Une petite mousse?

Je bascule ici cette conversation de la Taverne :

Je ne suis pas d’accord avec toi Barouf, toutes les Barrel Aged ne vieillissent PAS très bien, ce sont des bières (déjà) vieillies en barriques, les brasseurs mettent ces bières en bouteilles lorsqu’ils considèrent que le vieillissement optimale est fait, ces bières là ne sont pas forcément faite pour être vieilles encore plus longtemps, même si certaines pourront se bonifiées ce ne pas toujours le cas (rarement même, merci l’oxydation dû au vieillissement en barrique).
Par contre des bières très fortes ( pour moi mini 10°), peu houblonnées comme la plupart des Imperial Stouts, vieillissent généralement très bien. Ou certaines bières brettées type Orval, Cantillon…
Cheers! :beer: :horns:

Oui, j’ai été un peu vite en besogne.
Cela dit, les quelques Barrel Aged que j’ai gardées au delà de la date de péremption m’ont très rarement déçu (la palme revenant aux Chimay Rhum et Whisky absolument fantastiques au bout de quelques années).
Mais en gros je te rejoins, plus c’est sombre et alcoolisé, plus il y a de chances pour que ca poutre quelques années plus tard.
Contre exemple de ce que je racontais à la taverne : [url=https://www.beerproject.be/beer/leviathan/]la Leviathan de BBP (un barley wine vieilli en futs de cognac), contrairement à ce qui est préconisé par le brasseur, ne gagne pas à être gardée car elle vire rapidement sur des notes aigres désagréables.
A l’inverse, [url=https://maltsethoublons.com/la-brasserie-perle-sort-une-perle-dans-les-vignes/]la Perle dans les vignes, une blonde à 7° brassée avec du mout de pinot gris ou riesling selon les années, perd une partie de son acidité au profit d’une rondeur exceptionnelle.

le tout c’est de faire des essais… loin des yeux et du gosier, sinon c’est trop difficile :slight_smile:

Oui, il est intéressant de faire des sessions dégustation avec une bière que tu as laisser vieillir et la même bière mais fraîche. A l’aveugle c’est encore plus sympa.

Hello !

un petit post pour vous partager ma première expérience de brassage amateur. Je me suis fait offrir un [url=https://youtu.be/omD978LLJbE]kit débutant « Brew In A Bag » de chez rolling beers, auquel j’ai ajouté un fermenteur, histoire de ne pas avoir à attendre la fin de la fermentation d’un brassin pour brasser à nouveau.

Pour débuter sereinement et apprivoiser le matos, j’ai choisi une recette simple : un seul houblon, un seul palier de température. La méthode BIAB permet de faire l’empatage et l’ébullition dans la même cuve, cela simplifie beaucoup les choses et le gain de place est considérable.

Pour faire simple, la recette se déroule en 4 étapes :

  • empatage : on fait mijoter le malt concassé dans de l’eau à 65° pendant une bonne heure, pour en extraire les sucres fermentescibles et obtenir un jus sucré, le moût.
  • ébullition : on fait bouillir le moût, c’est à cette étape qu’on ajoute les houblons, à différents moments selon le gout que l’on veut donner à la bière.
  • fermentation : une fois le moût refroidi, on ajoute les levures et on laisse reposer 2 à 3 semaines dans une cuve de fermentation
  • garde : on met en bouteille avec un peu de sucre pour que de belles bulles puissent se former, et on attend (encore !) 2 à 3 semaines.

Je suis donc parti sur une recette d’American IPA modifiée par un ami dont c’est le métier (pas sur que je m’en serai sorti sans lui !), pour alléger l’amertume, car faudrait quand même que ma femme apprécie le produit fini, sinon je vais devoir laisser le matos au placard !

C’est parti pour la recette en photos !


Les ingrédients : levure US-05 Safale, malts carapils et pale ale, houblon cascade et eau de source cristaline.



On commence par 45 minutes de concassage de malt. Cela sépare les cosses et les graines du malt, afin d’en extraire le maximum de sucres. Comme j’ai des biceps rachitiques, j’ai esclavagisé mes enfants.



A la fin, on obtient une farine très grossière, que l’on met dans un gros sac en gaze style sachet de thé et on plonge le tout dans une eau à 65° pendant 70 minutes. J’ai eu de grosses difficultés avec le thermostat de la cuve, particulièrement instable. Du coup, je me suis posé à coté et pris la température toutes les dix minutes, avec ajustement si besoin.


une fois le temps écoulé, on mesure la densité pour vérifier que les sucres on été correctement extraits. Pour le coup j’étais pile poil sur la densité attendue.


