Ouh la jolie date ! Cohérente, 3 groupes de qualité au Petit Bain. Alors la, je me tâte pas mal !
C’est pas compliqué : le plaisir de lire ton report - cette impression d’y avoir été, par procuration - et cette joie palpable d’être à un concert, et à ce concert en particulier - sont à la hauteur de la déception de ne pas pouvoir y aller.
Un grand merci.
Et, sous les pavés, la plage (de musique).
Cresson : quel bonheur le forum, quand on a la chance d’échanger comme ça !
Merci d’avoir pris le temps de tout lire :).
Nouvelle annonce : tournée Européenne de Restraining Order !
Je suis pas un immense fan mais il faut voir qui tournera avec. Également, Deliverance Records prévoit une date le lendemain donc je ne pourrai pas les deux ! Vivement les annonces .
Je vous dois un vrai report (quand j’aurai le temps, promis !) mais oui c’était magique encore une fois.
Savant mélange entre fragilité, douceur et puissance comme seule elle sait faire. On a eu droit à la cover de Placebo en plus et une heure de set.
Je mets un Pinocchio, vu que la dernière fois ça t’avait fait réagir et que tu as fait ton dernier report suite à ça. Et y a un album aussi à chroniquer d’un groupe commençant par un C paraît-il…
Merci pour ce très, très beau report qui me ferait presque regretter de ne pas y être allée! Bienvenue chez les z’orange
Petit report du concert de Corey Taylor qui a eu lieu le 19 novembre au Trianon à Paris.
Déjà parlons de la salle : y a pas photo, les petites salles de concert dans d’anciens théâtres, ça claque. L’endroit est absolument splendide, l’acoustique top, et j’adore le fait que le sol de la fosse rebondisse en absorbant l’énergie de la foule.
Première partie : Oxymorrons
Si vous n’aviez pas compris à leur accent qu’ils étaient américains, le nombre de fuck dans une phrase devrez vous aiguiller. Ils viennent de « Queens from NYC ».
Ils sont 4 : 2 frères chanteurs, un batteur et un guitariste. Pas de bassiste
A noter que les 4 sont afro-américains. C’est un détail mais je trouve ça cool de voir de plus en plus de groupes de metal avec des membres noirs.
Bref, ils sont arrivés en force, avec un super énergie et une joie d’être présents. Ils ont un style fusion metal/hip hop énergique et communicatif. Ils échangeaient pas mal entre les morceaux, mais bien que me débrouillant plutôt bien en anglais je n’ai pas forcément tout saisi vu l’argot employé.
En tout cas ils ont mis l’ambiance et ont bien chauffé la salle !
Corey Mother Fucking Taylor
Avant de commencer, je dois préciser que je suis amoureuse de la voix de Corey Taylor depuis 2003, avec Iowa qui a été une révélation pour moi. Fan de Slipknot, j’ai ensuite découvert Stone Sour. Et je me régale plus récemment avec son projet solo CMFT. En sachant que ma chanson préférée EVER de Corey Taylor, c’est I’m Not Jesus qu’il a interprété avec Apocalyptica.
Et au-delà de la sphère musicale, je trouve que c’est un type vraiment inspirant: victime de violences sexuelles dans son enfance, la musique est sa thérapie mais renforce aussi ses démons et ses addictions. Il finit par se relever et est sobre depuis 2010, avec apparemment une véritable stabilité dans sa vie personnelle.
Une histoire malheureusement classique dans le metal, dans la musique, dans l’industrie de la création de manière générale. Mais Corey s’en est sorti et en parle ouvertement avec beaucoup d’humilité.
Vous l’aurez compris, je ne serais donc pas du tout objective !
Spoiler : c’était formidable !
Une setlist bien équilibrée alternant un tiers des reprises de Slipknot (Snuff, Duality, Before I forget), Stone Sour (Tumult, Hour Glass, Song 3, 30/30/150), et de ses albums solos CMFT. Nous avons également eu droit à sa fameuse reprise du générique de Bob l’éponge, et une reprise de Black Sabbath en clôture.
Corey est un putain de frontman, une voix remarquable, un charisme impressionnant. Il sait jouer avec la foule avant de nous donner ce qu’on veut -le petit speech « before I forget… » !-. Les pistes s’enchainent avec une efficacité redoutable et le concert est parfaitement rythmé.
Je l’ai déjà vu 3 fois avec Slipknot et 1 fois avec Stone Sour. Et ce concert est sans nul doute le concert que j’ai préféré de Corey. La salle y était pour beaucoup, on avait une vraie proximité avec lui.
Il avait sincèrement l’air heureux d’être là. C’est paradoxal parce qu’avec Slipknot il a joué devant des dizaines de milliers de personnes. Mais il est content d’être dans une petite salle. Pour nous spectateurs, on est vraiment en connexion avec lui, et je suis certaine que l’inverse est vrai. Il y avait une véritable intimité et un vrai amour entre la salle et les musiciens. Une ambiance émotionnelle si puissante qu’à la fin de quelques chansons, tellement d’amour émanait de la salle que Corey a eu plusieurs fois des larmes de joie. Est-ce un très bon comédien qui pleure sur commande pour nous faire croire qu’on est la meilleure audience du monde ? J’aime à croire que le concert ce soir là était aussi émouvant pour lui qu’il le fut pour nous.
Seul gros point noir : quand les lumières se rallument et qu’il faut rentrer. On en aurait voulu pour l’éternité.
A bientôt au HF 2024 pour le revoir avec sa formation CMFT en MS ?
Je mets ça ici car pour moi les Franco ne sont pas à proprement parlé un festival mais une succession de soirées de concerts en divers lieu… et surtout nous concernant, peu de soirées dédiées à « notre » musique… mais celle-là devrait plaire à pas mal de monde
Merci pour le report ! Pas un énorme fan des groupes du bonhomme mais ton retour fait envie
Avant, La Sirène proposait deux dates par an avec des groupes de metal (Gojira, Machine Head, Suicidal Tendencies…). Puis après quelques bides (Anathema, Amenra entre autres), ils avaient arrêté ce type de prog pour se limiter à deux dates metal plus facile à savoir le Warmup Hellfest et créer une soirée metal lors des Franco. Bon au début ils laissaient les clés du camion à Rage Tour à coup de Tagadq Jones, Mass Hysteria et autres Ultra vomit… là ils commencent à proposer des trucxs à mon sens plus intéressant.
A.A. Williams, Kalandra (qui partagent la tête d’affiche) & Lys Morke au club du Transbordeur, Villeurbanne.
De Lys Morke je sais très peu de choses : qu’elle est barcelonaise, qu’on trouve deux morceaux sur son Bandcamp (ce distributeur dont je pensais il y a trois ans seulement que c’était un groupe de soutien pour les hommes en mal d’érection) et qu’elle fait en ce moment sa toute première tournée. Alors : rock et rookie ?
Lys Morke - le lys bleu, si je me fie aux seules expressions que je connais dans la langue de Grieg (et de Satyricon) - a la noblesse de l’innocence et se produit devant un écran qui n’est pas de fumée, tant les images projetées sont rudes et signifiantes – un combat de boxe, un combat de sabre - oui, pas de doute, on est bien en mode tripes hop. Elle porte une robe noire à paillettes où l’on pressent le dialogue qui s’annonce entre la brillance des étoiles et la nuit de l’univers. Des images polarisées sur un monde polarisé : parfois on danse, parfois on vacille, on ne sait si c’est du combat ou de la danse – n’est-ce pas comme ça que les femmes combattent, avec élégance ? - on ne sait pas si les étreintes sont des combats ou si les combats sont des étreintes. Un rien de Lys et rien n’est lisse. Le molosse a une muselière et si l’on voit les dents, c’est peut-être un sourire, c’est peut-être aussi l’avant-goût du sang. Des applaudissements à la fin de ce festin d’amante religieuse. Je ne serais pas étonné qu’elle finisse un jour la nuit sur l’une des scènes du Roadburn, à nous faire danser les pieds en sang.
Kalandra a joué en troisième partie, mais je vais en parler maintenant. Et d’abord un truc étrange : à la fin d’A. A. Williams, comme c’est l’habitude, la foule s’est recomposée. Des gens sont allés boire un coup, d’autres se sont approchés. Et quand j’ai regardé autour de moi, j’ai vu… des enfants ! Une jeunette d’environ huit ans qui connaissait toutes les paroles, et sa petite soeur de six ans, avec de grandes lunettes qui lui servaient de calandre, qui dansait comme un petit yéti. Et autour de ces enfants : des personnes avec une apparence normale ! Pas de t-shirt noir. Pas de piercing et pas de tatouages. Un loden rouge par ci, un chemisier blanc par là. Il m’a fallu un bon moment pour reprendre mes esprits.
Le concert a commencé au ralenti, avec Slow motion chanté à tue-tête par le type derrière moi. Je lui ai fait mes yeux noirs d’obsidienne. Et puis Borders, le morceau qui me fout les poils de yak, avec les effets sur la voix tout pareil que sur l’album. Un solo de corne de chèvre, beau comme une prière à Saint-Marcellin. Et un final à la Wardruna (avec des morceaux de Wardruna dedans) qui m’a presque donné envie de lever une armée de Vikings et d’annexer le Valhalla. Bon, comme j’ai toujours mal au dos – c’est une hernie avec qui j’essaye de vivre en bon voisin – Hernie Bonvoisin ? - j’ai plutôt claudiqué jusqu’à la sortie.
…
Melt.
Fondre…
Evaporate.
S’évaporer…
Au moins, avec A.A. Williams, on sait à quoi s’attendre.
Ce n’est pas un regain d’énergie que l’on va chercher ici, mais une lente, complète et délicieuse dissolution de l’être.
On ne va pas tergiverser, on va pas philosopher : on a rendez-vous avec spleen l’Ancien.
Il y a, sur l’album As the moon rests, le morceau Ruin - pas mon préféré cependant, un peu branlant - dont le titre résume assez bien l’expérience A.A : une errance, une pâle promenade sous une lune froide dans les brouillards glacés de la Tamise avec le coeur et l’âme à l’agonie.
Au préalable, un tout petit reproche. La plupart des morceaux de A.A. ne sont-ils pas construits sur le même modèle ? Un début lent - un crescendo - une apothéose ? Ce schéma à l’identique induit une certaine monotonie, aussi grise qu’une journée d’automne, une gaze, un voile qui finalement sied assez bien au style de A.A. On a l’impression de mettre des pantoufles très confortables, des chaussons épais dans lesquels on va pouvoir se lover comme dans un dimanche mélancolique. Est-ce que c’est un problème ? Non : ça marche à chaque fois avec moi.
A. A. Williams, donc, celle qui murmur même à l’oreille des bourrins, comme dans un rêve dont on ne sait pas très bien s’il contient une part de cauchemar et qui vous distend le tambour et le tympan. Devant un sobre A. en guise de fond - l’alpha de toute Alchimie – le visage lunaire d’A. A., le regard de ceux qui ont vu le fonds du puits, l’arcade sourcilleuse de celle qui a pris des coups et s’en est peut-être donné, les trois premiers morceaux sont des sacerdoces : For nothing n’est pas là pour rien, Evaporate vous enferme dans son écrin de violence cotonneuse et la reprise de Placebo - Without you I’m nothing – est aussi translucide que le concept du placebo lui-même : un rien qui change tout en vous. Les guitares d’A. A. sont anguleuses, et les angles sont autant de recoins sombres dans lesquels se tapissent les monstres de la dépression et de la dépréciation : I can’t stop the violence in my mind nous hante (Evaporate). Le son de la batterie est peut-être un peu fort mais on entend rugir les furies et les tremolo qui sont la marque de Williams. On lâche prise et la Lune elle-même finit par abandonner, s’abandonner. Après un Belong qui nous déchire et nous fédère, le plateau se vide et l’on reste avec le coeur joyeux, et triste, et la délectation d’une sublime mélancolie dont on hésite à s’extirper.
Melt.
Fondre.
Evaporate.
S’évaporer.
Comme le chat d’Alice, qui ne laisse derrière qu’un sourire ou une grimace – joie ou mélancolie ?
Melt.
Fondre.
Evaporate.
Et disparaître.
Merci, une fois de plus, pour ce report unique. Je n’aurais pas trouvé meilleurs mots pour décrire À.A que ceux que tu as choisis. Elle murmure vraiment à l’oreille des bourrins (et ça l’étonne !). Elle nous brise le cœur en douceur, mais c’est pour la bonne cause.
Je me suis fait cette remarque en la découvrant, puis avec As the Moon Rests mais je suis arrivée à la même conclusion que toi :
Kalandra c’est de l’ethnoworld tendance heavenly voices. Mes filles de 12 et 14 ans sont totalement fan et me tanne pour aller les voir.
Donc c’est plutôt normal, on n’est pas du tout dans le metal.
Encore un reporting de grande qualité !
Bon il faut que je me mette sur celui de World of Pleasure tiens…
En attendant, nouvelle date annoncée sur Paris :
Je suis une personne avec une apparence normale, YEAH !
Heureusement, « c’est par l’esprit qu’il faut brouiller les pistes » (et grand jeu concours : de quel film est extrait cette citation que le personnage attribue à Jim Morrison ?)
Salut Chab,
Il fait pas beau, je me suis pris une drache monumentale en vélo ce matin et en plus on est lundi. Mais là j’écoute Swan Valley Heights que je ne connaissais pas et bim, je suis de bonne humeur. Très belle découverte, merci.
Trop cool si tu apprécies ! Perso j’ai adoré en live .
Nouvelle date annoncée par Delivrance Records fin janvier :
Vous la sentez la date subtile ? On va littéralement mourir au Klub vu les groupes présents . Et oui, place en poche pour ma part !
LIVE REPORT
3rd from the Sun - Reload Gaming Bar - Saint-Quentin (02)-
Après le 1001 Bières d’Amiens pour @Diatribes , c’est au tour du jeune Reload Gaming Bar de se lancer dans les concerts metal en Picardie, chez moi à Saint-Quentin cette fois. Ouvert depuis seulement ce 31 janvier, ce bar Geek se décide à offrir des concerts gratuits, entre tournois de Street Fighter et soirées Jeux de Société, sous l’impulsion notamment de l’un des gérants au bras tatoué d’un certain H stylisé … Contrairement à nos voisins amiénois, ils ne sont pas épaulés par une association chevronnée. Ils ont pour l’occasion retapé le hangar situé au fond de la cour pour en faire une petite salle à la déco pour le moment sommaire mais propre et accueillante.
En guise d’inauguration, ce sont les voisins de 3rd from the Sun qui sont invités. Je commence par faire honneur à la nouvelle sélection de bières craft, inaugurée la veille, avec un petit jus de houblon Simcoe/Mosaic/Citra. Le groupe est avec nous au bar, à se chauffer avant de démarrer tranquillement pour 21h après quelques galères de sonorisation. En effet, la salle mériterait quelques habillages pour améliorer le son et la table de mixage fait des siennes mais, heureusement, le groupe a la sienne.
L’ambiance est bon enfant avec une vingtaine de spectateurs pour l’occasion, c’est une première. 3FTS (pour faire plus court) propose un mélange assez inclassable entre noise, mathcore, psyché, prog qu’ils qualifient de Sci-Fi metal. Le frontman et bassiste nous gratifie d’un hurlement -core maitrisé. Derrière les futs, ça tape fort (mais en retenue car la salle est petite), la rythmique est créative. On entend un peu moins les guitares mais le groupe s’étant étoffé d’un 2e guitariste, elles apportent du corps à l’ensemble.
Ce qui est surtout notable, c’est leur univers déjà bien affirmé. L’album est un quasi-album concept inspiré par toute la galaxie de la science-fiction, entre littérature, cinéma et télévision. Et depuis sa sortie, le groupe a pu collaborer avec un artiste local qui leur a créé des visuels pour chaque morceaux ainsi qu’une sorte de police d’écriture intergalactique (même la setlist à leurs pieds est écrite ainsi). Visuels et textes défilent en arrière plan et aident à se plonger dans l’univers unique du groupe
Une partie du public fait des aller-retours avec le bar ou la terrasse et quelques irréductibles dont je fait partie restent devant le groupe. L’assemblée est timide mais il faut dire que le style peut sembler abrupt. Personnellement, je trouve que c’est créatif et énergique. Après une heure de set environ, direction le bar et le merch pour discuter avec le groupe. Les mecs sont très cools et semblent avoir une sacrée culture Sci-Fi, bien plus que moi. Ils essayent de pas mal tourner pour financer un 2e album qui gagnera selon eux en maturité (d’ailleurs, une bonne partie des morceaux du premier album ont évolué pour donner les versions live actuelles) tout en restant dans la lignée de l’histoire racontée dans le premier. Un groupe à suivre donc !
Côté organisateurs, je n’ai pas encore eu de retours sur la soirée de leur côté mais je vais en tout cas essayer de contribuer autant que possible à faire grandir cette très belle initiative dans une région pauvre en concerts « extrêmes ». J’ai déjà glissé quelques noms et contacts … Affaire à suivre
Valley
Artiste non présent en 2023