ROADBURN - 21-24 Avril 2022

Eh oui, petit retour de cette première journée :

  • Déjà je passe vite fait sur la pré-soirée du mercredi, très chouette avec Radar men from Mars, Maggot Heart et Temple Fang, trois très bons groupes très différents pour une entrée en matière au poil (sans Ueda qui a annulé hier…en résolvant mon clash de ce vendredi)

JEUDI :

  • Big Brave : c’est peu dire que je les attendais, véritable découverte l’an passé, j’avais misé en partie mon Roadburn sur eux. Bon. J’ai carrément versé des larmes tellement c’était puissant. La seule fois que ça m’était arrivé c’était sur Envy. Voilà, d’entrée de jeu le festoche était plié, merci au revoir. Ces trois là sont des génies qui se cachent sous un air de bricole : le travail sur le son est fantastique (toute cette séquence où le guitariste appuie le manche de sa gratte contre une cymbale pour produire un son différent). La batteuse est extatique, la chanteuse a réussi à nous retourner alors qu’elle n’avait presque plus de voix pour causer (la pauvre elle commence juste sa tournée). Un des meilleurs concerts de ma vie.

  • Vile Creature / Bismuth : comment c’était bien mais comment c’était trop court. J’ai eu le sentiment d’assister à un moment rare, unique. Ces gens dégagent des ondes tellement positives. J’adore ces personnes. Mais le set s’est arrêté avant l’heure prévue, en soi c’est pas un problème quand c’est aussi grand, mais j’en aurais voulu une heure de plus

  • Cloud Rat : je ne voulais pas rater leur set électro Do Not Let Me Off the Cliff au point de les préférer à Messa. Ils ont galéré à régler le son avant le concert et malheureusement en live la voix était trop peu audible pour une performance où sa sensibilité était primordiale. Occasion manquée mais je veux tellement les aimer que je retournerai les voir aujourd’hui pour un set plus musclé autour de Pollinator.

  • Slift : faute de grives. Vus au Desertfest, ils m’avaient retourné mais ce n’est pas par ailleurs un groupe que j’aime plus que ça. Là, c’était le même show, j’étais fatigué, du coup au bout d’un quart d’heure j’ai commencé à m’ennuyer, c’est revenu par moments, mais j’y étais pas vraiment. Et quand on a un show d’une heure et quart et qu’on a fini son album, bah on regarde la pendule et on fait une boucle musicale de 20 mins : c’était hypnotique, très sympa, les gars sont forts pour tenir une foule, mais au bout d’un moment le remplissage se voyait un peu trop. Mais rien à redire sur leur talent (sauf quand ils chantent, c’est limite contre productif).

  • LE SECRET SHOW ! un peu avant 9h je grille une clope, je suis chaud pour Helm’s Alee que j’ai super envie de voir. Je regarde machinalement mon tél et je vois une alerte « THOU SECRET SHOW au skate park 9h », bah j’étais à côté, j’ai pris mon sac et … ha ha ha…j’ai pris une branlée, à un mètre du monsieur, et là pas de reprise des Melvins, du Thou de A à Z. Énorme

  • Wyatt E : enchaînement rapide sur ce groupe, j’ai beaucoup aimé et ils ont réussi à me sortir de Thou encore brûlant. Je les revois aujourd’hui en collab sur Atonia

  • Russian Circles : confirmation de ce que je ressentais déjà sur album, c’est une démonstration de force technique…mais ça me laisse froid. Très bon show, carré, puissant, les musiciens sont ultra forts, mais assez rapidement (à mon goût très personnel) ça tourne en rond avec presque toujours le même riff de guitare (ultra efficace certes mais pas pendant une heure et demi). Je trouve que ça n’a pas beaucoup d’âme, je me suis même dit que c’était l’équivalent de la musique d’ascenseur mais version metal musclé, un peu comme si on avait généré ça par ordinateur. Ça n’enlève rien à la qualité du show, mais c’est juste pas ma came.

Dans l’ensemble, hormis la petite déception sur Cloud Rat (liée peut-être à l’ingé son de l’Engine Room, on verra ça aujourd’hui), le son toutes scènes confondues est excellent. Pour mon premier Roadburn, j’adore l’ambiance même si passé une certaine heure le public commence à être relou (ils parlent énormément, heureusement que la musique est forte)…et c’est une anecdote, je sais pas si c’est lié à la bouffe locale, mais mince qu’est-ce que ça pète, j’ai des effluves méphitiques dans le nez à chaque concert, je préfère les retours d’herbes que les retours de burger mal digéré…

Merci pour le long retour, Enufsed !
Hâte d’y être !