On peut sortir le sac contenant les drèches (la pate de malt concassé) et le laisser s’égoutter, puis faire bouillir le contenu de la cuve. Si je n’ai pas l’air hyper jouasse sur la photo, c’est parce que je suis en train de me cramer la main.


Il est temps d’ajouter les houblons. Je les ai mis en 4 fois : au début de l’ébullition, au bout de 45 minutes, au bout de 60 minutes (hors flamme), et au moment de refroidir le mout. Le houblon ajouté au début va être entièrement dégradé et va apporter de l’amertume à la bière, celui ajouté sur la fin va apporter des arômes floraux, herbacés ou agrumes etc selon le houblon utilisé.


Il faut ensuite refroidir le mout le plus rapidement possible pour éviter qu’il soit contaminé par les bacteries qui adorent les liquides sucrés à 30-40°. J’ai utilisé un serpentin dans lequel on fait circuler de l’eau froide, j’ai pu refroidir la 20aine de litres à 19° en 20 minutes.


On fait couler le moût froid dans la cuve de fermentation en l’oxygénant au maximum et on ajoute les levures. Pour cette étape, il est important de tout nettoyer et désinfecter au préalable, afin que les levures puissent bosser sans contamination extérieure.


une fois en fermenteur, on place le barboteur et au bout de quelques heures à 22°, les levures commencent leur travail !

Voila ou j’en suis, je viendrais par ici donner des nouvelles de l’embouteillage, et évidemment de la dégustation :slight_smile:

La recette que j’ai suivie est très simple, on est loin des NEIPA à 25 ingrédients, chacun étant ajouté dans des conditions particulières… Mais j’ai adoré faire ca, je pense que je vais continuer tout doucement, en complexifiant les brassins au fur et à mesure, mais je risque rapidement d’avoir besoin de matos supplémentaire. Mais chut ! ne le dites pas à ma femme.

quelques liens sympas :
[url=https://www.rolling-beers.fr/fr/]rolling beers : du matos au top, et des consommables à n’en plus finir.
[url=https://www.littlebock.fr]little bock : générateur de recettes en ligne
[url=http://beersmith.com/download-beersmith/]beer smith : logiciel de brassage hyper pointu, malheureusement pas traduit en français pour la version linux.
[url=https://joliebulle.org/]joliebulle : logiciel de brassage un peu plus simple, mais très bien fait.
[url=https://www.youtube.com/channel/UCmpJeQfzcD2A5HyEmBG-tbg]pete le brasseur : une chaine youtube sympa comme tout, Pete a un accent quebecois incompréhensible qui a son charme.
[url=https://www.brassageamateur.com/forum/]forum brasseur amateur : la mecque du forum français de brassage amateur, avec un layout so 90’s

Oh !!! De la bière lyophilisée ! Deux cuillères à soupe de granulés, 250 ml d’eau à 6°, secouez, et vous avez une bière bien fraiche et sa mousse !

Plus sérieusement, merci barouf pour cette explication illustrée, c’est très intéressant ! :wink: :beer:

Je m’attendais pas à ça en tant que kit débutant :lol:
T’as fait quoi des drèches ?

je les ai jetées. Mais j’ai vu après coup qu’on peut en faire plein de trucs, notamment des [url=https://comment-brasser-sa-biere.fr/valoriser-tes-dreches/]biscuits apéritif :slight_smile:

ca sera pour le prochain brassin !

Bien intéressant tout ça, j’attends les retours sur la dégustation. Faut du matos quand même :o j’y penserai à ma prochaine bière :whistle:

Ça sera pour le prochain apéro fofo !!! Je serais curieux de goûter ça… :slight_smile: :wink:

J’ai d’ailleurs goûté ma Sacred Heart II de La Débauche (pour rappel Eisbock de 26°). Alors comment dire. C’est surprenant. Au nez et palais c’est rempli de saveurs très marquées, et sur la fin l’alcool te chauffe sérieusement la carafe. J’ai pris du plaisir sur les premières gorgées mais après c’est trop, trop de saveurs et trop d’alcool. Ce n’est pas mauvais loin de là, c’est même du très bon boulot, mais l’alcool est vraiment trop présent, et le côté liquoreux peut rebuter.

Je voulais essayer d’en faire aussi mais quand tu vois le matos pour un kit débutant ca n’a pas l’air évident et il faut de la place. Il me semble que c’est la méthode de refroidissement qui n’est pas évidente.
Moi j’ai fait de l’hydromel et du cidre, c’est plus simple :slight_smile:
Ca donne soif tout ça !

