Un petit truc qui me questionne, depuis que j’écoute en boucle les groupes que je suis censé voir au prochain Roadburn.
Je sais que la devise du fest est « Redefining heaviness », mais j’ai quand même du mal à voir où se trouve cette redéfinition du concept de « lourdeur » dans des albums comme celui de Ulver (et c’est tout de même la TA du samedi), dans la musique de Kanga, de Kaelan Mikla et de Die Wilde Jagd (2 artistes que j’aime pourtant beaucoup et que j’irai très certainement voir), dans certains groupes de jazz.
De même que l’aspect visuel de cette année, qui consiste à faire courir dans l’herbe des hippies nues avec des fleurs dans les cheveux et une bâche en plastique sur la tête me semble… disons, incongru.
Autant je peux entendre une autre forme de lourdeur, une pesanteur poignante dans les paroles du dernier album d’Emma Ruth Rundle, dans toute l’oeuvre de Lingua Ignota, dans les albums de Midwife ou de The Devil’s Trade, sans passer forcément par un gros son ou de gros riffs, autant certains choix m’échappent.
Quelqu’un a-t-il ici une vision des choses qui pourrait m’éclairer ?
Ce devait être un moment fort… J’ai lu dans l’une de ses interviews que son médecin lui avait demandé de s’économiser davantage sur scène ; elle a subi une opération du dos, si je ne me trompe pas.
C’est le seul concert où j’ai prévu d’arriver un peu tôt pour me placer dans les premiers rangs, si possible.
Mais il me faudra sacrifier un peu de Solar Temple x Dead Neanderthals…
Ca me rappelle surtout une histoire cocasse (et absolument véridique).
En 2009, j’apprends que l’Epicerie Moderne programme Akron/Family.
Je saute de joie et prends aussitôt 2 places, sans réaliser que je fais une confusion entre Akron/Family et Songs:Ohia…, 2 groupes qui n’ont aucun rapport si ce n’est le fait très vague qu’Akron se trouve en… Ohio…
2 jours avant le concert, j’écoute Akron/Family et constate que ça ne ressemble PAS DU TOUT à ce que j’imaginais (en gros, du Bonnie Prince Billy) !
Je suis dégoutté et réalise mon erreur.
Le soir même, pas du tout motivés après une bonne journée de travail, nous allons tout de même au concert.
A l’ouverture des portes, nous sommes… 4… dont un adolescent très boutonneux et surexcité qui clame que c’est le meilleur groupe du monde : ma motivation baisse encore d’un cran.
A l’arrivée, dans une Epicerie Moderne peu fréquentée (nous étions une quarantaine), l’un des meilleurs concerts de ma vie. Tous les morceaux du concert étaient enchaînés les uns aux autres, sans couture apparente, provoquant une espèce de transe qui a mis une banane monumentale à tous ceux qui étaient présents. :horns: Je rêve de revoir ce groupe.
Ma première réponse d’ordre sémantique tient à la notion de « heaviness » que j’ai élargie à l’idée de charge / poids / intensité. En l’occurence émotionnelle pour des artistes comme Midfive, ERR etc. D’une manière générale une profession de foi concernant l’intention d’explorer dans chaque style les artistes dont la musique pourrait nous habiter, autrement dit faire en sorte que nous ressortions lestés de ces expériences.
Bon ça c’est la partie analyse de texte au service du slogan. Mais je pense qu’il faut modérer largement tout cela avec le covid : ils ont aussi fait avec les moyens du bord et des incertitudes énormes, des annulations ou des refus qu’on ne connaîtra jamais et des panels d’artistes locaux, disponibles (la fournée Pelagic) et/ou groupés en tournée (pour l’exemple Kanga est là parce que première partie de la tournée Kaelan Mikla / Fägelle parce que Big Brave). Mon regret c’est la relative absence de noise (du moins comme je l’aime genre Pharmakon ou Lana del Rabies)
Donc au final tout ça est un peu tiré par la moustache de Devil’s trade.
Green Lung faut que je ré-écoute car ça m’a laissé totalement de marbre.
