Le Père NoHell m’a gâtée (ne dit-on pas qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même ?) avec cette BD :
Entre le fabuleux roman d’Umberto Eco et le très bon film de Jean-Jacques Annaud, il était audacieux de s’en prendre à ce monument. Une belle adaptation aux styles graphiques diversifiés : j’attends la suite avec impatience !
Je l’ai offert à mon gros nounours, il apprécie les dessins de Manara .
Comme ça je peux le lire aussi…mais que Tome 1. La suite quand?
Le film d’Anno était sublime pour les éclairages…Histoire très bien rendue, le suspens incroyable, et Sean Connery, superbe dans ce rôle!
Je me suis offert "Les piliers de la Terre " t1 en BD aussi, sans les dessins de Manara
Tout d’abord un grand merci aux personnes alimentant ce topic qui donnent de très bonnes idées !
Mon top commence par le livre que je suis en train de finir, c’est « Cité » de Pierre Bordage dont certains ont déjà parlé ici. J’ai même offert la version originale à Moscou à mon collègue pour Noël (m’ayant prêté Silo, ça devrait lui plaire…). On pourra ainsi comparer les 2 versions après sa lecture.
À l’opposé, j’ai adoré un petit livre de nouvelles très courtes de Jean Teulé « Comme une respiration ». Tout petit livre qui tient dans un petit sac ou même une poche, il a été mon compagnon lors de petits déplacements en bus ou métro. Des histoires du quotidien racontées simplement mais j’ai particulièrement apprécié être absorbée dans une histoire avec si peu de mots.
Le dernier, car il faut en choisir un, ça sera « De nulle part » de Claire Favan. Pourquoi ce thriller au lieu d’un autre ? C’est celui qui m’a le plus captivé, j’avais du mal à poser le livre tous les soirs donc il m’a marqué.
Résumé
« Chatou. Fin des années 1990. Deux nouveau-nés sont trouvés et confiés à l’Assistance publique. Des jumeaux que l’existence va vite se charger de séparer.
Trappes. 2020. Ballotté de foyers sordides en familles d’accueil, Antoine, dit « Tony », s’est construit tant bien que mal avec l’idée que la vie est un combat. Il lutte pour mener de front études de droit et petits boulots, et qui sait : dépasser sa condition.
Alors que tout ce qu’il réussit à faire est d’accumuler les dettes, se présente un beau jour à sa porte un certain Raphaël. Raf, c’est son frère, sa copie conforme et son exact contraire, un héritier qui a les codes et la confiance qui va avec. Raf a un plan qui peut changer le destin de son frère. Passé la surprise de la première rencontre, Tony hésite à qualifier la visite de providentielle. Car il n’oublie pas : l’échec est inscrit en lui depuis son premier cri. Mais il reste l’espoir. Cet espoir qui engendre le supplice. »
Pas facile de choisir un top 3 en lisant en moyenne un livre par semaine !
Je garde dans un coin de ma tête « Il faut qu’on parle de Kévin » que j’emprunterai à la bibliothèque dès qu’il sera disponible…
J’ai adoré la trilogie Métro de Pierre Bordage
Dans le même esprit : la version manga du roman de DOSTOIEVSKI par Hiromi IWASHITA.
Pour la BD japonaise pour laquelle tu fais la présentation, je testerai si je trouve en emprunt via la médiathèque ! ^^
Une BD japonaise dont je fais la présentation ? Tu es sûr que c’était moi ? Je suis certes bibliothécaire, mais probablement celle qui parle le moins de livres sur le forum
Viens de terminer La Maison Des Feuilles de Mark Z. Danielewski.
Bon, autant être franc, les mots qui vont suivre ne vont pas être très sympas, mais cela reste mon unique et humble avis.
En termes de littérature, cela fait quelque temps que je trouve mes inspirations au gré de mes amis Facebook partageant des goûts similaires (c’est souvent ce qui marche le mieux), ou des forums / groupes autour de la littérature.
Je ne sais plus où j’ai trouvé l’idée de cocher la case « La maison des feuilles » dans les futurs achats, mais il m’avait été forcément bien vendu.
Généralement j’achète souvent « à l’aveugle », au mieux Quatrième de couverture, mais rarement plus. Forcément quand j’ai acheté l’ouvrage en question (bel objet au demeurant, l’un de ses atouts) j’ai feuilleté un peu, et là j’ai vite été inquiété. Inquiété par la forme, des pages avec une seule phrase sur une certaine durée, d’autres avec des textes partant dans tous les sens, au sens littéral. Et personnellement, en termes de littérature, je suis très peu réceptif aux efforts sur la forme prenant le dessus sur le fond, je dirais même que ça me gonfle très rapidement.
Et du coup, nous sommes ici, pour moi face à 650 pages, dont une grosse partie n’apporte rien de rien. Déjà, l’aspect thèse universitaire, avec renvois sur renvois, dans une vraie étude j’ai du mal (cf. Anatomie De L’Horreur de Stephen King par exemple), mais dans une œuvre de fiction ça me rend totalement dingue. Surtout quand le renvoi renvoie sur un autre renvoi en dessous, où que des renvois ne renvoient à rien.
Au de la de ça, il y a un remplissage incommensurable de pages absolument inutiles (voir illisibles), entre les renvois déclenchant des listes de plusieurs 100aines d’éléments (œuvres, bâtiments, etc), les annexes à priori rajoutés après première publication, en dehors des lettres de sa mère à Johnny, et encore, qui n’ont ni queue ni tête, on sent quand même le côté très mercantile d’un éditeur pour sortir une nouvelle édition avec du neuf.
Quant à tous les passages où tu passes à tourner le livre dans tous les sens pour essayer de suivre ce qui est écrit, les passages où le texte est à l’envers et il te faut un miroir, ou si tu es un flemmard comme ma gueule, tu prends une photo et tu fais une inversion, pour t’apercevoir que le texte en question n’a zéro intérêt… Bref, même si je vois le lien avec le côté labyrinthique qui peuple l’œuvre, ça ne marche tour simplement pas chez moi.
Je suis pugnace en termes de lecture, je déteste sauter des passages, et j’en aurais sauté peu, mais je me suis fait violence.
Mais je ne peux pas finir sur une note aussi négative, parce qu’il y a pourtant de belles idees. La base du Navidson Record est franchement intéressante, le personnage de Johnny encore plus, il y a de belles envolées, mais hélas en ce qui me concerne noyées au milieu de beaucoup de bruit.
Je sais que le bouquin est assez culte, je ne suis visiblement pas la cible, rien de bien méchant en soi
Du coup je vais enchaîner sur un très court bouquin, ce qui change de ce dont je suis habitué, avec Le Nécrophile de Gabrielle Wittkop.
Hier soir du coup j’ai terminé la lecture de « Le Nécrophile » de Gabrielle Wittkop. Cela aura été plus que rapide, mais c’était prévisible vu l’épaisseur de l’œuvre (a peine une 100aine de page).
Je ne connaissais absolument pas cette auteure, donc une découverte totale. Alors, nous sommes déjà face à un livre pour public très averti (mais c’est souvent le cas dans ce que je lis). Gabrielle aborde ici des sujets fortement tabous, on s’en doute à la vue du titre, mais ça n’est pas le seul tabou, puisque les amours du Nécrophile en question ne s’embarrasse pas de la notion d’âge, seule la beauté de la mort fait foi.
L’œuvre a été publiée en 1972, et a provoqué un véritable scandale à l’époque, ce qui n’est guère étonnant, car même de nos jours le livre est particulièrement sulfureux.
Mais une fois ceci dit, nous sommes aussi face à des pages totalement envoûtantes, et surtout d’une poésie magnifique, même si fort lugubre. Gabrielle Wittkop possède une plume absolument superbe, et cela se lit avec une facilité et une fluidité déconcertante.
Les descriptions des lieux, de Paris notamment, sont sublimes. La solitude du personnage principal est finalement très triste, condamné à ne vivre que des histoires d’amour éphémères, entre ce cours moment faisant le passage entre la vie et le cadavre en décomposition et l’obligation de se séparer de ces êtres qu’il a souvent si intensément aimé, après quelques jours d’amour seulement.
Écrit sous forme d’un journal intime, sans notion d’époque (on sait juste que c’est au 20e siècle), une œuvre que j’ai au final énormément appréciée, ce dont j’avais besoin après ma lecture difficile de La Maison Des Feuilles. Je vais donc m’intéresser plus en détail sur les autres écrits de Gabrielle Wittkop dans un futur proche.