Oui c’est pour ça que je te posais la question car j’avais vu des biscuits apéro faits avec. Sont forts ces marketeux !

C’est plutôt une bonne chose que de valoriser des déchets :slight_smile:

Ce sera toujours mieux que de finir dans le composteur de Tétricus !

Bah oui elle était à deux lettres doigts de se transformer en détritus la pauvre O:)

:lol: :lol:

Derrière c’était vendu une fortune hein :wink: avec tout le packaging du bobo.

Les kits de brassage avec de l’extrait de malt ou du sirop n’en sont pas loin : on fait bouillir, on jette le contenu des sachets dedans, et on laisse fermenter dans un tupperware. Je n’ai jamais pu gouter une bière brassée avec cette méthode, mais j’ai un doute sur la qualité du produit fini.
Un truc que tu devrais adorer : rolling beer propose également des [url=https://www.rolling-beers.fr/fr/338-kit-a-vin]kits à pinard :smiley:

Excellent idée ! j’ai le temps de parfaire la recette :slight_smile:

En fait ca ne prend pas tant de place que ca : les cuves s’emboitent les unes dans les autres une fois rangées, et peuvent contenir la majorité du matos. par contre les sacs de malt et les bouteilles prennent un peu de place. Je m’attendais à ce que mon balcon soit envahi, mais en fait ca se stocke très bien en haut d’une étagère dans un placard. Actuellement j’ai les deux fermenteurs qui glougloutent posés sur un congelateur, c’est le seul truc visible un peu encombrant.
Par contre quand je brasse, j’envahis cuisine et salle de bain pendant 4-5 heures.

Ca fait envie ! mais clairement, c’est de la canette à partager ! Une bière et Jivay avait fait [url=https://youtu.be/Imj9J9n2sX4]une chouette vidéo sur le sujet.

Avec le serpentin en inox adapté sur un mitigeur de douche avec deux trois bricoles achetées chez Leroy Merlin, ca va tout seul. Les méthodes de refroidissement dans des bacs à glace sont plus aléatoires, et ne sont pas adaptables à une cuve avec résistance dans le socle.

J’ai fait le second brassin, en partant de la recette initiale que j’ai modifiée comme suit : j’ai augmenté la proportion de malt carapils qui donne une bière claire et une mousse crémeuse, pour le houblon amérisant j’ai utilisé de l’amarillo, et cascade pour les arômes, et j’ai ajouté [url=https://www.happybeertime.com/blog/2015/02/14/rincage-dreches/]un rincage des drèches avec de l’eau à 75°, ce qui m’a permis d’optimiser le volume avant ébullition pour être au max de la contenance de la cuve : j’ai atteint un volume de 16 litres en fermentation, contre 13,5 litres pour le premier brassin.

s’gilt ! :beer:

:lol: :lol: :lol: :lol: Extraordinaire !!! Mais je ne me lancerai pas : je ne veux pas réduire encore plus mon espérance de vie ! :smiley:

yé !

le week-end dernier c’était session embouteillage du premier brassin.

Quelques photos :

Une fois le fermenteur débarrassé du barboteur, j’ai transvasé le liquide dans une autre cuve tout doucement, pour ne pas oxygéner la bibine et ne pas remuer la couche de levure qui squatte le fond du fermenteur.

La couleur est plutot sympa, et le liquide est assez peu trouble, l’irish moss (une algue qui aide à la sédimentation) ajouté en fin d’ébullition a bien fait le job.

J’ai ajouté ensuite du sucre, qui va remettre les levures au boulot, pour produire de belles bubulles :slight_smile:

J’ai ensuite lavé et désinfecté les bouteilles (33cl long neck et 50cl allemandes). Etape ô combien longue et chiante.

Ensuite, remplissage des bouteilles avec une tige de soutirage, pour ne pas remuer le liquide…

…et la pose des capsules.

J’ai perdu environ 50 cl de liquide au cours du process (mesure de densité, gateau de levures, maladresse…), j’ai donc au final 12 litres en bouteilles. Elles vont maintenant attendre 15 jours pour se gazéifier à température ambiante, puis 7 jours à 10° pendant lesquels le CO2 va se dissoudre dans le liquide.

Sinon, niveau dégustation, rien de bien neuf. En ce moment j’aime bien la Elvis Juice de Brewdog (une IPA bien amère aux écorces de pamplemousse), la tropical IPA de Sierra Nevada (un nez de fruit de la passion hallucinant) et Saint Bernardus et Chimay.

s’gilt ! :beer: