Merci Ride, c’est la seule sortie que j’ai écoutée vendredi. Je ne connaissais pas, mais la première écoute était agréable. Les prochaines me diront ce que je pense de la voix…
J’avoue qu’à 100 m de la destination finale, je me posais de sérieuses questions. Etais-je perdu ? Etait-ce un autre Marienthal, plus au nord et plus à l’est, que j’aurais dû viser ? Mon GPS avait-il été piraté par les services secrets du Liechenstein ? Et pourquoi y avait-il autant de vaches autour de moi ? Certes, tout cela ressemblait joliment à la pochette d’Atom Heart Mother mais tout de même : comment envisager qu’un festival pouvait se tenir là, au détour de ces chemins ?
Et puis si, finalement.
Après 30 km de prés à vaches et de vaches à prés, au milieu des collines, non loin de ces deux ou trois maisons bourgeoises qui font office de biergartens et au milieu des fermes :
HOFLÄRM 2023, « three days of stoner, doom & psych » (10, 11 et 12 août 2023, Allemagne).
Un « petit » festival. Un espace et une scène unique qui mesurent la moitié de ceux de notre bonne vieille (et pourtant nouvelle) Valley, 3 000 festivaliers pour le « sold out » et pourtant jamais l’impression d’être à plus de 200 devant la scène, pas de contrôle des sacs à l’entrée et pas de service d’ordre devant la scène : deux « crowd surfing » sur toute la longueur du festival là où c’était deux par minute au Sylak (ce qui m’a gonflé). Un seul bar qui servait des bières allemandes (en bouteilles de verre), bières dont le ph – puissance hydrique, pouvoir hypnotique – est à peu près semblable à celui de l’eau, mais qui finissent par vous entortiller autour de la langue de petites sympathies à un prix très abordable ; deux stands de restauration et un petit merch’ ; une petite cahute qui vous sert du café, des sandwiches au fromage ou à l’houmous et de délicieuses tartes au noix le matin : c’est un fest’ familial. De la barrière au camping où j’avais garé le Berlingo (et donc où je dormais) il y avait - montre en main - 120 secondes…
De ce festival, je ne ramène ni patch ni t-shirt, mais la modeste fierté d’avoir assisté à chacun des 20 concerts, de la première à la dernière seconde de chacun d’entre eux, : pas une note de perdue.
En résumé :
La bonne surprise du 1er jour : GRIN (un duo batteur chanteur / bassiste de Berlin).
La bassiste et son look d’étudiante en école de commerce encanaillée d’un perfecto, au sourire timide, a balancé pendant une heure un groove si régulier et si puissant que j’ai vu le public s’enflammer et quelques vaches exploser dans la secret de la nuit.
Le concert venu de nulle part (mais quand-même un peu d’outre-tombe) : KARLOFF.
C’est le truc que je n’écouterai pas plus de 3 secondes à la maison et sur lequel j’envisageais de faire l’impasse, mais qui m’a électrocuté malgré la fatigue. Ils ont fait passer Truckfighters, qui jouait juste avant et dont le guitariste a fait plus de sauts en un seul morceau que moi dans toute ma vie, pour un groupe de musette destiné au 3ème âge.
Le concert le plus « Roadburn compatible » : EREMIT (Osnabrück, Allemagne).
Un duo doom/sludge avec des éclats de saxophone, le truc à la fois puissant, destroy et expérimental que je verrais bien sur la Engine Room de Tillburg. Une façon idéale de terminer le festival, même si la sono du concert a été interrompue de manière impromptue pour des questions d’horaire. Une fin en dents de scie (musicale).
Le concert surprise : SLOMOSA. C’était le 5ème anniversaire de ce jeune festival, et la rumeur d’un concert surprise enflait depuis le matin. Dans la mesure où je créchais à 150 m du site, j’entendais bien les balances et je pensais avoir reconnu la voix de gorge caractéristique du chanteur. Ce n’était donc qu’une demi-surprise, et bien que je ne sois pas un inconditionnel de ce groupe sautillant (et absolument parfait pour une surprise-party), ce fut un bon moment. Nous étions tous entassés devant la petite alcôve d’une grange qui servait auparavant de merch’, et ce fut joyeux, festif et agrémenté de leur nouveau single sympa : « Cabin fever » (un bon résumé du moment).