Il est temps maintenant d’enchaîner sur un roman beaucoup plus conséquent, et un changement de style radical pour repartir vers la SF, avec Spin de Robert Charles Wilson.
La trilogie Spin m’a fait passé un très bon moment, on en a déjà parlé par ici !
Sur la nécrophilie as-tu vu Lune Froide de Patrick Bouchitey?
Il a été restauré et ressorti récemment, c’est une adaptation de La Sirène baiseuse de Venice, Californie de Bukowski.
Pour ma part j’ai lu Savages de Winslow, on est loin de la trilogie Art Keller, mais c’est assez jubilatoire, il a été adapté par Oliver Stone, mais je ne l’ai pas vu.
J’ai lu aussi L’Hypothèse K. d’Aurélien Barrau, mais on ne va pas pouvoir en parler ici
Et je pense m’attaquer à la trilogie des confins de Cormac McCarthy, l’auteur entre autres de La Route, dont beaucoup ici on dû voir l’adaptation de Hillcoat.
Yes, vu il y a quelques années, faudrait que je me le revois d’ailleurs (c’est con, il a été diffusé un soir à l’institut Lumière de Lyon récemment, mais pas pu y aller)
Je trouve ça toujours périlleux les effets de forme dans un livre. Comme tu dis, c’est souvent le fond qui en pâtit.
Je me souviens d’un bouquin de Paul Auster (je crois mais je suis plus trop sur) où au bout d’un moment l’intrigue se coupait en deux sur chaque page, une moitié de page par narrateur. J’avais trouvé que c’était un pauvre gimmick tout pourri, que ça ne servait à rien si ce n’est à filer mal au crane à ses lecteurs et à faire le malin.
En revanche, dans Filth, d’Irvine Welsh (l’auteur entre autres de Trainspotting), quand son héro flic pourri part dans des bad trips induits par moult substances illicites, les pages sont bouffées par un espèce de gros ver dessiné par-dessus le texte en imprimerie à base de (0000), symbolisant le ver solitaire du dit flic, à tel point qu’on ne pouvait lire que la moitié des phrases. Là j’avais trouvé ça hilarant et génial, parce que ça allait bien avec le délire du type, et qu’il n’en abusait pas. Et aussi parce que Welsh écrit tellement bien que je suis pas très objectif
Avec tout ça j’ai toujours pas fait mon top 3 de 2023 moi… Faut que je m’y mette.
Là je suis en train de lire Rivers de Michael Farris Smith. J’y reviendrai quand je l’aurai fini, mais il va surement être dans mon top 3 2024 ahahah !
Bonsoir, merci pour ce fil de discussion super enrichissant
La Maison des feuilles est assez hermétique, mais je l’avais beaucoup apprécié quand je l’avais lu il y a quelques années…
J’en parle de mémoire et elle peut être trompeuse, mais j’en garde une impression assez unique de devoir lâcher prise et accepter de me laisser porter par la transformation physique du livre pour avoir accès à son contenu : sa forme dégénère en même temps que le fond se construit, le roman devient un calligramme, les caractères ne font plus sens en eux-mêmes mais par leur présence ou leur absence, la narration est accompagnée, parasitée, concurrencée par le paratexte… C’est une expérience littéraire que j’avais trouvée sincèrement intéressante voire inspirante, mais il est certainement facile de passer à côté si l’on n’est pas dans les dispositions adéquates à l’instant T.
Pour ma part, mes lectures les plus fascinantes de 2023 auront été les nouvelles oniriques de Lovecraft et Demian d’Herman Hesse… ni du très neuf, ni du très léger, mais du très beau !
Je ne lis pratiquement pas de productions contemporaines, mais l’été dernier j’étais tombée par hasard sur Mes désirs futiles de Bernardo Zannoni, un conte philosophique assez cru(el) dont la manière de flouter la ligne entre humanité et animosité m’a marquée. Quelqu’un d’autre l’aurait-il lu ?
Lesquelles as-tu lues? J’ai eu une longue période Lovecraft quand j’étais plus jeune. Fascinant.
Hello,
Pas forcément trop BD d’habitude, mais j’aime beaucoup Larcenet.
