De pierre et d’os, Bérengère Cournut. L’histoire d’une jeune Inuit séparée de sa famille par un bris de glace dans la banquise : elle dérive, tant sur le plan territorial que psychologique, dans un univers de légendes teintées de chamanisme. C’est un beau coup de cœur de saison (qui a d’ailleurs reçu le prix du roman Fnac en 2019). A savoir : Bérengère Cournut a été en résidence au Muséum d’histoire naturelle où elle a puisé dans toute la documentation relative au Groenland.
J’ai lu les quatre premiers tomes en début d’année et j’ai un peu de mal à me remettre dedans (le quatrième m’ayant clairement moins emballé, malgré ses thématiques intéressantes).
Mais j’ai retrouvé le chemin de la fantasy avec ces bouquins, genre que j’avais un peu trop délaissé depuis une dizaine d’années. Faut dire que la fantasy souffre un peu de son héritage et a bien souvent du mal à se démarquer et ne pas pomper ou transposer les grandes recettes (coucou Tolkien).
Dernièrement j’ai lu LE PRIEURÉ DE L’ORANGER de Samantha Shannon qu’on m’avait bien vendu malgré une quatrième de couverture absolument pas convaincante. C’est présenté comme un bouquin de fantasy féministe (ce qui n’est pas vraiment le cas : les personnages féminins sont un peu plus nombreux que les masculins, mais il n’a rien de militant) et LGBT (ce qui ne veut rien dire, il n’est en fait pas uniquement composé uniquement de personnages hétéros, comme dans la vie quoi).
Premier problème : au delà de ses bonnes intentions, le livre tombe un peu dans ce classicisme fantasy dont je parlais juste au dessus. Bon, il y a tout de même de bonnes idées qui sauvent l’univers proposé, et après tout je veux bien sacrifier l’originalité si c’est bien maitrisé.
Second problème : bah en fait c’est pas bien maitrisé. Malgré une multitudes d’évènements et de retournements de situation, la trame narrative est très convenue et plus encore lorsque vient le dénouement. Les personnages sont parfois attachants, mais trop creux pour être vraiment crédibles.
Bilan : déception donc. Mais paradoxalement, ce fut une lecture très agréable et boulimique grâce à un élément non négligeable qu’est le rythme. Le découpage des chapitres dynamise parfaitement les intrigues qui s’entrecroisent. La vraie réussite de ce bouquin… qui rend l’ensemble d’autant plus frustrant. Ensemble qui m’évoque finalement plus un produit qu’une œuvre.
Ne restons pas sur cette impression mitigée et ce goût d’inachevé. Ce coup là, je vous propose un livre qui m’a botté le fion sans ménagement : UN LONG VOYAGE de Claire Duvivier. Fantasy toujours, mais quelle fantasy !
Ici, pas de combat, pas de guerre, pas de registre épique, pas de roi, de reine, de sorcière ou de magicien. Un personnage principal ordinaire, fils de pécheur, dépassé par ses choix et les évènements.
Un récit court (314 pages) et lent, très subtil, construit comme un puzzle, ciselé. Chaque détail à son importance. Et pourtant, ce n’est qu’à partir des deux tiers de l’histoire que l’on commence à comprendre où nous allons. Une histoire très surprenante avec un dénouement particulièrement percutant. Pour couronner le tout, c’est fort bien écrit. Bravo madame Duvivier : c’est double plus bon !
Ma nièce vient d’avoir 18 ans. Je lui ai offert une place pour un concert d’Angel (ainsi qu’un lien YouTube pour un concert de Morbid Angel ) mais je lui ai aussi promis un roman SF d’anticipation / dystopique, genre qu’elle kiffe bien. Le problème, c’est que j’y connais absolument rien là-dedans, je déteste ce genre littéraire. Je sais qu’elle a lu beaucoup de George Orwell. J’aurais voulu avoir des recommandations de la part de lecteurs éclairés sur le sujet. Vers quels ouvrages pourrais-je m’orienter pour satisfaire une jeune adulte ?
Ah mais OUI ! Comment n’ai-je pas pensé à Fahrenheit 451 de Bradbury ! J’ai acheté mon exemplaire en 2014, nous sommes en 2021 et je ne l’ai toujours pas ouvert, pffff… Mais je suis fan du film de Truffaut. Merci
Je prends d’autres suggestions pour sa fête, pour Nöel, pour son bac, etc… !
À mon tour de te remercier, je ne savais pas que Truffaut en avait fait un film et c’est un réalisateur que j’aime bien. Au passage je comprends mieux comment il s’est retrouvé à faire une apparition dans « Rencontre du 3ème type » de Spielberg.
Les chroniques martiennes est un chef d’oeuvre absolu.
La guerre des mondes de HG Wells.
Le cycle de Fondation d’Isaac Asimov.
La trilogie Silo de Hugh Howey.
Jojo Lapin et les anneaux de Saturne.
…
C’est noté, merci
(mais OUI, philip K. Dick !! :8 )
Pour l’anecdote, dans le film, on y voit le prototype du fameux monorail en fonction. Cet engin devait faire la liaison Paris-Orléans mais le projet a été abandonné. L’infrastructure en béton qui s’étend sur des km et des km est toujours en place et visible le long de la N20. J’habitais à côté.
Il existe aussi une adaptation hollywoodienne beaucoup plus récente du roman qui est un bon gros nanard. Mais « chaque société a les films qu’elle mérite »…
J’ai tout noté… même le Enid Blyton fictif ! Merci
(Tiens, pour l’anecdote, au collège, j’ai fait une fiche de lecture sur un roman du Club des 5 d’Enid Blyton . J’avais tellement honte de présenter un bouquin par l’auteur de Oui-Oui que j’ai changé le nom de l’auteur sur ma copie. La prof a dû certainement s’en apercevoir mais a eu l’élégance de ne pas me le faire remarquer)
J’adore !
Anecdote pour anecdote : j’ai eu la meilleure note de ma vie de collégien en faisant une dissertation qui comparait Malevil (le livre de Robert Merle) et son adaptation cinématographique (par Christian de Chalonge).
Bien entendu, je n’avais ni lu le 1er ni vu le second.
Ce n’est pas l’aérotrain qu’on voit dans le film mais un prototype de métro suspendu de la société Safège lui aussi avorté (en France mais il a été repris à l’étranger), voir ici :
J’ai cherché car j’ai déjà lu l’histoire de l’aérotrain (un beau projet mais la crise pétrolière ainsi que la sncf en ont eu raison, snif) et je ne me souvenais pas que le film de Truffaut y ait été filmé.
What ? 8) Tu détruis le fantasme que je m’étais fait depuis ma première vision du film il y a 20 ans !! Ça se fait pas, c’est mal. Si tu as un coeur et des enfants un jour, ne leur annonce jamais que le père noël n’existe pas ou alors tu les plongeras dans l’état fébrile dans lequel je me retrouve ce soir (moi qui était déjà incompris de tous 8.( ). T’es sûr que t’es pas hors-sujet ? ]
Plus sérieusement, merci de remettre mes pendules à l’heure. Il y avait donc deux engins protypes qui devaient fonctionner sur des rails (l’un au dessus, l’autre par dessous) près d’Orléans ? Je savais pas ça, j’ai toujours confondu l’un avec l’autre en fait ! La structure de béton est devenue comme un monument pour moi à la longue. Je le longeais 4x par semaine 6 années durant. J’aimais tant l’idée que les séquences du film de Truffaut ait été tournées là-dessus, pffff…
Il me semble qu’elle a déjà lu Le Meilleur des Mondes. C’est un des rares ouvrages du genre que j’ai lu et j’avais échangé avec elle sur le sujet. Je note le Damasio. Merci
J’aime la dystopie et je suis fan de SF… mais seulement au cinéma, pas en littérature. Je n’éprouve vraiment aucun plaisir à lire des mots techniques fictifs et des histoires de société pleine de lois absurdes, des questions de pouvoir, de politique, de bouleversements, etc… ça m’épuise, j’en ai déjà assez avec la société dans laquelle je vis. En littérature, je m’intéresse plus à la forme qu’au fond. J’aime le style et les mots plus que les histoires même si y’a des thèmes communs dans les romans que je préfère (l’amour, le sexe, la solitude, le sens de la vie, l’existence, la folie, la marginalité, les excès, l’ennuie, la violence,…). En fait, je m’intéresse tout simplement plus à l’individu qu’à la société. Au cinéma, la SF passe beaucoup mieux parce que le monde fictif se concrétise avec des idées visuelles et sonores. L’immersion se fait sans effort, sans coupure. J’ai une vraie passion pour les films SF fin 70’s début 80’s.