Stop à Gand en Belgique, ce soir, sur la route du Roadburn. 755 km avalés d’une traite, et une pinte de bière dans la main en attendant Trialogos (un groupe de krautrock de Berlin), Vandal X et Ohio Mark en 1ères parties, dans un petit club (le Trefpunt, pour ceux qui connaissent). :beer:

Entre le Beaujolais et Gand, petit stop obligé à Châlons-en-Champagne où, selon des confidences que j’ai reçues récemment, TBC et Poulain ont partagé un petit appartement, rue du Mât des Offrandes, et ont organisé (et animé) les fameuses soirées « cuir et hamster » qui avaient placé, pendant un temps, Châlons sur la carte du monde underground.
Un exorciste était d’ailleurs toujours en activité sur le seuil de l’appartement - respect, les gars. :wink:

VENDREDI

Journée de festival inoubliable, je n’ai pas souvenir d’avoir déjà connu un tel alignement de planètes musicales.

LLNN Très bonne ouverture de journée, un peu bourrin, le groupe excelle dans les breaks mélodiques intermédiaires, je pense qu’ils devraient cultiver cet aspect. Concert convaincant mais pas un groupe que je chercherai à revoir dans l’immédiat. À partir de là la folie commence…

Atonia Collaboration entre Wyatt E, Five the Hierophant et Tomer Damsky, mon meilleur concert du Roadburn avec Big Brave. On peut juste regretter un synthé qui balançait trop de basses sur un morceau, pour le reste je n’ai pas de mots, la performance de Tomer Damsky que j’avais découverte au préalable (notamment sur son travail dans Wackelkontakt) était folle, elle a une présence dingue et le chant en hébreux…je dois dire que j’ai eu un gros crush sur la dame. Je croise les doigts pour une sortie sur album. Si jamais cette configuration repasse quelque part dans le monde ou l’univers, je prends mon ticket de fusée direct

Freja Ils sortaient leur album le jour même et faisaient ainsi leur premier live. Excellente formation de post black atmo (à la Turia), malgré comme souvent des voix peu audibles au début. Le dernier morceau nous a bluffé. À suivre de près

Là on se pose en prévision de Wiegedood. Ding alerte show « plus très secret » de Messa…on file au skatepark pour mon meilleur show de Messa, tout en décontraction et sur un set Feast for Water / Belfry. « J’adore cette petite scène et ce qui s’y passe…pourvu que d’autres événements aient lieu » me dis-je alors…

GGGOLDDD Si certains n’ont pas pris la mesure de l’enjeu que ce concert représentait pour ce groupe, je pense qu’il devraient faire fissa un bilan cognitif. On sentait la fébrilité dans la préparation, le stress était palpable. Et puis ça a démarré, une perfection, une ambition folle où Milena Eva au centre et presque seule s’est débarrassée peu à peu de ses fardeaux comme ce voile de tulle noire qui la recouvrait au début. C’était unique, une prestation qu’on ne verra sans doute plus jamais dans cette envergure. Alors la question reste de savoir si le pathos à ce point mis en scène n’est pas une manière de forcer la main au spectateur, est-ce que cet album est si bien que ça en live…ce n’était pas vraiment un concert, mais plus de l’ordre d’un opéra rock (sans le kitsch)…le Black Swan de Milena Eva. J’y étais.

Cloud Rat / Set « régulier » J’avais dit que je voulais les aimer, je les aime. 40 mins à tout péter sur scène, une chanteuse qui finit au sol. Bourre pif.

Là je me préparais à partir pour Mizmor / Thou (ouah quelle affiche). J’ai plus d’une heure devant moi, je prends un burger, je me pose, je sors le portable, mon dos est en train de me dire adieu.
« Ding » secret show Vile Creature dans 15 min…au secours ! Avale son burger en marchant, s’ensuit un show de folie.

Là j’ai dit stop. PAUSE forcée.