Et Larcenet qui s’attaque à La route de McCarthy, ça m’interpelle.
Rien que la couverture est magnifique je trouve.
En librairie le 27 mars prochain.
Oh punaise, ca fait longtemps qu’il avait rien sorti, et je suis fan absolu de Manu, que ce soit dans sa période Fluide Glaciale (La Loi des Séries ) ou sur des sujets beaucoup plus sérieux (Blast, Le Rapport de Brodeck…). Du coup hâte d’être au 27 mars !
Ouais. Précommandé direct chez ma libraire d’à coté.
Je vais faire de même auprès de mon super magasin de BD de mon quartier tiens
Alors vous allez dire que je tourne en rond avec mes bouquins post apocalyptiques mais promis je lis pas que ça !
C’est juste que je viens de finir ça : (« Une pluie sans fin » en français)
Et ça faisait longtemps que je n’avais pas fermé un bouquin avec des frissons et l’œil presque humide, avec cette satisfaction d’avoir effectué un voyage littéraire qui semble avoir été écrit rien que pour moi, avec ce plaisir et ces images en tête que seuls la lecture peut apporter.
Le pitch, sans spoiler : les ouragans sont devenus tellement fréquents sur la côte sud des Etats Unis, que le gouvernement a laissé tomber. On reconstruit plus, on tire une frontière au sud de laquelle si vous restez, tant pis pour vous, vous êtes tout seul.
On suit Cohen, le héros, seul dans sa maison dans ce paysage désolé de vent et de pluie. Après, il se passe des trucs. Pas possible de raconter sans spoiler, donc je me tais.
Farris Smith écrit très bien. C’est original, c’est poétique, c’est prenant, hypnotisant, lourd comme la pluie et parfois léger comme une éclaircie. Il est doué.
Et sa plume est mise au service d’une histoire qui m’a transporté et de personnages qui m’ont bouleversé. Pas de héros de cinéma ici. On parle de deuil, de mort, de lâcheté, de souffrance mais aussi de résilience, voire d’amour. Il mélange les descriptions titanesques (mais jamais chiantes) des ouragans et des paysages dévastés, aux petits détails insignifiants et aux dialogues économes mais lourds de sens qui eux aussi ouvrent parfois des abimes aussi grands qu’un ouragan.
Bref, j’ai adoré ce bouquin.
Pour Lovecraft, j’ai lu deux recueils sur les 6 qu’on m’a prêtés, et c’était mon premier contact avec son œuvre (au-delà de ce qu’il a légué à la pop culture), j’ignore si ce que j’ai lu est la crème de ce qu’il a produit ou s’il me réserve des surprises, ni si les traductions lues sont les meilleures :
• Le premier recueil est intitulé Dagon, et je l’ai trouvé très inégal, parfois un peu frustrant (à commencer par la nouvelle éponyme, qui ouvre le volume), mais à y repenser il y en a beaucoup qui m’ont plu et marquée : Polaris m’a laissé très longtemps son impression de dissonance fiévreuse, et j’ai aimé la poésie un peu antiquisante de Celephaïs, de L’arbre, d’Hypnos, d’Iranon… Les Chats d’Ulthar est un conte franchement réjouissant
• Le second recueil, intitulé Les Contrées du Rêve, contient beaucoup de redites (Polaris, Iranon, Sarnath…), mais comme j’avais laissé passer un peu de temps entre les deux lectures, j’ai relu ces courtes nouvelles avec plaisir. Puis, sans crier gare, le bouquin relie les points et déballe tout le périple halluciné de Randolph Carter (Le témoignage de Randolph Carter, La Quête onirique de Kadath l’Inconnue, La Clé d’Argent, À travers les portes de la Clé d’Argent, Azathoth) : tant de péripéties, de lore et d’ambition m’ont prise de cours, et je n’ai plus lâché le livre avant que Morphée me mette KO… J’en garde de nombreuses images pittoresques, des sympathies aussi sincères qu’inattendues, et quelques vertiges sidéraux qui valent largement mon temps de lecture !
Très fan de Lovecraft de mon côté mais longtemps que je n’ai pas mis mon nez dedans.
Quand j’aurai terminé ma lecture, je pense me refaire une session, tu m’en as donné envie !