40 Watt Sun, c’est effectivement mieux que ce que je pensais, il y a une grande force d’évocation qui se dégage mais sans m’emporter, j’ai pas ce truc qui me piège (dans le genre Midwife m’a bien attrapé : au début c’était « non », et puis « non mais », puis « oui mais non », puis « non mais oui » et enfin « oui mais oui », je sais pas comment ça fonctionne son mojo mais j’ai l’impression de pas être le seul à être tombé dans un sorte de fascination pour cette artiste dont je continue à dire que « c’est pas du tout un truc qui m’intéresse musicalement » tout en la plaçant dans le top des trucs que je veux voir).
Ceci étant peut-être que j’irai voir 40w parce qu’il n’y a rien qui me branche plus que ça au même moment (en fait j’ai pas envie de revoir Slift : c’était un super concert au desertfest, peut-être le meilleur, mais c’est pas un groupe qui me branche par ailleurs. Je sais que je passerai un bon moment mais je vais pas au Roadburn pour ça, je cherche autre chose que des groupes que je vais de toute façon voir partout tout le temps).
Ça me fait dire que le RO du Roadburn m’ennuie vachement : ça se chevauche trop et les histoires d’attente me dissuadent de grignoter…du coup je me retrouve des fois avec des trous d’une heure voire plus…je suis vraiment enquiquiné par ce RO. Poil Ueda j’ai envie mais pas forcément 1h15 et pas forcément au point de griller tout autour…
Pour ceux qui aiment se faire électroniquer, écoute ce matin de ce versant de l’oeuvre des Radar Men From The Moon (programmé le samedi ou le dimanche, je crois).
Merci de ta réponse, Enufsed.
Je pense aussi que le fait que Le Roadburn se soit considérablement féminisé (on sent qu’il y a un souci de parité) implique que le thème de la lourdeur, de la pesanteur ne soit plus qu’une affaire de riffs et de gros son. On y parle de viol, de harcèlement, d’inégalité, de minorités, de questions de genre : et c’est du lourd, aussi !
C’est vrai que le chevauchement des concerts est toujours un casse-tête au Roadburn…
De mon côté, impossible de trancher pour le clash Nothing / Five The Hierophant. Nothing me replonge dans mes folles et belles années shoegaze, et Five a son charme. Alors, moitié / moitié ou p ile ou face ?
L’annulation de Lustmord (qui ne m’intéressait pas) a eu la vertu de clarifier la position d’Arabrot (mise à jour du Clashfinder par BeckyL, je suppose que c’est la vrai Becky Laverty) et du coup ça me fait bien ch* parce qu’il va manger les plates-bandes de Liturgy dont je voulais absolument voir les deux sets. Mais je surkiffe Årabrot…Je me dis je vais sans doute voir ces derniers qui à rater 20min du premier set de Liturgy. C’est pénible ce truc.
Par contre j’irai voir Five the Hierophant (de toute façon Nothing tombe dans Liturgy).
Question existentielle :Ordigort ou pas Ordigort, quelqu’un a une fichue idée de ce que c’est (parce qu’en face y a Senyawa) ?
Enfin au rang des regrets : intrigué par Euroboy / Alicia Breton Ferrer (squik) et Mandy Indiana (pas totalement squik mais à mon avis l’accès à Lamp of Murmuur risque d’être une boucherie, pas question de rater ça)…
L’un dans l’autre ça fait pas loin de 40 concerts possibles en comptant le mercredi. Ça va, c’est ce que j’avale au Hellfest en commençant à 10h30…
Radar Men, très belle surprise, programmés le dimanche mais aussi le mercredi en apero.
Salut à tous, je fais partie de ceux et celles qui bavent sur le roadburn depuis des années et ça y’est enfin, après deux ans de report, j’y vais !
Je propose certes un peu tard, un covoit en partance de normandie, jeudi matin retour lundi.
Beaucoup de nouveautés pour ma part, j’étais plus au fait de la première affiche…
Pour Ulver, on pourrait peut-être s’attendre à une version un peu modifiée de leur petit dernier ? ( suis-je la seule à espérer un peu de relant de leur passé musical ? :whistle: )