Dans mes lectures pas trop anciennes, niveau dystopie, qui m’ont marquées, je note LA Cité de l’Orque de Sam J. Miller, Les Hommes dénaturés de Nancy Kress et Machine De Guerre de Paolo Bacigalupi.
@Poulain
Si tu aimes le Fantastique, le décalé, le truculent, le gore, le sexe et les enquêtes
Je te conseille comme l’avait fait ici d’autres avant moi, la série des « Bourbons Kids » par Anonyme…
Si, si tu as bien lu auteur " Anonyme" ( très chiant en bibliothèque, les bouquins ne sont pas regroupés …) et j’ai lu que certains soupconnent Tarentino de se cacher derriére ce " nom" …c’est noir, oui…Après, à voir…
Le premier est : « le livre sans nom »
Le Livre sans nom
L’Œil de la Lune
Le Cimetière du Diable
Le Livre de la mort
Psycho Killer
Le Pape, le Kid et l’Iroquois
6,5. Sanchez : Un conte de Noël
@Emers :
Je réponds point par point :
Concernant le fantastique, je n’aime pas le genre, ni en littérature ni au cinéma. Comme ça, c’est plié Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux & Co… c’est absolument pas mon dada. J’ai besoin de logique et de choses plus terre-à-terre pour pouvoir m’identifier à un personnage face à une situation concrète. Si sa façon de combattre l’adversité, c’est de sortir sa baguette magique et de déclamer une phrase en latin, j’ai essayé, ça marche pas pour moi.
Pour le décalé, j’adore l’humour absurde, les personnalités singulières, les loosers et toute forme de déviances
Je ne sais pas ce que tu entends par « truculent ». Ce qui est olé-olé ? ce qui est drôle ?..
Je n’ai jamais lu de choses gores ou sanglantes. Des choses trash par contre, oui. C’est même une de mes préférences (comme au ciné).
Pour le sexe, c’est le mot que j’ai employé mais j’entendais par là surtout désirs, pulsions et pratiques sexuelles déviantes (fétichisme, SM et/ou gay) traité en arrière-plan plutôt que littérature érotique.
Quant aux enquêtes, j’en ai lu pas mal grâce à ma mère. C’est le genre de littérature qui se lit très facilement pour passer le temps.
Je note donc ta recommandation. Merci
Je connaissais le « roman sans nom » mais seulement de nom mais j’ignorais qu’il faisait parti d’une série et qu’il en existait autant !
Je crois que ça devra quand même attendre quelques temps (qui se compte en année au rythme où je lis en ce moment). Je suis le genre à acheter toujours plus de bouquins (sans les lire, évidemment) alors que ma bibliothèque est déjà pleine à craquer ! Je fantasme même depuis des mois sur celle de mes rêves (le modèle modulable IVAR de chez Ikea, où je pourrais ranger absolument tout dedans (mes 2 batteries y compris), soit la même qui figure sur la pochette de l’album D.o.A.: The Third and Final Report de Throbbing Gristle sorti 1978 ! Putain, Ikea c’est plus vieux que Monsieur Meuble en fait ! :lol: )