Les bons moments : Black Lung pour ouvrir le festival, Swan Valley Heights (avec trop peu de morceaux de leur magnifique dernier album), Firebreather (ils ont posé leurs couilles sur la table et la table s’est éffondrée), le kraut de Rotor, les floyderies matinales des portugais de Madmess, Speck, Earth Tongue,
Pas mal : Ghost Woman (duo canadien batterie / guitare ; pas convaincu par le côté surf des guitares sur album mais en concert, l’écume est plus trouble, les vagues plus cassantes et le surf s’enfuzze), Hällas (je voyais les bardes de Stockholm pour la 4ème fois et j’ai un peu l’impression d’assister à chaque fois au même concert, même si ça reste sympa), Mars Red Sky (vus pour la 4ème fois aussi. En octobre dernier, lors du Up In Smoke, la voix de Julien Pras était inaudible ; ici, elle m’a paru parfois faible et pas toujours juste – mais « Strong reflection » reste un plaisir absolu sur scène).
Bof : Mondo Generator (Nick Oliveri, 1ère pression à chaud, cocaïne et rodéo, tout le monde est devenu fou quand il est monté sur la Green Machine) Truckfighters (ça va trop vite et c’est pas assez mélodique pour moi, même si un petit « Desert cruiser » ne fait pas de mal), Zahn.
Et les trois meilleurs concerts pour terminer, tous issus de la troisième et dernière journée :
OLD HORN TOOTH (doom, Londres) : comme l’a résumé un allemand avec qui j’ai discuté à la fin du concert et qui, au vu de ses patches, avait de très bons goûts musicaux (c’est à dire les mêmes que les miens ) : « old school doom – this is how it is meant to be » – traduction : "du bon vieux doom à l’ancienne, et ça devrait pas être autrement". C’était tellement lourd et tellement lent que je jure avoir vu Cthulhu en personne s’extraire de la boue devant la scène et jeter un coup d’oeil approbateur.
MESSA : c’était mon 5ème concert de ce superbe groupe de doom italien, et probablement le meilleur. Il avait beaucoup plu le matin et le sol était boueux. Au crépuscule, le ciel est devenu d’un bleu sombre et profond. Le son était lourd, très lourd, et la voix de Sara, à la fois puissante et limpide. On aurait dit une Vierge qui commandait à la Nuit. Les pieds dans la fange et la tête dans les étoiles, traversé par des émotions contradictoires et pourtant complémentaires, mon corps a été parcouru de frissons sur plusieurs morceaux - et en particulier sur le sublime « Leah ».
ACID KING : on ne présente plus le gigantesque groupe de stoner américain mené par Lori S. Je suis un grand fan du dernier album, « Beyond vision » - un voyage psychédélique que je ne me lasse pas de faire et de refaire - mais j’ai mis un peu de temps à entrer dans le concert tant les morceaux du même album étaient joués plus lentement et avec plus de puissance. Et puis j’ai fini par lâcher prise et me suis laissé emporter – au delà de mes attentes, au-delà de mes pensées, au-delà de tout : beyond vision.
En résumé : un festival vraiment sympa, que je conseille à tous les amoureux de la Valley.
Merci pour ce tour. Vous semblez tout de même gâtés à l’Est. La Suisse et l’Allemagne vous couvrent de festivals qui ont l’air vachement chouettes avec des jauges qui font rêver.
J’ai noté Eremit et Old Horn Tooth pour ma culture.
Non mais @Ride_One_Hell_Of_A il est pas de l est,c est un globe trotter,une sorte de guide du Routard du metal
Je ne suis pas de l’est, et ça m’arrive même souvent d’être à l’ouest.
Merci pour ce très beau report @Ride_One_Hell_Of_A
Je vais, comme Iko, piocher 2-3 trucs que je ne connais pas
Tu fais le Up In Smoke ?
D ailleurs il est comment ce Fest au niveau organisation d une manière générale ?
Oui, sauf imprévu.
Y a-t-il des membres du forum qui y vont aussi ?
Il y a deux scènes. L’une est dans une grande salle de concert (le Z7) d’une capacité de 1 600 personnes, je crois, et l’autre, bien plus petite, est immédiatement dehors sous un chapiteau. Les concerts se jouent en alternance avec, de mémoire, 30 mn de pause entre les deux.
Il y a des bars dignes d’une vraie salle de concert, un merch’ petit mais suffisant ; la restauration par contre n’était pas du tout inoubliable l’an passé.
