Le public répond de plus en plus présent dans la fosse et les premiers crowdkill arrivent forcément. Niveau son, aucune subtilité : ça donne juste envie de tout péter dans la salle et c’est tout ce que je leur demande avec leurs grosses mosh-parts bien salaces. Autant j’écoute assez peu ce genre de son en studio, autant en live, l’énergie déployée est assez folle. Comme la première fois que je les ai vu, je reste impressionné par la prestance du chanteur, assez grand, qui n’hésite pas également à venir en découdre dans la fosse (et qu’on verra pendant toute la journée/soirée dans le pit ! Et lui aussi, il est grave cool et humble !).
On change un peu de registre avec Jack Move qui propose un Punk Hardcore qui ne contient pas du tout d’influences Metallic contrairement aux deux groupes précédents. D’ailleurs, les gars lancent un « big up » à Forbidden Zone (ils ne se connaissent pas du tout donc très cool pour eux) puisque ce sont les seuls groupes à ne pas avoir un son metallisé ! Je fus très agréablement surpris du set : si l’intensité dans la fosse a baissé d’un cran (style différent oblige), le groupe a une vraie fan base qui connaît très bien les titres ! Pas mal de sing along, le chanteur n’hésite d’ailleurs pas à donner le micro aux premiers rangs. Le pit reste bon enfant, principalement du side to side et du 2 step. On sent qu’une partie du public préfère quand ça mosh de tous les côtés donc la salle n’est pas non plus bien remplie. Qu’importe, le groupe a apporté un petit vent de fraicheur et d’intelligence dans cette journée au QI frôlant les 0 ! NB : à noter qu’après vérification, j’avais vu le groupe en 2016 en ouverture de Power Trip mais que j’en ai aucun souvenir. Donc bravo les gars pour le second round plus que réussi !
Les trois gars de Cavalerie ont pondu un 3 titres incroyable cette année qui comporte mon titre préféré du groupe, « Siege War ». Titre qui ouvrira le bal de la plus belle des manières avec une salle qui s’est bien remplie pour l’occasion. Le son en début de set n’est pas incroyable, le style Hardcore/Crust du groupe n’étant peut-être pas le plus simple à mixer pour l’ingé son mais ça sera vite corrigé. Ce fut littéralement la guerre dans la salle et j’ai le même sentiment qu’en avril dernier quand je les ai vu en ouverture de Foreseen : les mosh-part sont beaucoup plus marquées en live qu’en studio. Cela donne une sorte de gros Crust à la voix d’outre tombe couplé à des moments propices à péter la mâchoire de ton voisin. J’en ai même profité pour mouliner un peu, histoire de me défouler dans le pit. Ils terminent leur set avec la reprise des Stooges « I Wanna Be Your Dog » où Julien de Forbidden Zone viendra tenir la basse, libérant ainsi le chanteur qui va au contact du public qui connaît le titre par cœur. Les mecs maîtrisent totalement l’art de la scène et Cavalerie vient de déliverer, à mon sens, le meilleur concert de la journée.
Je m’éloigne un peu de la zone dangereuse car je sens que la fosse va encore monter en intensité pour Take It In Blood, gros Hardcore Beatdown. Sans surprise, ce fut le cas donc mon instinct m’a peut-être sauvé la vie sur ce coup ! Le grateux de Cavalerie joue également chez eux, ce qui lui fait enchaîner deux set d’affilés dans des styles bien différents. Le groupe est très à l’aise sur scène, très bavard d’ailleurs (le nombre de potes dans le public doit être assez élevé) en faisant quelques blagues en début de set (dont une qui parle des personnes portant des t-shirts Kickback, faisant référence à un autre concert il y a peu, celui d’Affliction AD où un gars du public a pris le micro pour dire qu’il enculait tous ceux qui portaient ce genre de t-shirt. Pourquoi ? Aucune idée 
). Je ne suis pas un énorme fan en studio mais en live, on retrouve tout ce qui fonctionne : du touka touka, du ralentissement et de la mosh-part pour sortir ses meilleures prises de karatés sans oublier quelques accélérations bien pensées. Pas le show le plus marquant pour ma part mais on sent que l’intensité dans la salle vient encore de monter d’un cran !
Je ne connaissais pas du tout Backboned avant l’annonce et je pensais, à tord, qu’il s’agissait d’un nouveau groupe. Sauf que vu leur place sur l’affiche, j’étais quand même dubitatif. Effectivement, Backboned était finalement actif entre 2013 et 2015 et s’est reformé, je pense, pour l’occasion. Composé, entre autre, de membres de Worst Doubt mais aussi de la chanteuse de Calcine (qui jouera le lendemain), je ne savais pas du tout à quoi m’attendre musicalement. Alors j’ai tenté de m’approcher. Et après, j’ai vite reculé. Mais très vite. Car si vous trouviez que Take It In Blood, c’était violent en live, je vous assure qu’à côté de Backboned, c’était mollasson. Déjà, énorme respect pour la chanteuse (que je trouve déjà excellente dans Calcine) qui met à l’amende 3/4 de la scène : voix, prestance, énergie ; tout y est. Les titres sont, de plus, totalement calibrés pour le live. Mais alors là, je dois m’attarder deux minutes sur le pit pour la simple et bonne raison que c’est le plus débile que j’ai vu de mes yeux de toute ma vie. J’ai rien contre le crowdkill même si je n’en suis pas un énorme fan, ça fait partie du délire donc ça me dérange pas quand c’est fait sans volonté d’envoyer la moitié du public à l’hosto. Sauf que là, les mecs de 1m90 venaient littéralement dégommer les gens derrières les poteaux à coup d’énorme taquet dans la tête. Alors oui, l’ambiance était dinguo, on ne peut pas le nier (et ça va être rigolo de regarder les vidéos qui vont arriver sur le net dans quelques temps) mais même moi j’ai trouvé ça un poil too much. Après, si ça plait au public, j’ai envie de dire : « qui suis-je pour juger ? » ! Par contre, vu l’accueil réservé au groupe, on peut espérer que cette reformation ne soit pas un one shot mais bien un vrai retour aux affaires. En tout cas, ils méritent largement votre oreille attentive (et profitez en pour écouter Calcine aussi !).
Comme pour Jack Move, j’avais vu Lodges en ouverture de Power Trip il y a quelques années mais, pour le coup, eux je m’en souviens très bien. A l’époque déjà, j’avais adoré leur set car le groupe possédait une réelle identité et ne tombait jamais dans la facilité au niveau de l’écriture de ces titres. Même constat 7 ans plus tard : Lodges n’a rien perdu de sa superbe et cette reformation est plus que bienvenue. Le pit se calme pas mal pour eux mais j’ai été scotché par le chanteur qui maîtrise aussi bien les gros hurlements que le chant clair. Une partie de public connaissait sur le bout des doigts les titres, preuve que malgré une absence assez longue, une qualité d’écriture marque réellement les esprits. Le chanteur communique assez peu sauf pour annoncer sa fierté d’être présent ce soir et de voir l’évolution plus que positive de la scène qui, selon ses dires, l’avait un peu soulé à l’époque. Difficile de nier l’effervescence de la scène Hardcore actuelle et si des gloires locales décident de remettre le couvert alors on est vraiment pas mal ! Bref, j’espère que ce n’était pas un one shot mais bien un vrai retour !
Si vous n’avez jamais assisté à un concert de Worst Doubt à Paris alors vous n’avez jamais vu un vrai concert du groupe. Je ne dis pas ça par chauvinisme mais le groupe ayant pris vie ici, la quasi totalité de la scène Hardcore Parisienne avait moshé au rythme des premières démos à l’époque, bien avant la montée en puissance phénoménale (et totalement justifiée) du groupe depuis la sortie de leur album « Extinction ». Les gars jouent donc à domicile et une bonne partie du public doit être pote avec eux. Les voir à Paris, c’est l’assurance d’assister à une petite dinguerie sur scène. Je crois que littéralement tous les membres des autres groupes étaient devant Worst Doubt, dont une bonne partie dans le pit à se mettre sur la gueule. Les Parisiens ont pris tellement de niveau qu’ils égalisent sans aucune difficulté les groupes internationaux (et ils ont même pas pris la grosse tête, ils restent ultra accessibles). De mon côté, c’est la 4ème fois que je les vois (seconde fois cette année !), toujours avec autant de plaisir. Leur unique album est bien sûr très bien représenté dans la set-list mais ils n’oublient pas les démos avec, par exemple, l’incroyable « Drown in the Deep », mon titre préféré du groupe. J’ai d’ailleurs fait la deuxième moitié du set devant sur la droite de la scène, histoire de mosher un peu mais aussi de prendre un petit taquet bien violent sur le crane (involontaire certes mais douloureux !). Le chanteur annoncera que du nouveau son était dans la boite et devrait arriver début 2024 (on a d’ailleurs eu le droit à un nouveau titre pendant le set !). Il balancera également des petites piques à certaines assos (que je ne citerai pas mais ça nous a bien fait rire car on en parlait avec le bassiste en début d’aprem justement) qui essayent un peu trop de changer le visage de la scène Hardcore sans en comprendre les codes. Pour faire simple « le Hardcore c’est fait ce que tu veux et nique ta mère ! » dixit Hugo. Bon ba tout est dit !
J’avais une énorme attente pour cette première journée du Paris Hardcore Fest. Je n’arrête pas de dire dans mes reports que la scène Hardcore est en pleine ébullition, plein de nouvelles têtes que l’on ne voyait pas avant le confinement se pointent aux concerts et s’approprient les codes. Et là, avec uniquement des groupes locaux, c’est sold out et mosh pit constant ! J’espère que cette effervescence ne va pas s’essouffler et que chaque concert à venir va être du même acabit que ce que l’on vit depuis un an. Malheureusement, pas de seconde journée pour ma part (à regret, vous vous en doutez) surtout que l’affiche était également alléchante : Corruption Pact (premier deux titres dispo depuis peu et premier concert du groupe), Calcine, Cold Decay (avec l’organisateur Benoit au chant, ex-Mad at the World), Glassbone, DIG (reformé pour l’occasion et qui offrait leurs vinyles au merch !), les dingos d’Headbussa, la douceur Pencey Sloe et la nouvelle tête montante Sorcerer ! J’espère que ce reporting un poil longuet vous aura fait plaisir et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures (au pif, Svalbard jeudi !).
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