Sum of R Grosse attente pour ce concert consacré au dernier album, un de mes coups de coeur de 2022. Grosse fatigue en plus d’une clim glaciale aux barrières. J’ai eu peur au début car la voix pourtant essentielle était presque inaudible…aïe. Puis à partir du morceau Borderline ça s’est amélioré. La voix n’aura jamais été au niveau sonore qu’elle méritait mais au final j’ai vécu une super expérience.

Samedi, c’est boucherie, et j’ai définitivement perdu l’usage de mon dos. Je compte sur Midwife pour mettre du baume là-dessus

Merci pour ce report.
Ride arrive et il paraît qu’il est expert en massage relaxant :whistle:

Encore merci pour ce report enthousiasmant, Enufsed ! :horns:
On devrait se croiser à Midwife.
J’ai un béret, et un tish Dolpo.

La journée commence pas mal… A peine assis dans mon café à bagels préféré, je m’aperçois que je suis assis à 3 tables de Kristin Hayter (Lingua Ignota). Le café devient très excitant…

Moi je me balade avec mon sweat Ulcerate / shirt Odraza. J’ai bien vu un béret bariolé (irish style) avec lunettes mais pas le t-shirt susnommé. Je veux éviter les accusations de harcèlement. Je suis à la barrière

Merci de nous faire rêver par procuration.

Pas mieux, définitivement un fest à part qui me donne des frissons rien qu’en y repensant… Profitez-en bien. Enjoy !!!

Enufsed : il y a une rumeur sur Alcest au skatepark dans la soirée, mais je la tiens d’un suédois timide qui la tient d’un anglais exubérant qui la tient d’un hollandais volant.
A surveiller…

Merci, je viens de voir Primitive man au skatepark, premier entré avec…tous les musicos de Huntsmen…(que j’adore, pas osé leur parler)
Neige va peut-être venir faire un morceau avec Kaelan Mikla vu qu’il était sur leur album. En tout cas je l’ai vu tout à l’heure.

Je suis au concert surprise de Patrick Walker.
Je viens d’apprendre la disparition d’Arno.
Putain, le coeur pas léger…

A plus tard.

Bon, je devrais pas balancer comme ça, mais j’ai vu qu’Enufsed était quand même bien fasciné par la musique de Kanga… :o :wink:

SAMEDI

Journée figue et raisin.
Alors commençons tout de suite par évacuer le cas Kanga : cette jeune dame nous a proposé un set convaincant, complexe et bouleversant, réussissant à allier lascivité et tonicité. Je rêve de connaître l’adresse de son prof de Pilates. Vu les éructations enthousiastes des hommes avinés de la salle je pense qu’on pouvait parler des Révoltés du Booty. En vrai c’était pas totalement naze, un peu quand même, mais je regarderai quand même ce qu’elle raconte voir si c’est une provocation construite intellectuellement ou juste de la soupe.

Midwife En compagnie de Ride que j’ai rencontré donc, j’ai donc vu cette artiste qui n’était pas ma came, ne m’intéressait pas mais que quand même y avait un truc qui me titillait. Bon. J’ai encore versé des larmes. Mon meilleur concert de la journée, cette nana va chercher très loin à l’intérieur, fait remonter des trucs oubliés, son dispositif autour d’un combiné téléphonique joue la distance, donc la séparation, la perte, le deuil mais aussi bien-sûr le lien, les mots échangés. C’est d’une grande intelligence. Ça tient sur quelques notes et trois accords et ça fout les poils.

Divide and Dissolve Toutes étonnées d’être là ces deux-là avaient un message à faire passer sur l’oppression des minorités (elles sont d’origines cherokee si j’ai bien suivi) par les blancs. Ceci a pris la forme de deux discours (le second étant de trop et un peu maladroit mais elles sont jeunes et désiraient sans doute marquer le coup en ce lieu) où il est question d’engager une conversation : celle-ci se déroule donc au travers d’une musique brute déconstruite qui fait sens avec ce discours. Expérience intéressante, emprunte de maladresses, mais formation à suivre pour ma part.