Détail incongru : à la fin de chaque dernier concert, un coup de balai est passé dans la grande salle, une bâche est tendue et on peut dormir sur les lieux dans son duvet personnel (moyennant finances) ! (Je n’avais pas essayé en 2022, préférant dormir à l’arrière de mon Berlingo frisquet, sur le toit d’un centre commercial).
Merci ride
Ça m a remémoré la description que tu en avais faite
Merci pour l’info ! Il est sur Bandcamp
Et voilà les doom charts de septembre
Vous aimez le Doom, puisque vous êtes ici. Vous aimez peut-être aussi le Heavy, naturellement. C’est pas très loin, même à pieds. Donc le Heavy/Doom ça passe crème pour vous, on est d’accord ? Alors ça tombe bien justement : moi j’aime le Japon.
Musicalement on mélange tout ça et ça fait une super recette pour un bon gâteau que vous n’avez pas droit de ne pas goûter : un nouvel album d’un des plus grands (et plus méconnus outre-Japon) groupes de metal japonais : 人間椅子, aka Ningen Isu, aka La Chaise Humaine.
Le trio nous sort dans l’intimité (et l’oubli du Metalorgie du vendredi ) leur 24ème album : c’est 70 minutes de guitares branlantes qui éclatent au grand jour comme des fleurs de cerisiers au printemps.
Voilà une preuve qu’on peut sortir, à 36 ans de carrière et au rythme d’1 album tous les 2 ans, des albums de plus en plus bonnards, et que prendre de l’âge ça peut faire comme un bon vin. À 57 ans chacun, les trois vedettes n’ont rien à envier aux p’tits jeunes. Je dirais même que c’est l’inverse. Et ça risque fort de continuer (jusqu’à leur mort, selon le bassiste)
Alors voilà, jugez-en :
Si leur accoutrement vous parle c’est que vous êtes sans doute tombés sur le phénomène qui les a fait reconnaître à leur valeur dans le monde occidental, alors on se le remet un p’tit coup pour enchaîner :
Toi pas y en avoir assez ? Essaie The Colour Out of Space
C’est marrant, mais il y a quelque semaines en interview ils ont confié avec une grande bienséance qu’ils aimeraient beaucoup être invités à des festivals. Alors de grâce, OUI nom d’une pipe !
Sayōnara さようなら
P.s : la frontière Heavy / Doom étant ténue chez eux j’ai hésité sur quel topic les mettre, mais je les vois plus en Valley qu’en MS donc je pose ça ici au chaud.
Seule lumière d’espoir pour le moment dans les sorties du jour, je me console avec ces petits Lyonnais fort talentueux. J’ai parlé un peu vite de lueur car voici comment ils se définissent :
« French musicians OCCULT HAND ORDER have this ability to combine psychedelia
and occult doom to produce an exhilarating soundscape, spiced with
spectacular riffs and a crushing rhythmic pattern. The Space Wizards’ sound
draws all its magic from their cosmic approach of heaviness ».
Très cool, planant, lent mais pas chiant
Merci, j’ai mis un signet avec rappel. C’est de la voix claire ?
Voix claire avec pas mal d’effets, ambiance très planante, et quelques passages de growl
ton post tombe nickel bien car ils passent avec Red Sun Atacama - que je refuse de louper - près d’Aix en Provence, et du coup, je vais potasser ça ! ça annonce une belle soirée le 4/11
Doodseskader donnent des news sur le single à venir. Il y’en aura donc deux, qui sortiront la semaine prochaine si j’ai bien compris. Source : Leur facebook
Nous vous avons dit que la saison des Doodseskader arriverait, et nous ne plaisantions pas.
Dans exactement une semaine (jeudi 2 novembre) nous allons sortir un double single, « Who Will verser The Blood On Me », accompagné d’un clip vidéo avec l’aimable autorisation de Diana Lungu et « Bathroom », une couverture de Montell Fish.
Motivés par tout le soutien que vous nous avez apporté cette année, nous avons travaillé sans relâche dans les coulisses pour vous apporter plus de notre folie sonique honnête et introspective tout en augmentant les choses de quelques crans.
« Je suis le roi à cinq visages, prince clown de la souffrance. » Sur ce, nous avons terminé notre première année.
Alors que nous formons maintenant un pont vers la deuxième année avec cette publication, les masques peuvent enfin disparaître ; nous sommes prêts à faire face à tout ce qui nous arrive.
Nous l’avons déjà dit et nous le redisons :
Jusqu’à ce que tout soit 45. Jusqu’à ce qu’ils voient tous.
L’avenir commence la semaine prochaine.