Elle s’annonçait mal cette poule et pourtant on revient déjà de bieeeen loin avec la plupart des poules précédentes. Mais il y avait pas mal d’inconnus ou malconnus pour que la surprise et la curiosité rendent cette poule plus intéressante que prévue. Je m’attendais à réaffirmer pourquoi je vais de moins en moins devant les MS avec ces groupes fédérateurs aseptisés et ces croûlantes gloires passées. Mais au final (est-ce la fatigue ou d’autres paramètres de l’environnement) je me suis laissé attendrir et j’ai trouvé pas mal de bonnes choses, souvent mal exploitées, souvent convenues, mais pas la débâcle attendue. Sauf que j’ai joué en suivant les règles et l’ordre de @karajuju . Donc j’ai commencé par Beast in Black. Je souhaite donc bien des hémorroïdes à celui qui a joué avec ce titre. Ou peut-être devrais-je le remercier d’avoir permis à mon cœur de s’ouvrir pour la suite après tant de souffrance. Je suis encore indécis. Je vais relire la citation fort à propos de @Poulain à leur propos et méditer là-dessus avant de trancher.
Votons donc en attendant !
8 Pts : PUSCIFER – Bullet Train To Iowa
Puscifer est le projet de MJK le plus foutraque, mais peut-être aussi le plus varié. C’est aussi celui que je porte le moins haut dans mon coeur. Et ce choix étrange de morceau… J’ai toujours mis quelques années avant de digérer et apprécier vraiment un nouvel album de Puscifer. Il y a toujours un mouvement de recul initial, une déception de première attente à chaque nouveau morceau. Mais il y a toujours de bonnes idées dans le tas qui captent suffisamment mon attention pour avoir envie de réessayer plus tard. Et d’être à nouveau déçu. Mais de capter de nouvelles idées intéressantes que je n’avais pas perçues la 1e fois en terme de rythmique, d’harmonies, de structure… Et au bout de quelques années je finis par adorer certains morceaux que j’ai détesté de premier abord. Je viens l’année dernière d’avoir finalement le déclic pour l’album précédent… qui date de 2015. Donc ce Existential Reckoning, ne datant que de 2020 et auquel va être consacrée une grande partie de la setlist de ce HF, est loin d’être digéré. Mais c’est le morceau de cet album que je préfère à ce stade, n’importe quel autre choix dans cet album aurait fini plus bas. Mais il y a une atmosphère qui fonctionne et la construction est pleine de surprise en arrivant à être simple et catchy tout en étant complexe, inhabituelle et sans avoir de refrain. Choix risqué mais payant ! Et cette version live amène une dimension moins « froide », plus organique que la version studio (et merci d’avoir choisi la version sans les images de ce live qui me brûlent encore les yeux)
7 Pts : PORCUPINE TREE – Sleep Together
Un groupe qui me fait de l’œil et qu’on me conseille depuis fort longtemps, mais pour qui le déclic n’a pas encore eu lieu. J’ai creusé un peu plus quand msieu Steven est venu jouer au HF la dernière fois, mais, j’ai trouvé ça pas désagréable, mais j’avais l’impression de rater quelque chose, il me manquait une clé… Je retente donc cette année et j’ai l’impression que des loquets tournent. Vu qu’après la 1e écoute, j’avais ce « Let’s sleep together » qui revenait dans la tête. J’y voit des ramifications qui vont s’étendre jusqu’à Radiohead, Tool ou Bjork que je n’avais pas perçues jusqu’ici. Je vais continuer d’ouvrir des petites portes et des petits placards.
6 Pts : RIVERSIDE – Hyperactive
Jamais entendu parler de ça. Le seul truc qui sent un peu le rock de la poule malgré cette intro piano cordes grandiloquente et ces synthés. De la sueur et des mecs qui jouent ensemble. Alors la voix est pas géniale et les mélodies vocales non plus mais il y a l’odeur de la transpi, là où cette poule sent un peu le désinfectant. Surpris moi-même que ça finisse si haut.
5 Pts : HO99O9 – Street Power
Groupe vu au HF en 2018 dans la circonspection. ça sent l’attitude étudiée et le look marketé, les fulgurances punk gentiment dosées. Mais sur scène, force a été de constater que tout cela est indéniable, mais que malgré ça, il y a une vraie authenticité du propos qui fait que derrière le déguisement (digne de la Altar ou de la temple, reconnaissons-le), il y a un vrai truc punk.
Sous le cellophane industriel, il y a un vrai glaviot.
4 Pts : CARPENTER BRUT – Run, Sally, Run
Soyons clair, j’aime pas les 80s, encore moins le revival 80s, les stranger things, super 8 ou la synthwave. Donc le son des synthés d’entrée c’est disqualification d’office. Le beat, la prod de la batterie c’est la cour martiale. Merci au revoir.
Mais à la longue (parce que le temps se dilate dans ce morceau qui m’a semblé bien plus long que sa durée légale), je dois reconnaître que ce M. Hueso sait s’y faire en terme de construction et d’efficacité. Il y a même un des meilleurs riffs de la poule… joué au synthé… Je sais au fond de moi qu’en fin de soirée avec une alcoolémie conséquente, je suis même capable de me laisser attirer par la lumière…
3 Pts : COHEED AND CAMBRIA – Welcome Home
Alors eux il partent avec un sacré handicap. Pour moi, ce groupe restera toujours attaché au départ de Chris Pennie, batteur de génie et une des 2 têtes pensantes de The Dillinger Escape Plan qu’il quitte après 2 albums et un EP pour développer ses talents dans… Coheed & Cambria ? Alors en réécoutant ça aujourd’hui, j’y trouve des qualités d’écriture et de mélodie, mais il y a toujours un truc qui chie. L’intro en mode guitare acoustique ça sonne, on est bien, on est attentif et là, vlan on te met le même riff avec des miaulements d’harmonique artificiels qui te pourrissent tout et salopent tout le parquet. La voix est agaçante, mais il y a du savoir-faire dans les mélodies. J’ai du mal à trouver ça fondamentalement mauvais, même si j’ai le poil qui se hérisse à chaque gimmick.
2 Pts : FLORENCE BLACK – Zulu
Après une petite intro d’ambiance relativement réussie, le morceau part avec un bon riff. Pas ouf, pas du génie, mais efficace, pas très original, déjà entendu, mais efficace. Les grandes heures du néo metal. Et puis rien. LE vide. Le néant. Tout est prévisible, rien ne dépasse, tout est lisse, sans saveur.
Reste un riff efficace, c’est peu, certes, mais j’ai payé plus de points à des trucs qui n’avaient même pas ça à offrir dans d’autres poules.
1 Pt : BEAST IN BLACK – Unlimited Sin
Si le mauvais goût avait du mauvais goût. Comment peut-on faire ça au 1er degré ? Et même au 13ème, pourquoi infliger ça à la face du monde ? La blague aurait pu être drôle, mais finalement même pas et en fait ce n’est pas une blague. Tout ce que je déteste dans le metal (et même dans la musique plus largement) concentré en un seul endroit. Il n’y a rien à sauver, il n’y a rien qui sonne, la production est atroce. On pourrait instruire un procès à charge contre chaque instrument. Pourquoi ? Peut -être pour nous forcer à aller manger un truc loin des Mainstage et nous forcer à faire de l’exercice, va savoir. ça se trouve tout est réfléchi.