Jo Quail - The Cartographer Là on va garder Midwife et ses trois notes de guitare en tête et repenser au principe du rasoir d’Ockham. J’aime bien Jo Quail, ce qu’elle fait sur son instrument est impressionnant et envoûtant, je l’ai vue en première partie d’Amenra il y a quelques semaines, j’avais hâte d’assister à ce qu’elle présentait comme son grand oeuvre. Las. Jo Quail est une grande artiste mais elle n’est pas un grand compositeur, ce n’est pas Schoenberg ou Bartok, elle a convié des percus et des cuivres pour donner une force à l’ensemble, saupoudré de violon et d’emprunt à la musique contemporaine (genre Ligety ou Berio)…au final on sait comment ça va se terminer dès le début, avec des gros roulements de tambours et un mec qui crie pour accoucher de quoi ? Une très bonne bande son de film ou de jeu vidéo (mieux qu’Hans Zimmer en tout cas). Je dis pas que c’est mauvais, mais avec ses 20 musiciens (tous excellents que les choses soient claires) elle ne m’a pas donné le début du commencement de l’émotion ressentie sur Midwife. Tout cela est très pompier, et d’ailleurs Jo Quail n’a presque pas exploité son instrument. Ceci étant c’est chouette de voir ce genre de projet, ambitieux, même si pour moi c’est flop.

Hangman’s Chair Sur Loner. C’est Hangman’s, c’est carré, c’est toujours un très bon concert. Loner passe bien en live mais comme l’album il souffre d’un ventre mou. Le final est mortel. Voilà, après on sent qu’ils font leur tournée, le Roadburn est une date comme une autre.

Secret show Primitive Man (annoncé une heure avant paye ton secret). Premier dans la file d’attente, juste à côté de l’équipe des Huntsmen (j’adoooore). Collé à la scène j’ai eu ce que j’étais venu chercher : un mur de son lourd, gras, brutal.

Kaelan Mikla aïe aïe aïe, le pire concert de mon Roadburn. Quel gâchis. J’adore Kaelan, je connais bien leurs albums (j’aime moins le dernier un peu trop pop), je les avais vues à Paris avec Alcest, elles motivaient même mon déplacement et j’avais vécu une demi-heure de concert géniale. Ce qui s’est passé au Roadburn : reverb / écho à tous les étages, la voix de la chanteuse était immédiatement écrasée par les basses de l’électro, on n’entendait rien distinctement alors que sa voix est en principe parfaitement détachée et l’islandais ressort. Au bout de dix minutes j’ai eu envie de filer au secret show de Thou, mais je savais qu’il était trop tard, je ne pourrais jamais entrer…et regrets éternels j’apprends ensuite que Thou avait invité Lingua Ignota. Je l’ai en travers de la gorge pour des millénaires.

Senyawa Totalement fou. Ce que le mec fait avec sa voix est improbable et je pense que Ride ne me contredira pas. Les deux musiciens ont frappé un énorme coup, c’était bien sur album, c’est unique en live. (et j’avais une personne à ma gauche dont je tairai le nom qui a galvanisé mon enthousiasme)

Duma Ils ont mis le feu, j’étais pas certain du rendu live, mais c’était génial. Grosse ambiance pour ce grind / noise / techno kenyan

Kanga J’ai tout dit non ? (c’est quoi la marque de son haut déjà ?)

:o :o :o :o :o :o :o :o :o :o :o :o LINGUA IGNOTA :o :o :o :o :o :o :o :o :o :o :o :o

J’ai un putain de clash !
Frites au curry ou frites mayo ?

:frowning:

:slight_smile:

J’ai pris les 2.

Ce qui prouve que les frites sont supérieures à la musique. Je me retire donc de la vie métallique et vais, de ce pas, m’inscrire sur le forum du Fritefest. (En plus, je suis sûr que ça doit exister). :expressionless:

Merci pour vos retours sur ce festival :cool:

Salut Enufsed !
Comme on ne s’est pas croisés hier, j’espère que tu as pu profiter des concerts de dimanche et que le problème de santé que tu avais évoqué la veille ne s’est pas aggravé.
Au plaisir de se revoir. :horns:

DIMANCHE

Dos un peu flingué mais ça tient, ça tire, la fatigue est là et l’attention s’en ressentira forcément.

Terzij de Horde // Gu:ll En principe c’était une collab…bon nous sommes partis avant la fin pour se placer ailleurs mais en fait de collab, les groupes ont alterné (peut-être ont-ils fini par jouer ensemble). Clairement au-dessus pour moi : Gu:ll qui m’a fait penser à du Satyricon. L’autre très bien aussi mais plus oubliable.

