Tentative de report
DECAPITATED et alii
Le Rex, Toulouse, 28 III 2024
Bien évidemment, quand Valhalla parvient à sortir de sa morne ville d’adoption pour un concert, il lui arrive toujours son lot de mésaventures, sans quoi aucun souvenir ne serait possible.
Acte 1 : Mise en place du décor
L’envie de concert titillant régulièrement la Dame et son Môsiseur, la venue de Decapitated (jamais vus sur scène) se trouva bien attendue tant la disette concertatoire est forte. Sans savoir si nous y serons effectivement, nous prenons nos billets. Fils casé en moins de 24h ; plus compliqué pour la petite, la maman de sa meilleure copine étant en déplacement (et la copine confiée aux grands-parents), nous sommes passés à meilleure copine n°2 et, JOIE, choupette casée.
Suite de l’organisation : concert prévu un jeudi. Le jeudi, Môsieur est déjà à Toulouse pour la journée. Je décide donc de le rejoindre en train, prévu à 17h35. Quand tout à coup soudainement, en pleine réunion de direction, notre appli ferroviaire favorite m’informe que mon train est retardé en raison d’un autre en panne sur les voies. L’heure tourne, je présente mes plus plates au comité de direction et m’enfuis en courant. Le retard du train ne fait que progresser… Je décide donc de prendre la voiture en direction de la gare suivante. Là aussi, le retard continue de croître. Je poursuis mon trajet en voiture et retrouve Môsieur à 30 km de Toulouse pour n’aller dans la grande ville qu’à une voiture. Résultat des courses, quand on arrive dans la salle de concert, le premier des quatre groupes vient de finir son set…
Organisé par l’association Noiser - dont les lettres d’infos sont toujours un plaisir à lire - le concert se déroule au Rex, salle que nous avons découverte pour la venue d’Insomnium (avec Kvaen et In Mourning) le 30 novembre dernier. Située en plein centre ville dans un ancien cinéma, la salle offre une surface de 300 m² pour une capacité de 500 personnes. Avant d’y entrer, on aperçoit les artistes dans la salle dédiée au catering. Les concerts y sont intimistes, d’autant que le bar est sur un côté de la fosse. Jeudi dernier, une partie du merch se trouve lui aussi dans la salle, ce qui accentue cette ambiance de proximité avec les musiciens qui ne manquent pas d’y faire une apparition. Une légère pente au sol permet, même aux petits, de profiter assez largement de la vue sur la scène. Enfin, le timing y est toujours impeccablement respecté (pas de quart d’heure occitanien qui se termine en heure de retard : le timing de la soirée est indiqué sur la porte est respecté au poil d’aiguille de comtoise).
On retrouve @whitecrash au bar avant de prendre place.
Acte 2 : Les concerts
Je ne peux malheureusement rien dire de la prestation Kassogtha. Pourtant, le groupe suisse de death melo à tendance prog avec une frontwoman avait eu de bons échos dans mes esgourdes lors des écoutes préalables.
Nervosa : Groupe de thrash originaire du Brésil entièrement féminin. Ma fibre girl-power s’anime à l’arrivée des 4 musiciennes. Rien d’incroyablement original dans leur compositions, mais une présence scénique assez remarquable, notamment pour la guitariste / chanteuse qui a du chien et la seconde guitariste dont j’aurais facilement pu tomber amoureuse tant elle est belle dans son jeu.
Incantation : On s’oriente vers un death old-school assez classique de la scène américaine. Ils tiennent largement la route avec un niveau technique qui monte d’un cran par rapport au groupe précédent. C’est peut-être d’ailleurs la principale caractéristique de cette soirée : une démonstration croissante des capacités des musiciens présents. Pour autant, l’attente de Decapitated fait un peu monter mon impatience.
Decapitated : Les polonais viennent clore le bal avec une tournée consacrée à l’album culte Nihility de 2002, soit 5 ans avec l’accident de tourbus qui aurait pu mettre fin au groupe. Dès les premières notes, je charge Môsieur Valhalla de mes effets personnels et trace comme une flêche en direction des barrières. La prestation est d’une incroyable puissance, tous membres confondus : qu’il s’agisse de la présence du chanteur, des capacités techniques du guitariste ou, même s’ils sont un peu plus effacés, une base rythmique maîtrisée par le bassiste et le batteur. Le pit est dans une forme incroyable : telle une guerrière, je résiste pour ne pas me faire emporter par le cercle, jusqu’à ce que l’envie de slam ne m’offre un aller-retour en passant par la régie. L’ambiance est tellement folle que Rafal Piotrowski ne manque pas de le souligner à plusieurs reprises.
Acte 3 : Le salut des artistes
Le concert se termine. Je me suis bien défoulée : c’est dingue le bien que ça fait !
Quand le batteur lance une baguette, j’ai l’impression qu’il me la tend tellement la saisie me semble facile. Puis vient le moment de jeter la tracklist, que j’attrape aussi. Il ne faut point être trop gourmande me dis-je et, tandis que je lâche prise au profit d’un autre guerrier de l’avant, Pietrowski en chope un second exemplaire pour me le remettre en mains propres. J’ai beau avoir le double de l’âge des gaillards qui m’ont bousculée pendant tout le set, je suis fière d’avoir tenue le coup et d’en être récompensée.
Et pour terminer, bravo à @whitecrash qui a réussi à trouver ma trombine sur le Grand Ninternet :