Litvrgy c’est un peu compliqué parce que je voulais absolument être placé pour Huntsmen, donc je suis resté en retrait et parti 5 mins avant la fin. Et ce fut un crève coeur car c’était extraordinaire, je ne verrai sans doute plus jamais ça. Pour jouer Origin of the Alimonies était convoquée une formation classique avec harpe et des vidéos mettant en scène Hunter hunt hendrix. C’était bluffant car son chant se calait parfaitement sur des images où il parlait. C’est ultra expérimental, déstabilisant, le son était tout simplement parfait. Beaucoup d’abandon face à cette oeuvre que les spectateurs ne comprenaient pas forcément.

Huntsmen Mes chouchous du moment, placé devant, que dire. Je me suis éclaté ! Gros son, voix parfaites, Aimee était parfaitement audible et portait une robe « parts de pizza » d’un autre univers. Je connais par coeur les chansons, ils ont fait American Scrap…j’ai eu ma claque. Regret : il y avait la place pour un petit bonus de Mandala of Fear ou le dernier Carry on…ils se sont tenus au set.

J’ai pris la décision ensuite de ne pas courir sur Lingua Ignota, marre de saucissonner les sets et c’est une artiste qu’on doit ressentir en étant au plus près. Les échos semblent dithyrambiques. J’ai eu la chance de la voir dans une configuration plus intime, un souvenir impérissable.

SØWT du coup je suis allé voir cette petite formation punk / garage rock / grungy, très 90’s. Première bonne surprise, ah mais c’est la bassiste de Gggolddd qui gère (je l’avais repérée aux balances de Gggolddd en me disant elle a la moue rebelle, je l’aime bien elle). Et ouais, ça le fait, une très belle surprise comme Peuk au Desertfest. C’est marrant je l’ai recroisée ensuite et elle baissait les yeux comme une petite fille timide. La scène ça fait sortir des trucs du ventre.

Lamp of Murmuur Très attendus, pfff, c’est énorme, le meilleur concert de black que j’aie vu. Malheureusement ils ont dû écourter le set à cause de problèmes techniques. Pour le reste, si ce groupe repasse quelque part j’y vais direct.

Ural Umbo Pause repas, je commence à entendre un truc dans le Hall of fame, d’un coup je reconnais « mais c’est le mec de Sum of R », j’y vais, grosse claque, un travail sur la voix énorme. Par contre cette salle est problématique car un nombre de gros relous la prennent pour le bar du coin, même les jeunes au bar foutaient le bordel. J’ai réussi à me placer pour profiter. Bref

Je me suis barré d’Alkerdeel, j’avais le souvenir d’un truc à chier. C’est confirmé. C’est bourrin, sans originalité, c’est faible. Ils ont une super pochette d’album mais vraiment le reste j’aime pas.

Au bout du rouleau j’engage le dernier concert de ce Roadburn
Radar Men // Twin Sister Très bon concert, hypnotique à souhait. J’ai beaucoup aimé.

Voilà pour ce premier Roadburn. Je ferai de retour juste un petit post sur le festival en lui-même. Et bien-sûr j’y retourne l’an prochain !

Voici à mon tour un petit retour sur la journée de samedi.

Je ne vais pas vous la faire trop longue, Enufsed en a déjà raconté l’essentiel, et beaucoup mieux que je ne le ferais.

Midwife.

Le volcan sous la glace. Trois notes, un effet, une voix à peine, et tout est là.
Sur le côté de la scène, Lingua Ignota, attentive, et j’ai ressenti un truc fort, bizarre, comme si ces deux artistes étaient les deux facettes d’une seule et même personne, et qu’elles se reconnaissaient.
L’avenir du metal sera féminin ou ne sera pas.
Je suis sorti la gorge serrée, et offert mon mouchoir à Enough Said.

Divide & Dissolve.

Rien à ajouter aux propos de Nuf.
Engagé socialement, politiquement, musicalement. Puissance, harmonie, disharmonie, plaisir.

Jo Quail.

Se référer à Enough. Ce set n’a parlé qu’à à ma tête, et tout le reste était frustré. Mais c’est bien qu’une telle création aie sa place en festival, ça participe d’un incroyable grand écart cognitif.

Gnod, invités de dernière minute.

Une transe qui repose sur la basse, des guitares sales par-dessus, des morceaux longs comme un trip. Parfait.

Emma Ruth Rundle.

Quoi, un récital en solo, piano ou guitare, sur la main stage ? Et pourquoi pas un album qui parle de séparation, pendant qu’on y est ? Ah, c’est ça aussi…
Eh bien mademoiselle Rundle a tendu le bras en direction du public, nous a choppé les tripes et nous en a fait une écharpe pour nous réchauffer.
Elle s’est mise à poil, et nous avec.

Radar Men From The Moon.

En mode électronique et percussif, avec chant sludge. Tribal et indus. 2ème transe.

Patrick Walker (Warning, 40 Watt Sun), en « secret show » dans un petit club de jazz, le Paradox, avec une centaine de privilégiés.

Une humble extase. Quelques longs morceaux sublimes du dernier album, seul à la gratte amplifiée, avec son âme déposée à nos pieds, ou accompagné d’un violoncelle amplifié. Un morceau avec 40 Watt Sun, puis un dernier en solo. Ce type porte la modestie sur son visage, et son humanité comme un vieux manteau rafistolé. Un gros coup de coeur.

Senyawa.

Autre choc. Un duo indonésien. C’est punk, c’est drone, c’est metal et c’est indus’ surtout, c’est de l’art brut, avec des morceaux de guitares dépecées et rafistolées, avec génie, avec humilité, avec un chanteur qui a dix voix.
Il y a plus d’idées dans un seul de leur morceau que dans toute la discographie de certains groupes occidentaux.
Je tiens à préciser que la personne à côté d’Enufsed qui le galvanisait n’était pas moi. Mais je balance pas…
Bon, finalement, je rectifie, l’avenir du metal indus’ sera féminin et indonésien ou ne sera pas.

Ulver.

J’arrive pendant la 2ème moitié du set de « Flowers of evil ». Autant je n’accroche pas du tout à la maison, autant c’était bien sympa en live. Son chaud, rond et puissant. Une gigantesque machine à groover, 2 batteries et 1 percussion sur le devant de la scène, le guitariste en délires psychés derrière.

Kungens Män.

Un groupe de baloche, mais une très bonne baloche alors. Et puis c’est bien, la baloche, de temps en temps. J’étais crevé mais je me laissais tenter par un morceau, puis un nouveau morceau et j’ai fini par rester le set entier.

Dans Dans.

Un tour au Paradox, le club de jazz, pour un set tonique de ce trio à la E.S.T. J’ai eu une grosse période jazz, et ça me fait toujours plaisir d’y replonger.

Kanga, pour terminer.

J’ai passé 5 ou 6 chansons à me demander ce que cette musique faisait là et si elle allait réussir à finir le concert sans perdre son haut. Je confirme que la demoiselle est gainée, cambrée, souple et endurante. Mais à force de répéter un peu les mêmes gestes et les mêmes clichés R & B, j’ai jeté l’éponge dans mon verre de bière et suis allé reposer mon dos, qui est moins souple que le sien.
L’avenir du R & B sera sans moi ou ne sera pas.

PS : vu aussi des morceaux de Deathsomnia (synthpop sympa) et d’Ordigot (heavy rock batave sans saveur), concerts écourtés pour cause de clash.

T’as pris des photos j’espère ? 8o

Merci à tous les deux, Ride & Enufsed, pour vos reportages en immersion live :horns:
Je m’interrogeais justement hier sur l’absence de retours de la prestation d’Emma… Ce fut une des journées les plus longues de toute ma vie après mon premier bac oral de français ! (non, en vrai, c’était pour une autre raison :8 ). Emma est une artiste que j’admire de plus en plus, pas forcément par la qualité de ses albums mais parce qu’elle se met en danger sur chacun d’eux en osant explorer chaque fois une nouvelle facette d’elle-même. Elle se met à nue, elle s’expose dans toute son intimité comme peu d’artiste le font. Je devrais la revoir le 11/07, il me tarde de lui faire un enfant.

Au sujet du Roadburn, que je ne connaissais pas avant de fréquenter ce forum, je ne l’ai encore jamais fait et je pense que c’est un festival qui me correspondrait mieux que le HF. Dans l’esprit, il semblerait qu’il soit plus orienté « New Noise » dont je me sens plus proche que « Rock Hard ». Bref, je l’inscris sur mon agenda de l’année prochaine.

Je note Senyawa.